le gérondif en français aux correspondances en norvégien, l’on trouve des tendances bien claires.
J’essaierai de mettre l’accent sur ces tendances, tout en soulignant les exemples qui ne trouvent pas
leurs places dans les configurations typiques ou canoniques. J’ai mis au point des statistiques qui
mettront en lumière la représentation des configurations sémantiques dans le corpus OMC, ainsi
que la fréquence des différentes correspondances.
Ce travail a avant tout un objectif pédagogique: J’ai voulu accentuer l’originalité du gérondif
en français, et particulièrement les aspects sémantiques qu’il faut chercher à l’intérieur, et parfois
aussi à l’extérieur, de la construction gérondive. J’ai également souligneé les problèmes de
traduction du français en norvégien et inversement. Un but important sera de développer l’aptitude
des apprenants norvégiens de FLE à prévoir les correspondances possibles. J’espère faciliter la
compréhension du gérondif aux apprenants pour qu’ils connaissent et utilisent eux-mêmes cette
forme indispensable en français contemporain.
2. L’ANALYSE CONTRASTIVE
L’analyse contrastive était dominante aux États-Unis dans les années après la deuxième guerre
mondiale, élaborée par les structuralistes Lado, avec l’ouvrage Linguistics across cultures (1957),
et Fries, Teaching and learning English as a Foreign Language (1945). L’analyse contrastive de la
tradition nord-américaine se base sur la linguistique structuraliste et la psychologie behavioriste, et
représente, outre le cadre théorique, une méthodologie pratique. À son origine, elle s’adressait
surtout aux enseignants, car son intention était de rendre plus efficace l’enseignement des langues
étrangères en soulignant les domaines difficiles, pas seulement à l’apprenant lui-même, mais aussi
à l’enseignant pour qu’il cherche des méthodes pédagogiques efficaces au processus
d’apprentissage. Très importante dans le behaviorisme est la notion de transfert. Selon l’analyse
contrastive, la langue maternelle est un système d’habitudes que l’on peut activiser en apprenant
une nouvelle langue. Ces habitudes peuvent empêcher ou favoriser l’apprentissage d’une langue
étrangère. Les structures qui se ressemblent dans les deux langues seront donc faciles à apprendre,
car l’apprenant transfère ses habitudes à la nouvelle langue. Un aspect essentiel de l’analyse
contrastive est la prédiction des erreurs; l’apprenant tend à commettre des erreurs en rencontrant
des structures dans la langue étrangère qui sont différentes de celles de la langue maternelle.
L’analyse contrastive traditionnelle a provoqué de nombreux linguistes pendant les dernières
décennies. Les critiques disent que la concentration sur les erreurs n’est pas si intéressante que
l’analyse contrastive le prétend. L’on a remarqué que les erreurs ne sont pas toujours le résultat de
l’interférence de la langue maternelle, et que l’apprenant peut faire des erreurs même si les langues
“se ressemblent”. En plus, la critique forte du linguiste Chomsky à la fin des années 1950 a été un