Chapitre 3
Au début était le transistor
Les modes de calcul ont été tributaires des composants disponibles à chaque
époque : doigts, cailloux, encoches dans des os, roues dentées en bois et en
métal, etc. L’électromécanique intervient ensuite, suivie par l’électronique,
qui naît à la fin du
XIX
e siècle.
La première période de l’électronique durera un peu plus d’un demi-siècle :
c’est celle de la domination des tubes à vide, les
lampes radio
. En 1948,
une première révolution s’annonce : un composant solide, capable de
remplacer ces tubes, le transistor, vient de naître. Il sera développé, en
1960, par la réalisation des circuits intégrés.
Du tube à vide au transistor
Du début du
XX
e
siècle jusqu’en 1948, on ne dispose que des tubes à vide,
encore désignés par
lampes radio
. Une lampe radio est, en effet, un tube de verre
dans lequel on a fait le vide ; une cathode négative, chauffée à haute tempéra-
ture, expulse des électrons dont le flot modulé par une grille dans les tubes
triodes et leur suite, est attiré par une anode positive.
Le premier tube à vide, la
diode
, est inventé par sir John Ambrose Fleming
(1849-1945) et breveté en 1904. Ce tube se comporte comme un redresseur ou
comme un détecteur.
En 1906, l’ingénieur américain Lee de Forest (1873-1961) a l’idée d’intro-
duire une grille de commande entre ses deux électrodes. Il crée un tube alors
baptisé
Audion
; c’est la triode qui vient de naître. Dès lors, on peut amplifier,
moduler, faire osciller le courant électrique. Pendant un demi-siècle, on
travaillera à perfectionner ce concept. Accessoirement, Lee de Forest aura la