Partie 1 chap 2

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LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE ET SES CONSEQUENCES
03 juillet 2014
CHAP. 2
1
LE REGLEMENT1 DU CONFLIT, LE ROLE DE L’ONU ET LE BILAN DE LA GUERRE
- Relater les différentes négociations qui ont contribué au règlement du conflit et à la création
de l’O.N.U.
- Présenter les mesures prises pour organiser la paix.
- Préciser le rôle de l’ONU.
- Dresser le bilan de la guerre.
INTRODUCTION
A partir de 1944, l’Europe est progressivement libérée du nazisme par les soviétiques et les
américains. Mais, les futurs vainqueurs n’ont pas attendu la fin de la guerre pour poser les
jalons2 de l’après-guerre. Pendant la guerre, des conférences rassemblant les dirigeants des
Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’URSS avaient précisé quelques dispositions pour
l’immédiat après-guerre, notamment l’essai de règlement du contentieux mondial et la
création de l’O.N.U.
I- LES CONFERENCES EN VUE DU REGLMENT DU CONFLIT
1- La conférence de l’Atlantique
Elle s’est tenue secrètement entre le 9 et le 12 août 1941, sur le Potomac, au large de TerreNeuve entre Churchill et Roosevelt. Un texte va être adopté au cours de cette conférence, la
charte de l’Atlantique, qui est en fait déclaration commune signée le 14 août 1941 par les
États-Unis et le Royaume-Uni, pendant la Seconde Guerre mondiale, qui énonçait les
principes fondamentaux de la paix future. La conférence se voulait une affirmation d’une
solidarité indéfectible.
Les deux chefs d'État déclaraient que leurs pays ne recherchaient aucun agrandissement
territorial3. Ils rappelaient que tout peuple a le droit de choisir sa propre forme de
gouvernement et que l'on ne peut imposer des changements de frontière. Les peuples
dépouillés par la force devraient retrouver leur souveraineté. Tous les États, grands ou petits,
vainqueurs ou vaincus, devraient avoir un libre accès au commerce et aux matières premières
nécessaires à leur prospérité. Ils soulignèrent l'intérêt de la coopération économique entre les
nations et la nécessité d'améliorer les conditions de vie des travailleurs. La charte exprima
l'espoir que, après la défaite des nazis, tous les pays puissent vivre en paix et en sécurité. Elle
reconnut le principe de la liberté des mers, exprima la conviction que les hommes devaient
renoncer à l'emploi de la force dans les relations internationales et affirma la nécessité du
désarmement après la victoire attendue des Alliés.
1
Conclusion définitive et généralement positive (d'un problème ou d'une question) Exemple : le règlement d'une
affaire épineuse
2
Faire les premiers pas en vue de (quelque chose) Exemple : poser les jalons d'une réforme
3
Elle s’explique aussi par la crainte qu’avait Roosevelt de voir la Grande- Bretagne s’engager, comme lors de la
Première Guerre Mondiale, dans une politique d’accords secrets prévoyant des partages territoriaux.
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Lors d'une conférence qui se déroula à Washington, entre le 22 décembre 1941 et le 1 er
janvier 1942, vingt-six pays qui combattaient alors les forces de l'Axe déclarèrent qu'ils
souscrivaient au programme de la charte de l'Atlantique. Ni la France libre, qui ne constituait
pas un gouvernement, ni l'Inde, qui n'était pas indépendante, ne purent signer la déclaration de
principes appelée dès lors Déclaration des Nations unies. Au cours des années suivantes, vingt
autres nations, dont la France, ajouteront leur signature au bas de cette alliance, qui annonçait
également l'organisation internationale de l'après-guerre et servit de base à l'Organisation des
Nations unies (ONU), fondée lors de la Conférence de San Francisco (25 avril-25 juin 1945).
2- La conférence de Casablanca
Ce fut une rencontre entre le président des États-Unis Franklin D. Roosevelt et le Premier
ministre anglais Winston Churchill, au cours de la Seconde Guerre mondiale, du 14 au 24
janvier 1943 à Casablanca (Maroc).
Le but de la rencontre est la définition d’une stratégie commune contre les puissances de
l’Axe en Europe, en Afrique et en Asie. Au cours de la conférence, Roosevelt et Churchill se
mettent d’accord sur l’éviction des puissances de l’Axe de l’Afrique du Nord ainsi que sur
l’attaque par les Alliés du point le plus faible de la « forteresse Europe », c’est-à-dire l’Italie
(le débarquement en Sicile aura lieu entre le 10 juillet et le 17 août 1943). En outre, les deux
chefs d’États s’accordent sur la nécessité d’intensifier les bombardements sur l’Allemagne, et
sur l’exigence d’une capitulation inconditionnelle de l’Allemagne, du Japon et de l’Italie.
3- La conférence de Moscou
Lors de la conférence de Moscou, en octobre 1943, l’Union soviétique, la Grande-Bretagne et
les États-Unis s’engagent à créer dans les plus brefs délais une organisation internationale
capable de résoudre pacifiquement les conflits : c’est la déclaration de Moscou.
4- La conférence du Caire
Ce fut une réunion des Alliés qui se tint au Caire du 22 au 26 novembre 1943, pendant la
Seconde Guerre mondiale, afin de déterminer leurs objectifs de guerre et leur stratégie en
Asie, plus particulièrement vis-à-vis du Japon.
Cette conférence intervint après la réussite de la campagne de Tunisie, les débarquements en
Sicile et en Italie, lorsque débutait l'offensive américaine dans le Pacifique. Les principaux
participants de cette conférence furent le président américain Franklin D. Roosevelt, le
Premier ministre britannique Winston Churchill et le généralissime nationaliste chinois Jiang
Jieshi, accompagnés de leurs conseillers. L'Union des républiques socialistes soviétiques
n'étant pas en guerre contre le Japon, elle n'était pas représentée, mais Staline fut mis au
courant des discussions dans les jours qui suivirent, puisque, du Caire, Roosevelt et Churchill
partirent pour la conférence de Téhéran. Le 1er décembre 1943, le gouvernement des ÉtatsUnis publia un communiqué commun, dans lequel les trois pays se déclaraient déterminés à
poursuivre la guerre contre le Japon jusqu'à la reddition inconditionnelle de ce dernier. Les
signataires précisèrent que leurs gouvernements n'envisageaient aucun agrandissement
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territorial, mais qu'ils avaient l'intention de reprendre au Japon tous les territoires que celui-ci
avait acquis depuis le début de la Première Guerre mondiale. La Chine retrouverait ainsi sa
souveraineté sur ses provinces (Mandchourie et Taïwan). La Corée, colonie japonaise depuis
1910, retrouverait son indépendance. Une seconde conférence s'ouvrit au Caire ; juste après
les entretiens avec les dirigeants chinois, Roosevelt et Churchill rencontrèrent les dirigeants
turcs.
5- La conférence de Téhéran
Cette réunion eut lieu entre le président américain Franklin D. Roosevelt, le chef d'État
soviétique Joseph Staline et le Premier ministre britannique Winston Churchill. Elle se tint du
28 novembre au 2 décembre 1943 à Téhéran (Iran), au cours de laquelle les trois grands alliés
de la Seconde Guerre mondiale se concertèrent sur les thèmes de la conduite de la guerre,
décidant les débarquements de Provence et de Normandie, et de l'après-guerre en Europe.
Les discussions portèrent sur les objectifs de la guerre et la date des opérations militaires :
l'ouverture d'un second front en Europe, par des débarquements en Provence et en Normandie,
fut adoptée par les trois puissances. L'occupation de l'Allemagne, au sortir de la guerre, fut
envisagée, sans qu'un accord sur son démembrement soit conclu. Le cas de la Pologne fit
l'objet de négociations secrètes : l'URSS conserverait ses annexions de 1940, la Pologne
recevrait en compensation des territoires à l'ouest pris sur l'Allemagne vaincue. La conférence
de Téhéran préfigurait celle de Yalta. Si la question des objectifs de paix ne fut évoquée qu'à
titre provisoire (création de l'ONU), toutes les parties exprimèrent leur désir de coopérer après
la guerre. Il fut aussi décidé de garantir l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Iran, à qui
était également promise une aide économique après le conflit.
6- La conférence de Dumbarton Oaks
Les travaux de la conférence de Dumbarton Oaks (septembre-octobre 1944), tout en
aboutissant à un projet de charte, achoppent sur le mode de scrutin dévolu au Conseil de
sécurité, lequel est appelé à détenir la principale responsabilité en matière de maintien de la
paix et de sécurité internationales.
7- Yalta : le sort de l’Europe et l’avenir des Nations Unies (4 au 11 février 1945)
L’essai du règlement du contentieux mondial culmine à Yalta en février 1945. L’année 1944,
décisive au plan militaire, n’en est pas moins fertile en tensions politiques. Chaque partenaire
est désormais présent en Europe : les Russes dans la partie orientale, les Anglais et les
Américains en France, Italie, Grèce. On se soupçonne mutuellement de vouloir utiliser
l’occupation militaire à des fins politiques. Même le camp anglo-saxon se divise à propos de
l’avenir des pays occupés. Le nouveau secrétaire d’Etat américain, Stettinius, y soutient plutôt
les partis démocratiques, tandis que Churchill donne sa préférence aux formations
conservatrices. Autant d’éléments qui rendent nécessaire un nouveau sommet des Trois
Grands.
Il se tient à Yalta, en Crimée du 4 au 11 février 1945. Réunissant Churchill, Roosevelt et
Staline, la rencontre de Crimée doit amener des échanges de vues sur l’avenir du monde après
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la guerre, surtout celui de l’Europe : les Alliés doivent s’accorder sur les modalités de la
« reconquête » de l’Europe. Par ailleurs, Roosevelt veut obtenir l’aide soviétique contre le
Japon. De fait, comme il ressort du protocole final, l’essentiel des discussions a porté sur le
sort de l’Europe et l’avenir des Nations Unies. Aussi des décisions sont-elles prises
concernant l’organisation future des Nations Unies : l’U.R.S.S. accepte de ne recevoir que
trois sièges (U.R.S.S., Ukraine et Russie blanche). Le droit de veto des membres permanents
du conseil de sécurité jouera pour tous les cas, sauf pour les questions de procédure. Enfin,
les Nations Unies auront un droit de regard sur l’organisation de l’Europe. C’est d’ailleurs ce
second thème qui semble mobiliser les énergies. Dans la lignée tracée par la Charte de
l’Atlantique, on rappelle le « droit des peuples à choisir la forme de gouvernement sous lequel
ils veulent vivre ». La reconstruction de l’Europe, tant au plan politique qu’au niveau
économique, doit se faire sous l’égide des Trois Grands. Une telle tâche ne peut être menée à
bien sans le règlement préalable des questions allemande et polonaise.
En ce qui concerne l’Allemagne, on sait Churchill entendait intégrer la France au règlement
final afin de limiter l’influence de l’U.R.S.S. en Europe. De fait, la France obtiendra une zone
d’occupation et un siège au conseil de contrôle interallié. Les cadres du démembrement sont
reportés à plus tard, malgré les pressions de Staline qui obtient toutefois gain de cause en
matière de réparations : l’Allemagne lui versera 20 milliards de dollars.
Quant à l’avenir de la Pologne, Staline semble y voir un enjeu important pour la sécurité de
l’U.R.S.S. Certes, le dirigeant soviétique s’est engagé à organiser des élections libres dans les
pays libérés. Mais en Pologne, l’U.R.S.S soutient le Comité de Lublin, d’obédience
communiste. Si Roosevelt accepte un élargissement de ce dernier, Staline obtient que la
frontière russo-polonaise soit repoussée sur la ligne Curzon.
8- La conférence de San Francisco et la naissance de l’ONU
Les délégués de 50 nations, toutes en guerre contre l’Axe, se réunissent en conférence à San
Francisco le 25 avril 1945, pour mettre au point de manière définitive les principes devant
régir l’Organisation. Le 26 avril, le texte fondateur de l’ONU, appelé charte des Nations
Unies, était signé par les 50 Etats présents4. C'est le 24 octobre 1945, lors de la ratification de
sa charte par la majorité des pays signataires, que l'ONU naquit officiellement.
9- La conférence de Potsdam5
Conférence réunissant les chefs d'État des États-Unis, de l'Union des Républiques socialistes
soviétiques et du Royaume-Uni, à la suite de la capitulation sans condition de l'Allemagne, à
4
La Pologne, qui n'avait pas été représentée à la Conférence de San Francisco, la signa plus tard, mais elle fait
néanmoins partie des 51 États membres originels, parce que son gouvernement en exil avait précédemment signé
la Déclaration des Nations unies.
5
Du 17 juillet au 2 août 1945, la conférence de Potsdam réunit le Premier ministre britannique Winston
Churchill (remplacé au cours du mois de juillet par Clement Attlee), le président américain Harry Truman et le
dirigeant soviétique Joseph Staline (assis de gauche à droite) pour tenter de régler l'avenir de l'Allemagne après
la Seconde Guerre mondiale. Ils décident de diviser le pays en quatre zones d'occupation (américaine, soviétique,
britannique et française) et d'imposer un contrôle strict afin d'éviter la remilitarisation de l'Allemagne.
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la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle se tint à Potsdam, près de Berlin, du 17 juillet au 2
août 1945, et devait préciser et mettre en œuvre les accords clôturant la conférence de Yalta.
La conférence traita principalement de la situation en Europe et des futurs traités de paix.
C'est en premier lieu l'Allemagne qui fut l'objet de l'attention des participants ; il fut décidé un
désarmement, suivi d'une démilitarisation du pays, ainsi que le jugement des criminels de
guerre. Un processus de dénazification, c'est-à-dire de destruction du Parti national-socialiste,
et de démocratisation devait également être mis en place. En outre, l'économie du pays devait
être réorganisée et l'Allemagne devait verser 20 milliards de dollars de réparations. La
frontière germano-polonaise, fixée à la ligne Oder-Neisse, n'était considérée que comme une
limite provisoire. Concernant la guerre dans le Pacifique, l'URSS accepta de s'allier aux
puissances occidentales afin d'exiger une capitulation japonaise.
Concernant la fin de la guerre, ce fut l'idée de la coordination entre Alliés qui prédomina. En
effet, les traités de paix avec les puissances de l'Axe6 devaient être élaborés par un Conseil
des ministres des Affaires étrangères, composé des représentants américain, britannique,
soviétique, français et chinois.
Néanmoins certains problèmes ne furent pas résolus. Ainsi, les occidentaux refusèrent à
Staline un mandat sur la Libye et un droit de regard sur les détroits turcs. De plus, le contrôle
des Alliés sur les gouvernements européens, tel qu'il avait été établi lors de la déclaration sur
l'Europe libérée, ne put être appliqué en Bulgarie et en Roumanie.
La conférence de Potsdam fut donc considérée comme un succès ; pourtant, nombre des
accords qui en résultaient ne furent jamais respectés, du fait des relations de plus en plus
conflictuelles entre l'URSS et l'Europe occidentale.
II- LA CONSTRUCTION DE LA PAIX
Pour éviter de nouveau7 la résurgence8 d’une pareille situation, on a pensé à mettre en place
une organisation destinée à préserver la paix, l’ONU. De plus, in a songé à construire un
nouvel ordre économique mondial fondé sur le libre-échange. Enfin, on s’est attelé à juger les
criminels de guerre.
1- L’ONU et ses missions
L'Organisation des Nations Unies est à la base une idée de Roosevelt, comme le fut la
Société des Nations pour Wilson après la guerre de 1914. Après une charte en 1941
évoquant un système vaste et permanent de sécurité et une volonté en 1943 de transformer
les nations unies, une coalition militaire contre le fascisme, en une organisation destinée à
préserver la paix, en 1945, la Charte de San Francisco fait se réunir les 51 états
fondateurs de l'ONU, l'organisation s'installera à New York dès 1946.
Une triple mission lui est assignée par l’article 1.
6
Italie, Roumanie, Bulgarie, Hongrie et Finlande
Une fois de plus.
8
Synonyme: réapparition Synonyme: réveil
7
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L’article 1 de ce texte définit la mission de maintien de la paix et de la sécurité internationales
par la prise de mesures collectives efficaces et en assurant par des moyens pacifiques le
règlement des différends ; le développement des relations amicales sur la base du respect du
principe d’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes ; enfin, la
réalisation de la coopération internationale par la recherche de solutions aux problèmes
internationaux aussi bien économiques, sociaux, culturels qu’humanitaires, tout en
encourageant le respect des droits de l’homme pour tous sans distinction de race, de sexe, de
langue ou de religion.
De plus, tout pays agresseur ou violent les Droits de l'Homme peut être suspendu de son droit
de vote à l'Assemblée générale ou être victime de sanctions. Tout conflit doit aussi se régler
de manière pacifique, sans aucune ingérence. En 1956, avec l'affaire de Suez, l'idée d'une
force armée internationale apparaît. En décembre 1948, c'est l'adoption de la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme. L'ONU est donc le rêve d'une société mondiale
capable de régler ses conflits par la négociation plutôt que par les armes et de
promouvoir les droits de l'homme sur la planète.
L'ONU se compose de plusieurs organes. Le premier, l'Assemblée générale, organe de
délibération dont les résolutions sont des recommandations sans force de loi. Le conseil de
sécurité est l'organe responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationale, il
vote les sanctions. Il se compose de 11 membres dont 5 permanents, les États-Unis, la
France, le Royaume-Uni, l'URSS et la Chine, et de 6 membres élus tous les deux ans.
Chaque membre vaut autant seulement les cinq fondateurs possèdent un droit de véto. Le
secrétaire général est élu pour 5 ans, il est au service des autres organismes et représente
l'ONU sur la scène internationale. Des organismes intergouvernementaux apparentés à l'ONU
dans des domaines non politiques sont aussi là, destinées à consolider la coopération
internationale : UNESCO, OMS, UNICEF, ESOCOC, Cour internationale de justice de
La Haye …
2- La construction d'un nouvel ordre économique mondial
Le souvenir de 1929 va fortement influencer l'économie mondiale d'après 1945. En 1944
va être organisée une conférence internationale à Bretton-Woods, près de New York, qui
vise à reconstruire l'économie et la prospérité mondiales. Fort de leur puissance
économique, les USA vont largement influencer les décisions prises. D'abord, le dollar est
choisi comme monnaie du commerce mondial. Ensuite, un Système Monétaire
International est mis en place en favorisant les EU. Enfin, sont créés à Bretton-Woods le
FMI, Fonds Monétaire International, et la BIRD, Banque Internationale pour la
Reconstruction et le Développement, deux organismes censés aider les pays à se
reconstruire économiquement.
La crise de 1929 a été la cause du développement du protectionnisme économique visant à
protéger un marché en augmentant les taxes douanières. En 1945, on veut favoriser le libreéchange, en diminuant considérablement les taxes entre les frontières. En 1947 sont
signés les accords du GATT, General Agreement on Tarifs and Trade. Depuis 1995, le
GATT est remplacé par L'Organisation Mondiale du Commerce.
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3- Le jugement des crimes commis lors de la seconde guerre mondiale
Dans la déclaration de Moscou du 30 novembre 1943, les Alliés décident de poursuivre tous
ceux qui ont participé aux crimes de guerre de la Seconde Guerre mondiale et tous ceux qui
en sont responsables. Les procès devront se dérouler dans les pays où ces crimes ont été
commis. Les Alliés veulent mener eux-mêmes et en commun les procédures judiciaires contre
les principaux criminels de guerre allemands. Après la capitulation9 de l’Allemagne et du
Japon, de nombreux procès vont s’ouvrir dont ceux de Nuremberg et de Tokyo.
3.1. Le procès de Nuremberg et les procès subséquents10
Après la capitulation de l’Allemagne (8 mai 1945), les Alliés concluent, le 8 août 1945, le
traité de Londres, qui fixe les bases juridiques du futur tribunal militaire international qui
instruira les procès. En poursuivant les crimes nazis en justice, il s’agit non seulement de
condamner les coupables mais aussi de proclamer au monde : « Plus jamais ça ! »
Le 18 octobre 1945, 24 responsables11 politiques, militaires et économiques allemands sont
mis en accusation. Le procès se déroule du 20 novembre 1945 au 1er octobre 1946, devant le
tribunal militaire international, au palais de justice de Nuremberg.
Les accusés ont le droit de choisir leurs avocats. Ils sont face à quatre procureurs, un pour
chacun des pays, États-Unis, URSS, Grande-Bretagne et France. Le plus connu est le
procureur américain Robert Jackson, qui déclare : « La véritable partie plaignante à cette
barre, c’est la civilisation. » Le tribunal militaire est composé de quatre juges et de leurs
adjoints, qui représentent les vainqueurs de manière paritaire. Le président du tribunal est le
Britannique sir Justice Lawrence.
L’acte d’accusation (25 000 mots) porte sur quatre points : conjuration12, crimes contre la
paix13, crimes de guerre14, crimes contre l’humanité15.
9
Cessation des combats face à une armée ennemie
Qui suit immédiatement (soutenu)
11
Les accusés sont Karl Dönitz, commandant en chef de la marine allemande et successeur d’Hitler, Hans Frank,
gouverneur général de Pologne, Wilhem Frick, ancien ministre de l’Intérieur, Hans Fritzsche, directeur du
service de la radio au ministère de la Propagande, Walter Funck, président de la Reichsbank jusqu’en 1939,
Hermann Göring, ancien maréchal du Reich, Rudolf Hess, adjoint d’Hitler jusqu’en 1941, Alfred Jodl, chef
d’état-major des opérations de guerre du Commandement suprême des forces armées (OKW), Ernst
Kaltenbrunner, chef de la police de sécurité, Wilhelm Keitel, feld-maréchal et chef de l’OKW, Constantin Von
Neurath, ministre des Affaires étrangères (1932-1938), Franz Von Papen, vice-chancelier puis ambassadeur du
Reich, Erich Raeder, commandant en chef de la marine (1928-1943), Joachim Von Ribbentrop, ministre des
Affaires étrangères, Alfred Rosenberg, ministre des Territoires occupés de l’Est, Fritz Sauckel, commissaire de
la main-d’œuvre, Hjalmar Schacht, ministre de l’Économie (1934-1937), Baldur Von Schirach, chef de la
Jeunesse hitlérienne et gauleiter (chef de district) de Vienne, Arthur Seyss-Inquart, chancelier de l’Autriche puis
commissaire du Reich dans les Pays-Bas occupés, Albert Speer, ministre de l’Armement et de la Production de
guerre, Julius Streicher, responsable du journal antisémite Der Stürmer, ainsi que, par contumace, Martin
Bormann, conseiller d’Hitler à partir de 1943. Gustav Krupp ne comparaît pas devant le tribunal pour des raisons
de santé. Robert Ley, l’ancien dirigeant du Deutsche Arbeitsfront (DAF, Front allemand du travail), se suicide
dès le 25 octobre dans sa cellule. Martin Bormann est en fuite, ou peut-être mort en mai 1945 à Berlin.
12
La conjuration est définie comme l’ensemble des manœuvres ayant conduit à la conquête d’un pouvoir absolu.
13
Les crimes contre la paix comprennent la planification, la préparation et le déclenchement d’une guerre
d’offensive en violation de nombreux traités internationaux.
10
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Le verdict est proclamé le 1er octobre 1946. Douze condamnations à mort par pendaison sont
prononcées16. Ceux-ci sont exécutés le 16 octobre 1946 à Nuremberg, sauf Hermann Göring
qui s’est suicidé la veille dans sa cellule. Des condamnations à l’emprisonnement à vie (prison
de Spandau) sont prononcées contre trois accusés : Rudolf Hess, Walter Funk (libéré en 1957)
et Erich Raeder (libéré en 1955). Albert Speer et Baldur Von Schirach sont condamnés à vingt
ans de prison (libérés en 1966), Constantin Von Neurath à quinze ans (gracié en 1954) et Karl
Dönitz à dix ans (libéré en 1956). Trois accusés sont acquittés, Hjalmar Schacht, Franz Von
Papen et Hanz Fritzsche.
En outre, quatre organisations national-socialistes sont déclarées criminelles : le Parti
national-socialiste allemand des travailleurs (NSDAP), la Gestapo, les SS et le SD
(Sicherheitsdienst, service de sécurité des SS).
Au cours de douze autres procès intentés à 177 personnes, non plus devant le tribunal
militaire international, mais devant les tribunaux militaires américains, ce sont des médecins,
juristes, militaires et hommes d’affaires qui sont jugés entre 1946 et 1949. Les tribunaux
militaires prononcent 24 condamnations à mort, dont la moitié sont exécutées, acquittent 35
accusés et condamnent les autres à des peines de prison qui sont annulées à partir de 1956.
3.2. Le procès de Tokyo
Le 29 août 1945, le président Truman désigne le général MacArthur comme responsable de
la politique alliée en Extrême-Orient. C’est lui qui est par la suite placée à la tête du
« Suprême Commandement des Forces Alliées (SCAP) » institué en septembre de la même
année. Le 19 janvier 1946, MacArthur promulgue17 une charte qui constitue le tribunal
militaire international pour l’Extrême-Orient. C’est ce tribunal qui sera chargé de juger les
criminels de guerre de cette partie du monde.
Le procès de Tokyo s’ouvre le 3 mai 1946 et tient sa dernière session le 12 novembre 1948.
Cent soixante-quatorze inculpés sur 1 178 sont condamnés à des peines allant de la prison à
vie à la condamnation à mort18.
Beaucoup d’autres procès de criminels de guerre présumés se tiennent devant des tribunaux
constitués par les gouvernements des pays qui ont été occupés, en totalité ou en partie, par
l’Allemagne ou le Japon au cours de la Seconde Guerre mondiale. De plus, les tribunaux
militaires dans les zones d’occupation anglaise et américaine en Allemagne jugent des
citoyens allemands selon les lois de la guerre. De nombreux procès d’officiers japonais ont
14
Sont considérés comme crimes de guerre toutes les infractions au droit des peuples, les assassinats collectifs à
grande échelle, les brutalités contre les prisonniers de guerre et leur assassinat, l’exécution d’otages, les actes de
torture, de mise en esclavage et de pillage économique, l’avilissement, le mauvais traitement, la déportation,
l’asservissement et le meurtre de personnes civiles dans les territoires occupés.
15
Sont définies comme crimes contre l’humanité les persécutions commises à l’encontre de minorités raciales et
religieuses et l’extermination de celles-ci.
16
À l’encontre de Hermann Göring, Ernst Kaltenbrunner, Julius Streicher, Hans Frank, Wilhelm Frick, Alfred
Jodl, Wilhelm Keitel, Joachim von Ribbentrop, Alfred Rosenberg, Fritz Sauckel, Arthur Seyss-Inquart et Martin
Bormann (par contumace)
17
Mettre en application (une loi, un décret, un texte de loi) par une publication officielle
18
Sept inculpés sont condamnés à mort (dont les anciens Premiers ministres Tojo et Hirota)
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lieu également aux Philippines et en Australie. Dans la plupart des cas, ces procès sont fondés
sur des violations présumées des lois et des coutumes de la guerre et ne concernent pas les
crimes contre la paix et les crimes contre l’humanité qui ont constitué une grande partie des
procédures à Nuremberg.
Des criminels de guerre présumés sont passés en jugement longtemps après la fin de la
Seconde Guerre mondiale. En 1960, le dirigeant nazi Adolf Eichmann, qui a été membre des
SS et a organisé des actions d’extermination contre les Juifs, est capturé en tant que criminel
de guerre en Argentine par des agents d’Israël. Emmené à Jérusalem, il fait l’objet d’un
procès, est condamné dans l’année qui suit et est exécuté en 1962.
III- VERS UN NOUVEL ORDRE MONDIAL
1- Les deux grands vainqueurs de la guerre
Après la guerre, l'hégémonie des États-Unis est incontestable. Il y a eu peu de morts étatsuniens et aucun combat sur leur sol. Les États-Unis sont une puissance économique et
financière, ils sont sortis plus riches qu’en 1939 et concentrent ¾ de l'or mondial. C'est aussi
une puissance technologique et militaire, ce qui provoque la fascination des européens pour
le modèle états-unien. C'est aussi la fin de la doctrine Monroe (1832), qui prônait
l'isolationnisme, c'est-à-dire le refus d'intervenir dans les affaires européennes, et le
panaméricanisme, idée selon laquelle tout le continent américain était chasse gardée des
États-Unis. En 1945, c'est la fin de l'isolationnisme, les États-Unis se découvrent une vocation
mondiale, due à une mission divine, ils veulent sauver le monde.
La puissance soviétique, bien que fragile, est tout de même réelle. C'est avant tout une
grande puissance miliaire, d'où le nom de rouleau compresseur pour l'armée rouge, mais
c'est aussi une puissance idéologique et politique qui va bénéficier d'un prestige énorme
après la guerre. C'est enfin une puissance territoriale, l'armée rouge occupant 1/3 de l'Europe
en 1945. Malgré ses problèmes, l'URSS est donc en position de force à tel point qu'elle va
annexer du territoire sans que personne ne dise quoique ce soit, comme les États baltes et la
Pologne orientale. En URSS se pose le problème de sa reconstruction démographique et
économique.
Deux grandes puissances idéologiquement opposées sont donc présentes. De fait, la
disparition de leurs ennemis communs va mettre fin à la « Grande Alliance ».
2- la consécration d’une nouvelle carte du monde en 1945
Une des conséquences de la guerre en Europe centrale et orientale est l’influence grandissante
de l’URSS : la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie, l’Albanie et la
Yougoslavie, au total 900 000 km² pour 70 millions d’habitants, passent dans l’orbite19
économique et politique du grand voisin. L’Armée Rouge a pu annexer, outre tous les
territoires dont elle s’était emparée en 1939-1941 (Carélie finlandaise, pays baltes, Russie
blanche polonaise, Bessarabie et Bucovine roumaines), le Nord de la Prusse orientale avec
19
Zone d'influence (d'une personne, d'un pays) Exemple : le pays est tombé dans l'orbite de son puissant voisin
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Königsberg (qui devient Kaliningrad) et la Ruthénie subcarpatique tchécoslovaque. En 1945,
ces acquisitions concernant des territoires qui avaient appartenu à l'Empire russe tsariste, sont
acceptées par les Alliés occidentaux, eu égard aux pertes énormes consenties par le peuple
soviétique et à la contribution de l'Armée rouge dans la victoire alliée.
En compensation des annexions opérées à son détriment, la Pologne reçoit le reste de la
Prusse orientale, la Prusse occidentale, la Haute Silésie, territoires enlevés à l’Allemagne. La
Pologne subit ainsi un glissement de 200 km vers l’Ouest ; sa frontière avec l’Allemagne (non
reconnue par les Occidentaux) se trouve fixée le long des fleuves Oder et Neisse. Les autres
pays occupés par l’Armée Rouge ne connaissent que des modifications secondaires de
frontière.
Affaiblie et ébranlée, l’Europe occidentale n’enregistre que des modifications de frontière
mineures. Celles-ci n’affectent que les vaincus.
L‘Italie a perdu les territoires conquis depuis le début 20e siècle, surtout ses possessions de la
rive de l’Adriatique.
De même l’Allemagne a-t-elle dû renoncer à toutes les annexions de l’époque hitlérienne,
mais si son territoire est largement amputé à l’Est, il conserve à l’Ouest son intégrité. En
1945, l'Allemagne vaincue dont le sort a été réglé lors des conférences interalliées de Yalta en
avril 1945 et de Potsdam en juillet 1945, est ramenée dans ses frontières de 1937 :
le
territoire
des
Sudètes
retourne
à
la
Tchécoslovaquie
;
- le rattachement de l'Autriche à l'Allemagne ( Anschluss ) est annulé ;
- l'Alsace-Moselle et tous les territoires annexés au Reich hitlérien pendant la 2ème guerre
mondiale
sont
restitués
;
- en outre, l'Allemagne doit céder à l'URSS la région de Kœnigsberg en Prusse orientale,
et à la Pologne le reste de la Prusse orientale ( Poméranie, Silésie ).
La nouvelle frontière germano-polonaise est fixée à la ligne Oder-Neisse, pour permettre à
la Pologne qui s'étend à l'Ouest et au Nord aux dépens de l'Allemagne, de compenser ainsi la
perte des territoires « récupérés » à l'Est par l'URSS en 1945.
Les quatre puissances alliées victorieuses - États-Unis, Union soviétique, Royaume-Uni et
France - partagent l'Allemagne et l'Autriche en quatre zones d'occupation. À partir de juillet
1945, chacune des puissances assume, sur la base de l'accord quadripartite, le gouvernement
des zones dont elle a la charge. Les deux capitales, Berlin et Vienne, sont placées sous
administration conjointe des quatre puissances d'occupation.
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Enjeu20 de la lutte des deux Grands pour la domination mondiale, l’Europe a cessé de
compter en 1945. Son sort est entre les mains des armées des grandes puissances qui
occupent son territoire.
Le Japon a perdu toutes ses conquêtes et est dans une situation comparable à celle de
l’Allemagne. Elle perd au profit des Soviétiques les Kouriles, le Sud de Sakhaline, Dairen et
Port-Arthur. Le reflux21 japonais laisse derrière lui un contient asiatique totalement
bouleversé où l’instabilité de la situation autorise de multiples solutions. C’est un pays en
ruines qui connait une misère profonde, dont les croyances et les certitudes se sont effondrées.
Son empereur, clef de voûte22 et symbole de son organisation politique, a dû renoncer à ses
prétentions divines et il n’est plus que le porte-parole des ordres américains transmis par le
général MacArthur, véritable proconsul23 qui contrôle les institutions et la vie politique. Le
désastre n’est pas moins grand au plan économique : l’industrie nippone passe de l’indice 110
en 1943 à l’indice 38 en 1945.
La Chine qui fait partie du camp des vainqueurs a eu la satisfaction de retrouver les territoires
annexés, Formose et la Mandchourie. Mais, son économie est détruite et son administration a
disparu. D’autre part les Russes se sont introduits au Tibet, au Sin-Kiang et occupent une
partie de la Mandchourie. Plus grave est le retour au conservatisme social et la décomposition
du parti unique, le Guomindang. Son chef, Tchang Kai Chek, refuse de collaborer avec les
communistes regroupés derrière Mao Tsé Toung et Chou Enlai.
Dans les colonies de l’Asie du Sud-Est, où les japonais ont encouragé le nationalisme, leur
retrait s’accompagne d’un sursaut anticolonialiste qui menace l’autorité des métropoles.
Aussi, les pays concernés doivent-ils, à plus ou moins long terme, revoir leurs statuts
coloniaux. D’autant que les intellectuels indigènes jouissent de nouveaux atouts : le
communisme qui, en 1945, peut faire figure de modèle, mais aussi un anticolonialisme
américain, incarné dans l’idée des « mandats », même s’il cache le désir de s’implanter dans
les zones d’influence européenne, tout particulièrement en Asie occidentale et au ProcheOrient. Les Américains comptent bien tirer quelques avantages de leur rôle d’arbitre entre
nationalistes et communistes chinois. De leur côté, les Soviétiques voient dans la lutte des
peuples coloniaux pour leur indépendance, le premier pas d’une démarche révolutionnaire
contre l’impérialisme.
De fait, dès 1944-1945, une série de différends esquissent les premiers affrontements entre les
deux Grands. Trois domaines sont le théâtre de ces tensions nouvelles. En Europe centrale et
orientale d’abord, où l’URSS règle à sa guise et sans aucun respect des engagements du
temps de guerre les problèmes territoriaux, les questions de population, et entreprend la
transformation des régimes politiques dans le sens de l’instauration de systèmes autoritaires
dominés par les partis communistes, qui détiennent les postes de commande dans les
gouvernements de coalition formés au lendemain de la guerre. Enfin, ces pays ruinés par la
20
Ce que l'on risque de gagner ou de perdre
Mouvement vers l'arrière (d'un groupe de personnes) Exemple : contenir le reflux des supporters
22
Point central et essentiel qui constitue le fondement (d'un système) Exemple : le secret médical, clé de voûte
de l'exercice de la médecine
23
Personne affectée dans une région ou une colonie où elle exerce un pouvoir despotique, loin de tout contrôle
21
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guerre, acceptent d’autant mieux l’aide économique de l’URSS. Second espace de tension :
l’Europe méditerranéenne. En Turquie, face aux exigences soviétiques (territoires en
Arménie, cession de bases), les Etats-Unis accordent un prêt de 500 millions de dollars au
gouvernement d’Ankara qui mobilise son armée. En Grèce, les Etats-Unis soutiennent
ouvertement le régime, qui combat les partisans communistes appuyés par la Yougoslavie et
la Bulgarie. En septembre 1946, un plébiscite fut organisé à la suite de la victoire des
monarchistes aux élections de mars ; ces derniers obtinrent 75% des suffrages exprimés et le
roi Georges II put rentrer à Athènes. Mais les communistes de l’AEM (front de libération
nationale) prétendirent que les élections avaient été irrégulières et la guerre civile reprit de
plus belle. Enfin, au Moyen-Orient, le nationalisme gagne le monde le monde araboislamique. Dès 1943, Egyptiens et Irakiens posaient les bases d’une union des Etats-arabes.
Par la suite, la Transjordanie, ainsi que l’Arabie Saoudite, le Yémen, la Syrie et le Liban
appuyèrent cette initiative qui aboutit à la fondation de la Ligue arabe en mars 1945. La
fondation de la ligue arabe manifeste de façon éclatante la volonté d’affirmer l’identité du
monde arabe face aux tutelles étrangères et au sionisme juif. En même temps naît en Iran,
autour du Dr Mossadegh, un mouvement nationaliste qui exige, dès septembre 1945, le départ
des Américains d’Iran.
IV- LE BILAN24 DE LA GUERRE
1- Le bilan humain
De lourdes pertes en vies humaines
Avec des évaluations variant entre 40 et 50 millions de morts, la Seconde Guerre mondiale
apparaît comme le conflit le plus sanglant de l’Histoire. Il est quatre fois plus meurtrier que la
guerre de 14-18. L’Europe est le continent le plus atteint, particulièrement à l’Est où
l’occupation allemande s’est montrée la plus dure. L’URSS, soumise à l’occupation de la
Wehrmacht et aux exactions des SS, dénombre 20 millions de morts, soit près de 10% de sa
population. Un pourcentage qui s’élève à 15% pour la Pologne, avec 5,8 millions de morts. En
Yougoslavie, la guerre de libération fait 1,5 million de morts. Les pertes sont moins élevées
en Europe occidentale : quelques dizaines de milliers d’hommes pour la Belgique, la Hollande
et la Norvège ; 600 000 disparus en France ; un peu plus de 75 000 soldats et environ 380 000
civils du côté italien. 6 millions d’Allemands disparaissent dans le conflit. On compte 400 000
tués au Royaume-Uni et dans l’Empire britannique. En Asie, on évalue les pertes chinoises
entre 6 et 8 millions d’hommes et celles du Japon à 3 millions. 400 000 aux États-Unis.
Ces pertes sont non seulement directes, c’est-à-dire liés aux bombardements mais elles sont
aussi indirectes, c’est-à-dire liées à une diminution des naissances et à l’augmentation de la
mortalité.
De vastes transferts de populations
Ensemble des conclusions à tirer (d'un fait, d'une période écoulée ou d'une action) Exemple : dresser le bilan •
selon un bilan officiel et définitif
Évaluation chiffrée des pertes Exemple : un premier bilan de la catastrophe
24
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La guerre a par ailleurs déclenché de vastes transferts de population. On évalue à 30 millions
le nombre de personnes « déplacées » durant le conflit. Certains transferts naissent d’un
réflexe de peur face à l’avance d’une armée ennemie. Mais les mouvements les plus amples
relèvent de décisions prises au cours de la guerre. Ainsi des Volkdeutsche, incorporés à
l’Allemagne par Hitler, originaires du Sud-Tyrol, des pays baltes, de Croatie, de Bulgarie, etc.
Au total 60 000 personnes. Un mouvement inverse de germanisation a affecté les Ardennes et
surtout l’Alsace-Lorraine : 520 000 alsaciens-lorrains se réfugient en France à partir de 1939.
De son côté, la « colonisation » allemande repousse 3 millions de Polonais de Poznanie dans
le Gouvernement général et 70 000 Tchèques des Sudètes…En 1944-1945, ce sont près de 11
millions de personnes qui fuient l’avance inexorable de l’Armée Rouge, chassant devant elle
Prussiens, Pomériens et Silésiens. Bien que n’étant jamais revenus, les quelques 6 millions de
déportés raciaux (essentiellement juifs) relèvent du transfert de population, ainsi que les 4 à 5
millions de déportés politiques en Allemagne.
Les déplacements massifs de population concernant des millions de personnes, qui sont
intervenus au lendemain de la victoire alliée, découlent aussi du règlement du conflit et des
modifications de frontières qui ont affecté en particulier l'Europe centrale et orientale.
Les flux les plus importants concernent les Allemands chassés de Prusse orientale devenue
polonaise et de Tchécoslovaquie, ou qui ont fui la Hongrie et la Yougoslavie.
De nombreux Russes soviétiques sont venus s'installer dans les États baltes et dans les
territoires acquis par l'URSS en Pologne, en Prusse orientale, en Hongrie, en Roumanie et en
Carélie
dont
les
habitants
furent
refoulés
vers
la
Finlande,
Beaucoup d'Italiens ont quitté l'Istrie concédée à la Yougoslavie.
2- Le bilan matériel
Bombardements, sabotages, tactique de la « terre brûlée », longs affrontements armés se sont
soldés par de lourdes pertes matérielles. Hormis le cas japonais, c’est l’Europe qui connait, là
encore, le bilan le plus lourd. En URSS, ce sont 6 millions de maisons, 70 000 villages et
1 700 villes qui sont détruits, en tout ou en partie. L’agriculture est la plus touchée qui perd
plus de 100 000 kolkhozes et 17 millions de bovins. On estime à 80% les destructions des
moyens de transport et de l’équipement scientifique et industriel de la Pologne, tandis que la
Yougoslavie perd plus de 60% de son potentiel agricole et la moitié de son cheptel.
L’Europe entière sort profondément meurtrie de ce conflit qui a interrompu les relations entre
Etats, diminué la production industrielle et agricole, prolongeant la sous-alimentation, et,
partant, la faible productivité de la main d’œuvre.
3- La rançon financière
A elles seules les dépenses militaires s’élèvent à 1 100 milliards de dollars et les dommages
provoqués à plus de 2 000 milliards. La reconversion des économies en fonction de l’effort de
guerre a eu partout de durables conséquences financières, en particulier l’accélération des
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tendances inflationnistes25 et une forte distorsion26 entre la quantité de biens consommables et
les moyens d’acheter ces biens. Partout on a tenté de juguler27 l’inflation tout en finançant la
guerre. Ce financement a pris plusieurs formes : le recours à l’impôt ou l’appel à l’emprunt,
une utilisation plus fréquente de la planche à billets ou le pillage des pays occupés (méthode
allemande ou japonaise).
4- Le choc moral du conflit
Le conflit écoulé s’est manifesté par une « stratégie de la terreur » qui entraîne un véritable
choc moral dans les années de l’immédiat après-guerre. On assiste au bombardement
systématique de villes qui culmine28 dans la destruction de Dresde et l’apocalypse
d’Hiroshima et Nagasaki.
Le summum29 de l’horreur est toutefois atteint par l’Allemagne nazie où les camps de
d’extermination, avec leurs chambres à gaz et leurs fours crématoires, l’utilisation massive et
systématique de la torture par la Gestapo, restent le symbole de la dégradation de la
conscience humaine.
Beaucoup plus général est le mépris du « droit des gens », pourtant formulé et accepté par
toutes les puissances. Les conventions de Genève n’ont pas été respectées par les Allemands à
l’égard des Soviétiques, agonisant lentement dans les camps à ciel ouvert.
5- Bilan politique
La décadence de l’Europe, amorcée déjà à la veille de la Grande Guerre, est confirmée en
1945. L’Europe est relayée par les deux pays qui apparaissent en 1945 comme les véritables
vainqueurs de la guerre : les Etats-Unis et l’URSS. Le choix de l’aide américaine ou du
modèle russe va achever de déchirer une Europe en ruine. La Chine peut apparaitre comme
une troisième grande puissance, mais à condition de mettre fin à ses déchirements intérieurs.
Au total, les pôles de puissance et de décision se trouvent totalement inversés par rapport à
l’avant-guerre : des puissances géantes et des économies de grands espaces –nées ou à naître –
en grande partie extra-européennes, se substituent à des Etats moyens et tous européens.
Aussi, dès la fin du conflit, cette grandeur perdue conduit-elle à l’idée d’union européenne au
moment où l’Armée Rouge installe, là où elle stationne, des régimes socialistes, satellites de
l’URSS. Avec l’écartèlement de l’Allemagne en quatre zones d’occupation, la guerre se solde
par l’éclatement du continent.
25
Inflation : augmentation des prix
Différence ou déséquilibre engendrant des tensions Exemple : la distorsion des salaires
27
Arrêter la progression ou le développement de (quelque chose) Synonyme: arrêter Exemple : juguler une
hémorragie
26
28
29
Atteindre le niveau le plus intolérable
Plus haut degré Synonyme: sommet
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Ces éléments sont, à l’évidence, autant de signes avant-coureurs d’une bipolarisation30 du
monde caractérisée par la guerre froide entre les deux États qui étaient sortis grandis et
renforcés de la guerre : l’Union soviétique et les États-Unis.
CONCLUSION
Même si elle a abouti à la mise en place de l’ONU, la Seconde Guerre mondiale a
profondément bouleversé le monde au point de déboucher sur son éclatement. Cette amorce
d’éclatement idéologique rend difficile la reconstruction politique de l’Europe.
SOURCES :
- Le Monde au lendemain de la Guerre in http://www.intellego.fr/soutien-scolaire-terminales/aide-scolaire-histoire/le-monde-au-lendemain-de-la-guerre/37566
- Berstein (S) et Milza (P), Histoire du vingtième siècle, 1939-1953, Hatier, Paris, janvier
1987, 333 pages.
Sujets de réflexion :
1- L’Europe en 1945, après la Seconde Guerre mondiale. (Quel visage ?) (Voir fichier du
même nom dans le dossier « Le bilan de la guerre… »)
TAF : Vous dresserez le bilan humain et matériel de la guerre dans ce continent, présenterez
le sort qui lui a été réservé dans le règlement du conflit et vous insisterez enfin sur son déclin.
2- Le monde au lendemain de la seconde guerre mondiale. (Voir fichier du même nom dans le
dossier « Le bilan de la guerre… »)
TAF : Le candidat présentera les conséquences de la guerre, dira comment a été organisée la
paix et établira enfin la nouvelle carte du monde.
30
Formation de deux pôles distincts ou opposés (au sein d'un ensemble) Exemple : la bipolarisation de la vie
politique
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