Chapitre 6
150
M ≠
≠≠
≠ B
"croire" "insulter"
M ≠
≠≠
≠ H
Voir : 6.2.1
6.2.3 Tonème /B/ ton bas
L'identité phonologique du tonème bas /B/ ressort des oppositions suivantes:
B ≠
≠≠
≠ H
Voir : 6.2.1
B ≠
≠≠
≠ M
Voir : 6.2.2
6.3 L
E SYSTÈME TONAL DU DZÙÙNGOO
Les trois niveaux Haut, Moyen et Bas semblent caractériser l'ensemble des réalisations tonales
des bases simples de la langue. Cependant, l'examen des tons des lexies complexes, ainsi que des
formes alternantes associées à certaines opérations morphologiques permet de réaliser que ces trois
hauteurs de base ne suffisent pas à rendre compte de la complexité du système tonal. Ainsi, l'exemple
d'abaissement tonal évoqué ci-dessus renvoie-t-il à une portée de quatre niveaux :
---------x---------------
-------------------x-----
--x-x-------x------------
-----------------------x-
(a a) dz an
mais 3S enfant _DEF vivre _IAC
À l'examen d'énoncés plus complexes que cet exemple, on a vite fait de se rendre compte que les
réalisations tonales peuvent renvoyer à des portées de plus de sept niveaux. On se retrouve alors face
au défi d'identifier ce qui n'est ni ton Haut ni ton Bas. Un ton Moyen, défini plus haut (cf. 6.2.2),
caractérise une partie de l'inventaire lexical. Nous verrons dans la suite qu'il correspond entre autre à
la réalisation abaissée du ton Haut. Mais nous verrons aussi qu'il existe un autre ton Moyen qui
caractérise un morphème grammatical et qui correspond à une réalisation relevé du ton Bas. Une
approche du système tonal du dzùùngoo doit nécessairement permettre de distinguer entre ces deux
réalités tonales intermédiaires entre les tons Haut et Bas, que l'on peut appeler M
1
et M
2
.
6.3.1 Une perspective autosegmentale du système tonal : la théorie du
palier des registres ou RTT (Register Tier Theory)
Une approche phonologique traditionnelle des systèmes tonals associe de façon linéaire un ton
à une more. Ainsi, en dzùùngoo, à un point donné sur l'axe syntagmatique, la more d'une base simple
peut être porteuse d'un des trois tonèmes. Cette approche, ainsi que cela a déjà été montré par
plusieurs, est vite limitée dans sa capacité à expliquer, et encore plus à prévoir, l'ensemble des
réalisations tonales dans les langues naturelles.