LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE ET SES CONSEQUENCES 03 juillet 2014
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CHAP. 2
LE REGLEMENT
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DU CONFLIT, LE ROLE DE L’ONU ET LE BILAN DE LA GUERRE
- Relater les différentes négociations qui ont contribué au règlement du conflit et à la création
de l’O.N.U.
- Présenter les mesures prises pour organiser la paix.
- Préciser le rôle de l’ONU.
- Dresser le bilan de la guerre.
INTRODUCTION
A partir de 1944, l’Europe est progressivement libérée du nazisme par les soviétiques et les
américains. Mais, les futurs vainqueurs n’ont pas attendu la fin de la guerre pour poser les
jalons
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de l’après-guerre. Pendant la guerre, des conférences rassemblant les dirigeants des
Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’URSS avaient précisé quelques dispositions pour
l’immédiat après-guerre, notamment l’essai de règlement du contentieux mondial et la
création de l’O.N.U.
I- LES CONFERENCES EN VUE DU REGLMENT DU CONFLIT
1- La conférence de l’Atlantique
Elle s’est tenue secrètement entre le 9 et le 12 août 1941, sur le Potomac, au large de Terre-
Neuve entre Churchill et Roosevelt. Un texte va être adopté au cours de cette conférence, la
charte de l’Atlantique, qui est en fait déclaration commune signée le 14 août 1941 par les
États-Unis et le Royaume-Uni, pendant la Seconde Guerre mondiale, qui énonçait les
principes fondamentaux de la paix future. La conférence se voulait une affirmation d’une
solidarité indéfectible.
Les deux chefs d'État déclaraient que leurs pays ne recherchaient aucun agrandissement
territorial
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. Ils rappelaient que tout peuple a le droit de choisir sa propre forme de
gouvernement et que l'on ne peut imposer des changements de frontière. Les peuples
dépouillés par la force devraient retrouver leur souveraineté. Tous les États, grands ou petits,
vainqueurs ou vaincus, devraient avoir un libre accès au commerce et aux matières premières
nécessaires à leur prospérité. Ils soulignèrent l'intérêt de la coopération économique entre les
nations et la nécessité d'améliorer les conditions de vie des travailleurs. La charte exprima
l'espoir que, après la défaite des nazis, tous les pays puissent vivre en paix et en sécurité. Elle
reconnut le principe de la liberté des mers, exprima la conviction que les hommes devaient
renoncer à l'emploi de la force dans les relations internationales et affirma la nécessité du
désarmement après la victoire attendue des Alliés.
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Conclusion définitive et généralement positive (d'un problème ou d'une question) Exemple : le règlement d'une
affaire épineuse
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Faire les premiers pas en vue de (quelque chose) Exemple : poser les jalons d'une réforme
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Elle s’explique aussi par la crainte qu’avait Roosevelt de voir la Grande- Bretagne s’engager, comme lors de la
Première Guerre Mondiale, dans une politique d’accords secrets prévoyant des partages territoriaux.
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Lors d'une conférence qui se déroula à Washington, entre le 22 décembre 1941 et le 1er
janvier 1942, vingt-six pays qui combattaient alors les forces de l'Axe déclarèrent qu'ils
souscrivaient au programme de la charte de l'Atlantique. Ni la France libre, qui ne constituait
pas un gouvernement, ni l'Inde, qui n'était pas indépendante, ne purent signer la déclaration de
principes appelée dès lors Déclaration des Nations unies. Au cours des années suivantes, vingt
autres nations, dont la France, ajouteront leur signature au bas de cette alliance, qui annonçait
également l'organisation internationale de l'après-guerre et servit de base à l'Organisation des
Nations unies (ONU), fondée lors de la Conférence de San Francisco (25 avril-25 juin 1945).
2- La conférence de Casablanca
Ce fut une rencontre entre le président des États-Unis Franklin D. Roosevelt et le Premier
ministre anglais Winston Churchill, au cours de la Seconde Guerre mondiale, du 14 au 24
janvier 1943 à Casablanca (Maroc).
Le but de la rencontre est la définition d’une stratégie commune contre les puissances de
l’Axe en Europe, en Afrique et en Asie. Au cours de la conférence, Roosevelt et Churchill se
mettent d’accord sur l’éviction des puissances de l’Axe de l’Afrique du Nord ainsi que sur
l’attaque par les Alliés du point le plus faible de la « forteresse Europe », c’est-à-dire l’Italie
(le débarquement en Sicile aura lieu entre le 10 juillet et le 17 août 1943). En outre, les deux
chefs d’États s’accordent sur la nécessité d’intensifier les bombardements sur l’Allemagne, et
sur l’exigence d’une capitulation inconditionnelle de l’Allemagne, du Japon et de l’Italie.
3- La conférence de Moscou
Lors de la conférence de Moscou, en octobre 1943, l’Union soviétique, la Grande-Bretagne et
les États-Unis s’engagent à créer dans les plus brefs délais une organisation internationale
capable de résoudre pacifiquement les conflits : c’est la déclaration de Moscou.
4- La conférence du Caire
Ce fut une réunion des Alliés qui se tint au Caire du 22 au 26 novembre 1943, pendant la
Seconde Guerre mondiale, afin de déterminer leurs objectifs de guerre et leur stratégie en
Asie, plus particulièrement vis-à-vis du Japon.
Cette conférence intervint après la réussite de la campagne de Tunisie, les débarquements en
Sicile et en Italie, lorsque débutait l'offensive américaine dans le Pacifique. Les principaux
participants de cette conférence furent le président américain Franklin D. Roosevelt, le
Premier ministre britannique Winston Churchill et le généralissime nationaliste chinois Jiang
Jieshi, accompagnés de leurs conseillers. L'Union des républiques socialistes soviétiques
n'étant pas en guerre contre le Japon, elle n'était pas représentée, mais Staline fut mis au
courant des discussions dans les jours qui suivirent, puisque, du Caire, Roosevelt et Churchill
partirent pour la conférence de Téhéran. Le 1er décembre 1943, le gouvernement des États-
Unis publia un communiqué commun, dans lequel les trois pays se déclaraient déterminés à
poursuivre la guerre contre le Japon jusqula reddition inconditionnelle de ce dernier. Les
signataires précisèrent que leurs gouvernements n'envisageaient aucun agrandissement
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territorial, mais qu'ils avaient l'intention de reprendre au Japon tous les territoires que celui-ci
avait acquis depuis le début de la Première Guerre mondiale. La Chine retrouverait ainsi sa
souveraineté sur ses provinces (Mandchourie et Taïwan). La Corée, colonie japonaise depuis
1910, retrouverait son indépendance. Une seconde conférence s'ouvrit au Caire ; juste après
les entretiens avec les dirigeants chinois, Roosevelt et Churchill rencontrèrent les dirigeants
turcs.
5- La conférence de Téhéran
Cette réunion eut lieu entre le président américain Franklin D. Roosevelt, le chef d'État
soviétique Joseph Staline et le Premier ministre britannique Winston Churchill. Elle se tint du
28 novembre au 2 décembre 1943 à Téhéran (Iran), au cours de laquelle les trois grands alliés
de la Seconde Guerre mondiale se concertèrent sur les thèmes de la conduite de la guerre,
décidant les débarquements de Provence et de Normandie, et de l'après-guerre en Europe.
Les discussions portèrent sur les objectifs de la guerre et la date des opérations militaires :
l'ouverture d'un second front en Europe, par des débarquements en Provence et en Normandie,
fut adoptée par les trois puissances. L'occupation de l'Allemagne, au sortir de la guerre, fut
envisagée, sans qu'un accord sur son démembrement soit conclu. Le cas de la Pologne fit
l'objet de gociations secrètes : l'URSS conserverait ses annexions de 1940, la Pologne
recevrait en compensation des territoires à l'ouest pris sur l'Allemagne vaincue. La conférence
de Téhéran préfigurait celle de Yalta. Si la question des objectifs de paix ne fut évoquée qu'à
titre provisoire (création de l'ONU), toutes les parties exprimèrent leur désir de coopérer après
la guerre. Il fut aussi décidé de garantir l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Iran, à qui
était également promise une aide économique après le conflit.
6- La conférence de Dumbarton Oaks
Les travaux de la conférence de Dumbarton Oaks (septembre-octobre 1944), tout en
aboutissant à un projet de charte, achoppent sur le mode de scrutin dévolu au Conseil de
sécurité, lequel est appelé à détenir la principale responsabilité en matière de maintien de la
paix et de sécurité internationales.
7- Yalta : le sort de l’Europe et l’avenir des Nations Unies (4 au 11 février 1945)
L’essai du règlement du contentieux mondial culmine à Yalta en février 1945. L’année 1944,
décisive au plan militaire, n’en est pas moins fertile en tensions politiques. Chaque partenaire
est désormais présent en Europe : les Russes dans la partie orientale, les Anglais et les
Américains en France, Italie, Grèce. On se soupçonne mutuellement de vouloir utiliser
l’occupation militaire à des fins politiques. Même le camp anglo-saxon se divise à propos de
l’avenir des pays occupés. Le nouveau secrétaire d’Etat américain, Stettinius, y soutient plutôt
les partis démocratiques, tandis que Churchill donne sa préférence aux formations
conservatrices. Autant d’éléments qui rendent nécessaire un nouveau sommet des Trois
Grands.
Il se tient à Yalta, en Crimée du 4 au 11 février 1945. Réunissant Churchill, Roosevelt et
Staline, la rencontre de Crimée doit amener des échanges de vues sur l’avenir du monde après
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la guerre, surtout celui de l’Europe : les Alliés doivent s’accorder sur les modalités de la
« reconquête » de l’Europe. Par ailleurs, Roosevelt veut obtenir l’aide soviétique contre le
Japon. De fait, comme il ressort du protocole final, l’essentiel des discussions a porté sur le
sort de l’Europe et l’avenir des Nations Unies. Aussi des décisions sont-elles prises
concernant l’organisation future des Nations Unies : l’U.R.S.S. accepte de ne recevoir que
trois sièges (U.R.S.S., Ukraine et Russie blanche). Le droit de veto des membres permanents
du conseil de sécurité jouera pour tous les cas, sauf pour les questions de procédure. Enfin,
les Nations Unies auront un droit de regard sur l’organisation de l’Europe. C’est d’ailleurs ce
second thème qui semble mobiliser les énergies. Dans la lignée tracée par la Charte de
l’Atlantique, on rappelle le « droit des peuples à choisir la forme de gouvernement sous lequel
ils veulent vivre ». La reconstruction de l’Europe, tant au plan politique qu’au niveau
économique, doit se faire sous l’égide des Trois Grands. Une telle tâche ne peut être menée à
bien sans le règlement préalable des questions allemande et polonaise.
En ce qui concerne l’Allemagne, on sait Churchill entendait intégrer la France au règlement
final afin de limiter l’influence de l’U.R.S.S. en Europe. De fait, la France obtiendra une zone
d’occupation et un siège au conseil de contrôle interallié. Les cadres du démembrement sont
reportés à plus tard, malgré les pressions de Staline qui obtient toutefois gain de cause en
matière de réparations : l’Allemagne lui versera 20 milliards de dollars.
Quant à l’avenir de la Pologne, Staline semble y voir un enjeu important pour la sécurité de
l’U.R.S.S. Certes, le dirigeant soviétique s’est engagé à organiser des élections libres dans les
pays libérés. Mais en Pologne, l’U.R.S.S soutient le Comité de Lublin, d’obédience
communiste. Si Roosevelt accepte un élargissement de ce dernier, Staline obtient que la
frontière russo-polonaise soit repoussée sur la ligne Curzon.
8- La conférence de San Francisco et la naissance de l’ONU
Les délégués de 50 nations, toutes en guerre contre l’Axe, se réunissent en conférence à San
Francisco le 25 avril 1945, pour mettre au point de manière définitive les principes devant
régir l’Organisation. Le 26 avril, le texte fondateur de l’ONU, appelé charte des Nations
Unies, était signé par les 50 Etats présents
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. C'est le 24 octobre 1945, lors de la ratification de
sa charte par la majorité des pays signataires, que l'ONU naquit officiellement.
9- La conférence de Potsdam
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Conférence réunissant les chefs d'État des États-Unis, de l'Union des Républiques socialistes
soviétiques et du Royaume-Uni, à la suite de la capitulation sans condition de l'Allemagne, à
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La Pologne, qui n'avait pas éreprésentée à la Conférence de San Francisco, la signa plus tard, mais elle fait
néanmoins partie des 51 États membres originels, parce que son gouvernement en exil avait précédemment signé
la Déclaration des Nations unies.
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Du 17 juillet au 2 août 1945, la conférence de Potsdam réunit le Premier ministre britannique Winston
Churchill (remplacé au cours du mois de juillet par Clement Attlee), le président américain Harry Truman et le
dirigeant soviétique Joseph Staline (assis de gauche à droite) pour tenter de régler l'avenir de l'Allemagne après
la Seconde Guerre mondiale. Ils décident de diviser le pays en quatre zones d'occupation (américaine, soviétique,
britannique et française) et d'imposer un contrôle strict afin d'éviter la remilitarisation de l'Allemagne.
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la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elle se tint à Potsdam, près de Berlin, du 17 juillet au 2
août 1945, et devait préciser et mettre en œuvre les accords clôturant la conférence de Yalta.
La conférence traita principalement de la situation en Europe et des futurs traités de paix.
C'est en premier lieu l'Allemagne qui fut l'objet de l'attention des participants ; il fut décidé un
désarmement, suivi d'une démilitarisation du pays, ainsi que le jugement des criminels de
guerre. Un processus de dénazification, c'est-à-dire de destruction du Parti national-socialiste,
et de démocratisation devait également être mis en place. En outre, l'économie du pays devait
être réorganisée et l'Allemagne devait verser 20 milliards de dollars de réparations. La
frontière germano-polonaise, fixée à la ligne Oder-Neisse, n'était considérée que comme une
limite provisoire. Concernant la guerre dans le Pacifique, l'URSS accepta de s'allier aux
puissances occidentales afin d'exiger une capitulation japonaise.
Concernant la fin de la guerre, ce fut l'idée de la coordination entre Alliés qui prédomina. En
effet, les traités de paix avec les puissances de l'Axe
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devaient être élaborés par un Conseil
des ministres des Affaires étrangères, composé des représentants américain, britannique,
soviétique, français et chinois.
Néanmoins certains problèmes ne furent pas résolus. Ainsi, les occidentaux refusèrent à
Staline un mandat sur la Libye et un droit de regard sur les détroits turcs. De plus, le contrôle
des Alliés sur les gouvernements européens, tel qu'il avait été établi lors de la déclaration sur
l'Europe libérée, ne put être appliqué en Bulgarie et en Roumanie.
La conférence de Potsdam fut donc considérée comme un succès ; pourtant, nombre des
accords qui en résultaient ne furent jamais respectés, du fait des relations de plus en plus
conflictuelles entre l'URSS et l'Europe occidentale.
II- LA CONSTRUCTION DE LA PAIX
Pour éviter de nouveau
7
la résurgence
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d’une pareille situation, on a pensé à mettre en place
une organisation destinée à préserver la paix, l’ONU. De plus, in a songé à construire un
nouvel ordre économique mondial fondé sur le libre-échange. Enfin, on s’est attelé à juger les
criminels de guerre.
1- L’ONU et ses missions
L'Organisation des Nations Unies est à la base une idée de Roosevelt, comme le fut la
Société des Nations pour Wilson après la guerre de 1914. Après une charte en 1941
évoquant un système vaste et permanent de sécurité et une volonté en 1943 de transformer
les nations unies, une coalition militaire contre le fascisme, en une organisation destinée à
préserver la paix, en 1945, la Charte de San Francisco fait se réunir les 51 états
fondateurs de l'ONU, l'organisation s'installera à New York dès 1946.
Une triple mission lui est assignée par l’article 1.
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Italie, Roumanie, Bulgarie, Hongrie et Finlande
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Une fois de plus.
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Synonyme: réapparition Synonyme: réveil
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