École doctorale STS THÈSE Pour l’obtention du grade de Docteur de l’Université de Reims Champagne-Ardenne Spécialité : Automatique Présentée et soutenue par Minh Huynh Quang Optimisation de la production de l’électricité renouvelable pour site isolé Thèse dirigée par M.Abdelaziz Hamzaoui Jury Rapporteurs Président Examinateur M.Chaabane Mohamed M.Bouyekhf Rachid M.Farouk Yalaoui M.Abdelaziz Hamzaoui M.Najib Essounbouli M.Frédéric Nollet M.Abdel Ghani Aissaoui - Université Université Université Université Université Université Université de de de de de de de Sfax, Tunisie Technologie de Belfort-Montbéliard Technologie de Troyes Reims Champagne-Ardenne Reims Champagne-Ardenne Reims Champagne-Ardenne Bechar, Algérie Résumé Le but de cette thèse est l’optimisation de la production de l’électricité renouvelable pour site isolé de faible puissance. Un système utilisant deux sources renouvelables : photovoltaı̈que et éolienne, est étudié afin d’améliorer le rendement énergétique de l’énergie extraite. Pour la chaine de conversion photovoltaı̈que, un contrôleur pour suivre le point de puissance maximale est conçu en utilisant l’approche de recherche directe (méthode Perturbe & Observe) combinée avec la logique floue, tout en prenant en compte le sens de variation des perturbations. Avec cette combinaison, on peut éviter des défauts de la méthode Perturbe & Observe, s’affranchir des informations sur les caractéristiques du panneau photovoltaı̈que et des conditions climatiques. Également, pour la chaine de conversion éolienne de petite puissance fonctionnant à vitesse variable couplée à un générateur synchrone à aimant permanent, un contrôleur pour suivre le point de puissance maximale est proposé qui est basé sur le même principe par rapport à la chaine de conversion photovoltaı̈que. Cette approche proposée a l’avantage de l’utilisation d’un capteur de tension au lieu d’un capteur de vitesse, ceci présente un intérêt certain notamment pour sites isolés par rapport aux autres solutions. Enfin, pour la réalisation d’un système de production d’électricité hybride, un superviseur flou est conçu pour obtenir un comportement optimal du système en fonction des variations de la charge et de la production en prenant en compte du système de stockage et de délestage. Pour chaque point abordé, des études en simulation sont fournies pour montrer l’efficacité des approches proposées. Abstract The objective of this thesis is to optimize the production of renewable electricity for small isolated network. A system using two renewable sources : solar and wind power, is studied in order to improve the efficiency of energy extracted. For the photovoltaic conversion system, a maximum power point tracking controller is designed using direct searching approach (method Perturbe & Observe) combined with fuzzy logic, taking into account the direction of perturbation. This combination can avoid the disadvantages of the method Perturbe & Observe, and not requires any information about the generator’s characteristics or climate conditions. Similarly, for the variable speed wind turbine using permanent magnet synchronous generator, a controller to track the maximum power point, based on the same principle with photovoltaic conversion system, is proposed. This approach has the advantage of using a voltage sensor instead of a speed sensor, this presents a particular interest for stand-alone system comparing to other solutions. Finally, for the realization of hybrid generation system, a fuzzy supervisor is adapted to obtain an optimal behavior of the system according to the variations of load demand and extracted power, taking into account the storage and dissipation system. For each issue, simulation studies are provided to show the effectiveness of the proposed approaches. Table des matières Introduction générale 3 1 Contexte et problématique 7 I. Sources d’énergie renouvelable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 1. Source hydraulique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 2. Source éolienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 3. Source marine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 4. Source photovoltaı̈que . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 5. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Utilisation de l’énergie renouvelable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 1. Systèmes raccordés au réseau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 2. Systèmes autonomes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 3. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 III. Système de production d’électricité éolienne . . . . . . . . . . . . . . . 14 II. 1. Conversion cinétique - mécanique . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 2. Conversion mécanique - électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 2.1. Générateur asynchrone . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 2.2. Générateur asynchrone à double alimentation . . . . . 16 2.3. Générateur synchrone à rotor bobiné . . . . . . . . . . 17 2.4. Générateur synchrone à aimant permanent . . . . . . . 18 2.5. Choix du générateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 2.6. Vitesses fixe et/ou variable . . . . . . . . . . . . . . . 19 3. Commande des éoliennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 4. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 IV. Système de production d’électricité photovoltaı̈que . . . . . . . . . . . . 22 V. 1. Principe de la conversion photovoltaı̈que . . . . . . . . . . . . . 22 2. Propriétés d’un générateur photovoltaı̈que . . . . . . . . . . . . 24 3. Structure d’un système photovoltaı̈que . . . . . . . . . . . . . . 25 4. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 L’électrification des sites isolés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 vi TABLE DES MATIÈRES 1. Classement des systèmes isolés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 2. Configuration d’un système isolé . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 2.1. Architecture à bus CC . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 2.2. Architecture mixte à bus à courant continu/alternatif . 29 3. Systèmes de stockage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 4. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 VI. Objectif de thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 2 L’optimisation de la production de l’énergie solaire 33 I. Modélisation d’un générateur photovoltaı̈que . . . . . . . . . . . . . . . 34 II. Poursuite du PPM pour un panneau photovoltaı̈que . . . . . . . . . . . 36 1. Principe de la poursuite du PPM . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 2. Synthèse des commandes MPPT des systèmes photovoltaı̈ques . 37 2.1. Méthodes indirectes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 2.2. Méthodes directes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38 III. Utilisation d’un contrôleur flou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 IV. Contrôleur proposé pour la poursuite de PPM . . . . . . . . . . . . . . 41 1. Introduction de la méthode proposée . . . . . . . . . . . . . . . 41 2. Choix des éléments du contrôleur flou . . . . . . . . . . . . . . . 42 2.1. Fuzzification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 2.2. Moteur d’inférence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 2.3. Défuzzification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 Simulation et résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 VI. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 V. 3 L’optimisation de la production de l’énergie éolienne I. II. 53 Modélisation de la chaine de production d’électricité éolienne . . . . . . 54 1. Aérodynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 2. Coefficient de puissance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 3. Générateur synchrone à aimant permanent . . . . . . . . . . . . 58 4. Pont redresseur de diodes triphasé . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 5. Hacheur élévateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 La poursuite du PPM d’une éolienne couplée à un GSAP . . . . . . . . 64 1. 2. Principe de la poursuite du PPM d’une petite éolienne couplée à un GSAP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 Synthèse des commandes MPPT des éoliennes . . . . . . . . . . 65 TABLE DES MATIÈRES vii 2.1. Méthodes indirectes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65 2.2. Méthodes directes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 III. Contrôleur flou de la poursuite du point de puissance maximale du système éolien proposé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67 1. Introduction de la méthode proposée . . . . . . . . . . . . . . . 67 2. Choix des éléments du contrôleur flou . . . . . . . . . . . . . . . 68 2.1. Fuzzification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 2.2. Moteur d’inférence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 2.3. Défuzzification . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 IV. Simulation et résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 V. 73 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 L’optimisation de l’électrification d’un site isolé 75 I. L’électrification d’un site isolé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 II. Superviseur pour la gestion de l’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 III. Modélisation du système isolé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 3. Système de stockage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 4. Onduleur MLI de tension . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 IV. Simulation et résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 V. 1. Système photovoltaı̈que 2. Système éolien 1. Conditions initiales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88 2. Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95 Conclusion et perspectives 97 Liste des publications 99 Liste des figures 1.1 Répartition de la production d’électricité - 2010 [Observ, 2011] . . . . . 7 1.2 Taux de croissance annuel moyen 2000-2010 [Observ, 2011] . . . . . . . 8 1.3 Structure de la production électrique d’origine renouvelable - 2010 [Observ, 2011] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 1.4 Une centrale hydraulique [Lavy, 2011] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 1.5 Parc éolien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 1.6 Énergie de la mer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 1.7 Source photovoltaı̈que . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 1.8 Principe de la conversion d’énergie d’une éolienne . . . . . . . . . . . . 14 1.9 Turbines éoliennes à axe horizontal et à axe vertical . . . . . . . . . . . 15 1.10 Générateur asynchrone à cage d’écureuil . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 1.11 Générateur asynchrone à double alimentation . . . . . . . . . . . . . . 17 1.12 Générateur synchrone (à rotor bobiné ou à aimant permanent) . . . . . 17 1.13 Les systèmes de commande d’une éolienne . . . . . . . . . . . . . . . . 20 1.14 Cellule élémentaire photovoltaı̈que . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 1.15 Caractéristique I-V d’une cellule photovoltaı̈que . . . . . . . . . . . . . 23 1.16 Influence de l’ensoleillement et de la température sur les caractéristiques de la cellule photovoltaı̈que . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 1.17 Construction d’un panneau photovoltaı̈que . . . . . . . . . . . . . . . . 24 1.18 Ensemble de modules composé d’un panneau PV . . . . . . . . . . . . 25 1.19 Connexion directe d’un panneau photovoltaı̈que . . . . . . . . . . . . . 25 1.20 Connexion via un dispositif d’adaptation . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 1.21 Architecture à bus à courant continu d’un système isolé . . . . . . . . . 29 1.22 Architecture à bus à courant continu d’un système isolé . . . . . . . . . 30 1.23 Cellule électrochimique de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 2.1 Structure d’un système de production d’énergie photovoltaı̈que . . . . . 33 2.2 Panneau PV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 2.3 Modèle à une diode d’une cellule PV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 2.4 La courbe caractéristique V-I du module photovoltaı̈que utilisé . . . . . 35 2.5 La courbe caractéristique V-P du module photovoltaı̈que utilisé . . . . 36 x LISTE DES FIGURES 2.6 Fonctionnement d’un panneau photovoltaı̈que . . . . . . . . . . . . . . 36 2.7 Principe de MPPT d’un panneau photovoltaı̈que . . . . . . . . . . . . . 37 2.8 Principe du méthode P&O . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 2.9 Fonctionnement du méthode P&O sous l’évolution rapide de l’ensoleillement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 2.10 Contrôleur de la poursuite de PPM d’un panneau photovoltaı̈que proposé 42 2.11 Fonction d’appartenance des entrées ”dP/dV ” et ”d2 P/dV 2 ” . . . . . . 43 2.12 Simulation dans Simulink Matlab . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 2.13 Contrôleur flou de poursuite du PPM dans Simulink Matlab . . . . . . 46 2.14 Modèle du panneau photovoltaı̈que sous Simulink Matlab . . . . . . . . 46 2.15 Modèle du générateur photovoltaı̈que sous Simulink Matlab . . . . . . . 46 2.16 Les courbes caractéristiques V-I et V-P du panneau utilisé . . . . . . . 47 2.17 L’ensoleillement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 2.18 Puissance du panneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48 2.19 Courant et tension du panneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49 2.20 Rapport cyclique D1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 3.1 Structure d’un système éolienne à vitesse variable . . . . . . . . . . . . 53 3.2 Tube de courant autour d’une éolienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 3.3 Coefficient pour plusieurs types des éoliennes [Ackermann, 2006] . . . . 56 3.4 Caractéristique Cp (λ) pour plusieurs valeurs de β . . . . . . . . . . . . 57 3.5 Puissance mécanique en fonction de la vitesse . . . . . . . . . . . . . . 57 3.6 Transformée de Park . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58 3.7 Pont redresseur de diode triphasé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 3.8 Tension redressée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 3.9 Convertisseur élévateur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61 3.10 Tension et courant de l’inductance Le . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62 3.11 Tension et courant de Cs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 3.12 Chaine de production d’éolienne étudiée . . . . . . . . . . . . . . . . . 64 3.13 Méthode de poursuite du PPM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 3.14 Contrôleur flou de la poursuite de PPM proposé . . . . . . . . . . . . . 68 3.15 Simulation dans Simulink Matlab . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 3.16 Contrôleur flou de poursuit du PPM dans Simulink Matlab . . . . . . . 70 3.17 Emulateur de la turbine éolienne dans Simulink Matlab . . . . . . . . . 70 3.18 Les courbes caractéristiques Pm (ω) pour différentes vitesse de vent . . . 71 3.19 La variation de la vitesse de vent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 LISTE DES FIGURES xi 3.20 Puissance de l’éolienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 3.21 Vitesse de rotor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 3.22 Rapport cyclique D2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73 4.1 Structure d’un système isolé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 4.2 Structure du système de production d’énergie proposé . . . . . . . . . . 78 4.3 Fonctions d’appartenance des entrées ”DeltaP ” et ”SOC” . . . . . . . 79 4.4 Fonctions d’appartenance des sorties ”D3 ” . . . . . . . . . . . . . . . . 79 4.5 Modélisation de la batterie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81 4.6 Caractéristique de décharge de la batterie . . . . . . . . . . . . . . . . 82 4.7 Zone d’hystérésis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 4.8 Schéma d’un onduleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83 4.9 La modulation de largeur d’impulsions . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85 4.10 Modèle de simulation dans Simulink Matlab . . . . . . . . . . . . . . . 85 4.11 Les courbes caractéristiques V-I et V-P du panneau utilisé . . . . . . . 86 4.12 Les courbes caractéristiques Pm (ω) pour différentes vitesses de vent . . 87 4.13 Variations de la vitesse du vent, de l’ensoleillement et de la charge . . . 88 4.14 Tension du panneau PV et rapport cyclique D1 . . . . . . . . . . . . . 89 4.15 Zoom sur tension du panneau PV . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89 4.16 Puissance du panneau PV et les zooms . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 4.17 Vitesses du rotor et rapport cyclique D2 . . . . . . . . . . . . . . . . . 91 4.18 Zoom sur la vitesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91 4.19 Puissance de l’éolienne et les zooms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 4.20 Rapport cyclique D3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 4.21 Interrupteur S1 et puissance de la batterie . . . . . . . . . . . . . . . . 93 4.22 Interrupteur S2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 4.23 Puissance renouvelable, puissance de la batterie et puissance demandée 94 4.24 Tension fournie à la charge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95 4.25 Tension fournie à la charge en zoom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95 Liste des tableaux 2.1 Règles de direction de la poursuite du PPM d’un panneau photovoltaı̈que 42 2.2 Règles de ∆D1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 2.3 Paramètres du panneau PV utilisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47 3.1 Règles de ∆D2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69 3.2 Paramètres du GSAP utilisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 4.1 Règles de D3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 4.2 Règles de S1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 4.3 Règles de S2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 4.4 Paramètres du panneau PV utilisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 4.5 Paramètres du GSAP utilisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 4.6 Paramètres de la batterie utilisé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 Acronymes CA CC GADA GSAP MLI MPPT PPM PV P&O SOC courant alternatif courant continu générateur asynchrone à double alimentation générateur à aimant permanent modulation de largeur d’impulsion poursuite du point de puissance maximale point de puissance maximale photovoltaı̈que perturbe and observe l’état de charge (state-of-charge en anglais) Introduction générale Depuis quelques années, le contexte environnemental et/ou écologique devient une donnée importante voire prépondérante. En effet, le coût des énergies ainsi que les pollutions diverses qui résultent de leurs utilisations doivent être pris en compte à de nombreux niveaux. De plus, ces dernières années, la demande mondiale d’énergie augmente de plus en plus, et la raréfaction des sources d’énergie fossile dans un avenir proche est prévisible. Le contexte énergétique actuel, caractérisé par l’appauvrissement des réserves d’énergie fossile, le réchauffement de la planète en partie dû à l’émission de gaz à effet de serre et le concept de développement durable, nous pousse à trouver des solutions énergétiques alternatives. Un recours systématique aux carburants fossiles permet d’avoir des coûts de production relativement ”faibles” mais conduit à un dégagement massif de gaz polluants. Ainsi, la production d’énergie électrique à partir de combustibles fossiles prend une part important des émissions mondiales de monoxyde de carbone. Beaucoup plus accessibles et très adaptées à la production décentralisée, les énergies renouvelables offrent la possibilité de produire de l’électricité proprement et surtout dans une moindre dépendance des ressources, à condition d’accepter leurs fluctuations naturelles et parfois aléatoires. De plus, ils permettent de contribuer à la réduction des rejets de gaz. La littérature montre que le coût des sources d’énergie renouvelable n’est pas forcément compétitif par rapport aux sources d’énergie fossile, mais la nécessité d’une énergie plus propre a suscité la multiplication d’applications dans le domaine de l’utilisation des énergies renouvelables. Dans le futur, avec le progrès de la science, ils deviendront de plus en plus compétitifs en termes de technologie et de coûts de production et cette solution permet l’exploitation des ressources locales pour les systèmes autonomes. Toutes les énergies renouvelables (solaire, éolienne hydraulique, biomasse...) viennent du soleil transformées ensuite par l’environnement terrestre. Ainsi, les énergies solaire et éolienne sont les plus développées et présentent de nombreux avantages. En effet, ce sont des énergies complètement propres, elles n’émettent ni déchets ni gaz à effet de serre. Leurs fonctionnements ne polluent ni l’atmosphère ni le sol ni l’eau et, convertissent en électricité une ressource abondante, gratuite et illimitée à l’échelle humaine. Cependant, il faut distinguer plusieurs problèmes en fonction des sites et des utilisations de l’énergie renouvelable. La disponibilité intermittente de telles ressources entraine le problème de stockage et de bon dimensionnement pour diminuer le coût d’investissement mais encore assurer la demande du consommateur. Elle pose aussi le problème de couplage entre plusieurs sources pour compenser l’une à l’autre. La qualité de l’électricité par ces sources qu’on peut injecter dans le réseau global présente également une problématique à traiter. 4 INTRODUCTION GÉNÉRALE Une des applications intéressantes de l’énergie renouvelable est l’électrification des régions éloignées, situées loin de centrales électriques, où des réseaux de distribution ne sont pas rentables à installer. Dans ce cas, une approche pratique pour la production d’énergie est d’utiliser un système hybride composé de plusieurs sources renouvelables et un système de stockage afin de créer une installation autonome. Un tel système permet une meilleure stabilité et une autonomie plus grande. De nombreux projets actuels (refuge de haute montagne autonome en énergie du Gouter au Mont Blanc [Refugedugouter, 2012] par exemple) nous montrent un réel potentiel de développement. De nombreux travaux de recherche sur l’électrification des sites isolés à partir de ces deux sources ont été menés. Les fluctuations de la consommation selon les périodes annuelles ou journalières ne sont pas forcément corrélées avec les ressources sont un problème à résoudre. La dynamique des générateurs d’énergie renouvelable peut aussi causer des problèmes dans le fonctionnement des systèmes isolés. Des changements rapides dans la production d’énergie peuvent générer des problèmes de qualité d’énergie (variations de tension et de fréquence) et même l’arrêt complet du système. Des recherches sont aussi menées sur les techniques de commande pour extraire l’énergie avec un haut rendement. Grâce à ces travaux, on peut extraire la puissance maximale dans toutes les conditions naturelles et d’exploitation. On peut assurer aussi la stabilité et le bon fonctionnement du système. Néanmoins, il reste encore à introduire plus d’adaptation et de flexibilité dans le fonctionnement du système. Pour cela, on sera amené à utiliser de plus en plus les intelligences artificielles (logique floue, algorithme génétique, réseau de neurone...). Dans les systèmes autonomes, le moyen de stockage d’énergie présente un point très important et primordial. L’utilisation de sources d’énergie renouvelable induit le concept de stockage d’électricité en raison de la disponibilité intermittente de telles ressources. Les sites géographiquement isolés et non raccordés au réseau sont donc alimentés par un système de sources renouvelables (champ photovoltaı̈que, éolienne...) et un système de stockage pour assurer la continuité de la production lorsque l’énergie renouvelable récupérée ne suffit pas. Le type de stockage généralement utilisé dans ces systèmes est la batterie au plomb. La maturité dont cette technologie fait preuve et son faible coût en sont les raisons principales. Pourtant, un des points le plus critique est la dégradation des batteries ou leur vieillissement prématuré. La durée de vie de la batterie dépend du nombre de sa cycle charge/décharge. De plus, une recharge excessive ou une décharge profonde peuvent endommager fortement la batterie. Donc une stratégie d’utilisation adéquate du système des batteries de stockage est indispensable pour le fonctionnement d’un site isolé. Ainsi l’objectif principal de nos travaux de thèse est d’optimiser la production de l’électricité pour un site isolé à partir de deux sources renouvelables : éolienne et photovoltaı̈que. Pour l’optimisation, nous allons améliorer le rendement énergétique de l’énergie extraite en contrôlant automatiquement les systèmes électriques, qui n’ont besoin que de très peu d’entretien et fonctionnent bien sous les changements des conditions météorologiques. Nous prendrons en compte aussi la gestion de l’énergie, en proposant un schéma d’exploitation flexible de ces sources, ce qui aurait pour conséquence de prolonger la durée de vie des dispositifs. Pour ce faire, le mémoire est organisé en cinq chapitres. Le premier chapitre aborde INTRODUCTION GÉNÉRALE 5 l’étude sous une forme assez descriptive. En effet, nous décrirons le contexte de la production de l’énergie électrique des sources renouvelables. Ensuite, à travers des revues de la littérature disponible, nous dresserons un état de l’art des différentes technologies photovoltaı̈ques et éoliennes. Nous présenterons également les différentes notions et techniques de la commande par logique floue qui sont des connaissances nécessaires à la bonne compréhension de ce mémoire. Le but étant qu’à la fin de ce chapitre, le cadre de l’étude soit clairement identifié. Dans le deuxième chapitre, nous allons étudier l’optimisation de la production de l’électricité à partir de l’énergie solaire. Tout d’abord, nous expliquons bien des phénomènes des générateurs photovoltaı̈ques et la modélisation du champ photovoltaı̈que. Après avoir des connaissances de base, nous parlons des méthodes de la poursuite du point de puissance maximale des panneaux photovoltaı̈ques qui existent dans la littérature. Une stratégie de commande utilisant la méthode directe sera proposée afin de répondre aux objectifs définis c’est-à-dire une commande robuste donc augmentant la fiabilité, améliorant le rendement énergétique, quelques soient les conditions climatiques et leurs variations, et tout cela, en limitant l’oscillation de la sortie. Cette loi a pu être validée par simulation en utilisant Simulink Matlab. Dans le troisième chapitre, nous parlons de l’optimisation de la production de l’électricité à partir de l’énergie éolienne. Nous étudions en particulier le générateur le plus utilisé dans les petites éoliennes des sites isolés, le générateur synchrone à aimant permanent. Ainsi nous parlons de la modélisation des systèmes électriques nécessaires pour une éolienne de vitesse variable couplée à un générateur synchrone à aimant permanent, mais aussi le problème de l’optimisation du rendement énergétique des éoliennes. Les résultats de simulation sont également présentés pour montrer l’efficacité de notre contrôleur. Dans le quatrième chapitre, nous nous intéresserons à l’optimisation de la production et la gestion de l’énergie des sites isolés. Ensuite, nous passons au stockage de l’électricité par batteries et son rôle dans la production de l’électricité des sites autonomes. Enfin, nous étudions le fonctionnement des trois parties ensemble pour assurer la stabilité et la sureté du fonctionnement. L’objectif fondamental des réseaux autonomes est de fournir aux clients de l’énergie électrique avec une parfaite continuité, sous forme de tensions parfaitement sinusoı̈dales, avec des valeurs d’amplitude et de fréquence préétablies. Nous analyserons donc les différentes conditions climatiques et d’exploitation pour prouver que nos contrôleurs proposés fonctionnent bien. Enfin, les principales conclusions de ce travail de recherche et les perspectives qui en résultent sont données dans les conclusions générales. Chapitre 1 Contexte et problématique De nos jours, une grande partie de la production mondiale d’énergie est assurée à partir de sources fossiles. La consommation de ces sources donne lieu à des émissions de gaz à effet de serre et donc une augmentation de la pollution. L’exploitation des énergies renouvelables est une solution indispensable. On peut prévoir que tout système énergétique durable dans le futur sera basé sur l’utilisation de ces sources. En 2010, la production d’électricité mondiale provenant des sources d’énergies renouvelables a atteint 20,2% de la production totale. Cette partie est nettement inférieure à la production issue des combustibles fossiles (67,2%) mais reste néanmoins supérieure à la part de la production d’origine nucléaire (13,0%) (figures 1.1). Figure 1.1 – Répartition de la production d’électricité - 2010 [Observ, 2011] L’apport des nouveaux systèmes de production d’énergies renouvelables a été décisif pour freiner l’augmentation de la part des sources conventionnelles dans le total mondial, et ainsi réduire la production des gaz à effet de serre. Sur la période 2000-2010, la croissance de la production des filières renouvelables hors hydraulique a été cinq fois plus rapide que celle de l’hydraulique (12,5% contre 2,5%). Une analyse détaillée filière par filière montre que c’est la production d’électricité solaire qui affiche le plus fort taux de croissance annuelle sur la période (+ 38,1%). Sur la même période, la croissance de la filière éolienne est également très importante (+ 27,1% par an en moyenne). La croissance de la filière biomasse est plus modérée (+ 7%), mais reste plus de deux fois supérieure à celle de la production d’électricité totale. Cette croissance est restée très active entre 2009 et 2010 (+ 6,5%), dans un contexte de forte croissance de la production d’électricité. Compte tenu de la dynamique actuelle des filières éolienne, solaire et biomasse, la croissance de la production d’électricité renouvelable devrait rester soutenue dans les prochaines années et sa part dans la production mondiale devrait continuer à augmenter. 8 CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE Figure 1.2 – Taux de croissance annuel moyen 2000-2010 [Observ, 2011] Après un bref bilan des ressources énergétiques exploitables, on se concentrera ensuite sur les systèmes de production éolienne et photovoltaı̈que, qui sont les premières sources d’énergie renouvelable dans un proche avenir. Dans le cadre de cette thèse, nous ne nous intéressons qu’à l’utilisation de ces sources pour l’électrification des sites isolés. La production d’électricité décentralisée par sources d’énergie renouvelable nous offre une solution prometteuse pour des consommateurs autonomes en respectant l’environnement. Enfin, nous finirons ce chapitre en précisant la problématique que nous avons définie dans cette thèse qui est l’optimisation de la production de l’électricité pour sites isolés en utilisant la logique floue. I. Sources d’énergie renouvelable Au niveau mondial, l’énergie renouvelable provient de six sources distinctes. L’hydroélectricité est la principale avec une contribution de 82,9%. La biomasse est la seconde source avec 6,3%. Viennent ensuite la filière éolienne (8,3%), la géothermie (1,6%), le solaire qui regroupe les centrales photovoltaı̈ques et thermiques (0,2%), et enfin les énergies marines (0,01%) (figure 1.3). Figure 1.3 – Structure de la production électrique d’origine renouvelable - 2010 [Observ, 2011] Dans cette section, nous ne prenons pas en compte les sources énergétiques sous forme de chaleur, l’électricité étant produite par un système thermodynamique avec Sources d’énergie renouvelable 9 l’aide d’un fluide coulant (source biomasse, source géothermie et source solaire thermique). Ensuite, nous présentons une autre famille où l’énergie produite l’est directement sous la forme électrique. 1. Source hydraulique L’hydroélectricité, c’est-à-dire la production d’électricité à partir de la force de l’eau, est apparue depuis longtemps dans la continuité des moulins qui exploitaient directement la force motrice de l’eau. Les sites de petites puissances (inférieures à 10 kW) sont des solutions très prisées pour des petits réseaux isolés. Une forte stabilité de la source ainsi que les dimensions réduites de ces sites de production sont des grands avantages. Les petites centrales hydrauliques appartiennent souvent à des producteurs indépendants [Paish, 2002]. Figure 1.4 – Une centrale hydraulique [Lavy, 2011] L’hydroélectricité de petite puissance est avant tout une énergie renouvelable répondant aux trois critères fixés dans la définition généralement admise pour les énergies renouvelables : pérennité des ressources, respect de l’environnement (moyennant certaines précautions), possibilité de production délocalisée (contribue à une certaine indépendance énergétique). Le principal avantage énergétique et environnemental de cette énergie est qu’elle n’est pas intermittente, contrairement à l’énergie solaire ou éolienne. La production hydraulique varie bien entendu suivant des cycles saisonniers, les cours d’eau pouvant être diminués l’été ou au contraire renforcés par la fonte de glaciers. Il est important de noter qu’il est plus facile de prévoir à l’avance les débits des cours d’eau que les vents car on installe en général un bassin de retenue qui permet d’avoir un débit régulier [Salhi et al., 2010] 10 2. CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE Source éolienne Parmi toutes les énergies renouvelables contribuant à la production d’électricité, c’est l’énergie éolienne qui a été exploitée en premier. Pourtant, la production éolienne pose des problèmes difficiles de stabilisation des réseaux à cause des fluctuations naturelles et difficilement prévisibles [Stiebler, 2008]. Figure 1.5 – Parc éolien La ressource éolienne vient du déplacement des masses d’air. Le réchauffement de certaines zones de la planète et le refroidissement d’autres créent une différence de pression et ainsi le déplacement des masses d’air. Le vent ainsi crée permet de faire tourner des pales d’une éolienne qui entrainent une génératrice comme énergie primaire. Les technologies utilisés pour la production éolienne seront développées dans la suite de ce chapitre. 3. Source marine L’énergie des vagues est encore une fois une forme particulière de l’énergie solaire. Le soleil chauffe inégalement les différentes couches atmosphériques ce qui entraı̂ne des vents eux-mêmes responsables par frottement des mouvements qui animent la surface de la mer (courants, houle, vagues). Les vagues créées par le vent à la surface des mers et des océans transportent de l’énergie. Lorsqu’elles arrivent sur un obstacle elles cèdent une partie de cette énergie qui peut être transformée en courant électrique [Blunden and Bahaj, 2007]. Une autre façon de récupérer de l’énergie marine est la production grâce à la marée (usine marémotrice de la Rance par exemple) due à l’action de la lune sur les eaux. Les barrages ou des hydroliennes installés dans les endroits fortement touchés par ce phénomène peuvent être une source d’une énergie substantielle. Enfin, une autre Sources d’énergie renouvelable 11 Figure 1.6 – Énergie de la mer technologie, utilisant les courants sous-marins, à partir de turbines immergées, est en phase d’expérimentation. L’énergie en provenance du mouvement des eaux de la mer est une énergie très difficilement récupérable bien qu’elle représente un potentiel immense. Les investissements sont très lourds dans un environnement hostile et imprévisible. Cette énergie est à exploiter dans l’avenir et ne représente qu’une toute petite quantité de l’énergie produite à ce jour par rapport aux autres ressources exploitées [O Rourke et al., 2010]. 4. Source photovoltaı̈que L’énergie photovoltaı̈que est obtenue directement à partir du rayonnement du soleil. Les panneaux photovoltaı̈ques composés des cellules photovoltaı̈ques ont la capacité de transformer directement la lumière solaire en énergie électrique qui peut être exploitée directement après un étage d’adaptation. En raison des caractéristiques électriques fortement non linéaires des cellules et de leurs associations, le rendement des systèmes photovoltaı̈ques peut être augmenté par les solutions utilisant les techniques de poursuite du point de puissance maximale [Esram and Chapman, 2007]. Figure 1.7 – Source photovoltaı̈que 12 CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE Par ailleurs, la réduction des prix d’installation et l’amélioration du rendement, ont permis le développement de ce type d’installation soit en complément à l’énergie reçue du réseau (pour réduire les dépenses énergétiques), soit pour alimenter des sites isolés dont la consommation énergétique reste raisonnable [Hohm and Ropp, 2003]. 5. Conclusion Dans cette section, nous avons brièvement présenté l’intérêt des énergies renouvelables pour réduire les gaz à effet de serre et en conséquence diminuer l’échauffement de la planète. Quatre sources d’énergie renouvelable, qui produisent directement l’électricité, sont ainsi présentées. Parmi ces sources renouvelables, l’énergie solaire et l’énergie éolienne ont connu des progrès immenses et deviendront des sources renouvelables prometteuses dans l’avenir. De plus, les technologies actuelles sont connues, fiables et de maintenance relativement facile. C’est donc ces deux technologies que nous avons décidé d’étudier dans cette thèse. Notre but est de contribuer au développement et à l’optimisation d’une installation utilisant ces deux sources pour l’électrification d’un site isolé. Dans les sections suivantes, on va détailler les concepts de ces deux sources, puis définir la problématique de cette thèse. II. Utilisation de l’énergie renouvelable Depuis quelques années, il n’est plus nécessaire d’installer les systèmes de production d’énergie renouvelable précisément sur le lieu d’utilisation de l’énergie. Ils sont maintenant utilisés pour générer de l’énergie électrique qui est transférée par un réseau électrique sur une distance plus ou moins grande vers les utilisateurs. Pourtant, les systèmes d’énergie renouvelable individuels qui fournissent de l’électricité à de petites communautés sont assez répandus. Ils sont adaptés aux endroits dont la connexion au réseau n’est pas rentable, ou même impossible. On présentera le principe de ces deux applications principales de l’énergie renouvelable, notamment pour des éoliennes et des panneaux photovoltaı̈ques. 1. Systèmes raccordés au réseau Dans le domaine éolien, l’installation d’une ou quelques turbines éoliennes par des clients privés ou industriels est le premier champ d’application. L’installation distribuée de turbines éoliennes est faite presque exclusivement en connexion avec le réseau global. La consommation du client est enregistrée par un compteur et la puissance produite par l’éolienne est injectée au réseau public et comptabilisée à travers un autre compteur. La facturation est faite séparément, selon la consommation et la production d’énergie [Hau, 2006]. Même en prenant en compte les plus grandes turbines éoliennes actuelles, d’une puissance nominale de quelques mégawatt, la puissance délivrée par une seule turbine Utilisation de l’énergie renouvelable 13 reste une quantité petite par rapport à celle d’une centrale conventionnelle. Par ailleurs, dans la majorité des pays, les zones proposant des vitesses de vent techniquement utilisables sont restreintes à quelques régions seulement. Ceci nécessite l’assemblage dans ces lieux d’autant d’éoliennes que possible, indépendamment de la demande énergétique locale. De cette façon, apparaissent les parcs ou fermes éoliennes, qui consistent en une concentration de nombreuses éoliennes en groupes organisés dans l’espace considéré et inter-connectées. Ce groupement offre de nombreux avantages techniques. De plus, d’un point de vue économique, il est plus intéressant en termes de coût d’installation et de raccordement au réseau [Tsili and Papathanassiou, 2009]. Pour l’énergie photovoltaı̈que, son utilisation est très répandue dans les bâtiments. La plupart des bâtiments sont raccordés au réseau électrique, l’électricité est disponible en permanence à un niveau de puissance choisi par le consommateur. L’installation d’un système d’énergie renouvelable peut améliorer le bilan énergétique du propriétaire. Le bilan sert souvent à réduire la consommation afin de faire des économies d’énergie du bâtiment. Celui-ci devient actif et produit de l’énergie [Luque and Hegedus, 2010]. 2. Systèmes autonomes De plus en plus d’applications ne peuvent pas être reliées au réseau à cause de la complexité de la connexion à celui-ci ou du coût d’installation. Pour autant, il est souvent indispensable d’avoir accès à l’électricité afin d’assurer quelques services de base comme l’éclairage ou l’alimentation d’un dispositif électrique. Ces sites peuvent alors êtres alimentés en électricité par l’énergie renouvelable [Luque and Hegedus, 2010]. Durant les dernières années, d’importants efforts ont été effectués pour l’utilisation de l’énergie renouvelable dans des systèmes de puissance locaux et régionaux à travers l’intégration de systèmes de distribution de petite et moyenne tailles. De nombreux travaux sur le développement des systèmes éoliens autant que photovoltaı̈ques pour les sites isolés ont été réalisés [Stiebler, 2008], [M. Dali and Roboam, 2008], [Kalantar and Mousavi, 2010], [Bopp et al., 1998]. De ce fait, les applications autonomes sont classées en deux familles : - Applications ”professionnelles” : relais de télécommunication, signalisation routière, bornes de secours autoroutières, horodateurs de stationnement... - Applications pour des sites isolés : habitat loin du réseau, refuges... Pour les systèmes isolés, l’objectif est d’obtenir un équilibre de la production énergétique en réglant la tension et la fréquence. Pour obtenir une tension à une amplitude et une fréquence stables, diverses méthodes sont utilisées, comme les condensateurs synchrones, des groupes de batteries contrôlables, mécanismes de stockage, des convertisseurs de puissance et des systèmes de commande [Nema et al., 2009]. 3. Conclusion Aujourd’hui, les systèmes individuels qui fournissent de l’électricité à des petites communautés sont de plus en plus nombreux. La tendance actuelle est de développer 14 CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE des systèmes commandés de plus en plus efficaces, utilisant des structures de conversion électronique pour augmenter le rendement d’exploitation. Dans ce contexte, l’apport envisagé de notre thèse est de contribuer à la conception d’un système de production hybride éolienne/photovoltaı̈que pour des sites isolés de faible puissance (moins de 10 kW) où l’expansion du réseau est difficile ou trop coûteuse. III. Système de production d’électricité éolienne Un système de production d’électricité éolienne, quelque soit sa technologie, convertit l’énergie cinétique du vent en énergie électrique fournie à la charge ou au réseau. Cette conversion se fait en deux étapes : - la conversion de l’énergie cinétique en énergie mécanique au niveau de la turbine, - la conversion de l’énergie mécanique en énergie électrique au niveau du générateur. Figure 1.8 – Principe de la conversion d’énergie d’une éolienne 1. Conversion cinétique - mécanique Une éolienne est une machine qui transforme l’énergie cinétique du vent en énergie électrique ou mécanique. Les solutions techniques permettant de recueillir l’énergie du vent sont très variées. Elles exploitent donc la différence de pression qui créent une force de portance pour mettre en rotation la turbine et ainsi extraire une partie de l’énergie cinétique du vent. Il existe différentes façons de classer les turbines éoliennes mais celles-ci appartiennent principalement à deux groupes selon l’orientation de leur axe de rotation : les éoliennes à axe vertical et celles à axe horizontal [Hau, 2006]. Une turbine à axe de rotation horizontal demeure face au vent. Elle est fixée au sommet d’une tour, permet de capter une quantité plus importante d’énergie éolienne. La plupart des éoliennes installées sont à axe horizontal. Ce choix présente plusieurs avantages, comme la faible vitesse d’amorçage et un coefficient de puissance relativement élevé. Selon son nombre de pales, une turbine éolienne à axe horizontal est dite monopale, bipale, tripale ou multi-pales. Une éolienne mono-pale est moins coûteuse car Système de production d’électricité éolienne 15 Figure 1.9 – Turbines éoliennes à axe horizontal et à axe vertical les matériaux sont en moindre quantité et les pertes aérodynamiques par poussée sont minimales. Cependant, un contrepoids est nécessaire et ce type d’éolienne n’est pas très utilisé à cause de cela. Tout comme les rotors mono-pales, les rotors bipales doivent être munis d’un rotor basculant pour éviter que l’éolienne ne reçoive des chocs trop forts chaque fois qu’une pale de rotor passe devant la tour. Donc, pratiquement toutes les turbines éoliennes installées sont du type tripale. Celles-ci sont plus stables car la charge aérodynamique est relativement uniforme et elles présentent le coefficient de puissance le plus élevé actuellement [Stiebler, 2008]. Les pales de l’éolienne balaient le champ des vitesses du vent qui varie dans le temps et autour du disque rotorique, modifiant ainsi localement la pression et la vitesse de l’air. A partir de l’énergie cinétique des particules de la masse d’air en mouvement passant par la section de la surface active de la voilure, on peut calculer la puissance de la masse d’air qui traverse la surface équivalente à la surface active de l’éolienne. Il parait évident que plus la partie de l’énergie cinétique du vent captée par l’éolienne est grande, plus petite sera la vitesse du vent sortant par le côté gauche de l’éolienne. Si nous tentions d’extraire toute l’énergie contenue dans le vent, l’air continuerait son chemin à une vitesse nulle, ce qui est en réalité signifierait qu’il n’arriverait pas à abandonner le rotor. Le ratio entre la puissance extraite du vent et la puissance totale théoriquement disponible présente un maximum défini par la limite de Betz. Elle stipule qu’une éolienne ne pourra jamais convertir en énergie mécanique plus de 16/27 (ou 59%) de l’énergie cinétique contenue dans le vent. Cette limite n’est en réalité jamais atteinte et chaque éolienne est définie par son propre coefficient de puissance. Plus de détails seront donnés dans chapitre 3 de cette thèse. 2. Conversion mécanique - électrique Il existe plusieurs types de machines électriques qui peuvent jouer le rôle de génératrice dans un système éolien qui demande des caractéristiques très spécifiques. Le cahier des charges pour une génératrice éolienne varie selon le type et les dimensions géométriques de la voilure. Des facteurs techniques et économiques fixent le type de machine pour chaque application. Pour les petites puissances (< 20kW ), la simplicité 16 CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE et le coût réduit des générateurs synchrones à aimants permanents expliquent leur prédominance. Dans les applications de plus forte puissance, jusqu’à 2M W environ, le générateur asynchrone est plus courant et économique [Stiebler, 2008]. 2.1. Générateur asynchrone Le générateur asynchrone à cage d’écureuil est largement utilisé dans les turbines éoliennes de moyenne et grande puissances en raison de sa robustesse, sa simplicité mécanique et son coût réduit. Elles ont l’avantage d’être standardisées, fabriquées en grande quantité et dans une très grande échelle des puissances. Elles ont besoin de moins d’entretien et présentent un taux de défaillance très peu élevé. Dans les éoliennes de grande puissance, la vitesse de rotation est peu élevée. Il n’est pas envisageable de concevoir une génératrice asynchrone lente avec un rendement correct donc il est nécessaire d’utiliser un multiplicateur mécanique de vitesse entre la turbine et la machine asynchrone. Une solution consiste à utiliser un variateur de fréquence, mais cette solution est globalement coûteuse [Hau, 2006]. Figure 1.10 – Générateur asynchrone à cage d’écureuil Son inconvénient majeur est la consommation d’un courant réactif de magnétisation au stator. La demande de puissance réactive est compensée par la connexion d’un groupe de condensateurs en parallèle avec le générateur ou par la mise en œuvre d’un convertisseur statique de puissance [Eriksen et al., 2005]. 2.2. Générateur asynchrone à double alimentation Une des configurations en forte croissance pour les turbines éoliennes est le générateur asynchrone à double alimentation (GADA). Le stator du générateur est directement couplé au réseau. La double alimentation fait référence à la tension du stator prélevée au réseau et à la tension du rotor fournie par le convertisseur. A la place du rotor à cage d’écureuil, ces machines asynchrones ont un rotor bobiné dont le réglage électronique assure la variation du glissement. Le câblage du rotor (couplage du rotor et l’électronique de puissance associée) permet ainsi à l’ensemble de fonctionner à vitesse variable sur une plage de vitesse Système de production d’électricité éolienne 17 qui dépend du type et du dimensionnement de celui-ci. Le convertisseur compense la différence des fréquences mécanique et électrique par l’injection d’un courant à fréquence variable au rotor [Fernandez et al., 2008]. Figure 1.11 – Générateur asynchrone à double alimentation Ces machines sont plus complexes que les machines asynchrones à cage d’écureuil parce que la présence du système électronique de puissance et de système à bagues et balais demandent des commandes compliquées et des entretiens réguliers, mais le bénéfice du fonctionnement à vitesse variable est un avantage suffisant pour que de nombreuses éoliennes utilisent ce type de machines [Ekanayake et al., 2003]. 2.3. Générateur synchrone à rotor bobiné Dans le cas des entraı̂nements directs (sans multiplicateur mécanique), on utilise des machines synchrones. Leurs performances sont très intéressantes lorsqu’elles ont un très grand nombre de pôles. Cependant, leur fréquence étant alors incompatible avec celle du réseau, cela nous oblige à utiliser un convertisseur de fréquence. C’est pourquoi les machines à entraı̂nement direct sont toutes à vitesse variable [Hau, 2006]. Figure 1.12 – Générateur synchrone (à rotor bobiné ou à aimant permanent) Les machines synchrones à rotor bobiné demandent un entretien régulier du système des bagues et balais. Le circuit d’excitation de l’inducteur demande la présence du réseau et une fourniture de la puissance réactive. Les sites isolés ne sont adaptés à ces génératrices qu’en présence d’une batterie de condensateurs ou d’une source de tension indépendante. Par contre, la possibilité de réglage de l’inducteur de ces machines offre un moyen supplémentaire d’ajustement du point de fonctionnement énergétique. Le couplage direct sur le réseau est proscrit car étant beaucoup trop rigide. Des dispositifs de puissance s’imposent pour toutes les applications utilisant ce type de machines. Contrairement aux génératrices asynchrones à double alimentation, la chaı̂ne de conversion placée sur le stator doit être dimensionnée pour la totalité de la puissance du système de production [Hughes, 2006]. 18 2.4. CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE Générateur synchrone à aimant permanent Ces dernières années, avec le développement des matériaux magnétiques, la production de machines synchrones à aimants permanents devient compétitive. Les machines de ce type sont à grand nombre de pôles et permettent de développer des couples mécaniques considérables. La caractéristique d’auto-excitation du générateur synchrone à aimant permanent lui permet de fonctionner avec un facteur de puissance élevé et un bon rendement, ce qui le rend propice à l’application à des systèmes de production d’énergie électrique du type éolien [Ackermann, 2006]. Dans la catégorie des petites turbines, son coût réduit et sa simplicité en font le générateur le plus employé. Cependant, dans les applications de plus grande puissance, les aimants et le convertisseur (lequel doit faire transiter toute la puissance générée), en font le moins compétitif. Elles permettent de produire un courant et une tension de fréquence proportionnelle à la vitesse de rotation (qui varie elle-même avec la vitesse du vent dans le cas d’une éolienne). Ainsi, un matériel électrique conçu pour fonctionner à la fréquence du réseau ne peut pas être connecté directement à l’alternateur d’une éolienne. Il est nécessaire de passer par un convertisseur de fréquence, en général, par un redresseur puis un onduleur. Le couplage de ces machines avec l’électronique de puissance devient économique, ce qui en fait un concurrent des génératrices asynchrones à double alimentation. Les systèmes de ce type ont un taux de défaillance jugé faible grâce à la suppression de certaines sources de défauts : suppression du multiplicateur de vitesse et du système de bagues et balais pour les génératrices à aimants permanents. Les frais d’entretien sont alors minimisés ce qui est très intéressant dans les applications éoliennes, en particulier dans les sites difficilement accessibles. La présence obligatoire de l’électronique de puissance permet enfin une régulation simple de la vitesse de rotation et donc une optimisation énergétique efficace [Belakehal et al., 2009]. 2.5. Choix du générateur Après un bilan des machines électriques pour des éoliennes, les générateurs à aimant permanent se trouvent adaptés pour une éolienne de petite puissance (< 20kW ). Ils sont plus légers que les autres types de générateurs qui utilisent un enroulement de cuivre autour d’un noyau magnétique pour créer le champ magnétique et présentent un bon rendement. Le principal avantage des alternateurs à aimants permanents réside dans leur coût relativement faible, les aimants sont moins coûteux que les bobinages en cuivre dans la gamme de puissance des petites éoliennes. Il y a également d’autres avantages pour l’utilisateur, comme le freinage dynamique et la production d’un courant alternatif plutôt que continu, ce qui représente des économies d’installation. Pour des raisons de compacité et de rendement, des génératrices synchrones à aimants permanents apparaissent et devraient prendre une place croissante dans les prochaines années. Dans le contexte de l’électrification des sites isolés, nous avons choisi ce type de machine pour la production de l’énergie éolienne. Système de production d’électricité éolienne 2.6. 19 Vitesses fixe et/ou variable Les systèmes éoliens à vitesse fixe utilisent souvent un générateur asynchrone à cage d’écureuil. Ils fonctionnent typiquement à une fréquence fixe, imposée par le réseau auquel ils sont connectés. Les principaux avantages de cette technologie sont leur robustesse et leur faible coût notamment dû à l’utilisation de machines standards. Le fait de travailler à fréquence fixe et donc, à vitesse de rotation presque fixe, implique que pour chaque vitesse de vent, il y a une vitesse de rotor pour laquelle l’énergie disponible est exploitée de façon optimale. Pour les autres vitesses de vent, la capture d’énergie se fait de façon non-optimale. Par contre, le coût de maintenance essentiellement imputé au multiplicateur est élevé et on ne peut pas contrôler l’énergie réactive. Par ailleurs la connexion directe de l’enroulement statorique de la génératrice au réseau entraı̂ne une très forte sensibilité lors de la présence de défauts sur celui-ci [M. Dali and Roboam, 2008]. La puissance éolienne résulte de la vitesse de rotation de l’arbre mécanique de l’éolienne et de la vitesse du vent. De nombreuses études ont montré l’intérêt de la vitesse variable pour les systèmes éoliens sur le plan énergétique, y compris dans les petites éoliennes où le sur-coût entraı̂né par la vitesse variable (du fait de l’électronique de puissance et de réglages supplémentaires) est compensé par le surplus de production [Hong and Lee, 2010], [Mittal et al., 2009], [Wang and Chang, 2004], [Huynh et al., 2011]. Les systèmes à vitesse variable utilisent des convertisseurs statiques qui permettent de transformer une tension issue du générateur à fréquence et amplitude variables en une tension de fréquence et d’amplitude fixes définies par le réseau ou le système électrique qu’ils alimentent. Ils présentent donc un coût d’installation plus élevé mais le fait de convertir plus d’énergie leur permet de produire à des coûts inférieurs [Abo-Khalil et al., 2004], [Pundaleek B. H. and G., 2010]. Pour ces raisons, nos travaux dans cette thèse ne se s’intéressent qu’au fonctionnement à vitesse variable. 3. Commande des éoliennes Il existe quatre méthodes principales pour commander la puissance d’une éolienne. La commande le plus utilisé pour les éoliennes de taille moyenne ou grande est la commande de l’angle d’attaque de la pale. Il s’agit d’ajuster l’incidence du vent sur les pales, ce qui modifie l’angle d’attaque et la quantité de puissance fournie à l’axe de rotation de la turbine de l’éolienne (figure 1.13). Généralement, cette commande se fait en fonction de la valeur mesurée de la vitesse du vent. Avec ce type de commande, l’angle de la pale est réglé à sa valeur optimale pour les vitesses du vent entre la vitesse de seuil de démarrage de la turbine et la valeur nominale, pour obtenir ainsi le maximum de puissance du vent. Au-delà de la vitesse nominale, la commande change l’angle des pales de façon à réduire le rendement du rotor, la puissance en excès étant dissipée en pertes aérodynamiques [Bossanyi, 2003]. Cette approche est plutôt utilisée pour les systèmes à vitesse variable de moyenne 20 CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE Figure 1.13 – Les systèmes de commande d’une éolienne à fortes puissances (quelques centaines de kW). Elle consiste à régler mécaniquement la position angulaire des pales sur leur axe ce qui permet de décaler dynamiquement la courbe du coefficient de puissance de la voilure. La deuxième approche est la régulation à angle fixe (de type passive ou active). Celle de type passive est une commande en boucle ouverte basée sur une conception appropriée du profil de la pale. Elle consiste à concevoir la forme des pales pour obtenir un décrochage dynamique du flux d’air des pales à fort régime de vent. Lorsque la vitesse du vent dépasse la valeur nominale, le flux d’air du côté supérieur de la pale commence à perdre de la vitesse, ce qui forme des vortex ; ces turbulences causent une perte de sustentation aérodynamique de la pale et permettent la dissipation de l’excès de puissance [Ackermann, 2006]. Cette commande agit uniquement pour limiter la puissance à des vents forts, régulant ainsi la puissance à sa valeur nominale ou plus faible. Le fonctionnement à vents faibles reste sans aucune commande donc la puissance obtenue dépend des caractéristiques mécaniques de la turbine et des caractéristiques électriques de la machine. Les turbines les plus modernes et de grande capacité peuvent combiner les avantages des deux commandes présentées ci-dessus, qui s’applique la régulation à angle fixe de type active. Pour les vents faibles et modérés, on règle l’angle d’attaque de la pale, et pour le réglage sur la plage à puissance nominale, les pales sont orientées de façon à forcer la perte de portance, ce qui est équivalent à la régulation à angle fixe [Mathew, 2006]. Ainsi, la commande de type active permet une capture plus efficace de la puissance par vents modérés grâce à la capacité de réglage à l’angle optimal. Néanmoins, le Système de production d’électricité éolienne 21 système de commande a besoin non seulement d’une sensibilité suffisante pour suivre les variations du vent mais aussi des parties mobiles pour faire l’ajustement, ce qui se traduit par une complexité accrue et augmente les coûts d’installation. Les pales doivent être construites spécialement et une technologie sophistiquée est nécessaire pour cela. Sans une analyse aérodynamique soignée, des problèmes de vibrations peuvent se présenter [Mathew, 2006]. La troisième façon de limiter la puissance est la déviation de l’axe du rotor dans le plan vertical (un basculement de la nacelle) ou une déviation dans le plan horizontal (rotation autour de l’axe du mat), comme ça on positionne la turbine éolienne partiellement hors de la direction du vent pour les vitesses du vent élevées. Cette méthode est nommée commande d’orientation. Pour les vents trop forts, supérieurs à la limite de la turbine, la position du rotor est complètement perpendiculaire au vent, ce qui annule toute génération. Ainsi, la turbine n’est plus face au vent et la surface active de l’éolienne diminue [Mathew, 2006]. Ce type de commande est cependant limité aux petites turbines éoliennes car cette méthode engendre d’importants efforts mécaniques au niveau du mât et des pales. Les éoliennes de plus grande taille ne peuvent pas adopter cette méthode de régulation de puissance sans provoquer des efforts pouvant endommager l’éolienne. On a présenté les trois commandes des turbines éoliennes se faisant de préférence par les moyens mécaniques aérodynamiques. Cependant, en suivant les principes de conversion de l’énergie du vent, il apparaı̂t une autre forme de réglage de la puissance produite par l’éolienne. Cette méthode permet la régulation de la puissance éolienne en faisant varier la vitesse de rotation par une action électrique. Par le biais de la génératrice accouplée à une chaı̂ne de conversion statique pilotée pour gérer le transfert d’énergie, la vitesse de rotation peut être pilotée selon le point de fonctionnement souhaité. [Hong and Lee, 2010], [Koutroulis and Kalaitzakis, 2006]. Cette commande est très rapide, ce qui permet de mener des changements impossibles à effectuer avec des systèmes mécaniques. Ceci, d’une part, évite les changements brusques de charge au niveau du rotor, et permet d’autre part de convertir l’énergie qui serait normalement perdue à cause du retard engendré par l’ajustement des pales et d’améliorer l’efficacité énergétique du système [Mittal et al., 2009]. Dans le cas des petites éoliennes à axe horizontal que l’on a choisi pour l’électrification des sites isolés, l’angle des pales est fixé. De plus, un système mécanique supplémentaire pour régler la puissance a besoin de plus d’investissement initial, et nécessite un entretien régulier. Dans cette thèse, on ne se concentre que sur la commande du système électrique donc la durée de vie est élevée et le fonctionnement stable. 4. Conclusion Dans cette section, nous avons présenté un système de production d’énergie éolienne. La conversion cinétique - mécanique au niveau de la turbine éolienne et la conversion mécanique - électrique au niveau du générateur sont aussi détaillées. 22 CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE Dans la suite de cette thèse, on ne s’intéresse qu’aux petites éoliennes couplées à un générateur synchrone à aimant permanent fonctionnant à vitesse variable. Ces éoliennes sont très adaptées pour l’électrification des sites isolés qui ne sont pas connectés au réseau électrique. Pour les systèmes de commande, nous avons opté pour des commandes du système électrique qui nécessite un très faible entretien et des coûts de mise en œuvre faibles. IV. Système de production d’électricité photovoltaı̈que L’énergie photovoltaı̈que provient de la transformation directe d’une partie du rayonnement solaire en énergie électrique. Cette conversion d’énergie s’effectue par le biais d’une cellule dite photovoltaı̈que grâce à un phénomène physique appelé effet photovoltaı̈que qui consiste à produire une force électromotrice lorsque la surface de cette cellule est exposée à la lumière. Les systèmes photovoltaı̈ques sont extrêmement fiables car relativement simples du point de vue technologique à mettre en œuvre : aucune pièce mécanique n’est en mouvement, les matériaux employés sont durables quelque soit les conditions climatiques, ce qui leur garantie une durée de vie relativement longue. Pourtant, le problème du couplage entre un panneau photovoltaı̈que et une charge n’est pas encore réellement résolu. Un des verrous technologiques qui existe dans ce type de couplage est le problème du transfert de la puissance maximale du générateur photovoltaı̈que à la charge qui souffre souvent d’une mauvaise adaptation. Le point de fonctionnement qui en découle est alors parfois très éloigné du point de puissance maximale. Dans cette section, nous présentons le principe de l’énergie photovoltaı̈que, les éléments d’un système photovoltaı̈que et les différentes technologies utilisées. 1. Principe de la conversion photovoltaı̈que Une cellule élémentaire composée de matériaux semi-conducteurs est capable de convertir l’énergie de photons reçus à sa surface en une différence de potentiel, créée par une délocalisation d’électrons dans le matériau (figure 1.14). La circulation des électrons dans le circuit extérieur permet à la cellule photovoltaı̈que de fonctionner comme un générateur. La tension générée peut varier entre 0.3 V et 0.7 V en fonction du matériau utilisé et de sa disposition ainsi que de la température de la cellule et de son vieillissement [Pastor, 2006]. Quand la cellule est éclairée, elle produit un courant Iph approximativement proportionnel à l’ensoleillement. La température est également un facteur influant sur les caractéristiques d’une cellule photovoltaı̈que. Une cellule réelle peut être caractérisée par les courbes caractéristiques V-I et V-P (figure 1.15) dont les paramètres principaux sont les suivants : - Le courant de court circuit Icc , est proportionnel à l’ensoleillement et représente le courant maximal généré par la cellule. Il est produit dans des conditions de court Système de production d’électricité photovoltaı̈que 23 Figure 1.14 – Cellule élémentaire photovoltaı̈que circuit (Vc = 0). - La tension à vide V0c représente la tension maximale généré par la cellule. Elle est produit dans des conditions de circuit ouvert (Ic = 0). - Le point de puissance maximale (PPM) est le point de fonctionnement M (Vopt , Iopt ), pour lequel la puissance dissipée dans la charge est maximale. Figure 1.15 – Caractéristique I-V d’une cellule photovoltaı̈que La figure 1.16 présente l’influence de l’ensoleillement et de la température de la cellule sur la caractéristique de celle-ci. Figure 1.16 (a) montre l’augmentation logarithmique de la tension de la cellule avec l’ensoleillement, alors que le courant est une fonction linéaire de l’ensoleillement. L’influence de la température de la cellule est illustrée dans la figure 1.16 (b). L’effet prédominant avec l’augmentation de la température de la cellule est la diminution de la tension de fonctionnement, la cellule est ainsi moins efficace. Le courant augmente légèrement avec la température de la 24 CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE cellule. Figure 1.16 – Influence de l’ensoleillement et de la température sur les caractéristiques de la cellule photovoltaı̈que 2. Propriétés d’un générateur photovoltaı̈que Pour un ensoleillement homogène et une même température, en associant des cellules photovoltaı̈ques identiques en série on augmente la tension (la tension résultante est la somme des tensions de chaque cellule). Si on les associe en parallèle, on augmente le courant résultant (l’intensité résultante est la somme des intensités de chaque ligne de cellules). Les modules photovoltaı̈ques sont constitués d’un assemblage série/parallèle de cellules élémentaires. Un champ photovoltaı̈que ou champ solaire est constitué d’un ensemble de modules connectés en série et/ou en parallèle. On protège les modules avec des diodes bypass afin d’éviter le fonctionnement inverse des cellules occultées, pouvant entraı̂ner une surchauffe voire une destruction de celles-ci (figure 1.17). Figure 1.17 – Construction d’un panneau photovoltaı̈que Selon l’association en série et/ou parallèle de ces cellules, les valeurs du courant de court-circuit Isc et de la tension à vide V0 sont plus ou moins importantes. La caractéristique d’un générateur photovoltaı̈que constitué de plusieurs cellules a une allure générale assimilable à celle d’une cellule élémentaire, sous réserve qu’il n’y ait pas de déséquilibre entre les caractéristiques de chaque cellule et que l’ensoleillement et la température soient uniformes. La figure 1.18 présente la caractéristique d’une cellule Système de production d’électricité photovoltaı̈que 25 et d’un ensemble de cellules composé d’une association de 3 branches en parallèle ayant chacune 2 modules en série. Figure 1.18 – Ensemble de modules composé d’un panneau PV Comme pour la cellule simple, les caractéristiques électriques d’un panneau photovoltaı̈que dépendent de la température, de l’ensoleillement et de façon générale, de son environnement (orientation et inclinaison, état de surface, ombres partielles). 3. Structure d’un système photovoltaı̈que La connexion directe d’un panneau photovoltaı̈que à une charge est le principe de fonctionnement le moins cher, dans la mesure où la charge accepte bien la connexion directe au générateur de puissance continue. L’inconvénient majeur de cette connexion est la dépendance entre la puissance fournie par le générateur et la charge. En effet, la puissance fournie par le module photovoltaı̈que résulte de l’intersection entre la caractéristique I − V du générateur photovoltaı̈que et celle de la charge [Brunton et al., 2009]. Les panneaux solaires de première génération étaient dimensionnés pour que leurs points de puissance maximale correspondent à la tension nominale de batterie. grâce à cette configuration, une simple connexion directe via une diode anti-retour suffit à effectuer le transfert d’énergie du générateur photovoltaı̈que à la charge. Figure 1.19 – Connexion directe d’un panneau photovoltaı̈que Cependant, les caractéristiques non-linéaires du module et sa sensibilité aux conditions extérieures, comme l’ensoleillement et la température, induisent des pertes 26 CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE énergétiques. L’utilisation d’un dispositif d’adaptation pour optimiser la production d’énergie à chaque instant est ainsi nécessaire. Celui-ci peut être un convertisseur élévateur (boost), un convertisseur abaisseur (buck) ou un convertisseur élévateurabaisseur (buck-boost) [Esram and Chapman, 2007]. Cette méthode est plus coûteuse par rapport à la connexion directe qui ne nécessite qu’une simple diode, mais leur utilisation est motivée par un accroissement de l’énergie récupérée et donc une réduction du coût de production global [Liu et al., 2004], [Peftitsis et al., 2008]. Figure 1.20 – Connexion via un dispositif d’adaptation Pour une exploitation plus efficace, nous avons besoin d’une commande permettant la poursuite du point de puissance maximale qui permet de rechercher le point de fonctionnement optimal selon la caractéristique de la charge et les conditions atmosphériques. Il permet d’ajuster, à chaque instant, la puissance électrique fournie par le système photovoltaı̈que à sa valeur maximale (dans les conditions d’ensoleillement et de température de l’instant considéré) en déplaçant le point de fonctionnement du module sur sa courbe caractéristique [Hussein et al., 1995]. Les algorithmes de cette poursuite vont changer le rapport cyclique du convertisseur de puissance associé pour appliquer une action de contrôle adéquate sur l’étage et pour suivre l’évolution au cours du temps du point de puissance maximale [Hohm and Ropp, 2003]. 4. Conclusion Dans cette section, nous avons présenté un système de production photovoltaı̈que. Le contexte nous a permis de présenter le principe de la conversion photovoltaı̈que, les propriétés d’une cellule et d’un générateur photovoltaı̈que en fonction de la température et de l’ensoleillement. Dans ce contexte, il nous faut non seulement extraire l’électricité qui vient de panneaux photovoltaı̈ques, mais encore optimiser le système de production pour augmenter le rendement de conversion. Ceci nécessite le développement d’approches permettant la poursuite du PPM malgré les variations des paramètres climatiques et/ou de la charge. L’électrification des sites isolés V. 27 L’électrification des sites isolés Dans la plupart des régions isolées, le prix de la connexion au réseau électrique est très élevé et parfois il n’existe pas de solutions pour s’y connecter. La baisse des prix des énergies renouvelables et la fiabilité croissante de ces systèmes ont mené à une plus grande utilisation de ces systèmes pour la génération d’énergie électrique dans ces régions. Le caractère capricieux des sources renouvelables pose le problème de la disponibilité énergétique et du stockage. L’autre inconvénient majeur des énergies renouvelables vient de la non régularité des ressources. Les fluctuations de demande de charge selon les périodes journalières ne sont pas forcément en phase avec les ressources. La solution est le couplage entre plusieurs sources, par exemple l’énergie photovoltaı̈que avec l’énergie éolienne. Un couplage des énergies renouvelables avec le système de batterie a résolu le problème de la disponibilité de l’énergie [El-Shatter et al., 2006]. L’électrification d’un site isolé peut incorporer un système de distribution à courant alternatif, un système de distribution à courant continu, un système de stockage, des charges et un système de supervision. L’interconnexion entre ces systèmes peut être réalisée par des dispositifs de puissance : onduleurs, redresseurs, convertisseurs... A part la charge principale, un système isolé peut contenir aussi des charges auxiliaires (charge différée, charge optionnelle, charge de délestage) pour réaliser l’équilibre énergétique. Dans un système isolé avec des batteries de stockage et des charges auxiliaires, s’il existe un excès d’énergie, celui-ci passera d’abord dans les batteries et ensuite, il sera utilisé pour alimenter les autres charges auxiliaires en fonction de leur priorité [McGowan and Manwell, 1999]. Le but d’un système isolé est d’assurer l’énergie demandée par la charge et de produire le maximum d’énergie à partir des sources d’énergie renouvelable, tout en maintenant la qualité de l’énergie fournie. Les performances d’un système isolé, le rendement et la durée de vie, sont influencés par le dimensionnement des composants, le type de composants, l’architecture et le choix de la stratégie de fonctionnement influe également sur les performances d’un tel système. 1. Classement des systèmes isolés La puissance délivrée par les systèmes isolés peut varier de quelques watts pour des applications domestiques jusqu’à quelques méga watts pour les systèmes utilisés dans l’électrification de petites ı̂les [Nelson et al., 2002]. On peut les classer par gamme de puissance comme suivant : - système autonome (faible puissance < 10kW ) : station de télécommunication, de pompage d’eau ... , - micro réseau isolé (puissance moyenne 10 − 100kW ) : alimentation d’un village isolé, des zones rurales ... , - grand réseau isolé (grande puissance > 100kW ) : réseau insulaires ... Pour les systèmes isolés ayant une puissance en-dessous de 100 kW, la connexion 28 CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE mixte qui utilise parallèlement le bus à courant alternatif et le bus à courant continu, est très répandue [Lundsager and Baring-Gould, 2005]. Le système de stockage utilise un nombre élevé de batteries pour être capable de couvrir la charge moyenne pendant plusieurs jours. Les systèmes plus grands, ayant une puissance supérieure à 100 kW, utilisent le bus à courant alternatif, avec des sources d’énergie renouvelable conçues pour être connectées aux grands réseaux inter-connectés. Si ces systèmes contiennent des soussystèmes de stockage, ce qui est rare, c’est pour lisser les variations de l’énergie de nature renouvelable [Baring-Gould and Lundsager, 2012]. Dans notre étude, on ne s’intéresse qu’au système de petite taille dont la demande de charge maximale est de l’ordre de dizaine de kilowatts. 2. Configuration d’un système isolé Les systèmes isolés classiques sont composés d’un bus à courant continu (CC) pour le groupe de batteries et d’un autre à courant alternatif (CA) pour le générateur et la distribution. Cependant, les récents progrès dans les domaines de l’électronique de puissance et des systèmes de commande permettent de réduire les coûts avec une structure employant un seul bus CA. Les sources renouvelables peuvent être connectées au bus à CA ou au bus CC, selon la taille et la configuration du système. Les systèmes qui alimentent de petites charges utilisent le bus CC uniquement. Pour des charges plus importantes, les systèmes utilisent plutôt le bus CA comme point principal de connexion. La tendance est alors que chaque source possède son convertisseur avec sa propre commande intégrée, ce qui permet une coordination de la production. Des écarts importants existent entre les différentes configurations possibles [Luque and Hegedus, 2010]. 2.1. Architecture à bus CC La majorité de ces systèmes de petite puissance présente une structure où le bus CC de la batterie est le point central de connexion. En général, les petites éoliennes produisent de l’électricité en courant alternatif à fréquence variable puis injectée dans le bus CC (au travers d’un convertisseur si nécessaire). Cette énergie est ensuite stockée ou reconvertie en courant alternatif (à amplitude et fréquence fixes) à travers un onduleur pour alimenter la charge. Les batteries et l’onduleur sont dimensionnés pour alimenter des pics de charge. La puissance délivrée peut être contrôlée en incorporant un régulateur de charge dans les sources d’énergie renouvelable (figure 1.21). Les avantages et les désavantages d’un tel système sont présentés ci-après. Avantages : - La connexion de toutes les sources sur un bus CC simplifie le système de commande. - Les générateurs peuvent être dimensionnés de façon optimale, c’est-à-dire de sorte à fonctionner à puissance nominale pendant le processus de chargement des batteries L’électrification des sites isolés 29 jusqu’à un état de charge de 75 − 85%. Inconvénients : - Le rendement de l’ensemble du système est faible, parce qu’une certaine quantité d’énergie est perdue à cause des batteries et des pertes dans les convertisseurs. - Les générateurs ne peuvent pas alimenter directement la charge, l’onduleur doit donc être dimensionné pour assurer le pic de charge. Figure 1.21 – Architecture à bus à courant continu d’un système isolé La commande de ces petits systèmes dépend de l’état de charge de la batterie. Le générateur éolien doit limiter sa tension de sortie et délivrer la puissance produite lorsque la batterie est complètement chargée et ne peut donc plus stocker d’énergie. A l’opposé, l’onduleur et la charge doivent se déconnecter pour arrêter la décharge de la batterie quand la tension atteint un niveau limite inférieur prédéfini. Ces deux propriétés impliquent une conception adaptée du système, optimisant ainsi les ressources énergétiques et conduisant à une quantité minimale d’énergie non fournie. 2.2. Architecture mixte à bus à courant continu/alternatif La configuration à deux bus est présentée dans la figure 1.22. Celle-ci a des performances supérieures par rapport à la configuration avec un bus CC. Dans cette configuration, les sources d’énergie renouvelable peuvent alimenter une partie de la charge à courant alternatif directement, ce qui permet d’augmenter le rendement du système et de réduire la puissance nominale de l’onduleur. Les convertisseurs situés entre les deux bus (le redresseur et l’onduleur) peuvent être remplacés par un convertisseur bidirectionnel, qui, en fonctionnement normal, réalise la conversion courant continu/courant alternatif (fonctionnement onduleur). Quand il y a un surplus d’énergie, il peut aussi charger les batteries (fonctionner en redresseur). On peut aussi utiliser un convertisseur bidirectionnel mais la commande est alors différente et moins souple. La faisabilité technique et économique de cette structure est liée aux progrès des convertisseurs statiques et de leur commande. L’avantage principal est la modularité 30 CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE Figure 1.22 – Architecture à bus à courant continu d’un système isolé qui permet la connexion et/ou le remplacement de modules de production en cas de besoin de plus d’énergie. L’installation des éléments sur tout le mini-réseau est possible, ce qu’on ne peut pas faire dans le cas d’un bus CC. Avantages : - le générateur et l’onduleur peuvent fonctionner en autonome ou en parallèle. Quand le niveau de la charge est bas, l’un ou l’autre peut générer le nécessaire d’énergie. Cependant, les deux sources peuvent fonctionner en parallèle pendant les pics de charge, - la possibilité de réduire la puissance nominale du générateur et de l’onduleur sans affecter la capacité du système d’alimenter les pics de charge, Inconvénients : - besoin de technologies évoluées, donc chères et des applications difficiles dans des lieux isolés, - dans les systèmes fonctionnant avec une forte capacité de stockage, cette topologie présente des niveaux de pertes supérieurs parce que l’énergie de stockage doit passer du point de génération vers le bus à courant alternatif et traverser le convertisseur bidirectionnel qui relie la batterie au système. Dans le contexte d’un système autonome de petite puissance, on utilise l’architecture à bus à courant continu pour sa simplification et son faible coût. 3. Systèmes de stockage L’énergie électrique est une énergie qui ne peut être stockée qu’en quantité modérée pour un coût raisonnable. Dans les systèmes isolés, des batteries sont souvent utilisées pour garantir l’équilibre production/consommation et pour lisser les variations de puissance. Il y a plusieurs formes de stockage d’énergie possibles comme la batterie, les volants d’inertie ... Dans le cas de stockage par pompage d’eau, l’énergie produite L’électrification des sites isolés 31 sert à remplir un réservoir de stockage dont l’eau sera turbinée pour restituer l’énergie [Ibrahim et al., 2008]. Le principe du volant d’inertie est simple. Il s’agit d’emmagasiner l’énergie en mettant en rotation une masse importante [Faure, 2003]. L’énergie cinétique obtenue peut être restituée à la demande sous forme d’énergie électrique, en utilisant une machine électrique en régime générateur. Le stockage d’énergie le plus utilisé est la batterie. Toute batterie est un ensemble de cellules électrochimiques capables de stocker de l’énergie électrique sous forme chimique, puis de la restituer partiellement par la suite, grâce à la réversibilité des réactions mises en jeu. Ces réactions consistent en des oxydations et des réductions au niveau des électrodes, le courant circulant sous forme d’ions dans l’électrolyte et sous forme d’électrons dans le circuit raccordé à la batterie (figure 1.23). La capacité énergétique de la batterie (exprimée en wattheures, Wh) dépend des quantités et de la nature des éléments chimiques compris dans la cellule. Figure 1.23 – Cellule électrochimique de base L’anode est l’électrode à laquelle l’oxydation (perte d’un ou plusieurs électrons) se produit et à partir de laquelle les électrons vont alimenter le circuit extérieur (la charge). La cathode est l’électrode à laquelle se produit la réduction (gain d’un ou plusieurs électrons) ; les électrons revenant de la charge arrivent sur cette électrode. En décharge, l’anode est la borne négative de la batterie et la cathode la borne positive. Par contre, en charge, l’électrode négative est la cathode et l’électrode positive est l’anode, les électrons circulant alors dans l’autre sens [Vechiu, 2005]. Les paramètres électriques suivants sont généralement employés pour caractériser une batterie : - La capacité nominale qnom est le nombre d’ampères-heures (Ah) qui peut être extrait de la batterie, dans des conditions de décharge prédéterminées. - L’état de charge SOC (State-of-charge) est le rapport entre la capacité présente et la capacité nominale : SOC = q/qnom (0 < SOC < 1). Si SOC = 1, la batterie est totalement chargée si SOC = 0, la batterie est totalement déchargée. - Le régime de charge (ou décharge) est le paramètre qui reflète le rapport entre la capacité nominale d’une batterie et le courant auquel celle-ci est chargée (ou déchargée). 32 CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUE Il est exprimé en heures. Par exemple, pour une batterie de 150Ah déchargée à 5A, le régime de décharge est 30h. - La durée de vie est le nombre de cycles charge/décharge que la batterie peut soutenir avant de perdre 20% de sa capacité nominale. Malgré le problème de capacité et de durée de vie, la batterie plomb-acide est la solution la plus utilisée pour le système de stockage des sites isolés pour son prix très concurrentiel et sa robustesse. C’est pour ces raisons que nous avons choisi dans cette thèse d’utiliser des batteries plomb-acide pour le système de stockage. 4. Conclusion Nous avons présenté une vue générale de l’électrification des sites isolés. Le classement et la configuration de ces systèmes sont étudiés. Les systèmes de stockage, indispensables pour le fonctionnement de tels sites, sont aussi décrits. Pour un système autonome de faible puissance (moins de 10 kW) comme notre cas, la génération d’électricité convenable est basée sur la génération en bus à courant continu et un système de batterie pour le stockage. Le management du système doit permettre d’extraire la puissance maximale en fonction des fluctuations de l’énergie demandée, et améliorer la durée de vie des composants. VI. Objectif de thèse Ainsi l’objectif principal de nos travaux de thèse est d’optimiser la production d’électricité d’un site isolé à partir des deux sources renouvelables : photovoltaı̈que et l’éolienne. Par optimisation, on entend non seulement améliorer le rendement énergétique mais aussi la qualité de l’énergie produite, ce qui aurait pour conséquence de rendre possible l’utilisation de ces deux sources renouvelables pour l’électrification des sites autonomes. Dans ce chapitre, un bilan des principales formes d’énergies disponibles a été présenté. Les caractéristiques principales des énergies renouvelables les plus utilisées à l’heure actuelle ont été également décrites, puis on s’est concentré sur les technologies photovoltaı̈que et éolienne. Les principes et éléments constitutifs du panneau solaire photovoltaı̈que et de l’éolienne (les différents types de générateurs électriques utilisés dans les turbines éoliennes et les principales applications des éoliennes), avec une partie spécialement consacrée aux systèmes isolés, ont aussi été présentés. Chapitre 2 L’optimisation de la production de l’énergie solaire L’énergie solaire photovoltaı̈que (PV) constitue l’une des solutions la plus convenable aux besoins énergétiques dans le futur sur le plan environnemental mais aussi sur le plan pratique. Elle contribue donc à l’électrification des zones en milieu urbain ainsi qu’aux zones rurales ou aux sites isolés. L’énergie électrique peut être fournie par des panneaux photovoltaı̈ques. En effet, de nombreuses recherches sur les techniques photovoltaı̈ques ont été effectuées afin d’augmenter le rendement de ces panneaux mais aussi afin d’extraire le maximum d’énergie de ceux-ci tout en concevant un système fiable et stable. La structure d’un système photovoltaı̈que de production d’énergie électrique comprend un convertisseur d’électronique de puissance afin d’adapter l’énergie fournie à celle demandée mais aussi pour en extraire le maximum de puissance quelques soient les variations de température et d’ensoleillement (figure 2.1). Figure 2.1 – Structure d’un système de production d’énergie photovoltaı̈que Il existe dans la littérature plusieurs méthodes de poursuite du PPM comme la méthode d’incrément de conductance, la méthode de capacité parasite ou la méthode perturbe et observe (P&O) ... Elles sont basées sur le réglage du courant ou de la tension du générateur photovoltaı̈que selon les variations des conditions climatiques et/ou d’exploitations. Pourtant, des incertitudes sur ces conditions ont diminué l’efficacité de ces méthodes, notamment sous l’évolution rapide des conditions environnementales ou la variation des paramètres. Les méthodes d’intelligence artificielle (le réseau neurone, la logique floue ... ) ayant les qualités des mécanismes adaptatifs et flexibles, sont capables d’améliorer l’efficacité en présence de ces incertitudes. 34 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE SOLAIRE Dans ce chapitre, nous allons détailler une chaine de conversion photovoltaı̈que en expliquant sa structure et tous ces éléments. Puis, dans le but de concevoir un contrôleur MPPT non seulement robuste et efficace, mais aussi afin de fonctionner correctement sous toutes les variations, nous avons combiné la méthode P&O dans un contrôleur flou, ce qui profite bien des avantages des deux méthodes, et permet de surmonter les inconvénients de celles-ci. Les résultats de simulation seront montré pour prouver l’efficacité de notre contrôleur proposé. I. Modélisation d’un générateur photovoltaı̈que Un panneau (ou un générateur) photovoltaı̈que se compose de plusieurs modules connectées en série et en parallèle pour avoir une tension et une puissance souhaitée. Chaque module est lui même composé de plusieurs cellules PVs en série et en parallèle (figure 2.2). Figure 2.2 – Panneau PV Une cellule photovoltaı̈que peut être modélisée à partir de l’équation définissant le comportement statique de la jonction P-N d’une diode classique. Le modèle le plus utilisé, pour sa simplicité et sa précision, est celui à une diode [Vechiu, 2005] (figure 2.3). Figure 2.3 – Modèle à une diode d’une cellule PV Modélisation d’un générateur photovoltaı̈que 35 Dans ce modèle, la cellule photovoltaı̈que est représentée par une source de courant qui génère un courant Iph proportionnel à l’ensoleillement G. La résistance shunt Rsh caractérise le courant de fuite au niveau de la jonction et la résistance Rs représente les diverses résistances de contact et de connexion. Le courant fourni par la cellule Ic est modélisé par l’équation suivante : Ic = Iph − I0 Vc + Rs Ic e(Vc + Rs Ic ) −1 − exp nkTc Rsh (2.1) où : n le facteur d’idéalité de diode k la constante de Boltzmann e la charge de l’électron Vc la tension auxbornes de la cellule −Eg 5 I0 = 1, 5.10 exp kTc le courant de saturation Eg est dite ”l’énergie de la bande interdite”. Pour un matériau semi-conducteur donné, Eg est presque constante et I0 est donc une fonction de la température absolue de la cellule Tc . La modélisation d’un module, qui contient des cellules connectées en série et en parallèle, sera basée sur la caractéristique courant - tension d’une cellule (équation 2.1) en considérant le même ensoleillement et la même température pour toutes les cellules. Sans perdre en généralité, on suppose que les cellules fonctionnent toujours dans une température ambiante constante (Tc = 25˚C). Alors, les caractéristiques électriques du panneau photovoltaı̈que ne dépendent que de l’ensoleillement. Les courbes V − I et V − P du module photovoltaı̈que utilisé pour différentes valeurs d’ensoleillement G à 25o C sont données par les figures 2.4 et 2.5. Figure 2.4 – La courbe caractéristique V-I du module photovoltaı̈que utilisé 36 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE SOLAIRE Figure 2.5 – La courbe caractéristique V-P du module photovoltaı̈que utilisé II. 1. Poursuite du PPM pour un panneau photovoltaı̈que Principe de la poursuite du PPM Le fonctionnement d’un panneau photovoltaı̈que dépend fortement des conditions atmosphériques (température ambiante, ensoleillement) mais aussi des caractéristiques de la charge connectée. En effet, pour une charge, avec sa résistance interne, l’adaptation optimale ne se produit qu’à un point de fonctionnement, appelé point de puissance maximale (PPM). Ainsi, quand une connexion directe est réalisée entre la source et la charge, la sortie du panneau photovoltaı̈que est rarement maximale et le point de fonctionnement n’est pas optimal (figure 2.6). Figure 2.6 – Fonctionnement d’un panneau photovoltaı̈que Alors, quand ces conditions changent (la variation peut être rapide), on va fonctionner loin du point de puissance maximale. Pour surmonter ce problème, nous utilisons un convertisseur entre la source et la charge. Ce convertisseur est un hacheur qui peut être de type abaisseur (buck), élévateur (boost) ou bien abaisseur-élévateur (buck-boost) Poursuite du PPM pour un panneau photovoltaı̈que 37 selon la nature de la charge ou la nature de la commande qu’on veut derrière. En changeant le temps d’ouverture (le rapport cyclique) de l’interrupteur de ce convertisseur selon la variation des conditions atmosphériques, on change la tension de sortie du panneau, par conséquent la puissance produite par celui-ci (figure 2.7). Figure 2.7 – Principe de MPPT d’un panneau photovoltaı̈que La réaction de la tension du panneau selon le changement du rapport cyclique peut prendre deux variantes : une augmentation du rapport cyclique implique une diminution de la tension du panneau et inversement, une diminution du rapport cyclique augmente la tension du panneau. La poursuite du point de puissance maximale (Maximum Power Point Traking ou MPPT en anglais) est basé sur ce principe, elle force le panneau à fonctionner au PPM en variant le rapport cyclique du convertisseur selon les variations de la charge ou des conditions atmosphériques, ainsi la puissance délivrée est toujours à la valeur maximale [Salas et al., 2006]. 2. Synthèse des commandes MPPT des systèmes photovoltaı̈ques Différents types d’algorithmes effectuant la recherche du PPM ont été déjà publiés [Brunton et al., 2009], [Esram and Chapman, 2007], [Hussein et al., 1995], [Ikegami et al., 2001]. Parmi les nombreuses publications, nous avons fait une classification des différents algorithmes MPPT existants en les regroupant selon leur principe de recherche. Ils peuvent être classés comme suit : – les méthodes indirectes : le PPM est estimé à partir de la courbe de puissance du générateur photovoltaı̈que, – les méthodes directes : le réglage du PPM est obtenu à partir de la mesure de la puissance instantanée du générateur photovoltaı̈que. 2.1. Méthodes indirectes Les méthodes indirectes sont basées sur la connaissance de la caractéristique non linéaire du générateur photovoltaı̈que, qui n’est pas disponible avec précision. Elles ont besoin aussi de mesurer l’ensoleillement des panneaux photovoltaı̈ques et 38 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE SOLAIRE la température ambiante, puis consulter la courbe de puissance pour avoir la tension (ou le courant) de fonctionnement optimale correspondante. On peut comparer la tension mesurée du panneau aux valeurs optimales stockées dans le système de commande selon des conditions atmosphériques mesurées et puis effectuer la commande pour atteindre celles-ci. Pourtant, cet algorithme nécessite une grande capacité de mémoire pour le stockage des données et il faut mettre à jour des données pour chaque panneau. En outre, il est difficile d’enregistrer et de stocker toutes les conditions possibles du système et la mesure des conditions atmosphériques n’est pas facile et n’est pas précise non plus [Huynh et al., 2012], [Ibrahim et al., 1999]. Les courbes caractéristiques peuvent être obtenues par la modélisation hors ligne à l’aide des équations mathématiques ou approximations numériques. Cependant, leur résolutions sont impossibles à appliquer sur les commandes analogiques et très difficiles à appliquer sur les commandes numériques classiques [Nishioka et al., 2003], [Phang et al., 1984]. Par conséquent, leur applications ne semblent pas appropriées pour l’obtention du PPM. Néanmoins, d’autres méthodes basées sur la modélisation de ces caractéristiques sont encore utilisées [Takashima et al., 2000], [Adel Hamdy, 1994]. 2.2. Méthodes directes Les méthodes directes n’ont pas besoin de connaı̂tre ni la courbe de puissance du générateur ni l’ensoleillement réel ou la température, et la détermination de leur point de fonctionnement est indépendant des conditions climatiques [Huynh et al., 2011]. Une de ces méthodes est celle nommée ”algorithme d’incrément de conductance”, elle se base sur la dérivée de la conductance du générateur (dG = dI/dV ) pour connaı̂tre la position relative du PPM et enfin pour appliquer une action de contrôle adéquate au suivi de ce PPM [Kim et al., 2001], [Hussein et al., 1995]. Il existe aussi le méthode similaire à la méthode de l’incrément de conductance, c’est celui de la capacité parasite [Brambilla et al., 1999], qui est basé sur l’effet de la capacité parasite de la cellule photovoltaı̈que. La méthode la plus utilisée dans le domaine du photovoltaı̈que est celle de Pertube&Observe (P&O) [Esram and Chapman, 2007], [Hohm and Ropp, 2003]. Son principe consiste à perturber le rapport cyclique pour faire déplacer le point de fonctionnement le long de la caractéristique du générateur présentant un maximum. Dans le côté gauche du PPM, l’augmentation de la tension fait augmenter la puissance et dans le côté droit du PPM, la diminution de la tension fait augmenter la puissance (figure 2.8). Alors, si une perturbation entraine une augmentation de la puissance, on devrait continuer dans la même direction pour atteindre le PPM et s’il y a une diminution de la puissance, la perturbation devrait être inversée. La recherche s’arrête théoriquement quand le système atteint le PPM. Le premier inconvénient de cette méthode est que l’on impose toujours une oscillation autour du PPM. En effet, cette oscillation est nécessaire pour connaı̂tre les variations de la puissance de sortie du générateur et ainsi réajuster le rapport cyclique du convertisseur en faisant en sorte que le point de fonctionnement oscille le plus près possible du PPM, même si les conditions de fonctionnement sont inchangées. L’oscilla- Poursuite du PPM pour un panneau photovoltaı̈que 39 Figure 2.8 – Principe du méthode P&O tion peut être minimisée en réduisant le pas de perturbation. Cependant, une taille plus petite du pas de perturbation ralentit le temps de réponse du MPPT. Une solution à ce problème consiste à avoir un pas de perturbation variable qui devient de plus en plus petit lorsque que l’on se rapproche du PPM comme dans [Xiao and Dunford, 2004], [Al-Amoudi and Zhang, 1998], [Femia et al., 2005]. De plus, cette méthode peut échouer sous l’évolution rapide de condition atmosphérique comme illustré dans la figure 2.9. A partir d’un point de fonctionnement A, si l’ensoleillement reste constant, une perturbation dV dans la tension V va amener le point de fonctionnement à B et elle sera annulée en raison d’une diminution de puissance. Figure 2.9 – Fonctionnement du méthode P&O sous l’évolution rapide de l’ensoleillement Toutefois, si l’ensoleillement augmente, la courbe de puissance change de P1 à P2 au sein d’une période d’échantillonnage, le point de fonctionnement se déplacera de A à C. Cela représente une augmentation de la puissance et la perturbation est maintenue dans la même direction. En conséquence, le point de fonctionnement est loin du PPM et restera de plus en plus loin si l’ensoleillement augmente régulièrement. 40 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE SOLAIRE Pour assurer que le PPM est toujours suivi, même lors de changements rapides de l’ensoleillement, [Hsiao and Chen, 2002] utilise le méthode P&O de ”three-point weight comparison” qui compare le point de puissance actuel aux deux précédents avant une décision de la prochaine direction de perturbation. [Femia et al., 2005] optimise le taux d’échantillonnage. [Xiao and Dunford, 2004] permet de basculer entre le traditionnel algorithme P&O adaptatif et une mise à jour du mécanisme pour empêcher la déviation du PPM. D’autres algorithmes se basent sur l’introduction de variations sinusoı̈dales en petit signal sur la fréquence de découpage du convertisseur pour comparer la composante alternative et la composante continue de la tension du générateur et pour ainsi placer le point de fonctionnement du générateur le plus près possible du PPM [Tse et al., 2004]. Parfois, les algorithmes établissent des approximations afin que le point de fonctionnement du générateur soit le plus proche possible du PPM, nous parlons alors de méthodes complexes assistées par ordinateur. Par exemple pour [Ikegami et al., 2001], la commande MPPT se base sur une estimation du point de fonctionnement du générateur réalisée à partir d’un modèle paramétrique du générateur défini au préalable. [Kasa et al., 2005] a proposé une méthode qui épargne le capteur de courant en calculant le courant du générateur à partir de la tension du générateur à l’aide d’un DSP. III. Utilisation d’un contrôleur flou Pour la commande de système non-linéaire, on ne dispose pas de solution universelle pour la conception de ses contrôleurs. L’analyse et la commande de ces systèmes ne sont pas des tâches faciles. La plupart des travaux dans la littérature proposent des approches qui sont limitées à des formes bien particulières de systèmes. De plus, les performances dépendent de la complexité du schéma de commande et du développement théorique utilisé. Parmi les systèmes non-linéaires, les systèmes de conversion d’énergie représentent une classe très complexe. Plusieurs approches ont été développées dans la littérature pour commander et gérer ces systèmes. Les commandes classiques du type PI, PID sont les plus utilisées au plan industriel pour leur simplicité et leur faible coût [Pundaleek B. H. and G., 2010], mais ces stratégies de commande nécessitent la connaissance complète ou partielle du modèle et ne permettent de maintenir de bonnes performances que dans le cas où les paramètres du système sont fixés et on travaille autour de certains points de fonctionnement. Si des paramètres changent, il faut recalculer les coefficients PI pour que le contrôleur fonctionne bien. Un système PI classique ne fonctionne pas généralement sur le système éolien, car son modèle est complexe et imprécis, et si les conditions d’exploitation changent, cela entraine un dysfonctionnement du contrôleur. Pour résoudre ce problème, d’autres lois de commandes peuvent être utilisées pour avoir de meilleures performances, comme les modes glissants [Beltran, 2010], la commande non linéaire par retour d’état statique ou dynamique [Boukhezzar, 2006], la commande multi-modèles ou encore la commande LQ [Khezami, 2011]. Les commandes basées sur l’expertise humaine peuvent être une alternative. Elles Contrôleur proposé pour la poursuite de PPM 41 présentent l’avantage de tolérer l’incertitude du modèle et compensent son effet. La logique floue a été développée par Zadeh en 1965 à partir de sa théorie des sousensembles flous [Zadeh, 1965]. Elle permet d’imiter le raisonnement humain en exploitant les différentes informations collectées sous formes linguistiques. L’un des principaux intérêts de l’utilisation de la logique floue consiste à pouvoir faire passer, simplement par l’intermédiaire de règles linguistiques, l’expertise que l’on peut avoir du processus vers le contrôleur. Il est ainsi possible de transformer le savoir de l’expert en règles simples que le contrôleur peut mettre en œuvre. Une facilité d’implantation des solutions pour des problèmes complexes est alors associée à une robustesse vis-àvis des incertitudes et la possibilité d’intégration du savoir de l’expert. L’utilisation d’un contrôleur flou n’est envisageable que s’il existe un savoir-faire humain qui peut être exprimé sous formes de règles floues. Les règles floues sont donc inutiles si l’on ne connaı̂t pas parfaitement le fonctionnement du système que l’on veut commander ou si l’on est incapable de le piloter manuellement [Passino and Yurkovich, 1998]. Notre système étudié se compose d’éléments non-linéaires qui ont besoin de modélisations complexes et lourdes (panneaux photovoltaı̈ques, système électronique de puissance...). Pourtant, la plupart des approches de commande non linéaires exige la disponibilité d’un modèle mathématique du système. Les performances assurées seront directement liées à l’exactitude du modèle utilisé. C’est pourquoi nous avons choisi d’utiliser un contrôleur flou. Ce choix est motivé par le fait que la logique floue permet d’exploiter les connaissances linguistiques, émanant de l’expert humain, décrivant le comportement du système ou la stratégie de commande pour assurer de meilleures performances et d’avoir de la flexibilité lors de la conception du contrôleur. IV. 1. Contrôleur proposé pour la poursuite de PPM Introduction de la méthode proposée D’après la section précédente, on reconnait que les méthodes Perturbe&Observe sont largement utilisées en raison de leur structure simple et le fait qu’elles nécessitent moins de paramètres mesurés, mais leur vitesse de convergence est variable. De plus, le système va osciller en permanence autour du PPM. Ces oscillations peuvent être minimisées en réduisant la valeur du pas d’incrément. Cependant, une faible valeur d’incrément ralentit la recherche du PPM, il faut donc trouver un compromis entre précision et rapidité. En outre, il s’agit d’une méthode inadaptée à l’évolution rapide des conditions atmosphériques. Cet algorithme peut avoir des erreurs d’interprétation au niveau de la direction à suivre pour atteindre le PPM lorsque des variations brusques au niveau des conditions climatiques ou/et de charge apparaissent. On sait aussi que les contrôleurs MPPT flous sont bien adaptés à ce type de problème et se sont bien comportés dans diverses conditions atmosphériques. Ils convergent rapidement, bien que pouvant travailler avec des entrées imprécises, et ne nécessitent pas un modèle mathématique connu parfaitement [Veerachary et al., 2003]. De plus, la commande floue, connue pour sa robustesse, est de nature adaptative, ce qui lui donne de grandes performances dans la variation des paramètres du système et 42 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE SOLAIRE des perturbations. Donc, ici notre idée est de combiner la méthode P&O dans un contrôleur flou en prenant en compte le sens de variation des perturbations. Comme montré sur la figure 2.8, nous pouvons déduire que si une augmentation positive de la tension V crée un accroissement de la puissance P , cela signifie que le point de fonctionnement se trouve à gauche du PPM (dP/dV > 0). De plus, si sa dérivée d2 P/dV 2 < 0, c’est-à-dire on approche vers le PPM, alors on continue dans cette direction. Si d2 P/dV 2 > 0, on est parti loin du PPM, alors il faut augmenter la tension V pour atteindre le PPM. Au contraire, si la puissance décroı̂t lors d’une augmentation de la tension, cela signifie que le point de fonctionnement se trouve à droite du PPM (dP/dV < 0). Alors, si la dérivée d2 P/dV 2 > 0, c’est-à-dire que l’on approche vers le PPM, alors on continue dans cette direction. Si d2 P/dV 2 < 0, on est parti loin du PPM, alors il faut diminuer la tension V pour atteindre le PPM. Si on est proche du PPM (dP/dV ≈ 0), on arrête la perturbation. En résumé, cette méthode est détaillée dans le tableau ci-dessous : Tableau 2.1 – Règles de direction de la poursuite du PPM d’un panneau photovoltaı̈que dP/dV 2. Négatif Zéro Positif Négatif Diminuer V Nul Nul d2 P/dV 2 Zéro Diminuer V Nul Augmenter V Positif Nul Nul Augmenter V Choix des éléments du contrôleur flou Pour mettre en œuvre cet algorithme dans un contrôleur flou, nous avons besoin de deux entrées : le changement de la puissance du générateur (dP/dV ) et sa dérivée (d2 P/dV 2 ), la sortie est le rapport cyclique D1 du convertisseur DC/DC 1 (figure 2.10). Figure 2.10 – Contrôleur de la poursuite de PPM d’un panneau photovoltaı̈que proposé 2.1. Fuzzification L’opération de fuzzification permet de passer du domaine réel au domaine flou. Elle consiste à déterminer le degré d’appartenance d’une variable d’entrée pour une fonc- Contrôleur proposé pour la poursuite de PPM 43 tion d’appartenance donnée. Le premier élément est le choix de la nature des fonctions d’appartenance en entrée. Afin de faciliter les réglages du contrôleur flou, nous utiliserons des formes triangulaires, ce qui permet de traiter très simplement des fonctions linéaires par morceaux en entrée. Les fonctions d’appartenance sont placées de telle manière qu’à tout moment il n’y ait que deux fonctions d’appartenances activées pour chaque entrée. Ce choix apporte plusieurs avantages. Tout d’abord, en limitant les interactions entre les paramètres, la commande est ainsi considérablement simplifiée. De plus, une action très localisée sur la surface de commande est ainsi rendue possible. Enfin, en limitant le nombre de fonctions actives simultanément, le temps de calcul nécessaire au traitement flou sur le calculateur est également réduit, en vue de rendre possible une implantation sur micro-contrôleur. Ayant choisi le type de fonction d’appartenance en entrée, il faut maintenant déterminer leur nombre, c’est-à-dire la couverture de l’univers du discours. Plus ce nombre sera important, plus le nombre de sous-ensembles flous sera conséquent, et plus la sensibilité de la commande floue augmentera. Cependant, une telle augmentation se traduit aussi par un nombre de paramètres à régler de plus en plus important, ce qui peut s’avérer problématique en terme de temps et difficulté de réglage. Nous fixons alors cinq fonctions d’appartenance, afin d’obtenir un bon compromis entre la sensibilité de la commande et la difficulté de réglage. Alors, les ensembles de termes linguistiques utilisés sont : – dP/dV [Très Négatif, Négatif, Zéro, Positif, Très Positif]. – d2 P/dV 2 [Très Négatif, Négatif, Zéro, Positif, Très Positif]. Figure 2.11 – Fonction d’appartenance des entrées ”dP/dV ” et ”d2 P/dV 2 ” La grandeur µ(x) définit le degré d’appartenance au sous-ensemble flou considéré. Le degré d’appartenance représente le degré de vérité de la fonction d’appartenance. Afin de garantir une réponse du système identique pour les sollicitations positives et négatives, une symétrie par rapport à zéro est mise en place pour les fonctions d’appartenance, ce qui conduit à fixer la fonction d’appartenance centrale. De plus, afin de pouvoir agir sur l’ensemble de l’univers du discours sélectionné par les gains de normalisation, les fonctions d’appartenance extrêmes sont fixées aux 44 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE SOLAIRE limites de l’intervalle −1, +1. Ceci se traduit alors par deux degrés de liberté de chaque entrée pour régler le contrôleur flou, correspondant aux deux fonctions d’appartenance intermédiaires mobiles. Il y a alors deux sommets à régler par entrée soit 4 paramètres pour les fonctions d’appartenance en entrée. 2.2. Moteur d’inférence Pour la mise en œuvre des règles, nous avons eu recours aux règles floues de type Takagi-Sugeno. Par exemple si dP/dV est Très Positif et d2 P/dV 2 est Positif, alors ∆D1 = −2%. La perception humaine de la commande du procédé est ainsi traduite, c’est-à-dire que lorsque le point de fonctionnement est éloigné à gauche du PPM (dP/dV 0) et qu’il continue à s’en éloigner (d2 P/dV 2 > 0), le rapport cyclique va être diminué (−2%) pour augmenter la tension en conséquent rediriger le point de fonctionnement vers le PPM. Au contraire, au voisinage du PPM, le changement sera moindre. Il est donc aisé d’introduire la non-linéarité de la commande. Le tableau de règles permet d’agir très localement sur la surface de commande et donc une variation de l’un de ses paramètres n’aura qu’une répercussion locale sur la réponse globale. De plus, leur influences sur la surface de commande étant locales, un tel choix ne pénalise pas fortement le comportement global. Les valeurs des sorties singletons sont choisies après plusieurs essais, pour avoir non seulement un résultat stable mais aussi un temps de réponse convenable. Si on choisit une valeur trop grande, on peut atteindre le PPM très vite mais on risque de dépasser le PPM, alors il y a des oscillations autour le PPM, et à l’inverse, si on choisit une valeur trop petite, le temps de réponse de notre contrôleur est très grand, mais on peut atteindre la PPM plus facilement. Pour ce faire un tableau antidiagonale classique, tableau 2.2 va être utilisée. Tableau 2.2 – Règles de ∆D1 dP/dV 2.3. Très Négatif Négatif Zéro Positif Très Positif Très Nég +2% +2% 0% 0% 0% d2 P/dV 2 Négatif Zéro Positif +2% +1% 0% +1% +1% 0% 0% 0% 0% 0% -1% -1% 0% -1% -2% Très Pos 0% 0% 0% -2% -2% Défuzzification La troisième phase des calculs est l’opération de défuzzification qui permet de passer du domaine flou au domaine réel. A partir des fonctions d’appartenance représentant notre valeur de sortie, il faut calculer une valeur numérique pour la sortie finale. On utilise pour cela la méthode du centre de gravité à partir de fonctions singletons. Simulation et résultats 45 La défuzzifiaction par la méthode du centre de gravité revient alors à effectuer une moyenne de valeurs pondérées ce qui est plus simple et donc plus rapide à calculer sur le calculateur que la plupart des autres méthodes de défuzzification. De façon similaire aux fonctions d’appartenance en entrée, les singletons extrêmes sont fixés ainsi que le singleton central et une symétrie par rapport à zéro est appliquée. La méthode du centre de gravité permet d’exprimer analytiquement la sortie du système flou, de simplifier sa mise en œuvre et de réduire le temps de calcul. Dans ce cas, le niveau de sortie ∆D1 (i) de chaque règle est pondéré par la valeur pondérée wi . Par exemple, pour dP/dV est Positif et dP 2 /d2 V est Négatif, la valeur pondérée est : wi = min(µdP/dV (P ositif ), µdP 2 /d2 V (N egatif )) (2.2) La sortie finale du système (où n le nombre de règles) : Pn ∆D1 = w ∆D1 (i) i=1 Pn i i=1 wi (2.3) Après avoir obtenu la valeur de la sortie ∆D1 au moment k nous calculons le nouveau rapport cyclique pour appliquer au convertisseur DC/DC 1 : D1 (k) = D1 (k − 1) + ∆D1 (k) V. (2.4) Simulation et résultats De nombreuses simulations, vérifiant tous les différents cas possibles de fonctionnement ont été effectuées avec des variations aussi bien de la charge que des conditions atmosphériques. Les simulations présentées ci-dessous en sont un des exemples (figure 2.12). Figure 2.12 – Simulation dans Simulink Matlab Un convertisseur élévateur (DC/DC 1) est utilisé pour suivre le PPM du panneau en ajustant la tension du panneau. Le contrôleur a deux entrées : la puissance et la tension du panneau photovoltaı̈que, et une sortie : le rapport cyclique D1 du convertisseur. Notre contrôleur flou est mis en œuvre dans Matlab Simulink (figure 2.13) : 46 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE SOLAIRE Figure 2.13 – Contrôleur flou de poursuite du PPM dans Simulink Matlab Le schéma du panneau qui a été développé sous Simulink Matlab (figure 2.14) est détaillé dans la figure suivante : Figure 2.14 – Modèle du panneau photovoltaı̈que sous Simulink Matlab Le courant de sorti du module est l’entrée d’une source de courant, la tension est en retour pour les calculs de courant d’après l’équation 2.1 (figure 2.15). Figure 2.15 – Modèle du générateur photovoltaı̈que sous Simulink Matlab Les paramètres du panneau photovoltaı̈que utilisé sont résumés dans le tableau 2.3 suivant : Simulation et résultats 47 Tableau 2.3 – Paramètres du panneau PV utilisé Paramètres Courant de court-circuit d’un module à 1000W/m2 Tension de circuit ouvert d’un module à 1000W/m2 Tension optimale d’un module à 1000W/m2 Courant optimal d’un module à 1000W/m2 Nombre de modules en série Ns Nombre de modules en parallèle Np Valeurs 1A 19.44 V 15.12 V 0.902 A 20 30 Les courbes caractéristiques V − I et V − P du panneau utilisé pour différentes valeurs d’ensoleillement à 25o C sont données par la figure 2.16 suivante : Figure 2.16 – Les courbes caractéristiques V-I et V-P du panneau utilisé L’ensoleillement est modifié pour tester le fonctionnement de nos contrôleurs pro- 48 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE SOLAIRE posés dans diverses conditions climatiques. Une charge résistive est fixée et une autre est enclenchée et déclenchée pour vérifier la réponse de notre contrôleur sous une variation des conditions d’exploitation (figure 2.17). Figure 2.17 – L’ensoleillement Au cours des dix premières secondes, l’ensoleillement est de 800W/m2 (selon la courbe de puissance dans la figure 2.16, la tension optimale du panneau est Vopt = 305.2V , le courant optimal du panneau est Iopt = 22.37A et la puissance maximale est Pmax = 6.85kW pour G = 800W/m2 ). Notre contrôleur impose une tension de 306V et un courant de 22.42A aux bornes du panneau, qui permet une puissance extraite de 6.849kW . On a besoin environs 5 secondes pour que notre système atteint le régime permanent, ce n’est pas le temps de réponse de notre contrôleur (figures 2.19, 2.18). Figure 2.18 – Puissance du panneau Lorsque l’ensoleillement change de 800W/m2 à 600W/m2 (la 20eme secondes à 40eme secondes), notre contrôleur diminue la tension du panneau à 298V pour extraire une puissance maximale de 5.132kW (la tension optimale du panneau est Vopt = 306.8rpm et la puissance maximale est de Pmax = 5.157kW pour G = 600W/m2 ). Simulation et résultats 49 Également, un échelon d’ensoleillement (augmentation de 600W/m2 à 900W/m2 puis descente à 700W/m2 et puis à 500W/m2 toutes les 20 secondes) est appliqué au panneau (figure 2.17). Nous constatons que la tension du panneau suit bien la tension optimale correspondant à chaque valeur de l’ensoleillement. Nous remarquons aussi que la puissance extraite suit les variations de l’ensoleillement (figures 2.19 et 2.18). Figure 2.19 – Courant et tension du panneau Figure 2.19 présente aussi la réponse du système dans le cas d’une variation de la charge (la 10eme , 50eme et 90eme secondes). Quand la charge change (tandis que l’ensoleillement ne change pas), on remarque que le contrôleur arrive toujours à maintenir la tension du panneau autour de sa valeur optimale pour extraire le maximum de puissance du soleil, ce qui prouve le bon fonctionnement du contrôleur pour la poursuite du PPM sous la variation de la charge. Ici, par simplicité, pour montrer la bonne poursuite de notre contrôleur, nous n’utilisons que une charge résistive. Cependant, dans chapitre 4, des charges triphasées avec utilisation d’un onduleur seront appliquées pour prouver que notre contrôleur fonctionne bien pour tout type de charge. Alors, l’efficacité de notre contrôleur a été montrée dans la figure 2.19 où la tension et le courant du panneau sont bien commandés pour atteindre les valeurs optimales dans toute condition de l’ensoleillement ou de la charge (l’erreur maximale est de 50 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE SOLAIRE 306.8−298 306.8 ≈ 2.86% pour G = 600W/m2 et minimale est de 306−305.2 ≈ 0.26% pour 305.2 G = 800W/m2 ), celui-ci est très intéressant quand on se rappelle que notre contrôleur ne connait pas les valeurs optimales à atteindre. Figure 2.20 – Rapport cyclique D1 Ensuite, figure 2.20 va nous montrer la robustesse et la rapidité de notre contrôleur. Le temps de réponse pour chaque changement de vitesse de vent ou bien de la charge est d’environ 1 seconde, c’est intéressant pour les applications des sites isolés. Après avoir atteint le PPM, le contrôleur a bien atteint sa valeur optimale, alors il n’y a plus d’oscillation autour du PPM. Ces résultats de simulation montrent que notre contrôleur fonctionne très bien. Il a assuré la poursuite du PPM sous toutes les variations de conditions climatiques et/ou d’exploitation avec précision et rapidité. VI. Conclusion Dans ce chapitre, nous avons présenté les techniques pour optimiser le processus de production d’électricité photovoltaı̈que. Nous avons montré comment nous pourrions optimiser la puissance fournie par le générateur avec un convertisseur statique ayant pour fonction la recherche du point de puissance maximale. Nous avons également décrit les principales caractéristiques et les verrous technologiques des éléments constitutifs de cette poursuite. Une étude bibliographique des méthodes de poursuite du point de puissance maximale existantes a été présentée. Cette étude a permis de montrer les besoins d’un contrôleur en terme de performances, de robustesse et de flexibilité. Ce contrôleur devrait assurer un fonctionnement aux caractéristiques maximales quelques soient les comportements aléatoires de la source et de la charge résistive avec un haut rendement. Dans ce contexte, notre contrôleur proposé a été décrit. L’idée est la combinaison de la recherche de l’extrémum et la logique floue. Nous profitons de la simplicité de la méthode perturbe & observe et la flexibilité de la logique floue pour avoir un contrôleur Conclusion 51 robuste, éviter les défauts des méthodes P&O sous l’évolution rapide de condition atmosphérique. Finalement, des résultats de simulation sont présentés. Ils montrent que notre contrôleur présente de bons résultats. Il a assuré une bonne poursuite de PPM, malgré les variations de conditions climatiques et de la charge avec un temps de réponse rapide. Chapitre 3 L’optimisation de la production de l’énergie éolienne La régulation de la puissance dans les petites éoliennes peut se faire soit mécaniquement en changeant les angles des pales soit électriquement. Cette dernière est plus avantageuse car la régulation mécanique reste coûteuse et nécessite un entretien régulier, alors que l’approche électrique ne nécessite aucun entretien [Hau, 2006]. Une approche pratique pour la production d’énergie en site isolé est d’utiliser des turbines éoliennes couplées à un générateur synchrone à aimant permanent pour créer un système autonome. Les générateurs synchrones à aimant permanent (GSAP) sont fiables, efficaces et nécessitent peu d’entretien [Ackermann, 2006]. De plus, avec un fonctionnement flexible, ils peuvent avoir un couplage direct avec la turbine (sans boite de vitesse, un autre système mécanique). Ainsi, notre système peut fonctionner à vitesse variable, pour extraire plus d’énergie avec moins de sollicitations mécaniques et donc aussi, moins de variations d’énergie, ce qui n’est pas le cas avec un fonctionnement à vitesse constante [Mathew, 2006]. Les convertisseurs statiques sont indispensables dans la structure d’un tel système. Ils permettent non seulement de fonctionner à vitesse variable mais aussi extraire le maximum de la puissance produite. Une structure souvent utilisée est celle qui utilise un pont redresseur de diodes associé à un convertisseur commandable (de type élévateur, abaisseur ou élévateur-abaisseur) (figure 3.1). Figure 3.1 – Structure d’un système éolienne à vitesse variable Les commandes électriques pour extraire la puissance maximale des systèmes éoliennes sont tout-à -fait différentes à celles des systèmes photovoltaı̈ques. Elles sont basées sur le réglage de la vitesse de rotation d’un générateur éolien qui produit une tension à courant alternatif tandis que les dernières sont basées sur la régulation de 54 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE ÉOLIENNE la tension à courant continu générée par un générateur photovoltaı̈que. Pourtant, la vitesse de rotation du générateur éolien est proportionnelle à la tension de celui-ci, alors le principe de la poursuite du PPM des deux systèmes est le même. De ce fait, on peut appliquer les méthodes de la poursuite du PPM des systèmes photovoltaı̈ques, qui sont bien développées et ont prouvé leur efficacité dans la recherche et aussi l’implémentation. Dans ce chapitre, nous allons détailler une chaine de production éolienne de petite puissance qui fonctionne à vitesse variable avec l’aide des convertisseurs d’électronique de puissance. Puis nous proposons un contrôleur afin d’effectuer la poursuite du PPM pour ce système, ce qui permet de profiter des avantages de celui du système photovoltaı̈que conçu dans le chapitre précédent. Les résultats de simulation seront montrés pour prouver l’efficacité de notre contrôleur proposé. I. Modélisation de la d’électricité éolienne 1. Aérodynamique chaine de production Considérons le système éolien à axe horizontal donné par la figure 3.2 sur lequel nous avons représenté la vitesse de vent v1 en amont de l’éolienne et la vitesse v2 en aval. En supposant que la vitesse de vent traversant le rotor est égale à la moyenne entre la vitesse de vent non perturbé à l’avant de l’éolienne v1 et la vitesse de vent 2 , la masse d’air en mouvement de densité après passage à travers le rotor v2 soit v1 +v 2 ρ traversant la surface S des pales en une seconde est [Fox et al., 1985] : m= ρS(v1 + v2 ) 2 (3.1) La puissance aérodynamique Paero s’exprime par la moitié du produit de la masse et de la diminution de la vitesse de vent (seconde loi de Newton) : Paero = m(v12 − v22 ) 2 (3.2) Soit en remplaçant m par son expression dans l’équation 3.2 Paero ρS(v1 + v2 )(v12 − v22 ) = 4 (3.3) Un vent théoriquement non perturbé traverserait cette même surface S sans diminution de vitesse, soit à la vitesse vvent = v1 , la puissance Pm correspondante serait alors : 1 3 Pm = Cp ρSvvent 2 (3.4) Modélisation de la chaine de production d’électricité éolienne 55 Figure 3.2 – Tube de courant autour d’une éolienne où Cp le coefficient de puissance. Alors, la puissance mécanique d’une éolienne peut être exprimée en fonction de la densité de l’air ρ, du rayon des pales Rpale , et de la vitesse de vent vvent : 1 2 3 vvent Pm = Cp ρπRpale 2 2. (3.5) Coefficient de puissance Le rapport entre la puissance extraite du vent et la puissance totale théoriquement disponible est alors : (1 + Pm = Cp = Paero v1 )(1 v2 2 − ( vv12 )2 ) (3.6) Si on représente la caractéristique correspondante à l’équation 3.6, on s’aperçoit que le rapport Cp présente un maxima de 16/27 soit 0,59. C’est cette limite théorique appelée limite de Betz qui fixe la puissance maximale extractible pour une vitesse de vent donnée. L’énergie maximale susceptible d’être recueillie par une éolienne ne peut dépasser en aucun cas 59% de l’énergie cinétique de la masse d’air qui traverse l’éolienne. En réalité, jusqu’à présent, seulement 60 à 70% de cette puissance maximale théorique peut être exploitée par les engins les plus perfectionnés. Ce rendement, appelé coefficient de puissance Cp de l’éolienne, est propre à chaque voilure. Le coefficient de puissance Cp dépend du nombre de pales du rotor et de leurs formes géométriques et aérodynamiques (longueur, profil des sections). La figure 3.3 donne l’image de la famille des courbes de la puissance éolienne en fonction de la vitesse de rotation pour différentes vitesses du vent ainsi que la courbe optimale qui relie leurs sommets selon une fonction cubique de la vitesse de rotation. Celles-ci sont conçues en fonction des caractéristiques d’un site, de la puissance nominale souhaitée, du type de régulation (en pitch ou par décrochage) et du type de fonctionnement (à vitesse fixe 56 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE ÉOLIENNE ou variable) [Ackermann, 2006]. Cp dépend de l’angle de pale β et la vitesse réduite λ. Si Ω est la vitesse du rotor, la vitesse réduite est définie par : λ= ΩRpale vvent (3.7) Figure 3.3 – Coefficient pour plusieurs types des éoliennes [Ackermann, 2006] Dans les éoliennes à axe horizontal, on peut calculer une expression analytique de Cp (λ, β) pour différentes valeurs de β. Une seule interpolation par rapport à β est alors suffisante. Abdin [Abdin and Xu, 2000] proposent une forme sinusoı̈dale de Cp (λ, β), qui a été reprise par El Aimani dans [El Aimani, 2004]. Dans ce travail, on utilise la formule proposée par Molina [Molina and Mercado, 2008] : 1 Cp (λ, β) = 2 98 −16.5 − 0.4β − 5 exp λi λi (3.8) où : λi = 1 λ+0.089 1 − 0.035 β 3 +1 (3.9) On peut voir que pour β = 0˚, la valeur de Cp est maximale (figure 3.4), donc pour des petites éoliennes qui ne peuvent pas être équipé d’un système mécanique pour régler l’angle d’attaque des pales, cette dernière est fixée à une valeur pour pouvoir récupérer une énergie maximale. Dans la suite de cette étude, l’angle de pale est fixé à zéro (β = 0˚), comme ça Cp ne dépend que de la vitesse réduite λ. Pour chaque vitesse de vent, on a une valeur optimale de la vitesse réduite, correspondante à une valeur optimale de la vitesse du rotor. Alors, si la vitesse réduite λ est Modélisation de la chaine de production d’électricité éolienne 57 Figure 3.4 – Caractéristique Cp (λ) pour plusieurs valeurs de β commandée pour la maintenir à sa valeur optimale λopt , le coefficient de puissance est à sa valeur maximale CpM = Cp (λopt ) ; on peut donc exprimer la puissance mécanique maximale de l’éolienne par : 1 2 3 Pmax = CpM ρπRpale vvent 2 (3.10) Figure 3.5 – Puissance mécanique en fonction de la vitesse A partir de la valeur optimale du rapport de vitesse λopt , la vitesse optimale du rotor Ωopt correspondante est calculée par : λopt = Ωopt Rpale λopt vvent ⇒ Ωopt = vvent Rpale (3.11) Alors, pour chaque vitesse de vent vvent , il y a une vitesse optimale du rotor Ωopt qui donne une puissance maximale récupérée par la turbine (figure 3.5). 58 3. L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE ÉOLIENNE Générateur synchrone à aimant permanent Les GSAPs sont utilisés de plus en plus dans le domaine de conversion éolienne, surtout dans les applications autonomes, pour leur fiabilité, efficacité et une taille compacte. Dans cette thèse, nous utilisons un GSAP couplé directement à la turbine éolienne sans aucune boite de vitesse. Le modèle du GSAP utilisé est basé sur les équations suivantes [Hughes, 2006] : va Φa Rs 0 0 ia vb = 0 Rs 0 × ib + d Φb dt vc Φc 0 0 Rs ic (3.12) où vi , ii , Φi sont respectivement les tensions, les courants et les flux magnétiques des phases du stator de la machine, Rs étant la résistance des enroulements. Les couplages sont définis comme suit : cos(θr ) ia Laa Lab Lac Φa Φb = Lba Lbb Lbc × ib + Φm cos(θr − 2π/3) cos(θr + 2π/3) ic Lca Lcb Lcc Φc (3.13) où θr est l’angle électrique et Φm est le flux de l’aimant vu du stator. Par la suite, les grandeurs définies précédemment (tension, courant, flux) sont exprimées par la transformée de Park [Boldea, 2006] qui permet le changement de coordonnées dans un référentiel aligné sur le champ tournant (le flux rotorique ψr ). La relation entre les composantes du courant statorique aligné sur le champ tournant est présentée dans la figure 3.6 [Mittal et al., 2009]. Figure 3.6 – Transformée de Park En utilisant la transformation de Park, les équations 3.12 et 3.13 deviennent : Modélisation de la chaine de production d’électricité éolienne Vd = −RS id − Ld didtd + ωLq iq Vq = −RS iq − Lq didtq − ωLd id + ωΦm 59 (3.14) L’expression du couple électromagnétique dans le rotor est donnée par : 3 Te = p[(Ld − Lq )iq id − Φm iq ] 2 (3.15) où p est le nombre de paires de pôles, Φm est le flux magnétique, Ld est l’inductance de l’axe direct, Lq est l’inductance en quadrature, Rs est la résistance du stator et ω = Ωp est la pulsation (fréquence) électrique des tensions du GSAP. Dans le cas d’un rotor cylindrique, Ld ≈ Lq ≈ Ls alors : 3 Te = − pΦm iq 2 (3.16) Ainsi dans un GSAP, le couple est proportionnel au courant du stator et la tension induite est proportionnelle à la vitesse du rotor [Huynh et al., 2012] : Te = kT I E = ke ω (3.17) (3.18) où I est le courant du stator, E la tension induite et kT , ke les coefficient du couple et de tension du GSAP. 4. Pont redresseur de diodes triphasé Étant donné que le GSAP produit une tension à fréquence et amplitude variables, des dispositifs d’électronique de puissance supplémentaires sont nécessaires pour satisfaire les besoins demandées par la charge. La méthode souvent utilisée est de redresser la tension de sortie, puis on traite cette tension continue avant de l’introduire comme tension d’entrée de l’onduleur. Dans cette étude, on utilise un pont de diodes triphasé pour redresser la tension produite par le GSAP. Le circuit constitué par un pont de diodes (PD3) de la figure 3.7 est considéré, les diodes sont supposées parfaites (interrupteurs parfaits) et le courant à la sortie du montage redresseur est continu (charge fortement inductive) : - lorsque v1 > v2 > v3 , D1 et D30 conduisent : ud = v1 − v3 ; - lorsque v1 > v3 > v2 , D1 et D20 conduisent : ud = v1 − v2 ; - lorsque v2 > v1 > v3 , D2 et D30 conduisent : ud = v2 − v3 ; - lorsque v2 > v3 > v1 , D2 et D10 conduisent : ud = v2 − v1 ; 60 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE ÉOLIENNE Figure 3.7 – Pont redresseur de diode triphasé - lorsque v3 > v1 > v2 , D3 et D20 conduisent : ud = v3 − v1 ; - lorsque v3 > v2 > v1 , D3 et D10 conduisent : ud = v3 − v2 ; Chaque diode conduit ainsi pendant un tiers de période tandis que la tension redressée se compose de six portions de sinusoı̈dale par période T. Sur la figure 3.8, on a représenté l’allure de la tension redressée ud ainsi que la tension aux bornes de la diode D1 (vD1 ). Figure 3.8 – Tension redressée Nous avons supposé que la source et le redresseur sont parfaits, alors que la tension redressée ud est √périodique de période T /6. Entre 0 et T /6, cette tension a pour expression : ud = Us 2 cos(ωt) avec Us étant la valeur efficace des tensions d’entrées. Étant donné que les éléments ne sont pas parfaits (la chute due aux résistances et aux diodes, l’empiétement, la non-sinusoı̈dale des tension d’entrées...) entraı̂ne une diminution de la valeur moyenne Ud de la tension redressée. Cette chute peut être négligée. Dans ce cas, nous avons : Ud Id √ Z T /12 1 3 6 = ud dt = UGSAP T /6 −T /12 π π = √ IGSAP 6 (3.19) (3.20) où Vd et Id sont les valeurs moyennes de la tension et du courant de sortie du redresseur, VGSAP et IGSAP sont les valeurs efficaces de la tension et du courant fondamentaux côté alternatif [Hughes, 2006]. Modélisation de la chaine de production d’électricité éolienne 5. 61 Hacheur élévateur Les convertisseurs statiques sont des éléments essentiels du système de conversion d’énergie éolienne à vitesse variable. Ils permettent de fonctionner à vitesse variable et ainsi extraire le maximum de la puissance produite par l’éolienne. On peut optimiser la puissance (du côté continu) par un contrôle de la tension (en conséquence la vitesse de rotation du générateur) avec un redresseur commandé en MLI, ou par un pont redresseur de diodes associé à un convertisseur commandable (de type élévateur, abaisseur ou élévateur-abaisseur) [Mirecki, 2005]. Les configurations basées sur un pont redresseur à six interrupteurs commandés sont onéreuses et demandent un circuit de commande assez complexe. La dernière structure adaptée dans le cadre de cette étude, nécessite un système de commande simple et moins cher. Comme la tension de sortie du GSAP n’est pas assez haute (la constante de tension du GSAP est de 139V /1000rpm et la vitesse de rotor est de moins de 2000rpm), nous avons choisi d’utiliser un convertisseur élévateur pour avoir une tension élevée en sortie. Un convertisseur élévateur peut être représenté par le circuit de la figure 3.9, où Uei représente la tension d’alimentation, Ie le courant traversant l’inductance Le , Ue la tension du transistor, Us la tension aux bornes du condensateur Cs , Is le courant traversant le diode, et Uso la tension de sortie aux bornes de la charge résistive R. Par ailleurs, il est à noter que la commutation est considérée instantanée et la tension de seuil de la diode VD est nulle [Barrade, 2006]. Les pertes par commutation sont donc négligées. Figure 3.9 – Convertisseur élévateur On définit le rapport cyclique D comme le rapport entre la durée d’amorçage du transistor et la période de commutation T du convertisseur. Pendant DT , le transistor T est amorcé, la tension aux bornes de Le vaut Uei . Cette phase correspond à la croissance du courant dans l’inductance. Pendant (1 − D)T , la diode D est amorcée, la tension aux bornes de Le vaut Uei − Uso . La tension Ul est négative, ce qui correspond à la décroissance du courant dans l’inductance (figure 3.10). On peut ainsi calculer la valeur moyenne de Ul comme suivant : 62 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE ÉOLIENNE Z 1 DT Ul (t) dt < Ul > = T 0 Z Z 1 DT 1 T = Uei dt + (Uei − Uso ) dt T 0 T DT = Uei D + (Uei − Uso )(1 − D) (3.21) Figure 3.10 – Tension et courant de l’inductance Le En régime permanent, la tension moyenne aux bornes de l’inductance Le est nulle. Par conséquent : 1 1−D = (1 − D)Ie Uso = Uei (3.22) Iso (3.23) Le rapport cyclique varie entre 0 et 1, alors le hacheur élévateur permet d’obtenir en sortie une tension nettement plus élevée que celle appliquée à son entrée. Ondulation de la tension et du courant de sortie D’après la figure 3.10, pendant la phase où Ul est positive, on peut écrire : Ul = Uei = Le ∆Ie DT (3.24) Modélisation de la chaine de production d’électricité éolienne 63 où ∆Ie est l’amplitude des ondulations du courant Ie . Il vient donc : ∆Ie = Ue D Le f (3.25) Les ondulations du courant Ie sont ainsi directement proportionnelles au rapport cyclique D. Pour dimensionner Le , on aura donc besoin de considérer la valeur maximale que peut prendre D, afin que Ie ne dépasse jamais la valeur prescrite. On prendra en compte l’influence de la fréquence de commutation f , que l’on choisira la plus élevée possible : cela permet de réduire avec bénéfice la valeur de Le permettant de fixer Ie . Dans la figure 3.11, on peut voir que la tension aux bornes de Cs varie linéairement, ce qui permet d’écrire, sur la durée (1 − D)T : ∆Uso = D Ue Rs Cs f 1 − D (3.26) Figure 3.11 – Tension et courant de Cs où ∆Uso représente l’amplitude des ondulations en sortie du convertisseur. Ces ondulations sont bien évidemment fonction des paramètres du système, mais également du rapport cyclique D (l’amplitude des ondulations est d’autant plus grande que le rapport cyclique est élevé). Lorsque les paramètres Rs et Ue sont fixés, il faut choisir une grande valeur de Cs pour diminuer cette ondulation. On impose aussi une valeur la plus élevée possible pour la fréquence de commutation f du convertisseur. Cela permet en effet de réduire d’autant la capacité du condensateur Cs . Dans les simulations suivantes, comme la fréquence de commutation f est de 1kHz, on choisit pour Le de 6mH, et pour Cs de 10µF pour avoir une sortie plate. 64 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE ÉOLIENNE II. 1. La poursuite du PPM d’une éolienne couplée à un GSAP Principe de la poursuite du PPM d’une petite éolienne couplée à un GSAP La turbine éolienne a une courbe de puissance qui dépend de ses paramètres, des conditions atmosphériques et aussi de la vitesse de rotation du rotor. Différemment du fonctionnement à vitesse fixe, qui peut seulement travailler dans un point fixe de ces courbes (c’est rarement un point optimal), le fonctionnement à vitesse variable nous permet de choisir le point de fonctionnement en réglant la vitesse du rotor. Si cette vitesse est réglée à une valeur optimale, la puissance de l’éolienne est maximale. C’est pour quoi la commande de poursuite du PPM est indispensable dans les éoliennes à vitesse variable. Pour ces méthodes d’optimisation énergétique, on retrouve certaines caractéristiques des systèmes MPPT rencontrés en photovoltaı̈que. La poursuite du point de puissance maximale d’une éolienne est basée sur la relation entre la vitesse de rotation du rotor et la puissance produite (figure 3.5). Le système de commande utilise cette relation pour définir la puissance maximale disponible pour chaque vitesse de vent et fait évoluer la vitesse du rotor pour minimiser l’écart entre cette puissance maximale et la puissance produite. Dans une éolienne couplée à un GSAP (figure 3.12), pour changer la vitesse du rotor, on peut régler la tension de sortie du GSAP comme expliqué dans ce qui suit. Figure 3.12 – Chaine de production d’éolienne étudiée La tension de phase du GSAP est calculée par : VGSAP = q 2 EGSAP − (Is Ls ω)2 (3.27) où EGSAP est la tension induite, Is est le courant de phase du stator et Ls est l’inductance propre d’un enroulement du stator du GSAP. D’après les équations 3.17 et 3.18, on a : La poursuite du PPM d’une éolienne couplée à un GSAP 65 r Te (ke ω)2 − ( Ls ω)2 kT r Te = ω ke2 − ( Ls )2 kT VGSAP = (3.28) D’après l’équation 3.29, on peut calculer la tension de sortie du redresseur : √ 3 6 Vd = VGSAP π (3.29) D’après l’équation 3.30, la tension de sortie du convertisseur élévateur s’écrit : Vdc = 1 Vd 1 − D2 (3.30) Alors, on a : √ r 1 3 6 Te L s 2 Vdc = ω ke2 − ( ) 1 − D2 π kT (3.31) Ainsi la tension de sortie du convertisseur est proportionnelle à la vitesse de rotation de la machine. On peut jouer sur le rapport cyclique du convertisseur élévateur pour changer cette tension, en conséquence changer la vitesse du GSAP. L’augmentation du rapport cyclique implique une diminution de la vitesse du rotor (ou tension de sortie) et inversement, une diminution du rapport cyclique augmente la vitesse du rotor (ou la tension). La commande de la poursuite du point de puissance maximale d’une éolienne est basée sur ce principe, elle contrôle la vitesse du rotor en agissant sur le rapport cyclique du convertisseur, et par conséquent la puissance délivrée par l’éolienne [Mirecki, 2005]. 2. Synthèse des commandes MPPT des éoliennes Comme dans les systèmes photovoltaı̈ques, il existe deux structures de commande MPPT pour les systèmes éoliennes : les méthodes indirectes et les méthodes directes. 2.1. Méthodes indirectes Les méthodes indirectes sont basées sur la courbe de puissance de l’éolienne. De cette courbe, on peut déterminer la vitesse optimale selon chaque vitesse de vent et commander le rotor pour suivre cette vitesse optimale [Huynh et al., 2012] ou par controleur feed-forward [López and Vannier, 2009]. Hong et al. proposent un algorithme MPPT 66 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE ÉOLIENNE basé sur l’utilisation des mémoires et la valeur initiale de la vitesse réduite. Sur la base des caractéristiques du générateur, l’algorithme proposé s’adapte et effectue avec précision le réglage automatique de mise à jour des données de vitesse de référence comme les changements de vitesse de vent [Hong and Lee, 2010]. Dans les commandes indirectes, il existe aussi les commandes en couple : à partir de la vitesse optimale, on calcule le couple optimal pour chaque vitesse de vent et cette référence est suivie ensuite par une commande, par modes glissants [Beltran, 2010] ou par un contrôleur flou [Mirecki, 2005]. De plus, il y a la commande indirecte par le pilotage du courant de charge. Dans cette méthode, on contrôle le courant de charge (”côté DC”) qui débite dans une batterie selon le point de fonctionnement de l’éolienne. Contrairement aux cas précédents, le contrôle de la charge mécanique de voilure s’effectue de façon indirecte à travers le pont de diodes [Mirecki, 2005]. Un inconvénient des méthodes indirectes est que la courbe de puissance d’une éolienne n’est pas disponible avec haute précision et va changer d’après la vieillesse du rotor [Koutroulis and Kalaitzakis, 2006]. Un autre inconvénient est qu’elle nécessite la mesure de la vitesse de vent. Le prix des anémomètres est une barrière pour l’application des méthodes indirectes dans les sites isolés. 2.2. Méthodes directes Les méthodes directes sont indépendantes de la connaissance des courbes de puissance et de la vitesse de vent. Elles sont basées sur la recherche extrême (méthode P&O, méthode Hill Climb Searching ... ) qui a été appliquée avec succès dans les systèmes photovoltaı̈ques. Pourtant, le processus de conversion d’énergie éolienne est plus compliqué à cause de la nature stochastique du vent, de l’aérodynamique complexe et du comportement non-linéaire du générateur et du système électrique, alors l’application de ces méthodes à un système de conversion éolienne nécessite des modifications et adaptations. L’algorithme MPPT proposé dans [Raza et al., 2008] exploite le fait que la courbe de puissance optimale d’une éolienne est caractérisée par une constante kopt unique. Ainsi, si on arrive à atteindre les maxima et les détecter avec succès, nous pouvons extraire kopt en mesurant la puissance et la vitesse de rotation. Une fois que kopt est connue, il peut servir comme référence précise pour la taille et la direction de la perturbation suivante. Dans [Bharanikumar et al., 2010], les auteurs ont proposé un contrôleur MPPT basé sur le courant d’entrée de l’éolienne et la vitesse de vent. Ce contrôleur génère le rapport cyclique approprié pour le convertisseur élévateur, et de ce fait, le point de puissance maximale est suivi. Le courant optimisé sert de référence de manière à obtenir la puissance maximale de sortie générée à partir de l’éolienne pour différentes vitesses de vent. Néanmoins, dans les méthodes présentées ci-dessus, il faut mesurer la vitesse de rotor qui nécessite un capteur de vitesse qui coute encore cher et n’est pas mesurée facilement avec précision. Pour cela, une méthode de poursuite du PPM basée sur l’équation dP /dD = 0 qui permet de calculer le nouveau rapport cyclique pour suivre le PPM Contrôleur flou de la poursuite du point de puissance maximale du système éolien proposé 67 quand la vitesse de vent change a été proposée dans [Koutroulis and Kalaitzakis, 2006]. [Trinh and Lee, 2010] a proposé une méthode basée sur la même équation, mais en utilisant un contrôleur flou pour suivre le PPM. Toutes les deux montrent qu’on n’a pas besoin ni de la connaissance des courbes de puissance de l’éolienne ni de la vitesse de vent ni de la vitesse de rotation. Pourtant, ces méthodes ne fonctionnent que pour une charge constante. Si la charge varie quand la vitesse de vent est constante, le courant et la tension vont changer mais dP /dD reste à la même valeur, alors le contrôleur ne peut pas reconnaı̂tre ce changement pour déplacer le système au nouveau PPM, la puissance extraite n’est plus maximale. En conséquence, ces méthodes ne peuvent pas être appliquées de cette manière à des sites isolés dont la charge varie en fonction du temps. III. 1. Contrôleur flou de la poursuite du point de puissance maximale du système éolien proposé Introduction de la méthode proposée Dans cette étude, nous proposons une méthode basée sur la relation entre la puissance du vent et la vitesse du rotor quand on est au PPM (dP /dΩ = 0), modifiée avec l’aide de règle de chaine pour avoir une autre forme : dP dV dP =0⇔ =0 dΩ dV dΩ (3.32) Dans un GSAP, la vitesse du rotor est proportionnelle à la tension du générateur : dV >0 dΩ (3.33) Alors quand on a atteint le PPM, on a : dP dP =0⇔ =0 dΩ dV (3.34) Ainsi, nous pouvons déduire que l’équation obtenu pour la recherche du PPM d’un système éolien est de la même forme que celle d’un système photovoltaı̈que. De plus, le comportement de la puissance de l’éolienne selon la tension de sortie est le même : dans le côté gauche du PPM, l’augmentation de la tension fait augmenter la puissance et dans le côté droit du PPM, la diminution de la tension fait augmenter la puissance. Nous avons donc le même raisonnement que dans le cas de la poursuite du PPM d’un système photovoltaı̈que. Alors, on peut appliquer le contrôleur de la poursuite du PPM déjà conçu dans le chapitre 2 dans notre système éolien. Ainsi, on impose une perturbation de la tension 68 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE ÉOLIENNE Figure 3.13 – Méthode de poursuite du PPM du générateur, s’il y a une augmentation de la puissance, la perturbation suivante devrait suivre la même direction pour atteindre le PPM et s’il y a une diminution de la puissance, la perturbation devrait être inversée. Cette perturbation s’arrête quand on atteint le PPM. Pourtant, il nous faut recalculer les coefficients du contrôleur et changer les règles pour adapter au nouveau système. 2. Choix des éléments du contrôleur flou Pour mettre en œuvre cet algorithme dans un contrôleur flou, nous avons besoin de deux entrées : le changement de la puissance du générateur (dP/dV ) et sa dérivée (d2 P/dV 2 ), la sortie est le rapport cyclique D2 du convertisseur élévateur (figure 3.14). Figure 3.14 – Contrôleur flou de la poursuite de PPM proposé 2.1. Fuzzification Comme dans le chapitre 2, nous fixons cinq fonctions d’appartenance afin d’obtenir un bon compromis entre la sensibilité de la commande et la difficulté de réglage. Les fonctions d’appartenance des entrées sont pareils comme dans chapitre 2. Simulation et résultats 2.2. 69 Moteur d’inférence Les règles sont choisis et résumées dans le tableau 3.1 : Tableau 3.1 – Règles de ∆D2 dP/dV 2.3. Très Négatif Négatif Zéro Positif Très Positif Très Nég +3% +3% 0% 0% 0% d2 P/dV 2 Négatif Zéro Positif +3% +1% 0% +1% +1% 0% 0% 0% 0% 0% -1% -1% 0% -1% -3% Très Pos 0% 0% 0% -3% -3% Défuzzification Nous utilisons aussi la méthode du centre de gravité comme dans le chapitre 2. Alors, la sortie ∆D2 appliqué au convertisseur élévateur est calculée : D2 (k) = D2 (k − 1) + ∆D2 (k) IV. (3.35) Simulation et résultats De nombreuses simulations, vérifiant tous les cas possibles de fonctionnement ont été effectuées avec des variations aussi bien de la charge que des conditions climatiques. Les simulations présentées ci-dessous sont un des exemples. Le système testé est composé d’une éolienne couplée directement à un GSAP. Un pont de diodes est utilisé pour redresser la tension de sortie du GSAP. Un convertisseur élévateur est utilisé pour suivre le PPM du panneau en ajustant la tension du panneau (figure 3.15). Figure 3.15 – Simulation dans Simulink Matlab 70 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE ÉOLIENNE Le modèle du GSAP employé dans les circuits de simulation est directement issu de la bibliothèque des modèles de Matlab/Simulink. Les paramètres du GSAP utilisés sont résumés dans la table suivant : Tableau 3.2 – Paramètres du GSAP utilisé Paramètres Résistance de phase du stator Inductances Flux créé par aimants Constante de tension Constante de couple Inertie Coefficient de frottement Nombre de paire de pôles Valeurs 0.085 Ω 0.00095 H 0.192 V.s 139.2998 Vpeak−ligne /krpm 1.152 N.m/Apeak 0.008 J kg.m2 0.001147 F(N.m.s) 4 Le contrôleur a deux entrées : la puissance et la tension de l’éolienne, et une sortie : le rapport cyclique D2 du convertisseur. Notre contrôleur flou est mis en œuvre dans Matlab Simulink (figure 3.16). Figure 3.16 – Contrôleur flou de poursuit du PPM dans Simulink Matlab Le schéma de l’émulateur de la turbine éolienne est basé sur les équations 3.5, 3.8 et 3.9 a été fait dans Simulink comme suit : Figure 3.17 – Emulateur de la turbine éolienne dans Simulink Matlab La vitesse de vent est variée pour tester le fonctionnement du contrôleur proposé dans diverses conditions climatiques. Une charge résistive est fixée et une autre est enclenchée et déclenchée pour vérifier la réponse de notre contrôleur sous la variation Simulation et résultats 71 des conditions d’exploitation. Comme précédemment, par soucis de simplification, les charges sont résistives mais le système fonctionne correctement avec d’autres types de charge. Dans le chapitre suivant, les charges triphasées avec utilisation de l’onduleur seront appliquées pour prouver que notre contrôleur fonctionne bien pour tout type de charge. Les courbes caractéristiques de l’éolienne utilisé pour différentes vitesse de vent sont données par la figure 3.18. Figure 3.18 – Les courbes caractéristiques Pm (ω) pour différentes vitesse de vent Au cours des dix premières secondes, la vitesse de vent est de 8m/s (selon la courbe de puissance dans la figure 3.18, la vitesse optimale du rotor est ωopt = 1500rpm et la puissance mécanique maximale est Pmax = 8.64kW pour v = 8m/s). Notre contrôleur impose une vitesse du rotor de 1520rpm au GSAP, qui permet une puissance extraite de 7.6kW . La différence entre ces deux valeurs représente les pertes de puissance dans le système (compris les pertes mécaniques et électriques). On a besoin d’environ 5 secondes pour que notre système atteigne le régime permanent, ce qui n’est pas le temps de réponse de notre contrôleur (figures 3.19, 3.20). Lorsque la vitesse de vent change de 8m/s à 6m/s (de la 20eme secondes à 40eme secondes), notre contrôleur diminue la vitesse du rotor à 1100rpm pour extraire une puissance maximale de 3.2kW (la vitesse optimale de rotor est ωopt = 1130rpm et la puissance maximale est de Pmax = 3.645kW pour v = 6m/s). Également, un échelon de vitesse de vent (augmentation de 6m/s à 9m/s puis descente à 7m/s et ré-augmentation à 8m/s toutes les 20 secondes) est appliqué à la turbine éolienne (figure 3.19). Nous constatons que la vitesse de rotor suit bien la vitesse optimale correspondante à chaque valeur de la vitesse de vent. Nous remarquons aussi que la puissance extraite suit les variations de la vitesse du vent (figures 3.21 et 3.20). La figure 3.21 présente aussi la réponse du système dans le cas d’une variation de la charge (la 10eme , 50eme et 90eme seconde). Quand la charge change (tandis que la vitesse de vent ne change pas), on remarque que le contrôleur arrive toujours à maintenir la vitesse du rotor autour sa valeur optimale pour extraire le maximum de puissance de vent, ce qui prouve le bon fonctionnement du contrôleur pour la poursuite du PPM 72 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE ÉOLIENNE Figure 3.19 – La variation de la vitesse de vent Figure 3.20 – Puissance de l’éolienne Figure 3.21 – Vitesse de rotor Conclusion 73 sous la variation de la charge. Alors, l’efficacité de notre contrôleur a été montré dans la figure 3.21 d’où la vitesse de rotor est bien commandé pour atteindre les valeurs optimales dans toute condition de vent ou de la charge (l’erreur maximale est de 1320−1280 ≈ 3% pour v = 7m/s et 1320 1710−1700 minimale est de 1700 ≈ 0.6% pour v = 9m/s), celui-ci est très intéressant quand on note que notre contrôleur ne connait pas ces valeurs optimales. Ensuite, la figure 3.22 va nous montrer la robustesse et la rapidité de notre contrôleur. Le temps de réponse pour chaque changement de vitesse de vent ou bien de la charge est environs 1 second, c’est intéressant pour les applications des sites isolés. Après avoir atteint le PPM, le contrôleur a bien fixé sa sortie, alors il n’y a pas d’oscillation autour du PPM. Figure 3.22 – Rapport cyclique D2 Ces résultats de simulation montrent que notre contrôleur fonctionne très bien. Il a assuré la poursuite du PPM sous toutes les variations de conditions climatiques et de d’exploitation avec précision et rapidité. V. Conclusion Dans ce chapitre, nous avons présenté tout d’abord la modélisation de la chaine de production éolienne dont l’aérodynamique de la turbine et aussi les systèmes électriques (générateur, convertisseur de puissance). Cette modélisation nous a permis de définir ensuite le principe de la poursuite du point de puissance maximale pour le but d’optimiser le processus de production d’électricité. Nous avons également montré comment nous pourrions optimiser la puissance fournie par une turbine éolienne à vitesse variable couplée à un GSAP. Une étude bibliographique des méthodes de poursuite du point de puissance maximale existantes a été présentée. Cette étude a permis de montrer les besoins d’un contrôleur en terme de performances, de robustesse et de flexibilité. Ce contrôleur devrait assurer un bon fonctionnement aux caractéristiques maximales 74 L’OPTIMISATION DE LA PRODUCTION DE L’ÉNERGIE ÉOLIENNE quelques soient les comportements aléatoires de la source et de la charge avec un haut rendement. Dans ce contexte, nous avons proposé un contrôleur MPPT. L’idée est de transformer l’équation de la poursuite du PPM d’une éolienne à une forme semblable à celle d’un panneau photovoltaı̈que, alors on peut appliquer le même contrôleur comme dans chapitre 2. L’utilisation de la logique floue permet de surmonter la complexité de la modélisation du système éolienne (GSAP, pont de redresseur...), et le méthode P&O permet de poursuivre le PPM rapidement, indépendant des conditions climatiques et des courbes caractéristiques de l’éolienne. De plus, notre contrôleur utilise un capteur de tension au lieu d’un capteur de vitesse, ce qui est intéressant et convenable pour utiliser dans site isolé. Les résultats de simulation montrent l’efficacité de notre contrôleur. Il a assuré une bonne poursuite de PPM, malgré les variations de conditions climatiques et de la charge avec un temps de réponse rapide. Chapitre 4 L’optimisation de l’électrification d’un site isolé Dans les réseaux de petites puissances en site isolé, trois critères peuvent être pris en compte pour leur classement en fonction de la structure du système. Le premier critère est la présence ou non d’une source d’énergie classique ou conventionnelle qui peut être un générateur diesel, une micro-turbine à gaz... Un second critère possible est la présence ou non d’un dispositif de stockage permettant d’assurer une meilleure satisfaction des besoins du consommateur pendant les périodes de chute et d’arrêt de production. Les dispositifs de stockage peuvent être des batteries, des réservoirs d’hydrogène ou des volants d’inertie... Le dernier critère de classification possible est celui relatif aux types de sources d’énergie renouvelable utilisées. La structure du système peut contenir un système photovoltaı̈que, une éolienne, une petite centrale hydroélectrique ou une combinaison de ces sources. Les systèmes sans source conventionnelle fonctionnent surtout en mode autonome dans des sites où l’approvisionnement en carburant diesel ou le raccordement au réseau électrique est difficile, voire impossible. Notre système étudié en est un exemple, il n’est constitué que deux sources d’énergie renouvelable : photovoltaı̈que et éolienne (figure 4.1). La puissance délivrée peut être contrôlée en incorporant un régulateur de poursuite du point de puissance maximale pour ces deux sources d’énergie renouvelable [Luque and Hegedus, 2010]. Figure 4.1 – Structure d’un système isolé 76 L’OPTIMISATION DE L’ÉLECTRIFICATION D’UN SITE ISOLÉ Le système photovoltaı̈que est connecté au bus CC à travers un convertisseur statique. Avec un contrôleur de poursuite du point de puissance maximale, l’énergie produite est toujours maximale dans toutes les conditions climatiques et/ou d’exploitation. Cette puissance maximale est fournie la charge au travers d’un onduleur. Pour générer de l’électricité à basse tension, surtout dans les endroits isolés, la plupart des petits systèmes éoliens utilisent les générateurs à aimant permanent qui sont fiables, n’ont pas besoin d’entretiens réguliers et peuvent extraire plus d’énergie en fonctionnant à vitesse variable. La vitesse de rotation de ces petits systèmes éoliens est beaucoup plus élevée que celle des grands systèmes, alors on peut coupler directement la turbine et le générateur [Hansen and Risø, 2001]. Pour fonctionner à vitesse variable, l’approche la plus utilisée consiste à coupler un redresseur à un onduleur. Un hacheur peut aussi être utilisé pour régler la puissance extraite de l’éolienne. Pour assurer la demande de charge, des systèmes de stockage peuvent également être associés. Le moyen de stockage habituellement utilisé repose sur l’utilisation de batteries. En particulier, les batteries au plomb qui présentent l’avantage d’un rapport prix/durée de vie satisfaisant. Un système de délestage par résistance est aussi utilisé (figure 4.1). Dans ce chapitre, nous présentons tout d’abord les problèmes rencontrés dans l’électrification des sites isolés, puis nous proposons une stratégie de commande pour assurer la demande du consommateur et prendre en compte la durée de vie des dispositifs de notre système. Les techniques pour extraire la puissance maximale possible à partir des sources renouvelables utilisées sont celles développées dans les chapitres 2 et 3. Un superviseur pour gérer cette puissance maximale en prenant en compte la continuité du service (répondre à la demande du consommateur) et la durée de vie des batteries de stockage est aussi proposé. Les simulations sont également présentées pour montrer le bon fonctionnement et l’efficacité du système. I. L’électrification d’un site isolé Du point de vue de la continuité de la production et de la qualité de l’énergie, le fonctionnement de ce type de systèmes est affecté par deux facteurs : les variations de la puissance fournie par les sources d’énergie renouvelable et celles demandée par le consommateur. Les sources éolienne et solaire sont stochastiques de par leur nature, elles ont des caractéristiques locales et sont très difficiles à prédire. La demande du consommateur varie également de l’ordre de quelques minutes [Kaldellis et al., 2007]. Le terme ”qualité de l’énergie électrique” fait référence à la stabilité de la tension et de la fréquence du réseau. Il n’y a pas de normes spécifiques pour les systèmes de génération en site isolé, les caractéristiques du réseau isolé doivent être semblables aux caractéristiques des grands réseaux inter-connectés. Les consommateurs qui sont connectés aux réseaux isolés, tout comme ceux connectés aux grands réseaux interconnectés, utilisent les mêmes appareils. Par conséquent, les exigences de qualité de l’énergie sont généralement les mêmes [Kalantar and Mousavi, 2010]. Ainsi, la difficulté principale est de pouvoir produire à chaque instant l’énergie Superviseur pour la gestion de l’énergie 77 demandée par la charge en garantissant la qualité de cette énergie (tension, fréquence). Avec la nature intermittente, variable et aléatoire des sources, l’utilisation d’un système de stockage devient indispensable. Une solution à retenir est de faire fonctionner la batterie tout le temps sans faire attention à la variation de l’énergie renouvelable et de la charge. Ainsi, si le système est bien dimensionné, l’équilibre de puissance du système est assurée par la batterie et par conséquent, cela permet de stabiliser la fréquence du système, de plus la tension de bus CC est fixée (par conséquent la tension du système). Néanmoins, parfois dans ce type de fonctionnement, la batterie doit jouer le rôle de la source principale, alors un des points le plus critique est la dégradation des batteries ou leur vieillissement prématuré [Bopp et al., 1998]. Pour résoudre ce problème, nous utilisons le système de stockage comme source supplémentaire, c’est-à-dire qu’elle ne fonctionne que dans le cas où on doit compenser un manque d’énergie pour satisfaire la demande du consommateur. Ainsi la fréquence du système est assurée, mais il nous faut encore un régulateur de tension dont le système de commande est complexe et coûteux [El-Shatter et al., 2006]. Il arrive parfois que la production d’énergie renouvelable soit plus importante que la consommation de la charge. Si l’excès d’énergie dans le réseau ne peut pas être éliminé, la production d’énergie renouvelable doit alors être limitée ou même arrêtée. En général, nous pouvons utiliser une charge de délestage pour maintenir l’équilibre énergétique et la stabilité de la fréquence comme nous l’avons montré dans [Huynh et al., 2012]. Tous ces dispositifs, tels que les charges de délestage, les batteries et les systèmes de régulation de la tension, augmentent le coût d’investissement qui peut ne pas être justifié par les avantages du système isolé. Il faut avoir une stratégie de commande adéquate, permettant d’intégrer de manière optimale différents composants et donc de rendre le système rentable. Pour résumer, le problème principal dans le fonctionnement d’un système isolé est de pouvoir fournir l’énergie demandée par le consommateur, malgré les grandes variations de l’énergie produite causées par la nature stochastique des sources renouvelables, tout en maintenant la fréquence et la tension fournie aux consommateurs ainsi que la tension du bus à courant continu dans des limites acceptables. La durée de vie des dispositifs utilisés, surtout de la batterie, est aussi prise en compte en limitant le taux de charge/décharge. II. Superviseur pour la gestion de l’énergie Pour gérer l’énergie électrique générée, nous avons besoin d’un superviseur, qui doit optimiser l’usage de l’énergie produite et celle de la batterie. Si les sources renouvelables ne donnent pas suffisamment de puissance et si la capacité de la batterie est suffisante, la batterie fournira alors la puissance manquante. Si la puissance hybride dépasse la demande de la charge, l’excédent sera stocké dans la batterie et si celle-ci est pleine, le surplus sera dissipé dans un système de délestage (ici une résistance). Ainsi, la batterie n’est pas le fournisseur principal, son taux de charge/décharge est réduit, et donc la durée de vie de la batterie est prolongée. L’association GSAP - redresseur - convertisseur - batterie doit satisfaire un niveau de 78 L’OPTIMISATION DE L’ÉLECTRIFICATION D’UN SITE ISOLÉ tension du bus continu suffisamment élevé pour que la commande de la machine puisse être réalisée. Le bus continu doit alors être de tension suffisamment haute pour assurer le pilotage de la génératrice à vitesse optimale et aussi pour le bon fonctionnement de l’onduleur. La régulation de la tension continue sur le bus CC est mise en œuvre par un convertisseur élévateur. Ainsi, la tension du bus CC est régulée en contrôlant le flux d’énergie entre les batteries et le bus. Quand l’énergie fournie par les sources d’énergie renouvelable est insuffisante pour faire face à une augmentation soudaine de la charge, l’énergie manquante est obtenue à partir des batteries. Quand il existe un excès d’énergie, il est utilisé pour recharger les batteries. Ceci impose l’association en série/parallèle d’un grand nombre de batteries de tension standard. Figure 4.2 – Structure du système de production d’énergie proposé Dans ce superviseur, les entrées sont l’état de charge de la batterie (SOC) et l’erreur de puissance DeltaP (différence entre la puissance fournie et la puissance de la charge). Les sorties sont le rapport cyclique D3 appliqué au convertisseur élévateur DC/DC 3 pour adapter la tension du bus CC et celle de l’éolienne pour que la commande de la machine puisse être réalisée ; la commande de l’interrupteur S1 pour l’utilisation de la batterie (rechargement ou fourniture d’énergie à la charge) ; et la commande de l’interrupteur S2 pour l’utilisation de la résistance de décharge lorsqu’il faut dissiper le surplus. Les ensembles flous adoptés pour mettre en œuvre le superviseur flou sont définis comme suit : - l’erreur de puissance DeltaP [Négatif, Petit Positif, Positif, Grande Positif], - l’état de charge de la batterie [Vide, Moyen, Plein], - le rapport cyclique D3 [Petit, Moyen, Grand], - l’état de l’interrupteur S1 et S2 [Ouvert, Fermé]. Superviseur pour la gestion de l’énergie 79 Les fonctions d’appartenance correspondant à chaque ensemble flou sont les suivantes : Figure 4.3 – Fonctions d’appartenance des entrées ”DeltaP ” et ”SOC” Figure 4.4 – Fonctions d’appartenance des sorties ”D3 ” Pour la mise en œuvre des règles, nous avons eu recours aux règles floues de type Mamdani [Ying, 2000]. Exemple : si l’erreur entre l’énergie hybride et la demande de charge est ”Grand Positif” et l’état de charge de la batterie est ”Plein”, alors, l’interrupteur 1 devrait être ”Ouvert” et l’interrupteur 2 devrait être ”Fermé”. Les 80 L’OPTIMISATION DE L’ÉLECTRIFICATION D’UN SITE ISOLÉ différentes règles floues utilisées dans notre système sont résumées dans les tableaux 4.1, 4.2 et 4.3. Règles de D3 pour ajuster la tension de la batterie : Tableau 4.1 – Règles de D3 Négatif DeltaP Positif Très Positif SOC Plein Moyen Moyen Petit Grand Moyen Grand Moyen Vide Petit Petit Moyen Règles de S1 pour l’utilisation de la batterie : Tableau 4.2 – Règles de S1 Négatif DeltaP Positif Très Positif SOC Plein Moyen Fermé Fermé Ouvert Ouvert Ouvert Ouvert Vide Ouvert Ouvert Ouvert Règles de S2 pour délester le surplus à la résistance de décharge : Tableau 4.3 – Règles de S2 Négatif DeltaP Positif Très Positif SOC Plein Moyen Ouvert Ouvert Ouvert Ouvert Fermé Ouvert Vide Ouvert Ouvert Ouvert Ici, nous avons utilisé la méthode d’inférence max-min. Cette méthode réalise, au niveau de la condition de chaque règle, l’opérateur OU par le calcul du maximum et l’opérateur ET par le calcul du minimum. Pour la conclusion de chaque règle, l’implication se fait par l’opérateur ET (réalisé par formation du minimum). Enfin, au niveau de l’agrégation des règles, l’opérateur OU qui lie les différentes règles est réalisé par le calcul du maximum. Modélisation du système isolé III. 81 Modélisation du système isolé Pour vérifier l’efficacité de notre superviseur, il faut le tester sous plusieurs fonctionnements. Pour cela, nous avons développé un système isolé sous Matlab/Simulink, qui va nous permettre de faire varier non seulement les conditions d’exploitation mais aussi les conditions atmosphériques. 1. Système photovoltaı̈que Le modèle du système PV développé dans le chapitre 2 (constitué des panneaux PV, de l’étage d’adaptation et du contrôleur MPPT) est utilisé dans les simulations de l’électrification de notre site isolé comme la source de l’énergie solaire. Ce système de production est connecté au bus CC avec un système éolien et un système de stockage. 2. Système éolien De la même façon, le modèle du système éolien développé dans le chapitre 3 (constitué par la turbine éolienne, le GSAP, le pont redresseur à diodes, le convertisseur élévateur et le contrôleur MPPT) est utilisé dans les simulations de l’électrification de notre site isolé comme la source de l’énergie éolienne. Ce système de production est connecté au bus CC avec le système photovoltaı̈que et un système de stockage. 3. Système de stockage Le bloc de batteries met en œuvre un modèle générique paramétrable dynamique pour représenter les types les plus populaires d’accumulateurs rechargeables [Tremblay and Dessaint, 2009]. Le circuit équivalent de la batterie est indiqué cidessous : Figure 4.5 – Modélisation de la batterie Mode de décharge : f1 (it, i∗ , Exp) = E0 − K Q Q ∗ i −K it Q − it Q − it (4.1) 82 L’OPTIMISATION DE L’ÉLECTRIFICATION D’UN SITE ISOLÉ Mode de charge : f2 (it, i∗ , Exp) = E0 − K Q Q Exp(s) 1 i∗ − K it + Laplace−1 ( ) it + 0.1Q Q − it Sel(s) s (4.2) où : EBatt = Tension non-linéaire (V) E0 = Tension constante (V) Exp(s) = Exponentiation dans le zone dynamique (V) Sel(s) = Représente le mode de batterie. Sel(s) = 0 si la batterie décharge, Sel(s) = 1 si la batterie charge. K = Constant de polarisation (Ah−1 ) ou résistance de polarisation (Ohms) i∗ = Courant dynamique de fréquence basse (A) i = Courant de la batterie (A) it = Capacité d’extraire (Ah) Q = Capacité maximal de la batterie (Ah) A = Tension exponentiel (V) B = Capacité exponentiel (Ah)−1 Les paramètres du circuit équivalent peuvent être modifiés pour représenter un type particulier de batterie, en fonction de ses caractéristiques de décharge. Une courbe de décharge typique se décompose en trois parties, comme indiqué dans la figure suivante : Figure 4.6 – Caractéristique de décharge de la batterie La première partie représente la chute de tension exponentielle lorsque la batterie est chargée. Selon le type de batterie, cette zone est plus ou moins large. La seconde partie représente la charge qui peut être extraite à partir de la batterie jusqu’à ce que la tension soit inférieure à la tension nominale de la batterie. Enfin, la troisième partie représente la décharge totale de la batterie, lorsque la tension chute rapidement. La fonction de transfert Exp(s) représente le phénomène d’hystérésis pendant les cycles de charge et de décharge. La tension exponentielle augmente lorsque la batterie est en charge, quel que soit l’état de charge de la batterie. Lorsque la batterie se décharge, la tension exponentielle diminue immédiatement : Modélisation du système isolé 83 Figure 4.7 – Zone d’hystérésis 4. Onduleur MLI de tension Les onduleurs sont des convertisseurs statiques d’énergie électrique du continu en alternatif. Il s’agit d’un dispositif électrique qui accomplit la fonction inverse du redresseur. Le découpage de la tension continue d’entrée est réalisé grâce à des semiconducteurs (transistors ou thyristors) utilisés comme commutateurs de puissance. Ils permettent d’obtenir une tension alternative réglable en fréquence et en valeur efficace à partir d’une tension continue donnée. La forme d’onde alternative de la tension de sortie est déterminée par le système. Selon cette forme, les onduleurs sont classés par catégories, les plus utilisés étant les onduleurs en modulation de la largeur d’impulsions. C’est donc le type d’onduleur choisit pour être utilisé dans la suite de cette étude. Le schéma ci-dessous est un schéma fonctionnel d’un onduleur, dont chaque branche de l’onduleur est constituée de deux éléments de commutation et de deux diodes en parallèle. Les éléments de commutation doivent pouvoir travailler en commutation forcée. Les diodes en parallèles avec les éléments de commutation servent à assurer la continuité du courant lors d’utilisation de charge inductive (figure 4.8). Figure 4.8 – Schéma d’un onduleur 84 L’OPTIMISATION DE L’ÉLECTRIFICATION D’UN SITE ISOLÉ Nous supposons que la commutation des éléments semi-conducteurs est instantanée. A chaque bras de l’onduleur est associé une fonction logique de connexion qui correspond aux signaux de commande des interrupteurs Sj (j = 1, 2, 3), définis comme suit : - Sj = 1 si Qj fermé, Q0j ouvert - Sj = 0 si Qj ouvert, Q0j fermé La tension de sortie de l’onduleur est donnée par : u12 1 −1 0 S1 u23 = UE 0 1 −1 S2 u31 −1 0 1 S3 (4.3) Dans une charge triphasée symétrique avec point neutre flottant, on a : u1 + u2 + u3 = 0 à l’aide des relations 4.3 et 4.4 on obtient : 2 −1 −1 S1 u1 u2 = UE −1 2 −1 S2 3 −1 −1 2 S3 u3 (4.4) (4.5) Le courant à l’entrée de l’onduleur est : idII = S1 i1 + S2 i2 + S3 i3 = 0 (4.6) Pour avoir des tensions sinusoı̈dales à la sortie de l’onduleur, on utilise la technique de modulation de largeur d’impulsions (MLI ou PWM pour Pulse Width Modulation en anglais), en appliquant aux interrupteurs des créneaux de commande de largeur variable avec une périodicité constante. Cette stratégie est obtenue par la comparaison d’un signal de la tension de référence sinusoı̈dale d’amplitude Vr et de fréquence fr , à un signal triangulaire (porteuse) d’amplitude Vp et de fréquence fp . Le taux de réglage est égal au rapport de l’amplitude de la tension de référence à la valeur crête de l’onde de modulation. La sortie du comparateur permet, par l’intermédiaire de transistors de puissance, le pilotage d’une phase de l’onduleur. Les autres phases sont pilotées par des ensembles identiques, déphasées de 120˚. Le principe de cette commande est illustré sur la figure 4.9. Dans cette technique la fréquence de commutation est fixe, le réglage s’effectue par variation du rapport cyclique des signaux de commande. La commande de l’onduleur par cette technique permet de générer, par alternance de la tension alternative, une tension composée de plusieurs créneaux de largeurs variables. Elle permet ainsi, d’obtenir un fondamental de tension variable en amplitude et en fréquence [Pinard, 2007]. La technique MLI est caractérisée par : - l’indice de modulation m qui représente le rapport entre la fréquence de la porteuse de celle de la référence (modulante) m = ffpr , - l’indice d’amplitude r qui représente le rapport entre l’amplitude de la référence et celle de la porteuse r = VVpr . Simulation et résultats 85 Figure 4.9 – La modulation de largeur d’impulsions IV. Simulation et résultats Le système décrit dans la section précédente est mis en œuvre dans Matlab Simulink (figure 4.10). Figure 4.10 – Modèle de simulation dans Simulink Matlab 86 L’OPTIMISATION DE L’ÉLECTRIFICATION D’UN SITE ISOLÉ Les paramètres du panneau photovoltaı̈que utilisé sont résumés dans le tableau 4.4. Tableau 4.4 – Paramètres du panneau PV utilisé Paramètres Courant de court-circuit d’un module à 1000W/m2 Tension de circuit ouvert d’un module à 1000W/m2 Tension optimale d’un module à 1000W/m2 Courant optimal d’un module à 1000W/m2 Nombre de modules en série Ns Nombre de modules en parallèle Np Valeurs 1A 19.44 V 15.12 V 0.902 A 20 20 Les courbes caractéristiques V − I et V − P du panneau utilisé pour différentes valeurs d’ensoleillement à 25o C sont données par la figure 4.11. Figure 4.11 – Les courbes caractéristiques V-I et V-P du panneau utilisé Les paramètres du GSAP utilisé sont résumés dans le tableau 4.5. Simulation et résultats 87 Tableau 4.5 – Paramètres du GSAP utilisé Paramètres Résistance de phase du stator Inductances Flux créé par aimants Constante de tension Constante de couple Inertie Coefficient de frottement Nombre de paire de pôles Valeurs 0.085 Ω 0.00095 H 0.192 V.s 139.2998 Vpeak−ligne /krpm 1.152 N.m/Apeak 0.008 J kg.m2 0.001147 F(N.m.s) 4 Les courbes caractéristiques de l’éolienne utilisée pour différentes vitesses de vent sont données par la figure 4.12. Figure 4.12 – Les courbes caractéristiques Pm (ω) pour différentes vitesses de vent Les paramètres de la batterie utilisée sont résumés dans le tableau 4.6. Tableau 4.6 – Paramètres de la batterie utilisé Paramètres Capacité nominal Tension nominale Courant de décharge nominal Capacité maximal Résistance interne Tension exponentielle Capacité exponentiel Valeurs 100 Ah 610 V 2A 10.4 Ah 0.61 Ω 621 V 0.003 Ah 88 1. L’OPTIMISATION DE L’ÉLECTRIFICATION D’UN SITE ISOLÉ Conditions initiales Nous supposons que l’état de charge de la batterie est de 90% (Plein) pour pouvoir vérifier tous les cas de fonctionnement. La charge, la vitesse de vent et l’ensoleillement sont variables pour tester le fonctionnement des contrôleurs proposés dans diverses conditions climatiques (figures 4.13). Figure 4.13 – Variations de la vitesse du vent, de l’ensoleillement et de la charge Simulation et résultats 2. 89 Résultats On peut voir que la tension de sortie du panneau photovoltaı̈que est bien commandée pour suivre la valeur optimale selon la variation de l’ensoleillement et de la charge, alors le panneau produit toujours une puissance maximale dans toutes les conditions. Notre contrôleur a bien optimisé la production du système photovoltaı̈que (figure 4.14). Figure 4.14 – Tension du panneau PV et rapport cyclique D1 Zoom sur la tension du panneau : Figure 4.15 – Zoom sur tension du panneau PV 90 L’OPTIMISATION DE L’ÉLECTRIFICATION D’UN SITE ISOLÉ La puissance du panneau est toujours maximale : Figure 4.16 – Puissance du panneau PV et les zooms Simulation et résultats 91 De même, le contrôleur de poursuite du PPM de l’éolienne a bien fonctionné pour extraire la puissance maximale en gardant la vitesse du rotor à ses valeurs optimales selon les variations de vent. Alors on peut dire que le système éolien est bien commandé pour extraire une puissance maximale que possible de vent (figure 4.17). Figure 4.17 – Vitesses du rotor et rapport cyclique D2 Zoom sur la vitesse : Figure 4.18 – Zoom sur la vitesse 92 L’OPTIMISATION DE L’ÉLECTRIFICATION D’UN SITE ISOLÉ Puissance de l’éolienne : Figure 4.19 – Puissance de l’éolienne et les zooms Simulation et résultats 93 La valeur D3 est contrôlée pour assurer le bon fonctionnement du contrôleur de la poursuite du PPM de l’éolienne et aussi la tension appliquée à la batterie. Figure 4.20 – Rapport cyclique D3 Jusqu’à la 90eme secondes, les conditions climatiques sont bonnes, alors toutes les énergies produites sont transférées à la charge. La batterie est déchargée (S1 = 1) parce que la demande de charge dépasse la puissance renouvelable, et quand cette puissance est suffisante, la batterie sera désactivée (S1 = 0) afin d’utiliser toute la puissance renouvelable produite (figure 4.21). Figure 4.21 – Interrupteur S1 et puissance de la batterie 94 L’OPTIMISATION DE L’ÉLECTRIFICATION D’UN SITE ISOLÉ De la 90eme secondes à la 100eme secondes, la vitesse de vent augmente, en même temps la demande de charge diminue, le surplus devient trop grand (DeltaP = 3.5kW ), alors pour éviter le dégagement gazeux de la batterie, la résistance de délestage est enclenchée (S2 = 1) pour dissiper le surplus d’énergie (figure 4.22). Figure 4.22 – Interrupteur S2 L’énergie produite est entièrement fournie à la charge avant d’utiliser la batterie comme complément. La demande de charge est toujours respectée malgré les conditions climatiques (figure 4.23). Figure 4.23 – Puissance renouvelable, puissance de la batterie et puissance demandée La qualité de tension est toujours respectée (f = 50Hz, V = 380V (1pu)) dans tous les conditions climatiques et d’exploitation (figure 4.25). Conclusion 95 Figure 4.24 – Tension fournie à la charge Figure 4.25 – Tension fournie à la charge en zoom Ces simulations montrent que notre contrôleur présente de bons résultats. Il a assuré la demande de charge, malgré les variations de conditions climatiques, avec une bonne puissance tout en respectant les processus de chargement de la batterie. D’autres simulations avec d’autres variations plus ou moins importantes ont permis de vérifier ces bons résultats. V. Conclusion Dans ce chapitre, nous avons présenté un système de production d’électricité pour les sites qui ne peuvent pas être connectés au réseau. En effet, nous avons utilisé un bus continu qui reçoit l’énergie produite par les sources photovoltaı̈que et éolienne puis livrée au consommateur à l’aide d’un onduleur. Un des avantages de cette structure est l’utilisation des batteries nécessaires en cas de besoin pour compenser un éventuel manque de puissance. Nous avons également utilisé une résistance de délestage qui permet de dissiper le surplus d’énergie en cas de baisse de demande et de batteries pleines. Pour avoir un comportement optimale de l’installation d’un point de vue flux de puis- 96 L’OPTIMISATION DE L’ÉLECTRIFICATION D’UN SITE ISOLÉ sance, nous avons développé un superviseur flou. Celui-ci permet une gestion efficace et rationnelle de l’énergie pour satisfaire les besoins du consommateur en énergie. Plusieurs résultats de simulation ont été présentés afin d’illustrer les performances de notre installation en présence de changements climatiques et de variations de la consommation d’énergie. Conclusion et perspectives Dans le contexte mondial pour réduire l’émission de gaz à effet de serre et l’échauffement de la planète, le besoin de l’énergie renouvelable est indispensable. La production de l’énergie renouvelable, surtout éolienne et photovoltaı̈que, est de plus en plus importante et alors de nouvelles constructions apparaissent. Cette évolution dynamique est surtout visible dans le domaine du site isolé grâce au développement des nouvelles technologies dans le champ de l’électronique de puissance. Notre étude s’est focalisée sur l’électrification d’un site autonome de petite puissance, secteur dans lequel la rentabilité est loin d’être acquise et qui nécessite donc un degré d’optimisation de l’efficacité énergétique. Celui-ci impose simultanément de simplifier le fonctionnement et de diminuer le coût d’installation du système. Dans ce contexte, nous avons préféré à une optimisation à deux niveaux : en premier rang c’est l’optimisation de la production de ces sources d’énergie, c’est-à-dire extraire une puissance maximale dans toutes les conditions de fonctionnement. Les aspects techniques (équipements simples, minimum de capteurs, simplicité de contrôle...) sont une priorité. Le deuxième niveau concerne la gestion optimale de cette puissance maximale pour assurer non seulement la demande du consommateur mais aussi prendre en compte la durée de vie des composants. Concernant le premier niveau d’optimisation, pour notre système photovoltaı̈que, nous avons proposé une commande de poursuite du point de puissance maximale en combinant la simplicité de la recherche extrême (méthode Perturbe & Observe) et la flexibilité de la logique floue. Le grand avantage de cette combinaison est que notre contrôleur atteint rapidement le point de fonctionnement optimal sans connaissance de la courbe de puissance ni une modélisation précise du panneau photovoltaı̈que, et même sans mesure des conditions atmosphériques (ensoleillement, température ambiante). Il s’adapte à toutes conditions de fonctionnement presque instantanément en prenant en compte les incertitudes du système. Sa structure est très simple avec un capteur de courant et celui de tension. En conséquence, le panneau extrait toujours la puissance maximale quelques soient les variations de condition climatique et/ou d’exploitation. Nous avons développé des modèles numériques de simulation pour valider l’efficacité de notre approche. Pour notre système éolien, nous avons proposé une structure qui comprend les dispositifs d’électronique de puissance simples pour fonctionner à vitesse variable et optimiser le rendement énergétique (un pont redresseur de diodes associé à un convertisseur commandable). Après une analyse mathématique, nous avons montré que la méthode de la poursuite du point de puissance maximale du système photovoltaı̈que développée peut être appliquée dans le cas d’une éolienne couplée à un générateur à aimant permanent. Ainsi nous pouvons bénéficier de tous les avantages de la méthode existante : sa rapidité, sa simplicité et sa robustesse. Notre contrôleur proposé de la 98 CONCLUSION ET PERSPECTIVES poursuite du point de puissance maximale du système éolien est donc indépendant de la courbe de puissance de l’éolienne et des conditions météorologiques. Au lieu d’un capteur de vitesse, nous n’avons besoin que d’un capteur de tension qui est moins cher et plus stable. Avec cette nouvelle structure de commande, l’éolienne produit la puissance maximale dans toutes les conditions climatiques et/ou d’exploitation avec précision et robustesse. Les résultats de simulation sont présentés pour illustrer l’efficacité de cette approche. Dans un site isolé, le besoin de continuité du service en présence de la disponibilité intermittente des sources renouvelables entraı̂ne l’utilisation indispensable d’un système de stockage. Dans ce contexte, la batterie plomb-acide est la solution la plus utilisée grâce au bon rapport prix/qualité. Pourtant, la mauvaise utilisation de la batterie peut entraı̂ner sa défaillance, cela implique le besoin d’entretenir et remplacer souvent celle-ci. Le coût d’installation et de fonctionnement du système est donc augmenté. Alors, il faut non seulement avoir un schéma d’exploitation flexible des sources, mais aussi prendre en compte la durée de vie des composants, surtout de la batterie. De ce fait, pour le deuxième niveau d’optimisation, nous avons proposé un superviseur de la gestion de l’énergie, non seulement pour fournir aux clients de l’énergie électrique de façon continue, sous forme de tensions parfaitement sinusoı̈dale avec des valeurs d’amplitude et de fréquence préétablies, mais aussi pour prolonger la durée de vie de la batterie en limitant son taux de charge/décharge et évitant la sulfatation et/ou le dégagement gazeux. Plusieurs simulations ont été effectuées en considérant différents cas d’exploitation et de conditions climatiques pour montrer l’intérêt et l’efficacité du superviseur flou proposé. Comme suite à ces travaux diverses perspectives serons étudiées. La première à court terme concerne l’implémentation en temps réel du système pour valider ces travaux et l’efficacité de ces commandes. La plate-forme expérimentale est en cours d’élaboration. A moyen terme, la prise en compte des commutations nombreuses et la variations des paramètres des convertisseurs statiques est une autre piste de recherche. Ainsi, il serait intéressant d’exploiter les travaux de thèse de Monsieur Kamel Guesmi [Guesmi, 2006] soutenue dans notre équipe pour explorer les différents phénomènes chaotiques pouvant entacher le bon fonctionnement du système et développer une méthode systématique pour l’élaboration des contrôleurs flous. Par ailleurs, étant donné que le système doit assurer une autonomie du site en énergie, il est nécessaire de penser à l’utilisation des convertisseurs multicellulaires afin d’avoir la possibilité de fonctionner en mode dégradé dans le cas où un étage d’un convertisseur tombe en panne alors que dans le cas actuel un tel problème peux induire à la réduction de la production ou tout simplement à l’arrêt de l’installation. Un autre aspect de sécurité est de penser à introduire une surveillance de défauts pour les éléments des cellules du système de stockage ou des panneaux photovoltaı̈ques afin d’optimiser toujours la production en cas de défaillance d’une partie d’entre eux. Liste des publications Revues internationales avec comité de lecture [1] Huynh Q., Nollet F., Essounbouli N. and Hamzaoui A. ”Control of Stand-Alone Hybrid Wind/Photovoltaic System Using Fuzzy Logic”. International Journal of Sustainable Energy. 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