MISE EN PERSPECTIVE DE L I S L A M (SEANCE N° 7 / 9)
1. Vers -2000 /-1700 : Abraham, ancêtre légendaire, partit, sur injonction divine, de Chaldée pour la Terre de Canaan (2ème fils Ismaël). 2. Vers -1200 : Révélation Sinaïtique, Moïse guida, sur injonction divine, le peuple d’Israël, d’Egypte vers la Terre Promise.
3. Vers -1000 / -950 : David, 2ème roi d’Israël, établit la capitale d’Israël à Jérusalem et son fils Salomon construit le premier Temple. 4. -586 : Destruction du Temple, exil à Babylone / -538 : retour d’exil et construction du 2ème Temple (515).
5. De -900 à -100 : Structuration progressive de la Torah et du canon biblique juif (Premier Testament, 24 livres). 6. A partir de -36 : Domination romaine sur la Judée.
7. De 6 à + 30 : Vie de Jésus (Yeshoua), dont les 2 dernières années consacrées à la prédication. 8. Vers +60 / +100 : Rédaction des 4 évangiles. + 150 : séparation avec le Judaïsme.
9. +312 : Conversion de Constantin au christianisme. 10. 476 Chute de l’Empire Romain d’Occident
11. L’Arabie (marche de l’Empire d’Orient) est peuplée de tribus juives, chrétiennes et animistes (idolâtres) qui se combattent, se soumettent cycliquement, se paient mutuellement tribut, créent des alliances, les dénoncent, etc, etc…
12. De 578 à 640 : Vie de Mahomet (dont les 22 dernières années consacrées à la prédication, à la conversion et à la conquête de la péninsule arabique), sachant que, de 25 à 40 ans, on perd la trace de Mahomet qui ne réapparaît réellement qu’aux alentours de 618.
13. A la mort du prophète, ses successeurs continuent les conquêtes au détriment des empires byzantin et perse, et en moins de 2 scles auront conquis un vaste espace qui va des bords de l’Indus au milieu de la France.
14. Deux coups d’arrêt : en 732, Charles Martel à Poitiers et auparavant, en 718, l’échec du siège de Constantinople, qui permettra à lEmpire Byzantin de survivre encore plus de 7 siècles.
en page 4, résumé de la vie de Mahomet
A – L’Islam (généralités)
L’islam est une religion abrahamique articulée autour du Coran, que le dogme islamique considère comme le recueil de la parole de Dieu (Allah) révélée à Mahomet, considéré par les adhérents de l’islam comme le dernier prophète de Dieu, au VIIe siècle en Arabie. Un adepte de
l’islam est appelé un musulman. L’islam a pour fondement et enseignement principal le tawhid (monothéisme, unicité), c’est-à-dire qu’elle revendique le monothéisme le plus épuré où le culte est voué exclusivement à Dieu.
La religion musulmane se veut une vélation en langue arabe de la religion originelle d’Adam, de Noé, et de tous les prophètes parmi lesquels elle place aussi Jésus. Ainsi, elle se présente comme un retour à la religion d’Abraham (appelé, en arabe, Ibrahim par les musulmans)
du point de vue de la croyance, le Coran le définissant comme étant la voie d’Ibrahim (millata Ibrahim), c’est-à-dire une soumission exclusive à Allah.
Le Coran reconnaît l’origine divine de l’ensemble des livres sacrés du judaïsme et du christianisme, tout en considérant qu’ils sont, dans leurs écritures actuelles, le résultat d’une falsification partielle : le Suhuf-i-Ibrahim (les Feuillets d’Abraham), la Tawrat (le
Pentateuque ou la Torah), le Zabur de David et Salomon (identifié au Livre des Psaumes) et l’Injil (l’Evangile).
Outre le Coran, la majorité des musulmans se réfère à des transmissions de paroles, actes et approbations de Mahomet, récits appelés hadîths. Cependant, les difrentes branches de l’islam ne s’accordent pas sur les compilations de hadiths à retenir comme authentiques. Le Coran
et les hadiths dits « recevables » sont 2 des 4 sources de la loi islamique, la charia, les 2 autres étant l’unanimité (ijma’) et l’analogie (qiyas).
En 2010, le Pew Research Center estime que l’islam comprend 1,6 milliard de fidèles (soit 23,4 % de la population mondiale), appelés « musulmans », ce qui en fait la seconde du monde par le nombre de fidèles, après le christianisme et devant l’hindouisme. C’est,
chronologiquement parlant, le 3ème grand courant monothéiste de la famille des religions abrahamiques, après le judaïsme et le christianisme avec lesquels il possède un certain nombre d’éléments communs empruntés aux 2 premiers et surtout au judaïsme.
L’islam se partit en plusieurs courants, notamment le sunnisme, et le chiisme rencontré principalement en Irak et en Iran. La religion musulmane a été désignée autrefois en français par le mot islamisme (comme judaïsme, christianisme, bouddhisme, animisme, etc…). Mais ce
terme tend à être remplacé par celui d’« islam », le mot « islamisme » s’étant spécialisé pour désigner les courants politiques radicaux ou non du revivalisme musulman. Le mot Islam, qui peut alors porter une majuscule, a toutefois aussi en français un sens différent : il désigne,
au-delà de la religion proprement dite avec sa foi et son culte, une puissance politique et un mouvement de civilisation général.
B – La loi islamique (la charia), le sunnisme, et le chiisme
Charia& :!nom!féminin!singulier!(mot!arabe!signifiant!le!chemin!qui!conduit!à!l’abreuvoir!et,!par!extension,!le!chemin!qu’il!faut!suivre,!
Loi!canonique!islamique!régissant!la!vie!religieuse,!politique,!sociale!et!individuelle,!appliquée!de!manière!stricte!dans!certains!Etats!musulmans.!
!
Les&Sunnites&(90&%)&
Il n’y a pas de clergé dans le sunnisme. L’imam n’est pas un prêtre mais bien un membre de la communauté musulmane qui conduit la prière : il est « celui qui se met devant pour guider la prière » et n’est pas forcément un théologien : en arabe, l’imam veut dire « chef »
ou « guide », et dans le sunnisme, il suffit que le chef soit musulman et sage, connaissant les piliers de l’islam et ait appris une grande partie du Coran par cœur pour être à la tête d’une communauté, d’un Etat. Le muezzin, celui qui fait l’appel à la prière, n’est pas un
prêtre non plus.
L’islam reconnaît divers niveaux de compétence religieuses parmi ses fidèles : l’explication du Coran se nomme tafsîr. Et l’ijtihâd est la recherche de solutions nouvelles à partir des textes de référence pour répondre aux problématiques des populations musulmanes sur
leurs affaires religieuses.
1. al-mujtahid al-mutlaq, capable de « se battre en absence de texte », comme l’indique la racine de mujtahid pour en tirer une casuistique, rapprocher des textes traitant des sujets similaires et en tirer la synthèse, élaborer des principes juridiques sans référence à
une école particulière. Ces compétences sont reconnues exceptionnellement rarissimes ;
2. al-mujtahid al-mutlaq al-muntasib, le même mais dans le cadre d’une école interptative ;
3. al-mujtahid fil-madh’hab, dans le cadre d’une école interprétative, capable d’élaborer des réponses juridiques, des questions nouvelles ;
4. al-‘âlim al-mutabahhir, le vulgarisateur des grands anciens qui doit conntre le Coran et la Sunna ;
5. al-‘âmîy, celui qui ne connaît que les grandes lignes de l’islam.
Les&Chiites&(10&%)&
Les Chiites, dont le nom dérive de Chî’at a Ali ceux qui suivent Ali ») représentent aujourd’hui un dixième seulement de l’ensemble des musulmans (environ 100 millions de fidèles). Ils sont cependant majoritaires en Irak et en Iran et forment une communauté très
influente au Liban.
Les musulmans chiites attribuent une importance cruciale au culte de l’imam. Cet imam chiite se distingue de l’imam qui, chez les Sunnites, préside simplement à la prière dans les mosquées. Il est le descendant d’Ali, le gendre du Prophète et est réputé infaillible dans
l’interprétation du sens caché du Coran. Tous les fidèles lui doivent allégeance.
C – Expansion
en Arabie, l’islam s’est étendu pendant ses premières décennies, rapidement au nord-est vers l’Irak, l’Iran, la haute Mésopotamie ; et à l’ouest vers la Syrie, la Palestine et l’Egypte.
L’islam pénètre le monde chrétien et gréco-romain peu après la mort du prophète de l’islam Mahomet. Sous les Omeyyades, l’expansion continue, les conquêtes territoriales se faisant par voie terrestre jusqu’au Maghreb à la fin du
VIIe siècle et jusqu’aux côtes espagnoles au début du VIIIe siècle. En 712, les Maures franchissent le détroit de Gibraltar et conquièrent l’Espagne. Ils sont arrêtés à Poitiers en 732 par les troupes du maire du palais, Charles Martel.
Expansion vers l’Asie centrale, Boukhara, Kaboul, et ils atteignent la frontière de l’Indus. Contact avec l’Empire Byzantin, la mer Caspienne et Caucase au nord.
La mer Méditerranée est contrôlée par l’Empire Byzantin, lequel est une menace sur les conquêtes arabes. Les Arabes construisent une flotte et attaquent Constantinople sans succès à 3 reprises, le feu grégeois jouant un rôle
terminant en faveur des Byzantins. Les Byzantins restent maîtres de la mer et bloquent donc l’expansion musulmane, ainsi que le commerce avec les Arabes. La mer reste une frontière, mais devient une mer d’échanges. Après
une conquête rapide d’un siècle, les frontières ne bougent plus jusqu’au XIe siècle.
Quand les Arabes ont conquis un territoire, ils établissent des camps à part et vivent du fruit de leurs conquêtes et d’imts (la jizya) versés par les non-musulmans, en échange d’une liberté et protection restreintes. Les musulmans,
quant à eux, paient une autre forme d’impôts, la Zat (aumône au pauvre) qui forme un des 5 piliers de l’islam.
Le VIIIe siècle est marqué par la forte résistance de l’Empire byzantin, mais aussi par l’agitation, à la fois politique et religieuse, à l’intérieur du monde arabo-musulman. On observe donc l’unification et l’arabisation des territoires
conquis (par la langue, la monnaie, l’administration), ainsi que son islamisation (des écoles sont instituées pour apprendre le Coran, les juges sont formés pour répandre le droit musulman).
Mais il y a de nombreuses sécessions politico-religieuses. En effet, les Abassides fondent Bagdad. Il y a donc un déplacement vers l’Est du centre politique arabo-musulman qui a pour conséquence le transfert des courants
d’arrivées de l’Extrême-Orient, mais aussi un déséquilibre car le centre est éloigné du pan Ouest de l’empire. Cela entraîne des sécessions qui débouchent sur la formation de 3 grandes zones où émergent des califats.
Ce sont les zones abbasside, fatimide et andalouse ; on peut donc parler de concurrence religieuse entre les successeurs de Mahomet.
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