Cours de Réseaux – Licence Informatique 3ème année – Université Paul Sabatier (Toulouse III) – Z. MAMMERI 60
c) Méthode CSMA/CA (“CSMA with Collision Avoidance”)
Dans la méthode CSMA/CA, chaque nœud utilise les informations qu’il possède sur l’état d’activité du
support pour calculer la probabilité d’entrer en collision s’il tente une transmission. Le nœud évite de
transmettre pendant les instants où la probabilité de collision est jugée élevée. Cela conduit un nœud à
attendre pendant un nombre (qui varie selon la charge du support) d’unités de temps même si le support est
libre. La chance d’avoir deux nœuds qui tentent de transmettre en même temps est réduite par rapport à
CSMA/CD. Les situations de collision ne sont pas complètement écartées en utilisant CSMA/CA. Alors, les
nœuds utilisent les acquittements pour savoir s’il y a eu collision ; la non-réception d’acquittement au bout
d’un certain temps conduit un nœud émetteur à considérer qu’il y a eu collision.
d) Méthode CSMA/CR (“CSMA with Collision Resolution”)
Avant de commencer sa transmission, chaque station doit tester l’état du support et elle ne peut transmettre
que si le support est libre. Pour éviter les collisions en chaîne, un nœud qui transmet une trame (sachant
qu’une trame commence par une adresse unique), cesse d’émettre s’il reçoit un bit différent du sien. Ainsi,
un nœud qui émet un bit à 1 s’arrête s’il voit passer sur le support un bit à 0. En revanche un nœud qui reçoit
un bit identique à celui qu’il a émis continue de transmettre. Comme les adresses diffèrent au moins par un
bit, un seul nœud poursuit la transmission de sa trame jusqu’à sa fin. Cette technique est mise en œuvre sur le
réseau CAN (Controler Area Network) qui est le réseau le plus utilisé dans le domaine de l’automobile.
e) Méthode à répartition de code : CDMA (“Code Division Multiple Access”)
C’est l’une des techniques d’accès utilisées dans le domaine des réseaux sans fil, notamment dans les réseaux
UMTS et dans les réseaux locaux sans fil. Elle est fondée sur un principe qui permet l’accès multiple mais
aussi la sécurité des communications au niveau physique. L’idée de base de CDMA c’est comme si dans une
salle, plusieurs personnes parlent en même temps mais dans des langues différentes. Pour chaque personne
qui parle, seul son correspondant connaît la langue et arrive à extraire du ‘vacarme ambiant’ ce que dit son
interlocuteur. Celui qui ne connaît pas une langue, reçoit le signal lié à cette langue mais ne peut pas le
comprendre.
Techniquement parlant, CDMA est basée sur la répartition par codes qui permet à plusieurs sources
d’émettre sur les mêmes fréquences. Chaque utilisateur est différencié du reste des utilisateurs par un code C
qui lui a été alloué au début de sa communication et qui est orthogonal au reste de codes liés à d’autres
utilisateurs. Dans ce cas, pour écouter l’utilisateur ayant le code C, le récepteur n’a qu’à multiplier le signal
reçu par le code C associé à cet utilisateur. Chaque code est représenté sur k éléments. A chaque bit à
transmettre, CDMA crée une séquence de k bits (on parle d’étalement de spectre) obtenu à partir de la valeur
du bit initial et du code. Le signal ainsi transmis s’apparente à du bruit (car seul celui qui connaît le code de
la source est capable de retrouver la chaîne de bits initiale). Dans ce sens, CDMA permet de renforcer la
sécurité au niveau physique. A noter de CDMA été longtemps utilisée par les militaires.
Exemple :
Une source A utilise un code égal à <1, -1, 1, 1, -1, -1>. Pour transmettre un bit 1, elle transmet six bits
<1 0 1 1 0 0> et pour transmettre un bit 0, elle transmet six bits <0 1 0 0 1 1>. Cela signifie que pour
transmettre un bit initial égal à 1, la source génère 6 bits où le bit i (i=1, ..., 6) est égal à 1 si le ième élément
du code est égal à 1 et 0 s’il est égal à -1. La séquence de bits transmis dans le cas où le bit initial à
transmettre est 0 est obtenue en faisant le complément à 2 de la séquence obtenue pour un bit initial égal à 1.
La méthode CDMA repose sur l’orthogonalité des codes attribués aux sources. Mathématiquement parlant, si
on a n utilisateurs avec n codes, alors tout ensemble de vecteurs dans le n-espace sont orthogonaux si tout
point dans le n-espace peut être exprimé seulement avec une combinaison linéaire de ces vecteurs. On
rappelle qu’un produit scalaire de deux vecteurs U et V de composantes u1, u2... un et v1, v2,... vn est la
somme u1v1 + u2v2+ ... unvn.
Par exemple, si on affecte les codes suivants à 3 stations (A, B, C), alors les codes sont orthogonaux :
Code de A = <1, -1, -1, 1, -1, 1>
Code de B = <1, 1, -1, -1, 1, 1>
Code de C = <1, 1, -1, 1, 1, -1>