II- Les transformations de la société française depuis 1945
A- La France de la croissance et des Trente Glorieuses (expression de Jean Fourastié, 1979)[dossier pp 124-125 : l’élévation du niveau de
vie des Français)
1.1945-1973 époque de forte croissance , la France s’adapte au capitalisme moderne encadré par une planification de l’Etat qui avait
assurée la reconstruction du pays après la Seconde Guerre mondiale. Les entreprises se modernisent alors que l’Etat possède par les
nationalisations des pans entiers de l’économie (Régie Renault, SNCF, EDF-GDF, Air France, des banques). L’économie française est alors
une économie mixte sur des bases capitalistes
2.Le dynamisme industriel et du secteur des services (banques, assurances, marketing…) permet le plein-emploi et le recours à une
immigration . Le travail est rationnalisé par le tayloro-fordisme jusqu’aux années 1970 avant de s’adapter aux nouvelles formes de
marché avec le toyotisme dans les années 80. La productivité augmente pour les salariés, les salaires suivent et malgré l’inflation les
Français voient leur niveau de vie globalement augmenté grâce aux négociations croisées entre le patronat, l’Etat et les syndicats (ce qui
n’empêche pas des mouvements sociaux (mai 1967 en Guadeloupe, mai 1968 à Paris )
3.la production des biens et la consommation de ces biens ( nous rentrons dans la société d’abondance où les ménages français
s’équipent en TV, voiture, électroménager,)incarnées par les nouveaux temples de la consommation, les supermarchés et les
hypermarchés) sont stimulées par la croissance démographique du baby-boom qui stimule également le secteur de la construction (des
grandes cités et/puis des banlieues pavillonnaires)
4.L’action de l’Etat providence via la création de la Sécurité sociale (protection des personnes par les cotisations sociales des salaires) en
1945 permet une redistribution et une lutte contre les inégalités, participe à la croissance
B- les défis économiques et sociaux depuis 1974
1.Depuis 1974 on assiste à un retournement de conjoncture avec les chocs pétroliers (augmentation des matières premières) et la
concurrence mondiale pour les produits industriels portée par les NPIA (Japon, Dragon , puis Chine à partir des années 1980)
2. La France comme d’autres pays européens sont touchés par la stagflation (faible croissance, forte inflation)[doc 1 p 122], la
désindustrialisation (délocalisations, effet de la mondialisation et des stratégies des Firmes multinationales qui favorisent les pays
émergents). Les conséquences sociales sont dramatiques : le chômage explose, l’exclusion et la misère frappe des milliers de
personnes sans aucune perspective d’avenir. Dans le même temps, les Etats s’endettent et réduisent leur action sociale par des
politiques d’austérité qui accompagnent les restructurations d’entreprises. L’Etat-providence rentre dans une crise profonde
(problème du financement des retraites, des dépenses de santé…)
3.Depuis les années 80, l’Etat français revend au secteur privé beaucoup d’entreprises c’est le phénomène de la privatisation , le
libéralisme économique réclame moins d’interventions des Etats (« laissez faire, laisser aller « réclamé par l’OCDE, le FMI et
l’OMC). Les entreprises françaises s’adaptent au marché mondial en ayant des stratégies internationales (Carrefour, Bouygues…) Le
patronat réclame un droit du travail minimal et des salariés flexibles qui pourront faire face à la concurrence étrangère
4.Depuis 30 ans le malaise sociale s’est installée en France avec des populations ouvrières marginalisées et ghettoïser, la croissance
de la précarisation qui peut toucher tout secteur (augmentation des travailleurs pauvres . Un chômage de masse qui touche 12%
des actifs [doc 3, 4, 5, 6 p 123]
C-Les nouveaux modes de vie des Français
1.l’évolution des mœurs est liée au recul relatif de la pratique religieuse et de l’urbanisation (les individus sont moins soumis à des
communautés rurales)
2.La société connaît une libéralisation des mœurs : la contraception s’est répandue permettant aux femmes de contrôler leur fécondité
(1967 : loi Neuvwirth qui autorise la pilule, 1975 : la loi Veil autorise l’IVG), le travail féminin dans le même temps a progressé les libérant
de la tutelle des maris, mais l’émancipation des femmes se heurte aux inégalités salariales et de l’accès aux fonctions supérieures.
3. La société est plus permissive et tolérante, l’individu possède une sphère privée plus autonome qu’avant la Seconde guerre mondiale :
le divorce se généralise, le concubinage et les naissances hors mariages sont acceptés. L’orientation sexuelle n’est plus condamnée
(depuis 1972) et les homosexuels ne sont plus victimes de discriminations légales (accès au PACs en 1999 et mariage pour tous en 2013)
3.la naissance d’une culture de masse accompagne la société d’abondance. L’uniformisation de l’enseignement et son allongement
(l’école devient obligatoire jusqu’à 16 ans en 1959), la croissance des médias la croissance des classes de masse moyennes favorisent
une culture commune : la TV, le cinéma, la presse écrite, la société des loisirs (parcs, tourisme) permise grâce à la croissance des congés
payés-5 semaines par an aujourd’hui, 2 semaines en 1936 !!!)
4.Depuis les années 90 se superposent à la société de consommation la société de communication fondée sur l’utilisation et la
généralisation d’internet (1996) et des produits multimédias qui favorisent une consommation très personnalisée et l’individualisme
5.En pleine crise des institutions traditionnelles (les Eglises, le monde politique, les parents, l’institution scolaire), dans ce monde
consumériste vouée à la consommation, des individus sont alors tentés par des formes de replis identitaires qui favorisent le
communautarisme, d’autres veulent plutôt construire des solidarités plus larges plus ouvertes du fait des possibilités technologique qui
créent virtuellement un « village planétaire ». Le point commun de ces attitudes est la recherche du sens de l’existence dans un monde
fondé sur l’hyperconsommation (un hyperconsommation critiquée entre autres par les Ecologistes et les altermondialistes qui disent que
le monde et l’humanité n’est pas à vendre, le monde n’est pas une marchandise).