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SOMMAIRE
Les acquis.
Le présent rapport concerne les interactions récentes et futures entre
l’intégration de la Tunisie dans l’économie mondiale, la croissance économique et la
performance en matière de développement humain durable. La Tunisie a atteint des
résultats remarquables dans ces trois sphères. Au cours des années 90, le pays a augmenté
ses exportations de 5,1 % par an, ce qui a entraîné une croissance rapide du produit
intérieur brut (PIB) de 4,6 %. Avec une diminution significative du taux de croissance
de la population, cette situation se traduit par une amélioration marquée des revenus par
habitant et une réduction de la pauvreté, bien que le taux de chômage soit resté très
élevé.
Cette brillante performance ressort mieux en comparaison de celle d’autres pays à niveau
de revenus similaires : la Tunisie a enregistré la plus forte progression en termes
d’indicateur du développement humain (IDH) du PNUD au cours de la période
1980-1999. De plus, 1 % de la population seulement vit avec moins de 1 dollar des
États-Unis par jour, comparé à 25 % en El Salvador et 28 % en Thaïlande. La répartition
des revenus en Tunisie est également moins inégale que dans la plupart des pays du
même groupe. Toutefois, malgré cette performance, le classement de la Tunisie en termes
d’IDH (102e sur 174 pays, avant-dernier parmi les pays comparables) est plutôt décevant,
à cause du très fort pourcentage d’analphabétisme des adultes.
L’un des facteurs fondamentaux de la réussite des politiques de développement de la
Tunisie a été sa stabilité macroéconomique réalisée par des politiques monétaires et
fiscales prudentes et par le maintien du taux de change effectif réel. Depuis la fin des
années 80, la Tunisie a poursuivi une libéralisation graduelle du commerce et des
mouvements de capitaux, ayant pour résultat une intégration croissante dans l’économie
mondiale.
Les politiques commerciales.
L’économie tunisienne passe par une période cruciale
de transition marquée par deux événements décisifs dans le domaine de la libéralisation
des échanges : la mise en œuvre de l’Accord d’association avec l’Union européenne
(UE) et le démantèlement de l’Arrangement multifibres (AMF). La question qui est
souvent soulevée par les partenaires de la Tunisie est de savoir si le contenu actuel, la
portée et la vitesse d’exécution de son programme de réformes sont à la mesure des
défis futurs.
La structure actuelle des exportations pose déjà un certain nombre de problèmes. Les
exportations de produits manufacturiers sont lourdement concentrées sur le textile et
l’habillement. Avec le démantèlement de l’AMF, la Tunisie sera confrontée à une con-
currence plus dure sur les marchés de l’UE, surtout en provenance de l’Asie et de l’Europe
de l’Est, avec des coûts de main-d’œuvre plus bas et/ou une productivité plus forte. Ce
risque est spécialement élevé vu l’extrême degré de dépendance vis-à-vis de l’UE qui
achète 96 % des exportations de textile-habillement de la Tunisie. De plus, la plupart de