Mondialisation Le terme de mondialisation, est récent (années 1980), mais décrit une situation déjà présente au 19éme siècle notamment, pendant laquelle les échanges de biens mais aussi de capitaux étaient très dynamiques. John Maynard Keynes, écrivait « avant 1914, un habitant de Londres pouvait, en dégustant son thé du matin, commander par téléphone les produits variés de toute la Terre en telle quantité qui lui convenait […] ; risquer son bien dans les ressources naturelles et les nouvelles entreprises de n’importe quelle partie du monde ». À la fin du XVIIIème siècle, A. Smith puis au début du XIXème siècle D. Ricardo démontrent que les nations ont intérêt à « laisser passer » les marchandises. Au contraire du courant mercantiliste, ils démontrent que le commerce international est source de croissance mondiale et qu’il existe un gain à l’échange pour toutes les nations participantes. Chaque nation devrait ainsi se spécialiser dans la production qu’elle maîtrise le mieux, s’insérant ainsi dans une division internationale du travail. Depuis la 2ème guerre mondiale, les États prônent le libreéchange d’ailleurs systématisé et réglementé au sein du GATT puis de l’OMC. Cependant les attitudes protectionnistes n’ont jamais cessé et se renforcent dès que la situation économique se dégrade. Au XVIIIème siècle, le libre-échange désigne exclusivement le commerce international de marchandises, mais de plus en plus les services font aussi l’objet d’échanges. Depuis le début des années 1980, la déréglementation financière a permis également l’internationalisation des mouvements de capitaux. Aujourd’hui, les échanges internationaux concernent donc les biens et services et les capitaux. « Le processus de mondialisation construit un vaste marché mondial des biens, des services, des capitaux et de la force de travail en s’affranchissant de plus en plus des États et accentuant l’interdépendance des pays. » (S. D’Agostino, La mondialisation, Bréal, coll. « Thèmes et débats », 2002). La mondialisation est aussi accélérée par la montée en puissance de nouveaux acteurs : les Firmes multinationales. Elles redessinent les contours des spécialisations nationales, de l’organisation de la production, de la division internationale du travail mais aussi des flux commerciaux. Remarque : L’internationalisation désigne un processus d’ouverture croissante des économies nationales qui conservent leur cohérence interne et leur spécificité. La mondialisation (ou globalisation) désigne le processus d’intégration des économies, c’est-à-dire le dépassement du cadre national et la formation d’un marché mondial unique, des biens, des services et des capitaux. On parle de « produit global » pour désigner une marchandise conçue directement pour le marché mondial, et d’« entreprise globale » pour désigner une entreprise qui n’est pas attachée à un espace national particulier, mais vise directement le marché mondial. L’« ouverture » désigne le processus qui permet de faire circuler librement les marchandises entre des espaces nationaux. Par exemple, les accords du GATT ont conduit à une ouverture accrue des économies. La signature du traité de Rome a conduit à un processus d’« intégration » qui a culminé avec le marché unique et la monnaie unique. Dans un premier temps la mondialisation résulte de trois facteurs : de l’essor des firmes multinationales ; de la forte croissance du progrès technique, de la baisse des coûts des transports et de la diffusion globale des techniques de l’information et de la communication ; de l’extension du libre-échange. Document1 Page 1 sur 4 J.P. Dal Follo La nouvelle phase de la mondialisation est plus marquée par l’apparition de nouveaux phénomènes comme : – De nouveaux marchés : liés à l’arrivée de consommateurs et producteurs des pays d’Asie et d’Europe orientale et surtout des BRIC. – De nouveaux acteurs : les FMN, les ONG, les blocs régionaux. – De nouvelles normes et règles : la multiplication des accords multilatéraux (les services, la propriété intellectuelle, les communications, etc.). – De nouveaux instruments de communication plus rapides et moins chers : internet, communication électronique, téléphones portables, des transports plus rapides, etc. – Le passage de la DIT/NDIT à la DIPP Définition : Mondialisation (ou globalisation) : processus qui conduit à une interdépendance croissante des économies, en raison de la multiplication des échanges internationaux et de leur libéralisation. La notion de mondialisation associe quatre dimensions liées aux échanges : de marchandises (biens manufacturés et agricoles) ; de services (banque, assurance, tourisme) ; de capitaux (finance internationale et investissements directs à l’étranger) ; du facteur travail (migrations internationales). Sous notions : Mondialisation des échanges : processus d’internationalisation croissante des échanges commerciaux qui vise à atteindre le marché global. Mondialisation de la production : décomposition internationale des processus productifs qui vise à profiter des avantages comparatifs des différents territoires. Notions liées : Finance internationale : désigne l’étude des flux de capitaux entre les pays. Commerce international : désigne l’ensemble des échanges de biens et de services qui s’effectuent entre pays différents. Internationalisation de la production : processus qui résulte de l’accroissement des flux d’investissement et de la multiplication des implantations à l’étranger. Avantages comparatifs : Théorie de David Ricardo qui montre que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans les produits pour lesquels il est le plus avantagé ou le moins désavantagé, et à abandonner les autres productions. Dotation factorielle : théorie économique qui stipule que les échanges internationaux reposent sur des différences de dotation dans les facteurs de production (échange indirect de facteur abondant contre facteur rare). Acquis de première : Gain à l’échange : c’est le gain qui résulte pour chacun des participants de la spécialisation puis de l’échange. Libre-échange : désigne la liberté de circulation internationale des marchandises. Au sens large, il désigne la liberté de circulation internationale des marchandises, des services et des capitaux. Document1 Page 2 sur 4 J.P. Dal Follo Barrières non tarifaires : obstacles aux importations qui ne sont pas des droits de douanes (prohibition de certaines importations, limitations quantitatives d’importation, normes contraignantes, subventions aux exportations). Barrières tarifaires : il s’agit généralement des droits de douanes c’est-à-dire des taxes prélevées sur les importations. Commerce intra-firme : se définit comme l’échange de produits au sein d’une firme de filiale à filiale ou de filiale à société mère appartenant au même groupe. Compétitivité hors prix : correspond à un avantage concurrentiel lié à sa capacité à maintenir ou à gagner des parts de marché grâce à d’autres caractéristiques que le prix (qualité perçue, SAV, image de marque…). Compétitivité-prix : correspond à un avantage concurrentiel lié à sa capacité à maintenir ou à gagner des parts de marché grâce à des prix relativement bas. Elle dépend de trois éléments : les coûts de production, le taux de change et le comportement de marge des entreprises. Concentration : c’est un processus de croissance des firmes qui aboutit au contrôle d’une part plus importante du marché par ou plusieurs de ces firmes (regroupement des entreprises). On distingue trois formes de concentration : horizontale, verticale et conglomérale. Délocalisation : désigne pour une entreprise le transfert de tout ou partie de ses capacités de production dans un autre pays. Différenciation des produits : c’est la modification d’une ou de quelques caractéristiques du produit pour le distinguer de ses concurrents et le rendre unique (SAV, image de marque, performance et qualité des produits, adaptation aux goûts du consommateur...). Division internationale du travail : correspond à une répartition de la production des biens et services entre les pays et les zones économiques qui se spécialisent dans une ou plusieurs productions. Externalisation : stratégie des firmes qui consiste à transférer tout ou partie de leur production à d’autres firmes partenaires (sous-traitance). Filiale : une filiale est une société dont une autre société détient plus de 50 % de son capital. Firmes multinationales : sont des entreprises implantées dans plusieurs pays par le biais de filiales dont elles détiennent tout ou une partie du capital. Investissement direct à l’étranger (IDE) : il s’agit d’un investissement dont l’objectif est la création ou le contrôle d’une entreprise étrangère (investissement productif ou prise de participation dans le capital au moins à hauteur de 10 %). Localisation des firmes : stratégie des FMN qui visent à s’implanter sur un territoire en fonction des avantages comparatifs (rationalisation, contrôle des approvisionnements, de marché et d’agglomérations). Organisation mondiale du commerce (OMC) : institution internationale dont la fonction est de favoriser le libre-échange. Elle constitue un organe de décision et peut statuer sur les différends commerciaux. Politique protectionniste : ensemble des mesures prises par les pouvoirs publics qui vise à freiner les importations : barrières tarifaires et non tarifaires. Protectionnisme : au sens strict, il regroupe toutes les mesures des pouvoirs publics visant à diminuer les importations. Au sens large, il regroupe toutes les mesures des pouvoirs publics visant à diminuer les importations et à augmenter les exportations. Spécialisation : processus par lequel un individu, une entreprise ou un pays choisit de se consacrer à la production d’une partie seulement des biens et services nécessaires à sa consommation et de se procurer les autres au moyen de l’échange. Stratégie des entreprises : c’est l’ensemble de moyens utilisés pour orienter de façon déterminante et à long terme les activités et les structures des entreprises. Taux de change : prix relatif d’une monnaie par rapport à une autre. Document1 Page 3 sur 4 J.P. Dal Follo Schéma : À savoir : Être capable de définir la mondialisation Distinguer internationalisation de la mondialisation ou de la globalisation Distinguer mondialisation des échanges et mondialisation de la production Débats : La mondialisation de l’économie est-elle favorable aux nations ? Les mesures protectionnistes sont-elles toujours efficaces ? La recherche de coûts de production faibles est-elle la seule stratégie de localisation des firmes ? Quels sont les effets de la variation des taux de change sur les économies concernées ? Quels sont les déterminants des échanges internationaux de biens et services ? Quels sont les déterminants de la spécialisation ? Bibliographie : J. Adda, La Mondialisation de l’économie, Éditions La Découverte, coll. « Grands Repères », 2012. D. Cohen, La Mondialisation et ses ennemis, Hachette - Pluriel, 2005. S. D’Agostino, « La mondialisation », Bréal, coll. « Thèmes et débats », 2002. J.-C. Graz, La Gouvernance de la mondialisation, Éditions La Découverte, coll. « Repères », 2012. J. E. Stiglitz, La Grande désillusion, Grasset, 2003. C.-A. Michalet, Qu’Est-ce que la mondialisation ?, Éditions La Découverte / Poche, 2002. P. K. Krugman, La Mondialisation n’est pas coupable, Vertus et limites du libreéchange, Éditions La Découverte / Poche, 2000. Document1 Page 4 sur 4 J.P. Dal Follo