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En fait, à cause de la lenteur du mécanisme de diffusion thermique, la Terre perd aujourd’hui
en surface la chaleur qu’elle a produite dans le passé.
1.1.c Le flux de chaleur et ses deux composantes
Le flux de chaleur terrestre évacué à la surface de la Terre est calculé à l’aide du
produit de deux quantités mesurées, le gradient de température et la conductivité thermique.
Le gradient de température (en °C/km) se mesure dans les profondeurs des forages miniers,
et la conductivité thermique (en W/m/°C) se mesure sur des échantillons de roches (des
carottes de forage si possible) représentatives des formations géologiques rencontrées. De
manière générale, ces deux quantités varient peu, et le flux de chaleur terrestre a une
moyenne globale de 80 mW/m². Toutefois, dans certaines régions où des anomalies
thermiques sont présentes, on peut mesurer plusieurs centaines de mW/m². Les régions à
fort potentiel géothermique peuvent évacuer plusieurs milliers de mW/m², comme à Wairakei
en Nouvelle Zélande.
Le flux de chaleur mesuré en surface se décompose en deux parties : la contribution
crustale au flux de chaleur, qui correspond à la production de chaleur à l’intérieur de la
croûte terrestre, et le flux de chaleur mantellique, qui correspond à l’évacuation de la chaleur
du manteau. La croûte océanique ne contenant que très peu d’éléments radioactifs, on
assimile le flux de chaleur océanique à celui du manteau sous-jacent. La contribution
crustale du flux océanique est négligeable, alors qu’elle est importante et variable au sein
des continents. Sous la plupart des continents, et en dehors des anomalies thermiques, le
flux de chaleur mantellique reste faible avec une valeur qui varie peu, comprise entre 10 et
30 mW/m². Cette valeur correspond à une valeur d’équilibre entre la partie profonde du
manteau terrestre qui est en convection thermique, et la croûte continentale où les transferts
de chaleur sont régis par la conduction thermique.
1.2 Les transferts de chaleur dans la Terre
1.2.a Conduction, convection et géotherme terrestre
Au sein de la lithosphère, c’est la conduction thermique qui régule les transferts de
chaleur, alors qu’au sein de l’asténosphère, les transferts se réalisent par mouvement de
matière, c’est-à-dire par convection thermique. Dans le cas de la conduction thermique, la
chaleur se diffuse sans qu’il y ait transfert de masse. A l’échelle d’une seconde, le manteau
terrestre est solide puisqu’il laisse passer les ondes sismiques de cisaillement ; cependant, à
l’échelle des temps géologiques, il se comporte comme un fluide visqueux : ses mouvements
profonds permettent en effet à la chaleur interne de s’évacuer vers la surface. On distingue
également les transferts de chaleur par advection thermique, où des transports de matière à