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«ô croyants, entrez dans la paix.»
L’année 2015 se termine sur un goût amer : L’ac-
tualité des élections régionales, les massacres de janvier
puis de novembre 2015, les attaques contre les Mosquées
et les Forces de l’ordre, alourdissent l’atmosphère de
notre pays et pèsent sur les Musulmans de France. Beau-
coup d’incertitudes minent les esprits. Trop de questions
concernant l’avenir en général mais aussi quant au vivre
ensemble ne trouvent pas de réponses. Qu’adviendra-t-il
des efforts consentis par la nation tout entière pour unir,
sous un même étendard, ces identités différentes qui
cohabitent en son sein ? Que va-t-il rester de ces années
durant lesquelles l’unité nationale s’est construite peu à
peu ?
Division, ce mot là est bien le plus dangereux. Il
est dans toutes les pensées, plus ou moins déguisé pour
se montrer rassurant, mais peu importe le masque nul ne
veut croire, nul ne peut croire que des décennies de vivre
ensemble laissent encore la place à des doutes concernant
la citoyenneté et la loyauté des Musulmans de France.
Lesmédiasetdéclarationsofciellescomme
celles de Monsieur Cazeneuve ou du Président de la
République sont à la hauteur de leur fonction et le plus
souventaptesàconsolider,fortier,l’uniténationale.Car
rien n’est plus à craindre, pour le maintien du vivre en-
semble et des valeurs républicaines, que la division. Oui,
la peur de nouvelles attaques, de violences ou d’attentats
fomentésdel’étrangerestréelle.FilsetllesdeFrance
à Dieu ne plaise, être les fossoyeurs de la concorde
nationale et de la paix dans ce pays où nos parents et
grands-parents vivent depuis des décennies, où nos en-
fants grandissent, n’est pas acceptable.
Les massacres du 13 novembre sont pour nous
tousuneguerreetundésansprécédent.Ilestnécessaire
aujourd’hui que nous réagissions et exprimions le deuil et
la douleur partagés par l’ensemble de notre communauté
nationale, tout comme le choc ressenti lors de l’assassinat
des douze journalistes de Charlie Hebdo. Au message
de haine et de mort, nous voulons répondre par la vie
et l’espérance en éliminant partout où il existe le risque
que nous font courir les assassins des 130 jeunes et 300
blessés au nom d’une « cause et d’un dieu fou » (François
Hollande).
Dieu permet-il de tels massacres ? « La main de l’Eternel
serait-elle trop courte ? » Cette question, posée en ces
termes exacts par un couple de Chrétiens, Henri et Hélène
Nick, ayant œuvré sur les champs de bataille de 14-18, a
de quoi tarauder l’esprit des croyants.
La Bible apporte un élément de réponse à ce délicat ques-
tionnement. (Essaïe 59-13) « Non la main de l’Eternel
n’est pas trop courte pour sauver, ni son oreille trop dure
pour entendre. Mais ce sont vos crimes qui mettent une
séparation entre vous et votre Dieu. Ce sont vos péchés
qui vous cachent sa face et l’empêchent de vous écou-
ter. Car vos mains sont souillées de sang et vos doigts
de crimes. Vos lèvres profèrent des mensonges et votre
langue fait entendre l’injustice. »
Ne retrouve-t-on pas, dans le Coran, cette interdiction
du crime et du mensonge dans le verset stipulant « ne
semez pas la corruption sur la terre » ? Hélas, ceux qui
perturbent l’équilibre et la paix, persuadés de la justesse
de leurs actions, répondent : « Au contraire, nous sommes
des réformateurs ! ».
Se pose alors la question de la vérité et de la clair-
voyance. Ces égarés sont bel et bien dans l’égarement. Ils
se trompent, comme l’indique le verset 12 sourates II :
« Certes, ce sont eux les véritables corrupteurs mais ils ne
s’en rendent pas compte. ».
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Bulletin mensuel de l’Institut Musulman - n°3 - janvier 2016
Editorial
Amalgame quand tu nous tiens...
SOMMAIRE
Actualités de la mosquée p2
Point de vue p 7
Prônes du vendredi p 8
Histoire et civilisation p 10