malaise qui peuvent retentir sur les soins, voire la sécurité. La qualité
de l'accompagnement humaniste et la compétence technique vont de
pair. Il s'agit d'un travail d’équipe, pluridisciplinaire, impliquant les
obstétriciens, sages-femmes, anesthésistes, psychologues, équipe soignante
et autres intervenants.
Il y a chaque année en France environ 5 000 IMG, soit 6 pour
1 000 naissances vivantes (et 23 pour mille interruptions volontaires
de grossesse pour motif personnel, IVG) (données de l'Agence de la
biomédecine, http://www.agence-biomedecine.fr/fr/experts/pegh-dpi-
etudes.aspx). Lorsque le motif de l'IMG est une pathologie fœtale
grave, l'accord d'un Centre pluridisciplinaire de diagnostic prénatal
(CPDPN) est nécessaire, mais l'interruption elle-même a souvent lieu
dans le service d'origine. Ainsi, la plupart des équipes obstétricales y
sont confrontées et doivent en connaître les modalités.
Au cours des années, de nombreuses méthodes différentes ont été
utilisées pour les interruptions de grossesse, et il y a encore une grande
hétérogénéité des pratiques à travers le monde. En France, la plupart
des équipes utilisent des protocoles similaires bien définis qui posent
généralement peu de problèmes techniques quand ils sont correcte-
ment appliqués. Toutefois, il existe de nombreuses situations particu-
lières pour lesquelles aucune « recette » n'est validée par des études de
fort niveau de preuve, et qu'il faut donc aborder de façon pragmatique.
2. STRATÉGIE GÉNÉRALE
La réalisation de l’IMG doit être adaptée à la patiente et aux cir-
constances, notamment le terme, le motif, et les antécédents médicaux
et obstétricaux. Les grossesses multiples sont une situation à part.
Terme
Il n’y a pas de seuil absolu pour choisir entre les méthodes. Au
premier trimestre et au début du 2etrimestre, il existe 2 options, médi-
camenteuse (prostaglandines) ou chirurgicale (aspiration ou dilata-
tion/extraction). À partir de 17-18 SA, la plupart des équipes françaises
préconisent le déclenchement médicamenteux. Au 3etrimestre, le
maniement des utérotoniques se rapproche de celui de l'accouchement
habituel. L'anesthésie-fœticide est recommandée à partir de 22-24 SA.
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MANDELBROT &GIRARD