Mais l’apparition des instruments d’optique fait que nous pouvons, grâce à eux, observer des étoiles encore
plus faibles. L’échelle des magnitudes s’étend bien au-delà de la magnitude 6.
Les plus gros instruments professionnels
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détectent aujourd’hui des étoiles de magnitude supérieure à 30.
L’échelle des magnitudes est logarithmique. Une étoile de magnitude 1 est 2,512 fois plus lumineuse qu’une
étoile de magnitude 2. Une étoile de magnitude 10 est 100 fois moins lumineuse qu’une étoile de magnitude 5
(5 magnitudes couvrent un facteur 2,512
5
= 100 en luminosité).
Notons au passage que plus l’étoile est brillante dans le ciel, plus le nombre représentant sa magnitude est
petit.
L’échelle de magnitude sert aussi à mesurer la luminosité d’autres objets que les étoiles, comme la Lune, les
planètes, les nuages de gaz et de poussière, les galaxies… Contrairement aux étoiles, ces objets ne sont pas
ponctuels, et il faut tenir compte de leur surface dans la mesure de leur magnitude.
La magnitude du soleil à midi est de l’ordre de -26, celle de la pleine lune de -12. L’étoile Véga a une magnitude
de 0. L’étoile la plus proche du soleil, Proxima du Centaure, a une magnitude de 11 et est par conséquent
invisible à l’œil nu, et même avec des jumelles (des jumelles 7 x 50 mènent à la magnitude de 9 environ).
L’étude photométrique nous en apprend beaucoup sur le fonctionnement d’une étoile. La physique et surtout la
physique nucléaire permettent de modéliser ce qui se passe à l’intérieur des étoiles
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, et de prédire leur
luminosité. Les prédictions de ces théories sont confrontées à la photométrie expérimentale, ce qui permet
d’ajuster les modèles aux observations.
L’hélio-sismologie étudie les très faibles pulsations de la luminosité du soleil. Ces pulsations sont la traduction
en surface de ce qui se passe en profondeur dans notre étoile.
Comme la sismologie, qui permet de modéliser l’intérieur de la terre, cette science vient compléter nos
connaissances de l’intérieur du soleil.
On sait donc, sans jamais y être allé, que le centre du soleil contient un noyau très dense et très chaud où des
réactions nucléaires ont lieu. Ce noyau est entouré d’une couche radiative, puis d’une couche convective en
contact avec la « surface », la photosphère.
Ces connaissances concernant le soleil peuvent être étendues avec précautions aux autres étoiles.
L’Homme ne vit pas assez longtemps pour observer et étudier le cycle complet de vie d’une étoile. Une
centaine d’années contre plusieurs milliards, le compte n’y est pas ! L’observation de la luminosité et de la
couleur de différentes étoiles à différents stades de leur vie permet de reconstituer leur évolution temporelle, de
même qu’en observant une population d’êtres humains de tous âges à un moment donné unique, on serait
capable de reconstituer une vie entière.
On sait ainsi par ces études que plus la masse d’une étoile (en dehors des stades de début et de fin de vie) et
est grande, plus sa température sera élevée, et plus sa durée de vie sera courte.
On sait également qu’en fin de vie, quand le combustible nucléaire (l’hydrogène) s’épuise, l’étoile entre dans
une phase de « géante rouge » : son diamètre augmente, sa température de surface diminue, mais son cœur
est de plus en plus chaud, fait l’objet de réactions nucléaires de plus en plus vives, jusqu’à l’explosion, douce
pour les petites étoiles comme le soleil, en supernova violente pour les plus massives
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.
En mesurant la magnitude, donc la luminosité des étoiles dans différentes longueurs d’ondes, on obtient une
bonne idée de sa couleur, qui elle-même nous renseigne sur sa température. En connaissant le stade
d’évolution de l’étoile, on peut en déduire sa masse et son rayon.
On voit que la mesure des magnitudes dans différentes longueurs d’ondes apporte son lot important de
renseignements.
Le même type d’étude sur les étoiles d’un amas globulaire par exemple nous donne en plus une approximation
de son âge
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.