1er janvier : Fête de la Circoncision
L’ « ADMIRABLE ÉCHANGE » RÉALISÉ
DANS L’INCARNATION.
En échange de l’humanité qu’il nous emprunte, le
Verbe incarné nous fait part de sa divinité (1). Et c’est ain-
si que s’accomplit l’échange le plus admirable qui se puisse
célébrer.
Car cet enfant, étant le propre Fils de Dieu, possède la
vie divine, comme son Père, avec son Père ; en cet enfant,
« la plénitude de la divinité habite corporellement » ; en lui
sont « amassés les trésors de la divinité ».
Mais il ne les possède pas pour lui seul : il désire inni-
ment nous communiquer la vie divine qu’il est lui-même :
Ego sum vita. C’est pour cela qu’il vient : Ego veni ut vitam
habeant. C’est pour nous qu’un enfant est : c’est à nous
qu’un Fils est donné : Puer natus est nobis et Filius datus est
nobis (2). En nous faisant participer à sa qualité de Fils, il
nous rendra enfants de Dieu. Ce que le Christ est par na-
ture, c’est-à-dire Fils de Dieu, nous le serons par grâce ;
le Verbe incarné, le Fils de Dieu fait homme doit deve-
nir l’auteur de notre génération divine. En sorte que, bien
qu’il soit le Fils unique, il deviendra le premier-d’une
multitude de frères : Ut sit ipse primogenitus in multis fratri-
bus.
Tels sont les deux actes de l’échange admirable que
Dieu réalise entre nous et lui : il nous emprunte notre na-
thomatique
Les Textes du
Paroles de Vie en marge du missel
Dom columbia marmion
1 au 7 janvier
ture pour nous communiquer sa divinité, il prend une vie
humaine pour nous donner part à sa vie divine ; il se fait
homme pour nous rendre dieux : Factus est Deus homo, ut
homo eret Deus. Et sa naissance humaine devient le moyen
de notre naissance à la vie divine.
Le Christ dans ses mystères, pp. 131 et suiv.
(1) Antienne des Laudes de la fête.
(2) Introït de la Messe de Noël et de la Circoncision.
2 janvier : Saint Nom de Jésus
L’UNION AU CHRIST JÉSUS REND NOS
ACTIONS MÉRITOIRES ET FÉCONDES.
LÉglise commence l’année par le nom de Jésus. Plaçons
ce nom sur nos lèvres et dans notre cœur. Nos eorts sont
faibles, mais unis avec lui et ses mérites, ils sont de grand
prix aux yeux de Dieu : « Par Lui, et avec Lui, et en Lui,
soit au Père tout honneur et toute gloire. »
LÉglise imprime le nom adorable de Jésus sur toute
l’année : « Il est appelé du nom de Jésus. » Je sens un grand
désir d’imprimer ce nom béni sur tout mon être, sur tou-
tes mes actions, « an de mériter d’abonder en bonnes
œuvres au nom du Fils bien-aimé ».
Je comprends de plus en plus que le Père voit tout en
son Fils, aime tout en son Fils ; car il est tout entier à Lui,
Nous sommes agréables à ses yeux dans la mesure il
nous voit en son Fils : « Celui qui demeure en moi et en
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qui je demeure porte beaucoup de fruit. » Une petite cho-
se, faite au nom de Jésus, pour son amour, est plus grande
aux yeux de Dieu que les choses les plus remarquables fai-
tes en notre propre nom.
C’est pourquoi saint Paul nous dit : « Quoi que vous
fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du
Seigneur Jésus. »
Un Maître de la vie spirituelle, pp. 158, 181.
Veillons donc à nagir en toutes choses que pour imi-
ter Notre Seigneur, pour procurer la gloire de son Père.
Demandons souvent au Christ Jésus, dans nos entretiens
intimes avec lui, que toute notre activité jaillisse, comme
la sienne, de l’amour ; qu’il nous donne part à cet amour
qu’il avait pour son Père, et qui lui faisait tout accomplir
avec perfection : Quia diligo Patrem. Notre divin Sauveur
ne peut manquer de nous exaucer pleinement.
Le Christ, vie de l’âme, p. 292.
3 janvier
LE PÈRE CÉLESTE RÉCLAME DE NOUS LA
FOI EN SON FILS JÉSUS.
Au début de son Évangile, après avoir chanté la gloire
du Verbe divin, saint Jean fait remarquer que le Verbe est
venu en ce monde et que ce monde, qu’il avait créé, qui
était son domaine, qui était « sien », ne l’a pas reçu.
Mais, ajoute-t-il, tous ceux-là le reçoivent qui croient
en son nom : Quotquot autem receperunt eum… qui cre-dunt in
nomine ejus… Nous recevons le Verbe incarné, par la foi ;
par elle, nous acceptons la divinité de Jésus : « Vous êtes le
Christ, le Fils du Dieu vivant. »
C’est lattitude que réclame de nous le Père éternel.
« Le commandement de Dieu est que nous croyions en
son Fils Jésus-Christ » : Et hoc est mandatum ejus : ut creda-
mus in nomine Filii ejus. Il nous l’a dit lui-même : « Voici
mon Fils bien-aimé… écoutez-le. »
Cette attitude d’âme est extrêmement féconde parce
qu’elle nous hausse au niveau divin.
Aussi sommes-nous très agréables à notre Père cé-
leste quand, acceptant son témoignage, nous professons
que Jésus est son propre Fils, qu’il lui est coéternel et qu’il
partage avec lui la gloire divine : Tu solus altissimus, Jesu
Christe… in gloria Dei Patris. « Mon Père vous aime, disait
Jésus à ses apôtres, parce que vous maimez et vous croyez
que je suis né de lui. »
Jamais donc nous ne devrions ouvrir l’Évangile ou
nous disposer à célébrer les mystères de Jésus, sans entrer
tout d’abord dans les vues de Dieu même en proclamant,
par un acte de foi intense, que ce Christ que nous allons
contempler, prier, auquel nous allons nous unir, est Dieu
comme le Père et le Saint-Esprit.
Le Christ dans ses mystères, pp. 70, 71.
4 janvier
L’ENFANT JÉSUS MODÈLE ET CAUSE DE
NOTRE SANCTIFICATION.
Si nous contemplons avec foi et amour l’enfant Jésus
dans sa crèche, nous verrons en lui l’exemple divin de bien
des vertus ; si nous savons prêter l’oreille du cœur à ce qu’il
nous dit, nous apprendrons beaucoup de choses.
En parcourant les circonstances de sa naissance, nous
voyons comment l’humanité sert au Verbe d’instrument,
non seulement pour nous instruire, mais encore pour
nous relever, pour nous vivier, nous rendre agréables à
son Père, nous détacher des choses qui passent, de nous-
mêmes, pour nous élever jusqu’à lui.
Le Christ s’est fait pauvre, de riche qu’il était. Il n’est
pas dans un palais ; sa mère n’ayant pas trouvé de pla-
ce à l’hôtellerie, a se réfugier dans une grotte ; le Fils
de Dieu, Sagesse éternelle, a voulu naître dans la nudité et
coucher sur la paille.
Quand nos regards reposent sur ce petit enfant qui ne
se distingue en rien des autres, et que nous pensons qu’il
est le Dieu inni, nos vains orgueils se trouvent confon-
dus en face d’un tel abaissement.
Et quel admirable exemple dobéissance ne nous don-
ne-t-il pas ! Avec la simplicité des petits enfants, il s’aban-
donne aux mains de ses parents, se laisse toucher, porter
et prendre à leur gré.
« La divinité revêt notre chair mortelle ; et par là -
me que Dieu s’abaisse à vivre une vie humaine, l’homme
est élevé vers les choses divines » : Dum divinitas defectum
nostrae carnis suscepit, humanum genus lumen quod amiserat, re-
cepit. Unde enim Deus humana patitur, inde homo ad divina su-
blevatur. (Saint Grégoire.)
Le Christ dans ses mystères, p. 139 et suiv.
5 janvier
L’INCARNATION, MANIFESTATION DE
DIEU À L’HUMANITÉ.
Chaque fois que l’âme se trouve en contact un peu in-
time avec Dieu, elle se sent enveloppée de mystère : Nubes
et caligo in circuitu ejus.
Ce mystère est la conséquence inévitable de la distan-
ce innie qui sépare la créature du Créateur. De toutes
parts, l’être ni est dépassé par celui qui, éternellement,
est la plénitude même de l’Être.
C’est pourquoi un des caractères les plus profonds de
l’Être divin est son incompréhensibilité et son invisibili-
té.
Déjà ici-bas, Dieu donne une participation de sa lumiè-
re en dotant l’âme humaine d’intelligence : Signatum est su-
Paroles de vie en marge du missel - Epiphanie
le Thomatique ? Une base de données d’articles de fond touchant à la foi catholique.
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per nos lumen vultus tui, Domine. La raison est pour l’homme
une lumière véritable. Toute l’activité naturelle de l’hom-
me, pour être digne de lui-même, doit d’abord être dirigée
par cette lumière qui nous montre le bien à poursuivre.
Il est une autre manifestation plus profonde, plus mi-
séricordieuse que Dieu a faite de lui-même : c’est l’Incar-
nation… Splendeur de la lumière éternelle, Lumière jaillis-
sant de la Lumière, le Verbe a revêtu notre chair pour qu’à
travers elle nous puissions contempler la divinité.
Cette manifestation de Dieu aux hommes est un mys-
tère si inouï, une œuvre si pleine de miséricorde ; elle
constitue un des caractères si essentiels de l’Incarnation
que, dans les premiers siècles, l’Église n’avait point de fê-
te pour honorer principalement la naissance du Sauveur
à Bethléem. Elle célébrait la fête des « Théophanies » ou
des « manifestations divines » dans la personne du Verbe
incar: manifestation aux Mages, sur les bords du
Jourdain, lors du baptême de Jésus — aux noces de Cana,
où le Christ accomplit son premier miracle.
Le Christ dans ses mystères, p. 147 et suiv.
6 janvier : Fête de l’Épiphanie
GÉNÉREUSE FIDÉLITÉ DES MAGES,
REPRÉSENTANT L’HUMANITÉ.
Les Mages à Bethléem représentaient les païens dans la
vocation à la lumière de l’Évangile. La conduite des Mages
nous montre les qualités que doit avoir notre foi.
Ce qui apparaît surtout, c’est la généreuse délide
cette foi. Leur délité à l’inspiration de la grâce est admi-
rable. Le doute n’a point de prise sur leurs esprits ; sans rai-
sonner, ils se mettent en demeure d’exécuter aussitôt leur
dessein. Ni l’indiérence ou le scepticisme de leur entou-
rage, ni la disparition de l’étoile, ni les dicultés inhéren-
tes à une expédition de ce genre ne les arrêtent. Ils obéis-
sent sans retard et avec constance à l’appel divin. « Nous
avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus (1) »…
nous sommes partis aussitôt qu’elle s’est montrée à nous.
En ceci les Mages sont notre modèle.
Qu’il sagisse de l’appel à la foi ou à la perfection — car
pour toute âme il y a une vocation à la sainteté — la ma-
nifestation de cette vocation est pour chacun de nous son
étoile.
Si nous écoutons l’appel divin avec délité, si nous al-
lons généreusement de lavant, les yeux xés sur létoile,
comme les Mages, nous arriverons au Christ qui est la vie
de nos âmes.
Et quels que soient nos chés, nos fautes, nos misè-
res, Jésus nous accueillera avec bonté. Il l’a promis : « Tous
ceux que mon Père attire à moi viendront vers moi, et ce-
lui qui viendra vers moi, je ne le rejetterai point. »
« Nous avons vu son étoile et nous sommes venus… »
Le Christ dans ses mystères, pp. 155-156, 157.
(1) Cfr Évangile de la messe.
7 janvier
CONDUITE DES MAGES À LA DISPARITION
DE L’ÉTOILE. RECOURS À L’ÉGLISE.
Il arrive parfois que l’étoile disparaisse à nos regards.
Soit que l’inspiration de la grâce porte avec elle un carac-
tère extraordinaire, comme c’était le cas pour les Mages,
soit qu’elle se rattache, et c’est pour nous le cas le plus fré-
quent, à la Providence surnaturelle de tous les jours, elle
cesse quelquefois de se manifester ; la lumière se cache ;
l’âme se trouve dans les ténèbres spirituelles. Que faire
alors ?
Voyons ce qu’ont fait les Mages en cette occurrence.
Ils se sont dirigés sur Jérusalem, la capitale de la Judée, la
métropole de la religion juive. Où, mieux que dans la cité
sainte, peuvent-ils connaître ce qu’ils cherchent ?
De même, quand notre étoile disparaît, quand l’ins-
piration divine ne précise point, nous laisse dans l’incer-
titude, Dieu veut que nous recourions à l’Église, à ceux
qui le représentent parmi nous, an d’apprendre d’eux la
conduite à suivre.
Voyez dans la sainte Écriture, l’histoire de Saul sur le
chemin de Damas ; à l’appel de Jésus, il s’écrie aussitôt :
« Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? »
Que lui pond le Christ ? Lui fait-il alors connaître
directement ses volontés ? Il aurait pu le faire, puisqu’il
se révélait à lui comme étant le Seigneur, mais il ne le fait
pas. Il le renvoie à ses représentants : « Entre dans la ville,
et là, il te sera dit, par un autre, ce que tu dois faire. »
Telle est l’économie de la Providence divine.
Dieu aime que lâme, dans ses doutes et les dicultés
de sa marche vers le Christ, demande lumière et direction
à ceux qu’il a établis comme ses représentants auprès de
nous.
Le Christ dans ses mystères, p. 159.
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