Rubrique : PODOLOGIE Thématique : Comment adopter une bonne posture en courant ? Par : Olivier GARCIN, DIU de posturologie clinique, membre de PODO’XYGEN Posture & course : Mettre tous ses sens en alertes. Rien n’est plus vrai en ce qui concerne le corps humain lors d’une pratique sportive. Une multitude de capteurs proprioceptifs nous informe sur l’orientation spatiale de notre corps, mais aussi sur la perception de notre environnement et la gestuelle a adopter en fonction de tels ou tels stimuli. Le cerveau enregistre les informations provenant des différents capteurs (vestibule, œil, tact plantaire, système proprioceptif et viscéroception), puis organise la réponse posturale ou gestuelle la plus efficiente au mouvement (la rétroaction), ou anticipe un mouvement connu et appris durant la jeunesse ou l’entrainement (la proaction). Une dysfonction d’un de ces capteurs peut provoquer des pathologies dites posturales (Tendinopathies ou autres inflammations persistantes malgré les différents traitements). Du coup nombres de praticiens entrent dans la boucle du traitement posturologique : médecin, ORL, ophtalmologiste, dentiste, kinésithérapeute, ostéopathe, podologue, orthophoniste…. Foulée, amplitude & pattern de course. La fréquence de la plupart des coureurs (nombre de pas par minutes) est souvent en deçà de leur fréquence optimale. Facilement quantifiable à l’aide d’applications smartphone ou montres GPS, La fréquence idéale pour l’économie d’énergie se situe autour des 180 pas par minute. L’augmentation de cette dernière de 10-15% serait bénéfique pour l’économie de course, pour une diminution des contraintes articulaires et changerai l’angle d’attaque du pied pour seulement 30% des coureurs. Du coup, il est intéressant d’analyser les différents patterns de course. Il existe plusieurs façons de poser le pied au sol : en attaquant par le talon, le médio-pied ou l’avantpied. Dans les années 80, on conseillait une attaque talon pour dérouler au maximum le pied, aujourd’hui, la mode est à l’apologie de la course médio/avant-pied. L’attaque talon serait due selon certains auteurs aux chaussures amortissantes. Selon l’étude princeps de Lieberma, elles dénaturent la biomécanique naturelle de l’homme, que l’Evolution a taillé pour la course. Ce type d’attaque combiné à une jambe tendue est associé aux gonalgies et lombalgies. Par opposition, les évidences suggèrent qu’avec une pose médio/avant-pied, on bénéficie d’une triple flexion cheville/genou/hanche, qui permet une diminution des contraintes articulaires, en contrepartie d’une augmentation des contraintes musculaires, notamment au niveau du tendon calcanéen et du triceps sural. Toute transition doit donc se faire avec progressivité, pour ne pas remplacer une pathologie par une autre. Un autre point de vue défendu par Cyrille Gindre plaide pour une motricité - et une attaque du pas - propre à chaque individ. Les coureurs « terriens » sont plutôt enclins à une attaque talon avec peu d’oscillations verticales du centre de gravité (réduction du travail mécanique interne par réduction de l’amplitude des mouvements). Les coureurs « aériens » ont généralement un style plus avant-pied, en rebond. Cependant, l’économie de course est similaire entre ces 2 types de courses, malgré des différences sur les paramètres cinématiques et les activités musculaires.