- Cette œuvre sera donc le fruit d’une volonté personnelle, et pas
une commande. Pourquoi est-elle restée inachevée?
On ne connaît pas bien la raison de cet inachèvement. En 1782,
Mozart prend pour épouse Constance Weber, malgré la
désapprobation de son père. Alors que cette dernière tombe
gravement malade, il fait le vœu de lui écrire une grande messe si elle
guérit. Constance se remet et, fervent catholique, il compose donc
cette messe votive, qui restera inachevée. La partition qui nous est
parvenue s’arrête au milieu du Credo, sans que l’on sache bien
pourquoi. Mozart était-il pris par d’autres commandes? Il en fera
pourtant l’exécution publique quatorze mois après la composition, avec
Constance chantant la partie de soprano. Comme il est inimaginable
que l’acte de foi du Credo ne fût pas mené à son terme lors de la
célébration, l’on suppose que Mozart a complété sa partition pour
l’occasion, mais on ne sait pas avec quel matériau.
- Quelle a été l’influence de Bach dans l’écriture de cette messe?
En arrivant à Vienne, quelques semaines avant de composer la
«Messe en ut mineur», Mozart découvre les «Préludes et fugues» de
Bach, une vraie révélation. Alors que les messes précédentes de
Mozart, certes ravissantes, étaient marquées par le style italien, l’on
découvre ici une intensité, une densité, un engagement humain et
spirituel tel qu’on ne l’avait jamais entendu dans la musique religieuse
de Mozart, et qui lui vient de Bach.
- Qu’est-ce qui rend la musique de Mozart si immédiatement
accessible et touchante?
Je ne suis pas capable de répondre à cette question, et personne ne le
peut! Il y a là un mystère Mozart, le mystère de cet enfant qui
composait avant même de savoir écrire, et qui dictait ses premières
compositions à son père. Sa musique est un mélange de densité
spirituelle et d’une ineffable grâce. Chacune de ses phrases musicales
paraît un miracle: on peut décrire fort bien son œuvre mais pas
l’expliquer, bien heureusement!
- Tant le «Psaume 42» de Mendelssohn que la «Messe en ut