La nouvelle société du coût marginal zéro : une utopie

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l'auteur
Y.F.
Voir aussi
Article
Les Fab Labs
Publié le 24/01/2013
Il existe aujourd'hui une douzaine
de Fab Labs en France. Ces
ateliers, nés dans les années
2000, incarnent pour certains
penseurs (comme Chris Anderson
ou Jeremy Rifkin) les potentialités
d'une nouve...
Brève
industrie internet
-
environnement
-
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:
24/03
/2015
Publié
le
La nouvelle société du coût marginal
zéro : une utopie ?
Il y a quelques mois, l’économiste Jeremy Rifkin générait un véritable
buzz médiatique avec la sortie de son livre « la nouvelle société du
coût marginal zéro ». Dans ce livre, l’économiste annonçait l’
avènement d’une nouvelle société d’abondance induite par la
révolution technologique, dont le nouvel Internet des objets et l’
impression 3D constitueraient des moteurs privilégiés.
D’après Rifkin, ces nouvelles technologies permettraient de produire
énergie et biens manufacturés en abondance à un coût marginal
proche de zéro, remettant en cause le modèle du capitalisme au
profit d’une communauté de prossomateurs (consommateurs et
producteurs).
Conte de fées technologique ou réelle perspective d’avenir ?
Nous
nous proposons ici d'apporter quelques éclairages sur
cette nouvelle
société du coût marginal zéro.
Qu'entend-on tout d'abord par
« Coût marginal zéro » ?
Le coût marginal zéro
En micro-économie, on définit le coût marginal de production comme
étant le coût supplémentaire induit par la dernière unité produite.
(définition wikipedia)
Le coût
marginal est
souvent
modélisé par
une courbe
parabolique.
La courbe
est dans un
premier
temps
descendante
à mesure
des unités
produites,
puis
ascendante,
ce qui s’
explique
traditionnellement
par la
nécessité d’augmenter les facteurs de production (embauche de
personnel, achat d'une machine supplémentaire par exemple).
En réalité, dans beaucoup de processus de production industrielle, le
coût marginal est stable, voire diminue à mesure des unités
produites. Le producteur a donc intérêt à augmenter sa production,
puisqu'il encaisse à chaque unité supplémentaire vendue une marge
bénéficiaire positive, voire croissante.
Depuis Adam Smith, qui dès la fin du 18ème siècle prônait la division
du travail, en passant par la mécanisation de la chaîne de production
d’Henry Ford, la réduction de ce coût marginal a été au cœur des
préoccupations des capitaines d’industrie capitalistes qui tentaient de
maximiser le profit et les rendements en rationalisant et en
modernisant le processus de production.
Analyse
CULTURE NUMÉRIQUE -
ECONOMIE
CULTURE NUMÉRIQUE
Brève
Les imprimantes 3D
Publié le 24/01/2013
Depuis quelques mois, l'attention
médiatique s'est focalisée sur un
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Article
(Biens) Communs :
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Publié le 28/10/2014
Trois éléments indissociables Au
coeur des biens communs, il y a
trois éléments indissociables :
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de personnes et des règles d’
organisation. Le caractère
commun ou non d’u...
Analyse
Mais pour Rifkin, ce qui a fait l'essence même du capitalisme va se
retourner contre lui. Dans l’hypothèse où la technologie permettrait
une « productivité extrême » rapprochant le coût marginal de
production de zéro, et dans le contexte d’une « concurrence
acharnée » entre entreprises obligeant les entreprises à vendre à un
prix au niveau du coût marginal, la mise en vente des nouvelles
unités produites se ferait à un prix quasi nul. Ainsi, le profit qui fait
vivre le capitalisme se tarirait.
Sans perspective de profits, permettant de couvrir les coût fixes, l’
initiative privée capitaliste disparaîtrait au profit d’un nouveau
système d’organisation : , dont la motivation ne serait les communs
plus le profit mais l’envie « d’améliorer le bien-être social de l’
humanité ».
Internet, la e-société du coût marginal
zéro
Sur Internet, et plus largement dans les industries numériques, l’
avènement de la société du coût marginal zéro a déjà eu lieu. La
dématérialisation de l’information et donc, la possibilité de la
reproduire et de la distribuer à un coût marginal proche de zéro, a
profondément bouleversé le modèle économique de ces industries. L’
émergence d’une offre alternative gratuite par des prosommateurs de
contenus et d’information (wikipedia, youtube, etc.) ont obligé les
acteurs traditionnels à s’aligner en proposant une offre gratuite.
L’idée d’une économie de la gratuité sur Internet a été théorisée dès
2009 par Chris Anderson, ex-rédacteur en chef du magazine Wired,
CULTURE NUMÉRIQUE
ECONOMIE
Analyse
Le numérique ou l’
extension du
domaine des
communs
Publié le 28/10/2014
D’abord expérimenté pour la
gestion des biens matériels, l’
avènement du numérique
provoque un nouveau
“mouvement des communs”.
dans un livre . Dans ce livre, Free ! Entrez dans l’économie du gratuit
Anderson explique qu’avec Internet et le développement des
technologies, le coût marginal des industries numériques tombe
mécaniquement à zéro.
"Si c’est numérique, tôt ou tard ce sera gratuit. Sur un
marché concurrentiel, les prix chutent jusqu’au coût
marginal. L’Internet est le marché le plus concurrentiel
que le monde ait jamais vu, et le coût marginal des
technologies qu’il utilise -traitement, bande passante,
stockage- se rapproche constamment de zéro. Le
gratuit devient, non seulement une option, mais un
aboutissement inévitable. Les bits veulent être gratuits."
Chris
Anderson,
Free ! Entrez dans l'économie du gratuit
Pour Anderson, le nouveau paradigme du gratuit ne signifie pas pour
autant la disparition d’un modèle économique viable, mais pour
Rifkin, le pronostic est plus tranché. L’auteur de la nouvelle société
du coût marginal zéro prédit à terme des acteurs la disparition
économiques traditionnels du secteur et le remplacement du modèle
capitaliste par un modèle collaboratif basé sur l’échange.
L’Internet des objets : quand les bits
pilotent les atomes
Selon Jeremy Rifkin, le coût marginal zéro dépasserait largement les
frontières du monde numérique. A la manière de ce qui s’est produit
pour les industries numériques, le coût marginal zéro se propagerait
selon lui à des secteurs ancrés dans le monde physique. Comme
pour l’information hier, nous deviendrions demain des prossomateurs
d’énergie et de biens, fédérés au sein de communs collaboratifs.
A l’origine de ce changement de paradigme, l'avènement d'une
infrastructure intelligente qui agirait comme un gigantesque système
nerveux global renseigné par des capteurs de plus en plus nombreux
permettant de mesurer en temps réel, énergie, flux, températures, ou
niveau de matières premières : l ’Internet des objets.
Premier secteur économique concerné par le coût marginal zéro, l’
énergie. Pour Jeremy Rifkin, le développement des énergies
renouvelables pilotées par un "Internet de l’énergie" devrait permettre
à terme de bénéficier d’une énergie abondante et donc gratuite.
Avec les éoliennes et les panneaux solaires qui équiperont la plupart
des bâtiments, chaque unité de consommation deviendrait également
productrice d’énergie. Cette production d’électricité atomisée serait
échangée et distribuée via cet Internet de l’énergie.
CULTURE NUMÉRIQUE -
ECONOMIE
La
révolution
de l’énergie serait déjà en marche. En Allemagne, en 2013 23% de
l'énergie était d'origine renouvelable. En France, la région Nord-Pas-
de-Calais a commandé à l’économiste un plan de développement
consacré aux énergies renouvelables (production, stockage,
distribution…) une étude d'une centaine de pages qui devrait
permettre d'initier la « Troisième révolution industrielle » en Nord-Pas-
. de-Calais
La révolution sera « 3D imprimée »
La prédiction la plus spectaculaire de Rifkin concerne l'industrie.
Grâce aux , nous passerions d'après lui d’ « une imprimantes 3D
production de masse à une production par les masses ».
Avec les imprimantes 3D, il est déjà possible de produire et
reproduire à un coût marginal faible et constant des objets dessinés
et conçus sur des logiciels open source par des créateurs
passionnés répartis aux quatre coins du monde.
De nouveaux sites Internet, tels préfigurent le modèle Thingiverse
productif collaboratif et atomisé à venir. Ces sites proposent une
multitude d’objets à télécharger et imprimables en 3D, aujourd’hui, en
se rendant dans un et demain, chez soi sur son imprimante Fablab
3D privée ou dans l’une des nombreuses micro-unités de production
qui couvriront le territoire.
Si l’impression 3D n’en est encore qu’à ses balbutiements, certaines
réalisations spectaculaires citées par Rifkin laisseraient présager due
l'ampleur du potentiel de cette technologie : des imprimantes 3D
ette ou cgéantes capables d'imprimer des maisons en béton
voiture canadienne nommée par exemple dont les parties Urbee
orange ont été imprimées en 3D.
Jérémy Rifkin a même prédit dans une interview accordée aux
, que l’on pourrait un jour imprimer des Inrockuptibles
smartphones en 3D.
Un « conte de fées High Tech » ?
Si la thèse de Jérémy Rifkin a été accueillie et relayée avec
beaucoup d’enthousiasme par la plupart des journalistes, celle-ci a
fait également l’objet de nombreuses critiques.
Rifkin, le premier, pointe les limites de son anticipation. Pour que
cette nouvelle société voie le jour, il est indispensable selon lui que l’
infrastructure intelligente qui l’anime soit communaliste et ouverte.
Cet idéal paraît difficilement atteignable au regard des forces qui
sévissent déjà sur Internet. Certes, il existe des communs ouverts
tels que Wikipedia, mais la majeure partie des réseaux est d’abord la
propriété de géants de l’Internet, Google et Facebook par exemple.
De plus, l’idée d’une hyper-abondance matérielle et énergétique
paraît totalement utopiste à certains économistes.
Certes, le vent et le soleil sont des ressources énergétiques
inépuisables, mais « les panneaux photovoltaïques, les éoliennes, et
les réseaux intelligents nécessaires pour capter cette énergie,
exigent des matériaux, des métaux et des terres rares qui sont et
seront chers » explique l’économiste Jean Gadrey, collaborateur au
magazine Alternatives économiques, dans un article de blog
ironiquement intitulé « Jérémy Rifkin, l’Internet des objets, et la société
. des Barbapapas »
Dans ce même article, Jean Gadrey questionne le véritable impact
des imprimantes 3D sur la production de biens, n’hésitant pas à
qualifier la thèse de Jérémy Rifkin de « Conte de fées High Tech ».
Selon l’économiste, « la part de la consommation de biens
susceptibles d’être fabriqués avec des imprimantes 3D »
représenterait « moins de 10% de la consommation effective des
Français aujourd’hui ».
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