La France est, comparée à ses voisins euro-
péens, surconsommatrice d’IPTV. Cet usage
représente par exemple 60% de la consomma-
tion des contenus TF1 en délinéarisé, soit 20
millions de Français par mois. L’IPTV propose
des conditions optimales d’exposition et une
contribution forte sur les critères de noto-
riété et d’image. Et depuis fin 2015, l’IPTV est
aussi apparu comme la solution pour faire de
la publicité géolocalisée à la TV, puisque la
législation nautorise pas encore ce process en
linéaire.
Fin 2016, grâce à un partenariat avec Orange,
TF1 Publicité s’est lancée dans un POC en s’ap-
puyant sur plusieurs annonceurs. Parmi eux,
La Poste. Lannonceur lançait une campagne
TV nationale mettant en lumière une offre
pour les professionnels, avec notamment des
corners en points de vente dédiés à la cible.
« Seuls vingt espaces étaient mis en place au
moment de la campagne, explique Alexandra
Mauraisin, directrice ajdointe de la marque. Le
dispositif de géolocalisation proposé par Star-
com et TF1 est apparu comme une réponse
à notre problématique. » Un panel d’abon-
nés internet Orange a donc été exposé à une
campagne La Poste sur MYTF1 IPTV. Le spot
national de quinze secondes a été décliné pour
cinq départements, avec un tag de fin person-
nalisé de cinq secondes indiquant les points de
vente équipés à proximité.
« Notre offre peut être très segmentée : jeunes,
séniors, pros… La pertinence publicitaire
est donc un sujet majeur pour nous, ajoute
Alexandra Mauraisin. Notre usage de la data
s’inscrit dans une logique d’optimisation stra-
tégique, d’insights, avec le souci d’adresser au
mieux les personnes. Nous nous sommes équi-
pés d’une DMP média pour la connaissance du
client très fine qu’elle apporte, mais aussi pour
mettre en place de la big data avec des édi-
teurs. Ainsi, nous serons prêts pour le passage
du programmatique en TV, qu’on espère pour
très bientôt ! » Avant cet éventuel changement
de législation, les annonceurs peuvent donc
compter sur l’IPTV pour des campagnes plus
ciblées. Une innovation qui permet aussi à de
nouveaux clients, non intéressés par une com-
munication nationale, d’investir quand même
en TV (voir page 26). En somme, une publicité
plus flexible, plus ciblée, et plus accessible.
I dossier spécial data I
CASE STUDIES
quelques exemples d’utilisation de la data
La Poste géolocalise en TV
10 RéféRences n°106
Depuis 2015, la direction innovation de TF1
s’est lancée dans l’incubation, et s’apprête à
lancer sa deuxième saison en partenariat avec
le NUMA. Parmi les élus, Lucette. Ce site web
fait remplir des questionnaires d’habitudes
cosmétiques à ses clientes pour leur proposer
des conseils personnalisés. Créé en 2014, le
site compte cinquante-cinq conseils enregis-
trés en moyenne par ses 130 000 utilisatrices.
Une mine de données sur laquelle TF1 Publi-
cité se base pour créer des offres répondant
exactement aux besoins des clientes.
Selon le site, 77% des femmes indiquent chan-
ger de produit de beauté suite au test d'un
échantillon qui leur a plu : Lucette et TF1 Pub
proposent donc un spot enrichi pour que les
exposées à la campagne puissent demander
à recevoir un échantillon. 76% des femmes
disent manquer de conseils personnalisés et
indépendants pour choisir leurs produits : les
annonceurs peuvent mettre en place un spot
interactif pour tchatter avec des expertes
indépendantes. 90% des femmes se ren-
seignent sur internet pour l'achat de leurs
produits cosmétiques : les annonceurs pour-
ront acheter un spot enrichi avec les avis des
utilisatrices Lucette…
En créant sa propre base de données, le groupe
TF1 est à même de reconnaître un client des
jeux Dujardin qui navigue sur MYTF1 ou un
fan de Koh-Lanta qui visite le site Téléshop-
ping, pour lui pousser des produits de barou-
deur, pourquoi pas ? Les fans de The Voice
pourront voir des publicités pour le disque de
M. Pokora, que TF1 Musique produit, en lan-
çant leur replay … Mais attention, l’idée nest
pas la suggestion à outrance. La recommanda-
tion sert avant tout à améliorer l’expérience
utilisateur. En fi n d’année 2016, une newslet-
ter annonçant la sortie en VOD d’une fi ction
de TF1 a été poussée à des personnes ayant
déjà consommé le même type de programme.
Mieux ciblée, elle a été quatre fois plus ef cace
qu’une newsletter classique. Prochain chan-
tier des équipes : un moteur de recommanda-
tion pour l’offre digitale de LCI afi n de propo-
ser des articles en adéquation avec les attentes
des utilisateurs.
I dossier spécial data I
Lucette, la start-up qui rend les données plus belles
Vous aimerez aussi...
11
RÉFÉRENCES n°106
En 2016, Google a souhaité communiquer sur
l’app Google, son assistant mobile. « Avant nos
prises de parole, on analyse nos cibles, leur
comportement, bien plus loin que sur des cri-
tères sociodémographiques : quelles sont leurs
passions, quels influenceurs suivent-ils…
explique Raphaël Goumain, directeur marke-
ting de Google. Nous nous sommes aperçus
que notre public consommait des programmes
phares de TF1 comme 50’ Inside, Danse avec les
stars … »
Google brainstorme alors intensément avec
les équipes de TF1, d’OMD et de Fuse, pour
développer un concept publicitaire TV afin
de toucher le plus de monde possible, tout
en étant contextualisé. La création retenue
met en scène deux personnes, de dos, discu-
tant devant la télévision. Et leur conversation
s’adapte à chaque diffusion, avec le dévelop-
pement de trente-sept versions. Exemple :
pendant la coupure de Téléfoot, les deux per-
sonnes utilisent Google pour savoir qui est
Paul le poulpe, dont on vient justement de
parler dans l’émission.
Pour Raphaël Goumain, le jeu en vaut la chan-
delle : « C’est un peu plus coûteux, un peu plus
délicat à créer, mais ça apporte de meilleurs
résultats. Tous nos scores sont à la hausse :
l’engagement, la likability, la mémorisation,
les usages et les téléchargements... On a une
véritable plus-value par rapport à une prise
de parole standard. Nous devrons avoir cette
intelligence de la data pour vérifier la perti-
nence de la prise de parole, travailler les items
de rétention, l’engagement, vérifier que l’utili-
sateur continue à utiliser l’appli après la cam-
pagne. »
La stratégie rappelle la philosophie de la pro-
grammatique : savoir comment arriver à
apporter le bon message dans le bon contexte
au bon utilisateur, et comment utiliser des
signaux et des algorithmes pour le faire.
« Lavenir permettra d’industrialiser ce genre
de prise de parole, conclut-il. À l’étranger : des
systèmes peuvent déjà générer de manière
algorithmique des créas grâce à un jeu de mille
versions existantes. On peut travailler des
unités de temps, de lieu, et on peut délivrer un
message contextualisé … L’idéal serait de pilo-
ter nos placements en temps réel, pour être
certains de ne pas spammer les utilisateurs, de
changer la fréquence de diffusion … Demain,
il faudrait s’assurer que nos duos créa/média
sont les plus efficaces et les plus ROIsites pos-
sible. » Une démarche déjà engagée chez TF1
Publicité, avec le Real Time Advertising et la
programmatique sur La Box.
Dossier réalisé par Clémence Favier
I dossier spécial data I
La publicité contextualisée par Google
12 RéféRences n°106
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