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grandes puissances économiques puisque même les Etats-Unis peinent à retrouver les ressorts de la
croissance alors que celle de la Chine semble s’essouffler. Cette conjoncture pose le problème de la
relance de la croissance, et par là l’analyse des causes de celle-ci. En effet ce phénomène, définit par
François Perroux comme une augmentation pendant plus de deux trimestres consécutifs du PIB, est
le moteur de nos économies depuis la Révolution industrielle. L’augmentation durable et significative
du PIB depuis le milieu du XIXème siècle est une caractéristique qui diffère de la période pré-
industrielle. Bien que la croissance soit un terme clair et univoque, ce n’est pas le cas de ses
déterminants. En effet, l’analyse des causes de la croissance ne se pose pas dans les mêmes termes
selon la période historique, ni selon les courants théoriques. De même, même si la croissance est
généralement perçue comme un bien, notamment par les écoles libérale et néo-libérale, des
analyses plus récentes montrent que la croissance a aussi des effets néfastes qui viennent remettre
en cause les modalités de celle-ci.
A ce titre on peut se demander quels sont les déterminants de la croissance économique et si elle
peut être expliquée seulement par des modèles ou aussi par une conjoncture politique et historique.
Quels effets a la croissance sur nos sociétés ? Au-delà d’une hausse générale du niveau de vie,
permet-elle un développement durable ? Après avoir montré que la croissance est le résultat d’une
combinaison de facteurs complexe que les théories tentent de mettre en lumière, on verra que la
croissance a permis de desserrer les contraintes liées à la rareté mais a fait naître des problèmes qui
sont autant de défis pour le futur.
Abdoul-Carime Coline
« Accumuler, accumuler telle est la loi et les prophètes. » Marx, par cette critique du
capitalisme montre bien quelle est la clé de voûte du système économique dominant.
En effet, l’accumulation du capital permet « l'augmentation soutenue pendant une ou
plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en
termes réels. » ce qui définit la croissance économique au sens de François Perroux. On peut la
mesurer grâce au PIB (produit Intérieur Brut), à la consommation et au RNB (Revenu National Brut)
même si ces indicateurs sont critiqués pour leur incomplétude.
Mais les déterminants de la croissance économique sont multiples et diffèrent en fonction des pays
et des époques. Ainsi, de nombreux économistes ont théorisé les causes de la croissance, des
mercantilistes jusqu’aux néolibéraux. En effet, bien que les déterminants principaux –comme
l’innovation, l’économie d’échelle, l’éducation, l’accumulation du capital- soient unanimement
acceptés, les économistes ne mettent pas l’accent sur le même facteur de production pour expliquer
la croissance, que ce soit le facteur travail, capital ou la bonne combinaison de ces facteurs.
De plus, les conclusions quant aux fruits de cette croissance divergent elles aussi. Ainsi, la répartition
des richesses tirées de la croissance est sujette à débat car en fonction des économistes les moyens
pour atteindre les effets souhaités de la croissance, c’est-à-dire le développement économique et
social d’un pays, ne sont pas les mêmes. Mais la croissance comporte aussi ses limites comme le
montre l’inégalité de la répartition des richesses voire avoir des effets néfastes sur l’environnement
notamment. L’Etat-providence a ainsi été mis en place afin de pallier aux manquements de la
croissance économique en prenant en compte les dimensions sociales et environnementales pour
lesquelles la croissance n’agit pas forcément de manière bénéfique.