L'ÉLECTRONIQUE NANOMÉTRIQUE Dossier Les !) R ! architectures innovantes sur silicium Un Microélectronique, TransistorMOS, Loi de Moore, Circuitsintégrés. mince second souffle pour la loi de Moore ? Par J.L. Autran, D. Munteanu Jeune Équipe CNRS-STlC « Dispositifs Ultimes sur Silicium », Laboratoire Matériaux et Microélectronique Provence (L2MP, UMR CNRS 6137), Université de Provence Aix-Marseille-1 et Centre National de la de Recherche Scientifique Alors que les limites massif semblent mince pourrait 1. proches, permettre miniaturisation nouveau d'intégration des souffle du transistor la mise de au point continuer, composants pour les quinze sans CMOS, donnant prochaines a connu, ces quarante dernières années, des progrès fulgurants. Le constat est sans appel : aucune autre branche n'a vécu, dans l'histoire de l'industrie manufacturière, un tel développement, notamment si l'on considère l'évolution des performances des produits, i.e. les circuits intégrés, et, dans le même temps, la diminution drastique des coûts de fabrication par fonction élémentaire intégrée. Cet essor considérable, l'industrie des semiconducteurs le doit jusqu'à présent à sa capacité technologique à miniaturiser sans cesse les composants élémentaires des circuits, d'architectures non à vingt Introduction La microélectronique MOS conventionnel au premier rang desquels on trouve le transistor innovantes efforts, ainsi sur silicium sur silicium la course à la à la loi de Moore un années. MOS (metal-oxide-semiconductor) à effet de champ, véritable brique de base des circuits intégrés VLSI (very large scale integration). La diminution constante de la surface de silicium occupée par ces composants a donc permis de maintenir la course à l'intégration à un rythme édicté par la fameuse « loi de Moore » (Gordon Moore, cofondateur de la firme Intel) qui prévoit que le nombre de transistors par circuit intégré double tous les 18 à 24 mois environ [1]. Cette remarquable observation, formulée dès 1965, a été vérifiée « expérimentalement » jusqu'à présent, comme illustré sur la figure 1. Alors qu'en 1971 le premier circuit d'Intel, le 4004, comportait processeur ItaniumTM environ en comporte 2000 transistors, le aujourd'hui plus de SYNOPSIS . Pour la première fois depuis les débuts de la microélectronique, la course à l'intégration est sur le point de se heurter à des limites d'ordre physique et technologique que le transistor MOS « historique » sur silicium massif ne parviendra visiblement pas à surmonter au-delà de l'horizon 2008-2010. . Cet article passe en revue les problèmes liés à la réduction d'échelle du transistor MOS et les principales limitations inhérentes à l'architecture « bulk ». Sont également présentés les phénomènes physiques clés qui régissent le fonctionnement des dispositifs les plus avancés, à une échelle d'intégration clairement décananométrique (phénomènes non-stationnaires, transport balistique, effet tunnel, fluctuations de paramètres). . Dans une deuxième partie, nous examinons plusieurs types d'architectures CMOS innovantes à l'état de l'art (transistor à canal de silicium contraint, transistor SOI, SON, double-grille, GAA, FinFET) susceptibles de prendre la relève du transistor MOS conventionnel au-delà du noeud technologique -45 nm. . For the first time from the beginning of microelectronics, the device scaling down could encounter serious physical and technological limits that the conventional bulk MOSFET probably will be not able to overcome beyond 2008-2010. . This paper review the problems related to the MOS transistor scaling and the intrinsic limitations associated to the bulk architecture. We present the key physical phenomena governing the operation of advanced devices, at the decananometric scale (nonstationary phenomena, ballistic transport, quantum effects, parameter fluctuations). . ln a second part, we examine different innovative MOS architectures at the state-of-the-art (MOS transistor with strained silicon channel, SOI and SON transistors, doublegate, GAA and FinFET architectures) which are candidate to replace the conventional bulk MOSFET beyond the 45 nm generation. Several exploratory solutions are finally presented for " the after roadmap ". Quelques pistes exploratoires sont enfin présentées pour « l'après roadmap ". REE N°S Septembre 2003 1 z Doniiées Loi de Moore u 10 " 0 Piojectiotis ITRS 1997 * ITRS 2002(productionde masse) o Io'A ITRS 2002(débutde pi-odtictioti) Pc,,iiii,pi 4 en . ! * 'V ; 486 !:: 0 // :7/ 3ô6 386 lo Pi-É ? ieclioils 1° p Capncitc· derille Cr= V. c, siliciure oxydeVi) e cetir grille y UJ x è, R, source drain Ira,n L i m xs.u_ _ _ extension extension § source r.'., drainDo/Me A',, S " 3 substiat ! Projeclions 8 (086-8088 z 10*' . 401 (04 lo, 1- É, 1, 1, 1 1, 1 1, i. i. 1 1 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 Figure 2. Coupe schématique d'un transistor MOS actuel (architecture conventionnelle sur silicium massif). L est la longueur du canal de conduction sous la grille, NB est la concentration des dopants dans le canal, Cox est la capacité de Almée l'oxyde de grille Figure 1. Illustration de la Loi de Moore au travers de l'évolution des processeurs de la firme Intel ". Les projections (par unité de surface), XS,D est la profondeur des Jonctions, de l'International Technology Roadmap for Semiconductors (ITRS) de 1997 et de 2002 sont également indiquées [2]. l'on cherche la réduction 200 millions, et les prochains dront plusieurs milliards La règle initiale les débuts de Moore force comme une Cependant, d'ordre MOS : les fois depuis Pour recherches s'imposer plus de quarante de se heurter (c/ à surmonter autant, actuelles en à que le tran- massif Sect. 2) au-delà la partie n'est de pas véritables sitifs importantes ruptures microélectronique du futur circuits Moore article devraient intégrés durant les quinze qui interviennent » aux projections plusieurs tions inhérentes cium massif. à l'architecture Cet physiques d'intégration que. Auparavant, nous reviendrons la réduction d'échelle du transistor des clés mésoscopi- sur les problèmes liés à MOS et sur les limitaconventionnelle grille L 0, 1 pm. sur sili- les premiers L = 10 im jusqu'aux Elles prévoient Les limitations actuelles du MOS transistor sur silicium du transistor de l'évoquer, tenues découplées transistors actuels que la concentra- dans le canal du transistor électrostatiquement de même pour la capacité veut que la grille canal sub-O,l doit grille-canal à moduler c'est-à-dire Dans revient les plus pour des longueurs concentration requise en le second à diminuer cas, augmenter l'épaisseur des couches la capacité de l'oxyde entre la grille à travers des par et le substrat. ces deux En clair, de de silice amorphe (Si02) de moins de 2 nm d'épaisseur, ce qui entraîne courants de fuites consécutifs au passage des porteurs On le voit de atomes (NB > 10 19 cm--3) qu'elle dégrade des porteurs et donc le courant I,,, tox et donc à considérer effet tunnel si efficace- dans le canal. Pour les générations IJ.m, la Il en est qui doit augmenter puisse continuer dopants devient si forte sérieusement la mobilité du transistor. en volume. grille-canal de transistors, ne permettra massif, MOS de champ toute l'évolution depuis ses débuts jusqu'à sur le principe REE N'8 Sepcembre 2003 1 d'échelle nous venons la microélectronique, été basée dopants qui se de longueur exemples risquent d'atteindre pour les dispositifs l'architecture pas de contenir, simples, rapide« bulk » sur silicium au-delà d'un les certain massif seuil d'intégration, les effets électrostatiques bi-dimensionnels et certains effets quantiques (c/ Sect. 2.2) néfastes à l'effet La réduction Comme (y com- technologiques transistors par exemple règles de réduction d'échelle ment leur limite d'applicabilité MOS 2.1. tel dispositif, augmenter lorsque la longueur de grille diminue afin que les jonctions source/substrat et drain/substrat soient main- les plus avancés. 2. générations depuis tion NB en atomes grille de ces architectures les phénomènes à cette échelle sur de années. de avancées de la loi de prochaines des différentes ment le potentiel ces dispo- aux performances à vingt d'explorer et de préciser sont basées ou technologiques, permettre de « coller se propose innovantes dont certaines physiques ducteur l'on explorent de nouvelles architectures de composants, solutions alternatives au transistor MOS conventionnel. Au prix d'innovations d'un de la structure d'alimentation) doit alors obéir à des règles Ces règles de réduction d'échelle, formali- sont succédées déterministe. et technologique pas [2]. par quasi » sur silicium visiblement 2008-2010 a fini les dimensions sées dans les années 1970 et 1980 [3, 41, ont été le fil con- depuis a eu, au fil des est sur le point physique « historique parviendra l'horizon la première à l'intégration en contien- bien vérifiée à caractère pris sa tension bien précises. années seulement. qu'elle de « loi » et qu'elle pour des limites perdue est tellement prédiction ans, la course ne à quelques de la microélectronique années, sistor microprocesseurs d'ici à diminuer des autres paramètres de aujourd'hui, de miniaturisation du transistor dit transistor » (Fig. « bulk a 2). Si Bien vertical induit sûr, certaines d'exploration, par la grille. solutions existent telles le remplacement ou sont en cours du Si02 par des dié- lectriques à forte permittivité, les matériaux « high-K » [5]. Leur introduction devrait permettre de maintenir une épaisseur Année de production Génération technologique de grille (mn) Epaisseur d'oxyde EOT (nm) Tension d'alimentation 2006 2007 2010 2013 2016 90 80 70 65 45 32 22 37 32 28 25 18 13 9 0,9-1,4 ProfondeurdesjonctionsxS,D de canal (cm-3) 2005 (nm) Longueur Dopage 2004 (nm) 0,6-1,3 0,7-1,2 0,6-1,1 15-25 13-22 0,5-0,8 12-19 0,4-0,6 0,4-0,5 10-17 7-12 5-9 4-6 1,1 >&lt; 1019 1,4 x 1019 1,6 x 1019 2,3 < 1019 5 x 1019 l@3 x 1 () 20 5, 1020 VDD (V) 1 0,9 0,9 0,7 0,6 0,5 0,4 I,,, (tA/tin) 900 900 900 900 1200 1500 1500 loff (nA/pm) 0'l 0,3 0,7 1 3 Tableau J, Principaux physique les fuites pnramètres électrique Si02 (Equivalent manoeuvre à 2 nm (minimisant ainsi tunnel) tout en diminuant équivalente Oxide à celle Thickness étant rendue possible sur la constante diélectrique ont une constante à d'une ou EOT), couche JO' (les matériaux high-K comprise 13 par rapport tions les plus avancées de dispositifs IQ"" lo à Si02 de constante « hautes performances par l'International Technology », Road- vure de grille en terme de photolithographie (pour l'obtention de géométries ;- 10] Io, iD :t Û _ 8. ; -) 0 - tVO/11/1 ! O{)/IIII " "/11 11/11 l3ill) III ". 13011111,1... A22nm 32 32nm 11111 V ) o 6 4 meilleur résultat actuel (06-2003) 90nm/) I Io'13) L 0 200 400 600 8 () 0 1000 1200 1400 1600 1 CLIITelit 111) décananomé- Figure 3. Espace IOIl-loffdans lequel sont reportées les les spécifications dispositifs « hautes slécijïcations de l'ITRS [2] pour les dispositifs « hautes per ,foi-iiiances » et « Jàible puissance ». Le ineilleut-poini actuel relevé dans la littérature récente (IEDM 2002) et concernant nue architecture innovaiite (FitiFet 25 niii, VDD possible maximiser courant I réduire au détriment du courant la vitesse des circuits beaucoup plus faible la consommation de fuite loti ; dans le second est privilégié statique des circuits. pour cas, un de façon à » actuels. 2.2. Des phénomènes Hormis physiques des dispositifs ment des dispositifs ment de celui MOS usqu'à L ; : t 0,2 im) car de nombreux jusqu'alors sans influence électrique des transistors, dimensions 2.2. 1. Transport de courant porteurs considérable- « long » ou « court » phénomènes physiques, sur le comportement ne peuvent plus être ignorés. schématiquement l'ordre d'apparition au fur et à mesure de la réduction Nous le transport 1), le fonctionne- particulière des composants. passons sur les caractéristiques est le plus important. brièvement non-stationnaire Schématiquement, » liés à la réduction s'éloigne à canal dont l'impact des transistors on peut considérer des porteurs qu'au-dessus de charge de (électrons ou trous) est classique, c'est-à-dire correctement décrit par le modèle de « dérive-diffusion » (DD) dans lequel la densité émergeants (encadré ultimes des transistors figure 4 illustre ces phénomènes électriques -0,2 im, les effets parasites « classiques des dimensions revue les phénomènes Nous verrons par la suite où se situent les nouvelles architectures CMOS dans cet espace par rapport aux meilleurs dispositifs « bulk = 1 V) est également indiqué, performances » et pour les transistors « faible puissance », Dans le premier cas, on recherche un courant I,,, le plus élevé FinFct 2SnmIV LI'U) n !T53/ TS'\('ll67) ('IIUHtO_', et de gra- triques), de profondeur des jonctions, de dopage du canal ou encore d'épaisseur équivalente de l'isolant de grille. La figure 3 représente, dans l'espace de l'ITRS 2002 pour ces mêmes ; 1 nrn 4? nrn Girn» i0 »n-/a r= 80 actuelle- entre 20 et 50, map for Semiconductors (ITRS) 2002 [2]. Ces valeurs illustrent les difficultés technologiques croissantes de réalisation, notamment Dispositifs" faible puissnnce " cette marge de 3.9). Le tableau 1 résume les valeurs de différents paramètres clés du transistor (cf Fig. 1 et encadré 1) pour les génératelles que spécifiées Spécifications de l'ITRS 2002 JOI -_-Dispusitifs " hautesperfomlanccs " de grâce à un gain significatif ment envisagés soit un gain de -5 10 des dispositifs CMOS htiiites perfoi-iiitiiices définis par 1'liitei-iiational Techiiology Roadnicipfor ('r,.,.,.. l'roc% Seiiiicoidiictot-s (ITRS) 2002Ill[2] des couches supérieure de grille par conduction l'épaisseur 7 La de des en comprend sont entraînés une composante par le champ de conduction électrique) (les et une com- posante de diffusion (les porteurs diffusent sous l'influence d'un gradient de concentration). En dessous de -0,2 im, le transport électronique commence à s'éloigner qualitativement de ce transport classique car la vitesse des porteurs ne dépend plus directement du champ électrique local mais de leur énergie [6]. L'approche classique s'avère donc incapable d'expliquer, des porteurs par exemple, dû à un gradient le mécanisme de température de diffusion électronique. REE N°S Spr.b,, 2003 1 log (l,) L = 10 iim 1, (canal ultra-coult) ult-C () UII) VI=VD canai (-oiii-t idéal ................................................................ VD=O-'V SAl11r.1I1U11 (tt 1.7 \ItIS\t .1 DIB L- Satiiratio [i (le la % ites%e ...........VL) =VDD dPS POrtCni'S V,-O. 1 v des porteug's 10 + i éduction de la .,YSCE long) (canal cal7a1 coiii-1 i-éel j j u ; :rçag ./ " ; a I : SI (lifim C..u,,\rm.. DIBL.+mutlulatiun longucurcunal /'/ " :m.qu. y y : y VcDD Vn V, V, V'l 0 VDD Energiepotentielle V. des électrons ..............................i SCE SCE SCE t'rmnïoniquc Bande deL DIBL V,,=O.'V1 V RSCE SCE ,/ s DIBL (caiial long) Bi,.d d D........... V, Ds L- (- t 1 1 1 ÎVD-= VDD (caiieil long) (caiial iill-a-coiii-t) L x 1 10 100 1000 a) 10000 L (nm) Caractéristiques schématiques (V,) d'un transistor MOS à canal long (L = 10 Ilm) et à canal ultra-court (L = 10 nm) sous faible et forte polarisations de drain. Les décalages des courbes sont respectivement dus aux effets de canal court (SCE = Short Channel Effects) et à l'abaissement de la barrière source-canal-drain par la polarisation du drain (DIBL = Drain Induced Barrier Lowering). Vr est la tension de seuil, S la pente sous le seuil, loffle courant de fuite sous polarisation de grille nulle. Caractéristiques schématiques ID (VD) d'un transistor MOS à canal court idéal et réel. I « nreprésente le courant du transistor pour Vg = VD = V,, tension d'alimentation du circuit. Les différents effets parasites qui interviennent dans le cas d'un dispositif non-idéal b) sont également représentés. c) Profils schématiques de la barrière de potentiel source-canal-drain dans un transitor à canal long et à canal ultra-court. Pour cette deuxième géométrie, l'abaissement de barrière sous polarisation de drain nulle correspond à l'effet SCE, la diminution supplémentaire sous tension de drain non nulle conduisant à l'effet DIBL. Variations schématiques de la tension de seuil d'un transistor en fonction de la longueur de canal. L'augmentation de Vr est due à l'effet RSCE (Reverse Short Channel Effect [16]), la diminution de cette même tension de seuil aux effets SCE et DIBL suivant que d) cette tension est extraite à faible ou fort VD. Encadré 1. Caractéristiques électriques De plus, lorsqu'un le canal d'un peut apparaître l'énergie figure porteur transistor, dû pour lequel depuis MOS à canal long et à canaL court (adapté d'après T. Skotnicki et la source dans des porteurs « déphasage » transitoire électrique. 4a dans le cas d'un 0, 1 pm est injecté un effet de survitesse à un et le champ du transistor Ceci transistor est illustré de longueur un pic de survitesse (courbe entre sur la de grille « EB ») apparaît à l'extrémité du canal, au niveau du drain. Ces phénomènes non-stationnaires sont présents dans tous les dispositifs devient mais leur impact sur les caractéristiques de sortie ne significatif que pour des dispositifs de l'ordre de 0, 1 tm et en-deçà (courbes 2.2.2. comme représenté sur la figure Ceci se traduit REE N'8 Septembre 2003 par une d'énergie en régime induit le confinement dans un puits à l'interface courbure l'aug- oxyde/canal. accentuée des bandes d'accumulation ou d'inversion qui des porteurs de charge à l'interface de potentiel trons (resp. les trous) ! lm a pour conséquence électrique de plus en plus étroit. ne se comportent Les élec- donc plus comme un gaz 3D occupant conduction (resp. un continuum d'états dans le bande de de valence) mais plutôt comme un gaz 2D, étant leur énergie de niveaux quantifiée, d'énergie ce qui discrets se traduit dans le puits par de de confinement potentiel (Fig. 4a) [8]. La distribution spatiale des porteurs de charge libres résultant de ce confinement quantique est d'isolants de grille très différente de dopage de plus en plus élevés dans le quantiques ces et des niveaux sub-0,2 du champ 4d EB). Effets mentation l'apparition L'introduction 1 [7], canal des transistors F. Boeuf [161). de plus en plus min- particulier, de celle obtenue le barycentre par la théorie classique. de la couche d'inversion En n'est plus 30 Quantique b ,,ant'q E, Classique ss,qu .2 Dom .. e Canal= E -5 20 8Xlol2 112CM-2 M2 H) ILM Transport classique Poly-déplétion de grille 2 E, C EF10L,=0.5pm G,-ille N- t,,=3nm Effets quantiques 1D VD=50mV I) om anal= Ev 3xlo -2 .V o. 0 0.5 0.2 gm............................................ Tension de grille V 2,5 e Z 500 - - EB =O.lpm E VD=1.3V 9 Transport il 2 E B Z400 - DD ; V 1,3V x 1.5 0.2pm p 1 na° 1.5 (V) 2 300 200 Fluctuations de dopants 5 açp od DD 0.5 0.5pm 00 V,=1.3V ! 0.'02 0.'04 0.'06 0.'08 0.1 o - DistanCe (Nm) Tension lonm Transport balistique Effets quantiques 2D Ï 0.3 --- * - 5 o.i ue b f lpw 5nm '* m Emis -0.3 0 Emission therrrbdfonique -0.5 e 0 1.5 a) io 20nm 6n É -0.1 07 Echelle 1 dedrainVo(V) 5nm 6nm 8nm i Eff t a<10-' tunnel -E 10-1 1 Onm L -20nm E 20 nm d 0 0.01 1 0.02 sion thernioionique 10 L) io + Effet tunnel M7 io- io d'intégration 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 Tension de grilleVs (V) 0.6 Figure 4. Illustration des principaux effets physiques susceptibles d'apparaître aufur et à mesure que l'intégration des dispositifs est poussée vers les dimensions nanométriques (cf texte pour les explications). localisé à l'interface oxyde/canal (comme dans le cas clas- fait alors ressentir. C'est le cas par exemple retés dopantes des porteurs grille [13]. Leur nombre devenant très faible même à fortes concentrations (car les volumes de matière mis en jeu sont d'inversion dans la zone interfaciale). totale (Le. intégrée de niveaux d'énergie bidimensionnelle. Au peuplés final, la charge sur tout le semiconducteur) est plus faible que dans le cas classique réduit De plus, en raison du nombre et d'une l'impact densité d'états de ce confinement ou encore présentes pour les impu- sique) mais il se déplace en profondeur dans le substrat d'environ -1 nm (dû à l'annulation des fonctions d'ondes pour extrêmement ficative les charges réduits), et de la position dans le canal d'un fixes piégées les fluctuations de ces charges le fonctionnement transistor [12] dans l'isolant aléatoires influencent du dispositif. de du nombre de façon À cette signiéchelle quantique sur les propriétés électriques des dispositifs est d'autant plus significatif que l'on considère des transistors d'intégration, le problème revient donc à maîtriser parfaitement le nombre (éventuellement la répartition) des dopants des générations et à éviter effets technologiques importants, citons les plus avancées. la diminution Parmi les de la capacité de grille (ceci grille [9] et de la transconductance [10] ou encore l'augmentation de la tension de seuil [11] (Fig. 4b). Nous revien- high-K niveau drons, en section défaillants 3, sur l'influence sur les performances des dispositifs de ces effets quantiques innovants. Fluctuations des paramètres tension à l'échelle d'ordre nanométrique Si l'on continue à diminuer reste un problème où chaque caractéristique des composants en dessous de - 100 nin, le caractère « granulaire » des charges électriques fixes présentes dans la structure se ouvert transistor de seuil différente induite dans l'isolant pour aurait, de les matériaux d'autres cette fois, peuvent telle la rugosité par exemple, par de telles est bien réel. Par ailleurs, géométrique tif lui-même, la longueur de charges parasites actuels [13]). Sans cette maîtrise des matériaux au quasi atomique, le risque de fabriquer des circuits de charge 2.2.3. la présence d'interface affecter une fluctuations fluctuations, le disposi- à l'échelle atomi- que, ou encore les variations d'épaisseur du film de silicium mince au sein duquel a lieu le transport des charges (c/ Sect. 3). REE N°S Septembre 2003 1 L'ÉLECTRONIQUE NANOMÉTRIQUE Dossier --,C Ilc 's isi isi dnin L C_i c d i 50 n. 1-2 nm Gate Ox!deMjjjjjes.jjjjjj.aa' Oxide SuMOmt SiGe rataaé a) Transistor Transistorsurst sur silicium !iciumcocontraint !)ttait , " ll - ---i'., i L -i snuc. soure, ''1 Il --- 11- ,- ë -.yd Nm !m)M)M)M !M)MM /grllé i II SILICCN BACK SIIICON gACKTATE GATE NITRIDE NITRIDE CNANNEL CNANNEI. POLY ppLy. 1010rcn ` d)'l'ransistor Double-Grille (Double-Gate) Mono-Si conduction channel d,.i - - ; l gnUe// >x,YP'ra. -,dccnlcnc' bstran b) Transistor SOI (Silicon-On-Insulatol') b) Transistor d,,, L I u, J 'RONT P DLIK 4e0 IN sottomGate BWmGate. " :z e)'l'ransistor CAA (Gatc-All-Around) a drain 4rn. wdeemcrre L ..- 98nm f.... r. yN, "a lx, c) TransistorSON' (Silicon-On-Notbing) 5 r.,x^ ti eOX 1)Transistor FinFET Figure 5. Principales architectures CMOs innovantes actuellement proposées pour remplacer l'architecture « bulk » conventionnelle au-delà de 2008-2010. Les illustrations photographiques correspondent à des réalisations à l'état de l'art publiées dans la littérature ces derniers 18 mois : a) d'après S. Thompson et al. (Intel) [29] ; b) d'après B. Doris et al. (IBM) [23] ; c) d'après S. Monfray et al. [251 ; d) d'après K. 2.2.4. Transports W. Guarini et al. (IBM) [30] ; e) d'après S. Monfray et al. (ST) [31] ; f) d'après J. Kedzierski et al. (IBM) [32]. balistique En dessous de quelques gueur de grille, la distance et tunnel dizaines 3. de nanomètres Nouvelles de lon- Les problèmes maintenant entre la source et le drain devient ment difficile avec le réseau. Le transport dant de « balistique » relatifs de l'ITRS dessus la barrière des dispositifs de potentiel sion thermoïonique drain. Comme d'effets nous l'avons quantiques de potentiel dans les réservoirs. avec mentation importante la structure et donc à la fois le profil de porteurs de cette disponible ce mode de transport quantiques, électron-réseau bénéfique a pour reste, car l'absence conséquence du courant I,,, de la présence de modifier et la quantité Néanmoins, ou sans effets d'interactions par émis- dans le réservoir vu précédemment, est susceptible de la bande de conduction barrière source-canal-drain avant de thermaliser l'aug- dans ces dispositifs potentiel source-canal-drain devient tellement mieux adaptées certaines ble. peu épaisse CMOS basées de solutions isation limites physiques tunnel parasite les plus fondamentales, est susceptible sous le seuil et donc le courant la microélectronique l'architecture 1 (Fig. 4f), envisagée, comme REE W8 Seprembre 2003 On touche d'affecter Iff là à une des puisque la caractéristique des dispositifs qu'elle cet effet que soit ultimes de d'ailleurs discuté dans la suite du texte. devrait encore présent et garantissant être, à terme, nous passons innovantes MOS en revue susceptibles conventionnel. sur des nouveaux technologiques sation [15]. d'être après cette date. Toutefois, inévitaquelques de prendre Les solutions concepts la plus de compo- sants, seront examinées dans la dernière section. Une remarque préalable à cet inventaire : la recherche (Fig. 4e) que les porteurs peuvent directement passer par effet tunnel de la source au drain, même sous faible polariet/ou de drain à spécifiques « hautes performances » », le choix de nouvelles architectures, section, du transistor delà des limites de grille Sans chercher aux basses dimensionnalités cette architectures relève lui permettra performances-clés, Dans date correspon- 45 nm [2]. de circuits pour les applications ou « basse puissance futuristes, balistiques [14]. Finalement, vers les longueurs de grille ultimes de quelques nanomètres seulement, la barrière de blocs » étant sera extrême- » de ce dispositif après cette date, penser que sa co-intégration avec innovants dans certains « bulk les spécifications 2008-2010, au noeud technologique spéculer sur la « survie on peut raisonnablement MOS de remplir de l'horizon [6]. D'un point de vue énergétique, les électrons de la bande de conduction qui ont une énergie suffisante passent par- transistor nous pensons qu'il pour ce dispositif au-delà de au transistor bien identifiês, comparable au libre parcours moyen des porteurs, qui passent ainsi d'un réservoir à l'autre sans subir de collisions est alors qualifié architectures ces dix dernières prévisibles années, à profusion de nombreux principales pour continuer du transistor architectures prototypes. innovantes rappeler, dans un tout autre domaine, Dans le cas présent, seul survivront le meilleur n'étant compromis pas forcément la roadmap MOS de travaux La galerie (Fig. au- a donné lieu, et à la réalactuelle 5) n'est des pas sans le Schiste de Burgessi. les « espèces » offrant coût/performances, la guidée par les performances sélection pures des Les architectures innovantes sur silicium mince dispositifs ou l'élégance technologique des solutions proposées mais bien par la rentabilité économique chère aux marchés financiers. Ces considérations « économiques » ne sont Au niveau des réalisations industrielles, la firme Intel a annoncé pour fin 2003 la mise en production de circuits à base de silicium contraint correspondant au noeud technolo- pas à négliger dans la réflexion actuelle sur les développements futurs de la microélectronique. Elles pourraient même devenir un facteur limitant essentiel si l'on en croît les prévisions d'investissement nécessaires à l'industrialisation des futures générations technologiques. gique 90 nm. Pour les noeuds technologiques plus avancés, l'utilisation de silicium contraint sur isolant (SSOI ou Strained 3.1. Transistors à canal de silicium contraint Une façon d'améliorer les performances du transistor MOS est d'introduire un matériau à haute mobilité au niveau du canal de la structure (Fig. 5a et photo), de façon à augmenter notamment le courant I,,,. On peut donc soit changer la nature du semiconducteur dans la zone de transport (des canaux silicium-germanium ou silicium-carbone sont envisagés), soit utiliser un film de silicium contraint mécaniquement, ce qui présente l'avantage de conserver l'interface Si/Si02'La mise sous contrainte du film de silicium actif est obtenue en faisant croître celui-ci par épitaxie sur un substrat de silicium-germanium (Sil-xGex) relaxé. La différence de maille entre ces deux matériaux induit une contrainte bi-axiale en tension dans le film de silicium, ce Silicon-On-Insulator), combinant l'apport d'une couche contrainte avec les avantages de la technologie SOI (c/ cidessous), est envisagée. De nombreux travaux actuels portent sur la mise au point de procédés de fabrication de wafers SSOI et plusieurs industriels, tels IBM, envisageraient d'utiliser une telle technologie dès le noeud 65 nm à l'horizon 2005 [20]. 3.2. Transistors SOI (Silicon-On-Insulator) sur film mince Ce type d'architecture est caractérisé par deux paramètres supplémentaires par rapport aux transistors conventionnels : l'épaisseur du film de silicium (f ;) sur lequel est intégrée la région active du dispositif et l'épaisseur de la couche d'oxyde (teox) sous-jacente au film de silicium, dit « oxyde enterré » (cf Fig. 5b). Suivant l'épaisseur du film de silicium, on parle de dispositifs « partiellement désertés » (Partially- qui a pour principal effet de lever des dégénérescences dans la bande de conduction (vallées A) et dans la bande de valence (trous lourds). Ce « splitting » des niveaux d'éner- Depleted SOI) ou « totalement désertés » (Fully-Depleted SOI), ce dernier cas correspondant à une épaisseur tSi suffisamment faible pour que le film de silicium soit déserté sur toute son épaisseur. Pour les dispositifs de taille décanano- gie a pour conséquence une diminution des probabilités d'interaction entre les porteurs (électrons et trous) et les métrique appelés à prendre la relève du transistor MOS « bulk », la maîtrise des effets de canaux courts à de telles phonons intervallées. Dans le cas des électrons, il implique également une occupation préférentielle des deux vallées transverses de masse effective la plus faible (-0,19 x o). La combinaison de ces deux effets explique donc les résultats expérimentaux (confirmés par des prédictions théori- longueurs de grille nécessite une réduction importante des épaisseurs tSi et tBOx. Il s'agit en effet que l'électrode de grille puisse contrôler efficacement le canal de conduction dans tout le volume du silicium et que le couplage électros- ques) qui ont mis en évidence une augmentation de la mobilité des électrons jusqu'à 80 % par rapport au silicium massif [17]. La situation est plus compliquée pour les trous, due à une structure de la bande de valence complexe et au fait que le « splitting » des niveaux d'énergie est moins marqué. Par ailleurs, l'application d'une contrainte fait varier les masses effectives des trous de façon différente, suivant que l'on considère des trous légers et des trous lourds. Enfin, l'hétérostructure Si/SiGe présente un offset de bandes défavorable au confinement des trous dans le film de silicium contraint, contrairement au cas des électrons bien localisés dans le puits de potentiel associé à la couche contrainte. Au final, toutes ces raisons font que le bénéfice du silicium contraint pour les transistors à canal p est plus délicat à obtenir d'un point de vue technologique [18]. Toutefois, les meilleures données actuelles dans la littérature font état d'une amélioration de la mobilité effective des trous de plus d'un facteur 2 par rapport au silicium massif [19]. 1 Schiste deBurgess : sitefossilifère desRocheuses canadiennes rassemblant unesaisissante diversité decréatures quisontapparus lorsdel'explosion cambrienne, unbig-bang biologique quia débuté il y a environ600millionsd'années. L'immense majorité descescréatures aaujourd'hui disparu, après unlongprocessusd'évolution et desélection. tatique entre les extensions des zones de source et de drain soit limité au maximum. L'épaisseur de la couche d'oxyde enterré est un paramètre important dans la répartition bidimensionnelle des lignes du champ électrique dans la structure [21] ; la tendance actuelle est donc à la réduction de tBOX et au développement de nouveaux substrats SOI à oxyde enterré « minces », de quelques dizaines de nanomètres d'épaisseur seulement [22]. La photo de la figure 5b montre un dispositif SOI de longueur de grille de 38 nm réalisé sur un film de silicium aminci de 7 nm (dans ces travaux récents [23], des transistors jusqu'à une longueur de canal « record » de 6 nm ont été réalisés). Les avantages de ce type d'architecture SOI sur film de silicium très mince (totalement déserté) par rapport au transistor « bulk » sont nombreux [21]. Parmi eux, citons l'obtention de jonctions ultra-minces (dont l'épaisseur est égale à l'épaisseur du film de silicium, ce qui implique un gain sur la pente sous le seuil) permettant un excellent contrôle des effets de canaux courts sans avoir recours à des dopages de canal élevés (gain sur la mobilité et sur le courant I,,,, réduction voire suppression des effets parasités liés aux fluctuations de dopants), l'isolation électrique des jonctions avec le substrat de silicium sous-jacent (fuites supprimées) et la réduction importante des capacités de ces mêmes jonctions REE N°S Septembre 2003 1 due à la présence de l'oxyde enterré (dispositifs plus rapi- définis par épitaxie et sont donc très bien contrôlés en terme technologiques à surmonter pour la fabrication de composants SOI sur film mince sont encore très sérieuses et ce type d'architecture possède quel- d'épaisseur et d'uniformité. Les zones de source et drain réépitaxiées sont en parfaite continuité cristalline avec le canal de silicium et restent en contact avec le substrat de ques désavantages, tels que l'augmentation des résistances séries d'accès au canal (des extensions très dopées sont silicium, ce qui élimine les problèmes liés à la siliciuration des films minces et permet l'évacuation de la chaleur nécessaires), une sensibilité accrue aux fluctuations techno- depuis le canal vers le substrat (limitation du problème d'auto-échauffement propre aux dispositifs SOI sur oxyde enterré épais). Autre avantage de la filière SON : le procédé de fabrication est celui d'une filière CMOS standard (avec des). Cependant, les difficultés logiques (la profondeur de déplétion est fixée par l'épaisseur du film mince qui peut varier sur un même wafer ou d'un wafer à l'autre, induisant des fluctuations de tension de seuil par exemple) ou encore la nécessité d'utiliser de nouveaux matériaux de grille pour ajuster, via le travail de sortie de cette électrode de grille, la tension de seuil de ces transistors étant naturellement faible en raison d'une charge de déplétion réduite. À noter enfin que les effets quantiques de confinement sont importants dans ce type de dispositifs en raison de l'épaisseur réduite du film de silicium. Les porteurs du canal se trouvent confinés dans un puits de potentiel oxyde/Si/oxyde qui a pour effet de quantifier leur énergie et de réduire de façon importante la charge d'inversion (seuls les premiers niveaux de plus faible énergie sont peuplés). Il en résulte une augmentation de la tension de seuil du transistor lorsque ts ; diminue. Quoi qu'il en soit, les dispositifs SOI présentent globalement des performances 20 à 35 % meilleures que les transistors « bulk » pour la génération 0, 13 im actuellement en production de masse [23]. Le gain devrait augmenter encore pour les générations sub-0,1 u.m et suivantes. C'est la raison pour laquelle le développement industriel de cette technologie devrait s'accentuer dans les années qui viennent, notamment pour la production de microprocesseurs et autres circuits hautes performances, circuits radio-fréquence, mémoires DRAM embarquées ou encore circuits faible tension/basse puissance dans le domaine des applications portables. 3.3. Transistors SON (Silicon-On-Nothing) quelques étapes spécifiques) permettant ainsi une co-intégration de transistors MOS conventionnels et des transistors SON sur une même puce. À l'heure actuelle, les meilleurs dispositifs SON [21, 25] montrent un gain en courant de l'ordre de 25 à 30 % par rapport aux transistors « bulk » et des effets de canaux courts fortement réduits (le DIBL est par exemple réduit d'un facteur -4 pour des transistors 80 nm). Des circuits prototypes SON ou co-intégrés bulk-SON devraient prochainement voir le jour pour permettre d'évaluer expérimentalement le gain de cette technologie au niveau des performances statiques et dynamiques de circuits réels. L'utilisation de la technologie SON en production pourrait être envisagée préférentiellement les noeuds technologiques 65 nm et 45 nm. 3.4. pour Transistors Double-Grille, GAA (Gate-AII-Around) et FinFET Ces dispositifs sont considérés comme parmi les architectures innovantes les plus prometteuses pour les générations technologiques les plus intégrées, typiquement au-delà du noeud 45 nm. Schématiquement, un transistor doublegrille (Fig. 5d et photo) est équivalent à une structure SOI dans laquelle l'oxyde de grille et l'oxyde enterré ont la même épaisseur, les grilles avant et arrière étant connectées ensemble. La conduction a donc lieu aux deux interfaces La technologie SON peut se concevoir comme une sorte de technologie SOI « localisée » (c/ Fig. 5c et photo). Le terme « SON » fait référence à une étape particulière du oxyde/silicium pour les dispositifs épais (film de silicium > 15 nm). Pour les films très minces (4-10 nm) et peu dopés, la couche d'inversion s'étend sur tout le volume du film procédé de fabrication durant laquelle le canal de conduction en silicium, reliant les régions de source et drain, est (totalement déserté). Compte-tenu des effets quantiques de confinement, ceci conduit à une conduction de type suspendu au-dessus de la zone active [21]. Ce « vide » est ensuite rempli avec un diélectrique qui isole ainsi le canal du substrat sous-jacent. D'un point de vue de son fonctionnement électrique, le transistor SON est un dispositif SOI volumique par opposition à la conduction de type interfaciale évoquée plus haut : le maximum de la densité de porteurs se situe au milieu du film et non aux interfaces. Il en résulte un augmentation du courant I,,, puisque le transport des charges est beaucoup moins affecté par les effets de complètement déserté, dont le canal de conduction a une épaisseur typiquement inférieure à 20 nm. Par conséquent, cette architecture offre tous les avantages des transistors SOI complètement désertés, énumérés précédemment, et, en même temps, la possibilité d'une intégration technologique proche de celle des transistors conventionnels. De plus, l'architecture SON offre quelques avantages spécifiques, dus au procédé de fabrication : le canal de conduction ainsi que l'oxyde enterré (préalablement une couche de SiGe gravée ensuite sélectivement par rapport au silicium pour former le « vide » que nous avons évoqué plus haut) sont REE N'8 Septembre 2003 1 rugosité d'interface qui dégradent la mobilité des porteurs. D'un point de vue purement électrostatique, le transistor MOS double-grille est plus robuste que le transistor MOS sur SOI à une simple grille (Single-Gate SOI) puisque la double-grille, fortement couplée au canal, contrôle simultanément le potentiel de surface aux deux interfaces du film de silicium : les effets de canaux courts (SCE et DIBL) sont nettement réduits en même temps que la transconductance augmente. Il faut noter enfin que dans une telle architecture double-grille, la charge totale d'inversion est très légèrement supérieure à deux fois la charge d'inversion dans un transistor SOI à une seule grille, ce qui permet de gagner un facteur deux dans la miniaturisation. Un autre avantage décisif de ces dispositifs double-grille vient du caractère mentée sous VDD = 1 V. La position de ce point montre clairement qu'au niveau « architecture de dispositif » et symétrique de la distribution du potentiel électrostatique qui induit un champ électrique nul au milieu du film : cette particularité contribue à augmenter encore la mobilité car les collisions avec les phonons acoustiques (et la rugosité table, les spécifications de l'ITRS jusqu'au noeud 22 nm au moins. d'interface) dépendent directement du champ électrique vertical (perpendiculaire aux interfaces). Finalement, l'excellent contrôle des effets de canaux courts permet d'utiliser pour cette architecture des canaux moins dopés (voire intrinsèques) ce qui induit, en plus d'une augmentation de la mobilité, une réduction drastique des phénomènes parasites liés aux fluctuations de dopants et, simultanément, une augmentation de la probabilité de transport balistique dans le cas des canaux les plus courts (typiquement < 20 nm). Le fonctionnement du transistor double-grille en mode balistique est actuellement étudié de manière intensive, sur le plan théorique, de façon à anticiper les performances de circuits futurs à base de ces dispositifs [14, 15, 26, 27]. Des courants I,, supérieurs à 1500 tA/im sont ainsi attendus pour des longueurs de grille de l'ordre de 10-20 nm, ce qui laisse présager que cette spécification de l'ITRS pour les noeuds technologiques les plus avancés pourra être garantie (Fig. 3). Comme relevé en section 2.2, l'un des problèmes majeurs restera le courant/ de ces structures (et la dégradation de la pente sous le seuil), largement dominé par le passage des porteurs par effet tunnel direct à travers la barrière de potentiel source-canal-drain [15, 28]. Il est fort vraisemblable qu'un compromis entre ces courants il,,, ilff et la tension de seuil devra être adopté, suivant l'application « hautes performances » ou « basse consommation » visée. Pour finir cet inventaire des architectures innovantes actuelles, notons que de nombreuses variantes de la configuration double-grille ont été proposées ces dernières années dans la littérature. Ces structures « multi-grilles » adoptent un principe équivalent du contrôle électrostatique du canal par un empilement de grille entourant plus ou moins complètement le film de silicium mince. On vient de le voir, lorsque la grille est présente sur deux des quatre côtés du film, on parle d'architecture « double-grille ». Lorsque la grille fait totalement le tour du film, on parle de transistor GAA ou « Gate-All-Around » (Fig. 5e et photo). Enfin, pour des configurations intermédiaires, c'est-à-dire pour une grille présente sur trois des quatre interfaces, plusieurs appellations ont été proposées : FinFET (Fig. 5f et photo), Q-FET... Dans ces configurations GAA ou FinFET, le contrôle électrostatique du film est encore amélioré, ce qui permet de gagner jusqu'à 50 % (cas des composants GAA) au niveau de la réduction des dimensions par rapport à un transistor double-grille classique. De plus, ce contrôle extrême du canal permet de relâcher les épaisseurs indépendamment du coût de la technologie, des solutions existent dès à présent pour remplir, avec une marge confor- 4. Conclusion. Et après ? Comme nous venons de le voir à travers cette revue des différentes architectures innovantes, il est quasiment sûr aujourd'hui que des solutions CMOS existeront jusqu'à l'horizon -2016, voire au-delà, pour continuer la course à l'intégration des circuits. Bien entendu, la discussion porte uniquement ici sur les performances électriques (intrinsèques) des architectures, en dehors de toute autre considération (fiabilité des matériaux et des composants, problème des interconnexions, sensibilité de ces nanodispositifs à l'environnement radiatif terrestre, coûts de fabrication...). Sur un plan purement fonctionnel, la question de « l'après ITRS » (actuelle) est double : i) quel niveau d'intégration « ultime » peut-on atteindre avec des solutions de type CMOS ? ii) quelles solutions réellement alternatives peuton espérer pour la suite ? Tenter de répondre, même brièvement à ces deux questions, dépasse largement le cadre de cet article. Toutefois, nous donnons, en guise de perspective, deux exemples, l'un théorique, l'autre expérimental, qui illustrent quelques travaux récents situés en fin de « roadmap », au confluent de la micro et de la nanoélectronique. Le premier exemple aborde une question souvent posée : « jusqu'à quelle limite peut-on espérer réduire les dimensions d'un transistor tout en conservant un effet transistor acceptable ? ». Si l'on s'en tient au transport horizontal dans la structure (axe source-canal-drain), deux dimensions caractéristiques sont à prendre en compte : la section du canal de conduction et sa longueur. Pour la première dimension, la limite ultime est facilement identifiable : il s'agit d'un seul atome de silicium ! Nous avons donc récemment simulé, à l'échelle atomique, un nanotransistor double-grille dont le canal de conduction est constitué d'une chaîne d'atomes de silicium (Fig. 6) [33]. Les caractéristiques ID D (V G) montrent clairement que pour ce dispositif à canal de conduction quantique unique (au sens de Landauer [34]), la physique du transistor MOS est encore bien présente à l'échelle atomique. En clair, l'effet de champ permet de contrôler le transport des porteurs à travers la chaîne, décrit ici comme un mécanisme purement balistique. Pour la deuxième dimension, il semble en revanche qu'en dessous de 8-10 nanomètres de longueur de canal, l'effet tunnel devienne véritablement un problème majeur qui dégrade sérieusement la caractéristique sous le seuil du transistor critiques du film et de l'oxyde, pour une longueur de canal donnée. Afin d'illustrer la potentialité de ces structures, la (pente sous le seuil, courant Iff). Ceci est illustré sur la courbe de la figure 6 qui montre les contributions respectives du courant tunnel direct (à travers la barrière) et du courant thermoïonique (au-dessus de la barrière) pour un dis- figure 3 présente le meilleur point actuel I,,,-Iff mesuré sur une structure FinFET de 25 nm de longueur de grille et ali- positif de 6 nm de longueur de canal. On voit donc à travers cet exemple que le paramètre critique est effectivement la 2003 1 Gate (a) Gate oxide (AI or Ti) CNT lligli-K,EOT0.6rim, " D SIO, source MI Drain MI -CLS Y . DRAIN Hih-K,EÔT -'0.6 nm *, (b) -5.0 ' ° ''' !' ! !''i)' ! ! J .1 (r7 -4.0 vgs - Vt 10-5vDS = 0.2 V EOT = 0.6 nm io- .0 " -11 v -3.0 0.6 V L= 6 nm o' ". -0.7v vgs m om 4.623 V > ", *'B 0.5V ' -";.045 ............ v "..... -.10-7 1.6 -0.8 -o.e 0.0 o.& o.o : : : : : : : o.e- :. -1.0.0.3v 8 Total current io- -0.1 v ---Therm ! oniccurrent ao Tunneling current -1.6 -1.2 -0.8 -0.4 0.0 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 Vds IV] VG (V) Figure 6. Représentation schématique d'un transistor double- grille « ultime seule chaîne Figure » dont le canal de conduction est constitué d'une d'atomes de silicium et caractéristiques théoriques source et drain par plus exactement les réservoirs la transparence source-canal-drain (et grille). théoriques Des travaux l'ingénierie piste de cette pour CMOS tenter tifs tunnel entre source et de tunnel de la pourraient donc « ultimes ». Entre pour actuels, un [35]. en suspend, l'intégration barrière tension de mais nul portant sur piste très une tive De nombreux à commencer doute que sérieuse au CMOS plusieurs années mésoscopiques dont On parler peut nauté même dans ses, évoquée transport tés gueur cette « tout d'un aux Des à canal meilleurs d'un (CNFET) dispositif direction espoir est de de [1] suscité dispositifs qui des réelles. G.E. Moore, vont nette- propriétés La figure [3] affaire une alterna- à suivre... de supérieurs [4] [5] à de lon- [6] innovants est bien RH. supé- décanano- Roadmap Voir également Dennard, G. Baccarani, sur Internet et al, p. 19 (1965) ; voir for Semiconductors : http.//public.itrs.net IEEE J. Solid-State Circuits, SC-9, et al., IEEE Trans. Fundamental [7] and Electron Devices, ED-31, Technological Aspects of High-k Gate Dielectrics, édité Publishing, London, M. Lundstrom, edition à 2000 tA/im ce qui 38, : http.//www.intel.com/research/ p. 452 (1984). 7 pré- de champ nm Internet p. 256 (1974). caractéristiques de 260 Electronics, Vol. sur International Technology (2002). transver- à effet et quelques CMOS [2] et des possibili- transistor constituer véritablement ». Une de de CNFET, silicon/mooreslaw htm de carbone. des dimensions intéressantes devraient solution silicium à base Références de la commu- ces dispositifs été atteints, dispositifs série engouement expérimental courants I,,, p ont une une évidemment technologique et les disposi- à nanotubes avec très typique de carbone REE N°S Septcmbre 2003 1 pour technologiques de grille. des CNFET réel précédemment, la structure en courant toute de la réduction potentiellement nanotube rieur la voie d'intégration sente d'un nanoélectronique ment par les transistors et circuits ces dispositifs pour restent la maîtrise des composants également depuis problèmes par des dispositifs l'instant grand ou constituer les performances théorique innovants avec = 0,6 V. D'après S. J. Wind et al. [351. drain, la et expérimentaux barrière purement CMOS de sa dépendance d'améliorer véritablement recherche d'un CNFETÀ canalp de longueur de grille 260 est nettenient visible. D'après Bescond et al. [331. séparant b) Caractéristiques IdVD) caractéristique ID (Vc,) du même transistor sous VD le courant métriques distance (CNFET). mn (grille en titane, ox,de de grille de 15 nm). Encadré : fonctions de Green dans l'approximation des liaisons fortes. La de la pente sous le seuil de carbone expérimentales ID (VG) de la structure calculées en utilisant le formalisme des dégradation 7. a) Vue schématique en coupe d'un transistor à nanotube D. par Munteanu, Houssa University G. Vol. 46, Le (nstitute of Physics à paraître. Fundamentals (Cambridge Electronics, M. 2003), of carrier transport, 2nd Press, Carval, p. 1045 (2002). G. Nevv-York, Guegan, 2000). Solid-State f8l T. Ando, p. 452 [91 A. Fovvler, F. Stern, Rev. Mod. Phys., VoL 54, (1982). C. Raynaud, et al, MRS Symp. Soc. Proc., Vol. 592, D. Munteanu, P. et al, A. Electrochemical and Solid-State Vol. 5, p. G29 (2002). Masson, J.L. Autran, Electronics, Vol. 46, [121 S. Thompson, ESSDERC Proc., p. 135 (2002). et al, IEDM Tech Dig. 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Jean-Luc Autran de France (promotion 2003). resourceslpresslstrainedsiliconl [21] S. Monfray, Thèse de Doctorat, Université de Provence 2003. [22] http.-Ilwww.soitec.com [231 B. Doris, [241 G.G. Shahidi, [251 S. Monfray, 126) Z. Ren, [271 M. IBM J. Res. Dev., IEDM et a/.. ! EDM Tech. Lundstrom, Munteanu, 31 ans, est Chargée de Recherches au CNRS depuis octobre 2001 et travaille au sein de l'équipe « Dispositifs Ultimes sur Silicium » du Laboratoire Matériaux et Microélectronique de Provence (L2MP, UMR moniteur (1996-1999) à l'Institut et al., 1 EDM Tech, Dig. 2002). et al, Daniela Z. Vol. 49, p. 133 (2002). Ren, Tech. Vol. 46, p. 121 (2002). Trans. post-doctoral au CEA-LETI (2001). Son domaine Electron Devices, publications et communications internationales. (1999-2001) de recherche lisation, la simulation et la caractérisation mes sur silicium. Elle est auteur ou Dig. (2000). IEEE et chercheur sité de Provence Dig. (2002). CNRS 6137). Elle a été allocataireNational Polytechnique de Grenoble et à l'Univerinclut la modé- des dispositifs SOI ultico-auteur d'environ 60 dans des journaux et conférences REE N°S Septembre 2003 1