NADIA ESPOSITO
La piscine de Zinal n’est plus
une infrastructure privée. Si
l’ancien joyau du Club Med a
déjà été racheté par la com-
mune d’Ayer le 1er janvier 2006,
ce n’est que depuis quelques
semaines que cette dernière en
assure l’exploitation. «L’an der-
nier,l’ancienne équipe s’en était
encore occupée», explique
Georges-Alain Zuber, président
de la commune d’Ayer. «Mais
cet hiver, nous avons décidé de
reprendre l’exploitation à notre
compte.»
Pour un franc symbolique.
Avant d’appartenir à la com-
mune d’Ayer, la piscine de Zinal
était une société anonyme,
avec comme actionnaires le
Club Med, la commune et quel-
ques partenaires privés de la ré-
gion. «Lorsque les transactions
sur les bâtiments du Club Med
ont commencé, la commune
d’Ayer a décidé de reprendre
pour un franc symbolique les
parts de la société de vacances
dans la piscine. Dès lors, nous
étions bien placés au niveau de
l’actionnariat, à côté de quel-
ques partenaires privés.»
Le 1er janvier 2006, la com-
mune d’Ayer décide de racheter
entièrement les parts de la pis-
cine, faisant de cette dernière
une nouvelle infrastructure
municipale. Ce n’est pourtant
que cet hiver qu’elle en a dé-
buté l’exploitation, avec le sou-
tien financier de la société de
développement et des remon-
tées mécaniques. «Il n’y a au-
cun avantage financier,bien au
contraire, mais nous sommes
heureux de pouvoir offrir un
service supplémentaire à la sta-
tion et à toute la région», souli-
gne le président Zuber. La pis-
cine de Zinal est en effet la seule
piscine publique et couverte de
tout le val d’Anniviers.
Grâce à la pelouse située
juste en amont, l’exploitation
peut se faire été comme hiver.
«L’entre-saison est quant à lui
dévolu aux travaux d’entretien.
Il s’agit de conserver cette infra-
structure le plus agréable possi-
ble.»
27Le Nouvelliste Jeudi 1
er
mars 2007 VALAIS CENTRAL
nc - bru
NADIA ESPOSITO
«Pas un mètre carré de notre
magasin ne va échapper au
changement cette année», lance
d’emblée Jean-Louis Bornet,
directeur de Manor Sion. L’en-
treprise familiale suisse de
Maus et Nordmann a en effet
décidé de moderniser complè-
tement sa grande surface sédu-
noise, de s’agrandir sur l’ave-
nue de la Gare et de miser
sur les nouvelles tendances
d’achat. Et tout cela sans fer-
mer le magasin.
Les travaux de transforma-
tion ont déjà débuté au super-
marché et s’étendront à tous les
secteurs jusqu’à l’inauguration
prévue pour octobre 2007.
Le monde attire le monde
Alors que de nombreux
géants de la distribution se
tournent vers la zone commer-
ciale de Conthey – on pense par
exemple à Coop qui vient d’ou-
vrir un magasin à la route
d’Antzère – Manor mise sur
l’attrait du centre de Sion. «On y
croit au centre-ville», souligne
Jean-Louis Bornet. «Depuis
quelques années, et grâce aux
efforts de la ville,au développe-
ment de la place du Midi et de la
rue des Remparts,c’est agréable
d’y faire son shopping. Le cen-
tre-ville de Sion est devenu un
vrai centre commercial, plus
vaste que Conthey, où règne une
bonne ambiance et une excel-
lente synergie entre les bouti-
ques et notre grande surface. Et
comme le monde attire le
monde...chacun gagne à ce que
Manor reste à Sion.»
Vingt ans en 2008
Mais si la famille Maus et
Nordmann a décidé de miser
sur la capitale valaisanne, c’est
aussi pour l’histoire qui la lie à
son entreprise. «C’est déjà en
1972 que la Placette s’est établie
à Sion en reprenant l’entreprise
privée Porte-Neuve», se sou-
vient le directeur de Manor
Sion. «La construction à l’ave-
nue du Midi s’est ensuite faite en
1988. On peut donc dire que,
pour ses 20 ans,le magasin aura
une belle nouvelle robe!»
Pour les femmes
Concrètement, la grande
surface sédunoise va être tota-
lement remaniée. Treize mil-
lions vont y être investis. «Nous
allons adapter les concepts par
rapport aux nouvelles tendan-
ces», explique Jean-Louis Bor-
net. «Nous allons miser avant
tout sur les femmes, qui consti-
tuent près de 70% de notre clien-
tèle, et sur les jeunes, avec des
rayons qui leur sont dédiés,plus
étendus et plus diversifiés
qu’aujourd’hui.» Les agrandis-
sements de près de 900m2sur
l’avenue de la Gare, de la Ber-
gère à l’actuel couloir d’entrée,
y seront d’ailleurs dévolus.
Quant au supermarché, il sera
également réaménagé à 100%.
«Nous allons axer sur la bou-
langerie, qui sera située à l’en-
trée en venant depuis le par-
king, le prêt-à-manger, le take
away ainsi que la cave.» Les
compétences dans les divers
corps de métiers présents chez
Manor seront également mises
en valeur. «Nous tenons à ce que
les clients bénéficient d’un vrai
boucher,d’un boulanger ou en-
core d’une spécialiste en parfu-
merie.Nous allons d’ailleurs en-
gager du personnel supplémen-
taire dès la fin des travaux.»
Une dizaine de nouveaux colla-
borateurs devraient venir com-
pléter l’équipe actuelle consti-
tuée de 180 employés.
Manor mise sur le centre-ville
SION
Alors que d’autres géants de la distribution se tournent vers la zone commerciale de Conthey,
la grande entreprise familiale suisse investit treize millions pour moderniser son magasin sédunois.
«Le centre-ville de Sion
est devenu un centre
commercial plus grand
que Conthey»
JEAN-LOUIS BORNET
DIRECTEUR DE MANOR SION
LAURENT SAVARY
Mario Capt ne cache pas sa
joie. Natif de la vallée de
Joux dans le canton de
Vaud, il se réjouit d’enten-
dre la Chorale du Brassus
dans l’église d’Evolène, ce
vendredi. C’est que cette
référence de l’art choral
s’est surtout déplacée pour
lui. Lui qui en a fait partie
durant trente-cinq ans. Lui
qui habite le village du val
d’Hérens depuis deux ans.
Lui qui peu à peu perd la
vue en raison d’une mala-
die incurable, la rétinite
pigmentée.
Une manière de s’intégrer.
«Lorsque j’ai dû arrêter de
travailler à cause de ma ma-
ladie, je suis venu m’instal-
ler à Liez sur la commune de
Saint-Martin. Mais il faut
une voiture.J’ai donc décidé
de déménager à Evolène,car
j’ai tout ce qu’il me faut sur
place», explique l’ancien
coiffeur de formation. Ou-
tre l’attrait du val d’Hérens
et du calme d’un village de
montagne, la présence d’un
ensemble masculin a aussi
guidé son choix. «C’est une
manière de connaître des
gens du village et surtout de
m’intégrer.»Une intégration
qui n’est pas encore totale,
puisque «les chanteurs par-
lent tous patois entre eux.Je
comprends bien quelques
mots,mais je m’y mets peu à
peu», plaisante-t-il. «Après
un moment, ils remarquent
que je suis là et parlent à
nouveau français.» Sa
quasi-cécité et l’apprentis-
sage d’un nouveau réper-
toire paraissent incompati-
bles. Et pourtant. «Lorsque
ma vue me le permettait en-
core, j’agrandissais simple-
ment les partitions. Au-
jourd’hui, avec une vue à
10%, c’est impossible. Mais
j’ai une très bonne oreille
qui m’a toujours permis
d’apprendre vite. Comme je
suis ténor,je chante la mélo-
die principale. Ce qui faci-
lite les choses. Et j’ai une
bonne mémoire, une aide
précieuse.» Avec, sur sa
carte de visite, plus de
trente ans de chant au sein
de la Chorale du Brassus, il
n’a pas mis longtemps pour
convaincre Robert Fau-
chère, le directeur du
chœur évolénard.
Depuis son installation
dans le val d’Hérens, Mario
Capt a développé son côté
artistique. Non seulement
en chantant, mais aussi en
réalisant des sculptures sur
pierre ollaire, qu’il a expo-
sées à l’Institut de recher-
che ophtalmologique de
Sion.
La Chorale du Brassus sera en
concert ce vendredi 2 mars à
20heures à l’église d’Evolène.