En 2016, Google a souhaité communiquer sur
l’app Google, son assistant mobile. « Avant nos
prises de parole, on analyse nos cibles, leur
comportement, bien plus loin que sur des cri-
tères sociodémographiques : quelles sont leurs
passions, quels influenceurs suivent-ils…
explique Raphaël Goumain, directeur marke-
ting de Google. Nous nous sommes aperçus
que notre public consommait des programmes
phares de TF1 comme 50’ Inside, Danse avec les
stars … »
Google brainstorme alors intensément avec
les équipes de TF1, d’OMD et de Fuse, pour
développer un concept publicitaire TV afin
de toucher le plus de monde possible, tout
en étant contextualisé. La création retenue
met en scène deux personnes, de dos, discu-
tant devant la télévision. Et leur conversation
s’adapte à chaque diffusion, avec le dévelop-
pement de trente-sept versions. Exemple :
pendant la coupure de Téléfoot, les deux per-
sonnes utilisent Google pour savoir qui est
Paul le poulpe, dont on vient justement de
parler dans l’émission.
Pour Raphaël Goumain, le jeu en vaut la chan-
delle : « C’est un peu plus coûteux, un peu plus
délicat à créer, mais ça apporte de meilleurs
résultats. Tous nos scores sont à la hausse :
l’engagement, la likability, la mémorisation,
les usages et les téléchargements... On a une
véritable plus-value par rapport à une prise
de parole standard. Nous devrons avoir cette
intelligence de la data pour vérifier la perti-
nence de la prise de parole, travailler les items
de rétention, l’engagement, vérifier que l’utili-
sateur continue à utiliser l’appli après la cam-
pagne. »
La stratégie rappelle la philosophie de la pro-
grammatique : savoir comment arriver à
apporter le bon message dans le bon contexte
au bon utilisateur, et comment utiliser des
signaux et des algorithmes pour le faire.
« L’avenir permettra d’industrialiser ce genre
de prise de parole, conclut-il. À l’étranger : des
systèmes peuvent déjà générer de manière
algorithmique des créas grâce à un jeu de mille
versions existantes. On peut travailler des
unités de temps, de lieu, et on peut délivrer un
message contextualisé … L’idéal serait de pilo-
ter nos placements en temps réel, pour être
certains de ne pas spammer les utilisateurs, de
changer la fréquence de diffusion … Demain,
il faudrait s’assurer que nos duos créa/média
sont les plus efficaces et les plus ROIsites pos-
sible. » Une démarche déjà engagée chez TF1
Publicité, avec le Real Time Advertising et la
programmatique sur La Box.
Dossier réalisé par Clémence Favier
I dossier spécial data I
La publicité contextualisée par Google
12 RéféRences n°106