LA PENSEE CONTEMPORAINE Texte de présentation Imperfections de l’information, théorie des jeux, essor de l’économétrie et de l’économie expérimentale… Depuis les années 1970, la science économique a profondément renouvelé ses instruments, ses concepts et ses problématiques. Les 16 articles de ce numéro font le point sur quarante ans de transformations de la pensée économique, en analysant successivement l’évolution des grands courants, les nouveaux outils et orientations de la discipline, de manière transversale puis par champ. L’une des caractéristiques actuelles de la discipline est le brouillage de ce qu’on pourrait appeler les « clivages traditionnels ». La science économique n’est pas aujourd’hui complètement unifiée : le maintien de théories concurrentes et de controverses, notamment les désaccords profonds sur les recommandations de politique économique, attestent le contraire. Cependant, ces oppositions ont été estompées par les différentes synthèses classico-keynésiennes et transcendées par les évolutions récentes de la discipline. Les avancées les plus significatives en termes d’outils, de concepts et de méthodes ont été adoptées par une ample majorité d’économistes, indépendamment des clivages doctrinaux : reconnaissance massive du rôle des institutions témoignant d’une certaine convergence dans l’analyse du fonctionnement des économies de marché ; succès de la notion d’imperfection d’information montrant une reconnaissance partagée des « défaillances du marché », mais aussi des « défaillances institutionnelles » ; intégration des apports de la théorie des jeux révélant un intérêt commun porté aux questions d’interactions stratégiques, de rationalité, de défauts de coordination ; essor de l’économétrie. Toutes ces évolutions se retrouvent dans les différents champs de l’analyse économique, même si les renouvellements de ceux-ci sont aussi fortement liés à des évolutions contextuelles. Ainsi, l’économie publique et l’économie du travail mettent au premier plan les interactions stratégiques entre les agents dans des contextes d’information asymétrique, tandis que l’économie du développement doit ses avancées récentes à l’essor de l’économie empirique. Sommaire Les grands courants Les courants fondateurs et leur héritage (Alain Béraud) Nouveaux keynésiens, nouveaux classiques : vers une nouvelle synthèse ? (Bruno Ventelou) Les institutionnalistes : un courant éclaté ? Ou éclatant ? (Olivier Favereau) Encadré : Les institutionnalistes français : théorie de la régulation et économie des conventions L'évolution de l'" hétérodoxie " en économie (Christophe Lavialle) Les orientations de la science économique depuis les années 1970 Les imperfections de l'information et la théorie des contrats (François Pannequin) Rationalité des acteurs et théorie des jeux (Marie-Laure Cabon-Dhersin) - le jeu de l'investissement L'extension de l'économie aux autres champs disciplinaires (Ozgur Gun) - l'élargissement de la notion dintérêt personnel - la théorie du mariage de Becker Le développement de l'économétrie (Luc Behaghel) L'essor de l'économie expérimentale (Emmanuelle Bénicourt, Sophie Jallais) Les renouvellements de l'analyse économique par champ De l'économie publique à la théorie économique de l'État (Jean-Dominique Lafay) Les politiques macroéconomiques : des mutations fortes (Jérôme Creel) L'économie du développement (Philippe Hugon) L'économie internationale (Michel Rainelli) Les évolutions de l'économie du travail (François Fontaine) Quarante années de l'économie de la finance (Yves Jégourel) De l'économie du bien-être à la théorie de l'équité (Antoinette Baujard) - le critère de Pareto et les comparaisons interpersonnelles d'utilité. Lien pour lire un article gratuit : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/3303330403631/3303330403631_EX.pdf