
Apport du laboratoire dans le diagnostic de l’API (à propos d’une seule observation, HER)
Les Aspergilloses sont des mycoses, dues à des moisissures ubiquitaires, du
genre Aspergillus, qui ne deviennent pathogènes chez l’Homme que si un déficit
des moyens de défense locaux ou généraux apparait.
Les patients atteints d'hémopathie maligne représentent la catégorie «cible»
par excellence, en raison de l'emploi de thérapeutiques fortement et durablement
cytotoxiques pour la moelle. La neutropénie profonde reste le facteur de risque
majeur de cette infection. La corticothérapie au long cours représente le
deuxième grand facteur de risque. Par ailleurs, d'autres facteurs concourent à
l'augmentation de son incidence: l'intensification des régimes de chimiothérapie
pour les tumeurs solides, l'émergence du SIDA avant l'avènement des
thérapeutiques anti-rétrovirales, l'augmentation de la pratique des
transplantations d'organes, le développement des thérapeutiques
immunomodulatrices en matière de maladies auto-immunes, les progrès de prise
en charge des malades graves admis en réanimation médicochirurgicale.[1]
L'aspergillose pulmonaire invasive (API) est définie par une invasion
aspergillaire bronchique plus ou moins distale, un envahissement du
parenchyme pulmonaire et/ou vasculaire occasionnant un risque de
dissémination viscérale [2]. Le retard diagnostique est, pour partie, responsable
du pronostic encore très péjoratif de l’API chez les immunodéprimés [3]. Le taux
de mortalité rapporté dans la littérature est supérieur à 40 % ou 50 % chez les
leucémiques en aplasie et peut même dépasser 80 % au cours des allogreffes de
moelle [4, 5]. Des progrès récents dans la stratégie diagnostique et thérapeutique
de ces patients ont permis une amélioration du pronostic des API [6, 7].