Les textes du Thomatique
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qui je demeure porte beaucoup de fruit. » Une petite cho-
se, faite au nom de Jésus, pour son amour, est plus grande
aux yeux de Dieu que les choses les plus remarquables fai-
tes en notre propre nom.
C’est pourquoi saint Paul nous dit : « Quoi que vous
fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du
Seigneur Jésus. »
Un Maître de la vie spirituelle, pp. 158, 181.
Veillons donc à n’agir en toutes choses que pour imi-
ter Notre Seigneur, pour procurer la gloire de son Père.
Demandons souvent au Christ Jésus, dans nos entretiens
intimes avec lui, que toute notre activité jaillisse, comme
la sienne, de l’amour ; qu’il nous donne part à cet amour
qu’il avait pour son Père, et qui lui faisait tout accomplir
avec perfection : Quia diligo Patrem. Notre divin Sauveur
ne peut manquer de nous exaucer pleinement.
Le Christ, vie de l’âme, p. 292.
3 janvier
LE PÈRE CÉLESTE RÉCLAME DE NOUS LA
FOI EN SON FILS JÉSUS.
Au début de son Évangile, après avoir chanté la gloire
du Verbe divin, saint Jean fait remarquer que le Verbe est
venu en ce monde et que ce monde, qu’il avait créé, qui
était son domaine, qui était « sien », ne l’a pas reçu.
Mais, ajoute-t-il, tous ceux-là le reçoivent qui croient
en son nom : Quotquot autem receperunt eum… qui cre-dunt in
nomine ejus… Nous recevons le Verbe incarné, par la foi ;
par elle, nous acceptons la divinité de Jésus : « Vous êtes le
Christ, le Fils du Dieu vivant. »
C’est l’attitude que réclame de nous le Père éternel.
« Le commandement de Dieu est que nous croyions en
son Fils Jésus-Christ » : Et hoc est mandatum ejus : ut creda-
mus in nomine Filii ejus. Il nous l’a dit lui-même : « Voici
mon Fils bien-aimé… écoutez-le. »
Cette attitude d’âme est extrêmement féconde parce
qu’elle nous hausse au niveau divin.
Aussi sommes-nous très agréables à notre Père cé-
leste quand, acceptant son témoignage, nous professons
que Jésus est son propre Fils, qu’il lui est coéternel et qu’il
partage avec lui la gloire divine : Tu solus altissimus, Jesu
Christe… in gloria Dei Patris. « Mon Père vous aime, disait
Jésus à ses apôtres, parce que vous m’aimez et vous croyez
que je suis né de lui. »
Jamais donc nous ne devrions ouvrir l’Évangile ou
nous disposer à célébrer les mystères de Jésus, sans entrer
tout d’abord dans les vues de Dieu même en proclamant,
par un acte de foi intense, que ce Christ que nous allons
contempler, prier, auquel nous allons nous unir, est Dieu
comme le Père et le Saint-Esprit.
Le Christ dans ses mystères, pp. 70, 71.
4 janvier
L’ENFANT JÉSUS MODÈLE ET CAUSE DE
NOTRE SANCTIFICATION.
Si nous contemplons avec foi et amour l’enfant Jésus
dans sa crèche, nous verrons en lui l’exemple divin de bien
des vertus ; si nous savons prêter l’oreille du cœur à ce qu’il
nous dit, nous apprendrons beaucoup de choses.
En parcourant les circonstances de sa naissance, nous
voyons comment l’humanité sert au Verbe d’instrument,
non seulement pour nous instruire, mais encore pour
nous relever, pour nous vivier, nous rendre agréables à
son Père, nous détacher des choses qui passent, de nous-
mêmes, pour nous élever jusqu’à lui.
Le Christ s’est fait pauvre, de riche qu’il était. Il n’est
pas né dans un palais ; sa mère n’ayant pas trouvé de pla-
ce à l’hôtellerie, a dû se réfugier dans une grotte ; le Fils
de Dieu, Sagesse éternelle, a voulu naître dans la nudité et
coucher sur la paille.
Quand nos regards reposent sur ce petit enfant qui ne
se distingue en rien des autres, et que nous pensons qu’il
est le Dieu inni, nos vains orgueils se trouvent confon-
dus en face d’un tel abaissement.
Et quel admirable exemple d’obéissance ne nous don-
ne-t-il pas ! Avec la simplicité des petits enfants, il s’aban-
donne aux mains de ses parents, se laisse toucher, porter
et prendre à leur gré.
« La divinité revêt notre chair mortelle ; et par là mê-
me que Dieu s’abaisse à vivre une vie humaine, l’homme
est élevé vers les choses divines » : Dum divinitas defectum
nostrae carnis suscepit, humanum genus lumen quod amiserat, re-
cepit. Unde enim Deus humana patitur, inde homo ad divina su-
blevatur. (Saint Grégoire.)
Le Christ dans ses mystères, p. 139 et suiv.
5 janvier
L’INCARNATION, MANIFESTATION DE
DIEU À L’HUMANITÉ.
Chaque fois que l’âme se trouve en contact un peu in-
time avec Dieu, elle se sent enveloppée de mystère : Nubes
et caligo in circuitu ejus.
Ce mystère est la conséquence inévitable de la distan-
ce innie qui sépare la créature du Créateur. De toutes
parts, l’être ni est dépassé par celui qui, éternellement,
est la plénitude même de l’Être.
C’est pourquoi un des caractères les plus profonds de
l’Être divin est son incompréhensibilité et son invisibili-
té.
Déjà ici-bas, Dieu donne une participation de sa lumiè-
re en dotant l’âme humaine d’intelligence : Signatum est su-