Changement climatique : impacts sur l’économie de la pêche
Le changement climatique global est aujourd’hui central dans notre société et fait l’objet de questionnements
pour la préservation de notre environnement. Cet environnement qui représente la vie est aussi source d’une
partie de l’activité économique à travers notamment la lière de la pêche. Il devient alors préoccupant de savoir
comment prédire l’impact du changement climatique sur cette lière. L’enjeu étant de comprendre l’adaptation
possible aux évolutions biologique et économique.
Travail de recherche sur la pêche à la langouste en Tasmanie
La localisation de la Tasmanie (Sud de l’Australie) fait que les modications environnementales y sont plus notables
et représente donc un lieu intéressant pour mener ce travail de prédiction. L’objectif étant de comprendre comment la
pêcherie peut répondre aux nouvelles contraintes concernant la pêche à la langouste (limite par quota,
modication économique et mouvement des populations). Pour ce faire la construction d’un modèle a
permis d’évaluer les conséquences selon trois scénarios en se projetant sur un avenir proche (5 à 10 ans) : le
changement climatique, la variation saisonnière des prix et la tendance à l’évolution globale des prix.
Il a été constaté que la pêcherie n’est pas passive dans ce processus de changement, et fait preuve
d’adaptation à son environnement. Sans cette adaptation, la pêcherie pourrait en effet être négativement affectée,
notamment dans l’hypothèse où les zones de pêche viendraient à être modiées par le mouvement des
populations de langoustes. La capacité d’adaptation et de réactivité de la lière halieutique joue donc un rôle clé
dans la détermination des impacts locaux de changements globaux tels que le réchauffement de la planète.
Ce travail de recherche permet de mettre en évidence l’importance des possibilités de redistribution spatiale et
temporelle de l’effort de pêche des navires, face aux modications de la répartition des ressources exploitées.
Pour prédire les effets du changement climatique sur les écosystèmes marins, les ressources halieutiques et
les pêcheries, il ne faut pas se limiter à la biologie. S’intéresser en parallèle à l’activité économique prend tout
son sens pour élaborer les scénarios de futurs possibles.
Caseyeur Tasmanien dans le port de Stanley, avec ses casiers à langoustes. Echantillonnage et marquage des langoustes dans
la réserve de Maria Island avec Stewart Frusher,
associate professor à UTAS
Pour en savoir plus
► La thèse
► Résumé de la thèse
© Katell Hamon
L’équipe de recherche
Ce travail de recherche a été effectué dans le cadre d’une thèse par Katell Hamon en bio-économie, en
cotutelle avec l’université de Tasmanie (UTAS), et l’Université de Bretagne Occidentale (UBO). La recherche a
donné lieu à une collaboration interdisciplinaire mêlant l’économie (Olivier Thébaud), l’écologie marine (Stewart
Frusher) et la modélisation (Rich Little), les deux premiers domaines étant intégrés grâce à la modélisation pour
construire une représentation complète de la pêcherie et de ses facteurs d’évolution.
© Katell Hamon
© Katell Hamon