Guide de reconnaissance
des messicoles
Préface
Un plan départemental d’ac-
tions en faveur des fleurs
des champs est mis en place par
le Département de l’Eure avec
de nombreux partenaires dont
l’association 1001 légumes, la
Chambre d’Agriculture de l’Eure,
le Conservatoire Botanique Na-
tional de Bailleul, le Conservatoire d’Espaces Natu-
rels de Haute-Normandie, le Groupement Régional
des Agriculteurs Biologiques de Haute-Normandie et
bien d’autres.
Nos fleurs des champs font en effet partie de notre
patrimoine naturel et culturel.
Qui ne s’est jamais arrêté devant la beauté d’un
champ de blé parsemé de coquelicots ou de bleuets ?
Aujourd’hui, dans l’Eure, près de 25 % des espèces
messicoles sont portées disparues. Afin de préser-
ver ce patrimoine témoignant d’un terroir vivant,
le Plan Départemental d’actions en faveur des
fleurs des champs propose notamment d’amélio-
rer la connaissance sur ces espèces, d’assurer leur
maintien dans les paysages agricoles et d’aider à
la création d’une filière de production de graines
locales de fleurs des champs en vue de proposer aux
collectivités et aux Eurois des jachères fleuries et/ou
apicoles composées d’espèces locales.
L’objectif de ce guide est de permettre à chacun de
reconnaître au-delà de nos coquelicots et bleuets,
la plupart des fleurs des champs présentes dans
l’Eure et ce, afin de promouvoir ce patrimoine,
mais également, d’améliorer notre connaissance
sur ces espèces. Aussi, si vous observez ces plantes
sauvages, n’hésitez pas à nous faire part de vos
découvertes !
Jean Louis DESTANS
Président du Conseil général de l’Eure
Vous avez dit messicoles ? Définition ..................................... p. 4
Les messicoles nous rendent service....................................... p. 6
Les espèces messicoles du département de l’Eure ................... p. 8
Vocabulaire et critères de reconnaissance ............................p. 10
La fiche de reconnaissance ................................................... p. 12
Fiches de reconnaissance des espèces communes à rares ......p. 13
Les espèces exceptionnelles ................................................. p. 54
Les espèces disparues .......................................................... p. 58
Pour aller plus loin .............................................................. p. 62
Glossaire ............................................................................. p. 64
Sommaire
Coquelicots,
Anthémis et
Reseda
(©E.Morin/CG27)
Vous avez-dit messicoles ? Définition
Les messicoles sont des plantes qui se
développent préférentiellement dans
les moissons.
Compagnes des cultures, il s’agit
généralement de plantes annuelles
ayant un cycle de vie comparable à
celui des céréales d’hiver (blé, orge…).
Ces espèces présentent en effet la
particularité de fleurir dans les cultures et
de s’adapter au rythme des travaux des
champs : germination des graines après
les labours, floraison en début d’été et
fruits arrivant à maturité au moment de
la moisson. Elles accompagnent ainsi
les céréales cultivées depuis l’essor de
l’agriculture, il y a plusieurs millénaires.
Les messicoles appartiennent à plu-
sieurs familles : Astéracées, Lamiacées,
Fabacées… Elles ont des caractéristiques
communes et sont indigènes de la flore
régionale. Pionnières et annuelles, elles
ont besoin de sols nus pour se dévelop-
per et supportent mal la concurrence
contrairement aux espèces vivaces des
prairies ou des friches.
Dans l’Eure, 97 messicoles (espèces et
sous-espèces) ont été identifiées. Parmi
ces 97 messicoles, 22 sont aujourd’hui
présumées disparues c’est-à-dire non
revues depuis 1990.
Dans un champ, les espèces messicoles
varient en fonction de la nature du sol.
Les sols calcaires superficiels ensoleillés
sont réputés pour accueillir une plus
forte diversité d’espèces. Aujourd’hui,
ces espèces sont le plus souvent visibles
en bordure des surfaces cultivées.
(©E.Morin/CG27)
Vous souhaitez observer des messicoles ?
Pour respecter les parcelles et les cultures, l’observation des messicoles
se réalise depuis le bord de champs. Ne jamais traverser les parcelles
cultivées pour éviter de coucher les céréales et nuire à la récolte.
4
Messicoles, adventices
et mauvaises herbes,
des différences existent
Les espèces végétales non semées pré-
sentes dans les champs cultivés sont
appelées « adventices » ou plus couram-
ment « mauvaises herbes ». Aujourd’hui
environ 500 espèces d’adventices des
cultures sont recensées en France mé-
tropolitaine (source : ACTA). Parmi ces ad-
ventices, seule une partie est considérée
comme « messicoles ». En effet, parmi
les adventices non considérées comme
messicoles, on trouve des espèces se dé-
veloppant aussi sur des milieux variés
comme les friches ou les prairies. Les es-
pèces exotiques, c’est-à-dire celles im-
portées d’autres pays ou continents au
gré des échanges commerciaux peuvent
également être des adventices, mais ne
sont jamais considérées comme messi-
coles.
La plupart des messicoles ne sont pas
réputées pour porter un grand préjudice
aux cultures. Il s’agit en général d’es-
pèces fragiles qui ne résistent pas
aux pratiques agricoles conventionnelles
(labours profonds, herbicides…).
Quelques adventices non considérées comme messicoles :
Renouée des oiseaux
Polygonum aviculare
(©Joly)
Cirse des champs
Cirsium arvense
(©Joly)
Chenopode blanc
Chenopodium album
(©Joly)
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