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la Tradition judéo-chrétienne
la Bible et Israël
Vers 1900, il existe des minorités
juives dans tous les pays d'Europe.
C'est théoriquement le résultat
d'une dispersion (ou diaspora) qui a
commencé dès avant le 8
e
siècle
avant J.-C. et s'est poursuivie tout au
cours de l'histoire. Ces minorités sont
souvent en butte à l'hostilité des
populations au milieu desquelles elles
vivent. La tradition hébraïque est une
composante essentielle de la
civilisation européenne, cependant
que la religion juive, dont sont issus le
Christianisme et l'Islam, reste l'une
des religions monothéistes du monde.
L'ANCIEN TESTAMENT
La Bible* est le livre saint des Juifs
et des Chrétiens. Comme le montre
l'histoire même de son nom, c'est une
collection d'écrits qui a fini par être
considérée comme un ouvrage
unique et le Livre par excellence
parce que la Parole de Dieu était
réputée y être contenue. La Bible est
divisée en deux recueils principaux.
Le premier est l'Ancien Testament ou
livre de l'Ancienne Alliance. C'est
l'apport proprement juif d'Israël à la
Bible. L'autre recueil, le Nouveau
Testament ou livre de la Nouvelle
Alliance est, lui aussi, à une exception
près, l'œuvre d'auteurs juifs écrivant
en grec, mais il représente à certains
égards une interprétation particulière
de l'Ancien : il est l'expression propre
du. Christianisme.
Pour les Juifs, la Bible se limite à la
Bible hébraïque soit l'Ancien
Testament. Ils la désignent sous le
nom de Tanakh*.
Textes canoniques et
littérature judaïque
Chacun des livres ou des groupes
de livres de l'Ancien Testament, sans
qu'aucune décision officielle ait été
nécessaire, a progressivement
conquis la vénération des hommes
qui l'ont considéré comme faisant
autorité, ayant un caractère sacré et
un texte devant rester immuable.
Cette canonicité a été atteinte par le
Pentateuque avant la fin du 4
e
siècle
les Hébreux
1200 Les Juges en Canaan
LE ROYAUME UNI
1030-1010
1010-970
970-931
966
931
Saül.
David roi de Juda, puis de Juda et d'Israël.
Salomon roi de Juda et d'Israël.
1
er
Temple de Jérusalem.
Israël se sépare du royaume de Juda
JUDA ISRAËL
12 rois 9 dynasties
Constitution du
recueil "J".
le prophète Isaïe
870
750
722
le prophète Élie
Constitution du recueil "E".
Prise de Samarie par
Sargon II roi d'Assyrie.
Fin du royaume d'Israël
JUDA SEUL : 7 ROIS DE 715 À 587
715-687
700
621-587
587
les prophètes Isaïe et Michée.
Constitution du recueil "JE" par fusion de J et E
le prophète Jérémie.
Prise de Jérusalem, destruction de la ville et du
Temple par Nabuchodonosor, roi de Babylone.
Déportation.
les Juifs 1. L'ÉPOQUE PERSE
587-538
538
540-538
520-515
458
442-332
Captivité à Babylone.
Édit de Cyrus : retour des captifs.
le Second Isaïe.
Construction du 2
nd
Temple par Zorobabel.
Repeuplement de Jérusalem par Esdras.
Recueil du Pentateuque.
2. L'ÉPOQUE HÉLLÉNISTIQUE ET ROMAINE
332
312-140
200
175-163
167-140
160
140
135-37
37-4
Alexandre le grand en Palestine.
les Séleucides dominent en Palestine.
Début de la traduction de la "Septante".
Antiochus IV Épiphane proscrit le judaïsme en
Palestine.
la révolte des Maccabées.
le livre de Daniel.
Rome reconnaît l'indépendance de la Judée.
Règne des descendants des Maccabées ou
Hasmonéens.
Hérode-le-Grand supplante la dynastie
hasmonéenne. Il embellit le Temple.
3. ÈRE CHRÉTIENNE
6
66-74
70
74
132-135
134
135
la Judée sous la tutelle des procurateurs
romains.
Grande guerre des Juifs contre les Romains.
Incendie du Temple.
Siège de Massada.
Deuxième guerre des Juifs contre les Romains
sous la conduite de de Bar-Kochba.
Jérusalem prend le nom de Aelia Capitolina.
Chute de Bethar, la dernière forteresse juive, et
fin de l'État national juif.
par François LEBRUN
professeur émérite à
l'Université de Rennes II
(Belin, 1981)
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La Bible hébraïque
LA TORAH : LA LOI LES LIVRES PROPHÉTIQUES LES ÉCRITS SACRÉS
LA GENÈSE décrit la création du
monde et rapporte l'histoire primitive
du peuple d'Israël, descendant
d'Abraham "père des croyants", dans la
perspective héroïque et fabuleuse de
l'histoire universelle.
L'EXODE, récit de la sortie des
Israélites d'Égypte sous la conduite de
Moise, et de leur marche vers la Terre
promise.
LE LÉVlTIQUE contient les règles
rituelles intéressant les lévites ou
prêtres.
LES NOMBRES racontent le séjour au
désert et les dénombrements d'Israël
qui y furent pratiqués, c'est-à-dire les
recensements.
LE DEUTÉRONOME est une suite de
discours moraux que Moise est censé
adresser, peu avant sa mort, aux
Israélites qui vont entrer dans la Terre
promise.
La première partie de l'Ancien Testament
est constituée par la Torah ou
Pentateuque, c'est-à-dire les cinq livres de
Moïse. Les appellations de ces livres sont
constituées, en hébreu, par le premier
vocable du texte de chacun d'eux. Plus
familiers sont les noms qui proviennent de
la traduction grecque.. Chacun d'eux
désigne l'événement dominant du livre
auquel il s'applique. Selon la Tradition,
Moïse aurait été le rédacteur du
Pentateuque. Les ordonnances religieuses
lui auraient été révélées soit sur le mont
Sinaï (ainsi les Dix Commandements ou
Décalogue) soit dans la tente il se
rendait pour entendre la voix de Dieu.
L'ensemble de la Torah est d'ailleurs
considéré comme dicté par Dieu.
Aujourd'hui encore, comme au temps de
Jésus, la Torah calligraphiée sur le
parchemin des rouleaux de la Loi est lue
publiquement dans les synagogues.
Mais la recherche historique explique la
constitution du Pentateuque par un
étalement sur plusieurs siècles, entre le
milieu du 9
e
et le milieu du 5
e
siècle avant
notre ère.
PROPHÈTES ANTÉRIEURS
Josué - Juges - Samuel I et II
Rois I et II
PROPHÈTES POSTÉRIEURS
Isaïe, Jérémie, Ézéchiel
LES DOUZE
Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas,
Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie,
Aggée, Zacharie, Malachie.
Les Livres prophétiques, deuxième des
trois parties de l'Ancien Testament, sont
eux-mêmes divisés en deux séries.
Les Prophètes antérieurs : livres est
retracée l'histoire d'Israël depuis l'instal-
lation en Terre promise jusqu'à la prise de
Jérusalem par Nabuchodonosor, en 587
avant notre ère. Ces ouvrages sont parfois
appelés "livres historiques" en raison de
leur caractère narratif, du sujet qu'ils
traitent et des documents incontestables
qu'ils renferment. Soucieux de rapporter
les événements historiques, les prophètes
le sont plus encore d'en déterminer la
signification religieuse. Ils proclament des
principes au nom desquels ils portent un
jugement sur les épisodes qu'ils mettent
en scène, ainsi que sur les hommes qui en
ont été les acteurs.
On s'accorde à situer ces textes entre la
fin du 7
e
siècle et la fin du 5
e
siècle avant
notre ère.
Les livres des Prophètes postérieurs nous
transmettent les messages des trois
grands prophètes et des douze petits
prophètes, ainsi nommés d'après l'étendue
des livres qui portent leur nom.
Ce sont des messagers inspirés que Dieu
dépêche vers le peuple ou vers son roi
pour leur signifier le jugement qu'il porte
sur certaines situations sociales, politiques
et religieuses et leur annoncer les
conséquences qui en seront la sanction.
Les grands prophètes dont on rapporte la
biographie et dont on conserve les oracles
sont Isaïe, Jérémie et Ezéchiel. Le Livre
d'Isaïe réunit les prophéties de plusieurs
inspirés. Les deux principaux sont le
Premier Isaïe qui exerça son ministère à
Jérusalem dans la seconde moitié du
8csiècle avant notre ère et le Second
Isaïe, qui consola les déportés d'Israël
durant l'exil à Babylone, au 6
e
siècle avant
notre ère. Jérémie prophétisa lui aussi à
Jérusalem au début du 6
e
siècle, lors des
événements qui aboutirent à la ruine de
Jérusalem et à la fin du Royaume de Juda.
L'activité d'Ézéchiel se déroula au 6
e
siècle auprès des exilés de Babylonie. Il
les consola de la catastrophe nationale
qu'il avait prédite et justifiée et leur fit
espérer la régénération et presque la
transfiguration d'Israël et de son pays. Le
livre des Douze groupe des textes
prophétiques datant du 8
e
au 4
e
siècle
avant notre ère.
1. LIVRES POÉTIQUES
Les Psaumes, collection de 150
poèmes répartis en cinq livres,
probablement à l'imitation du
Pentateuque. Le Psautier, qui regroupe
des compositions poétiques souvent
anciennes, représente l'expression
lyrique de la foi d'Israël.
Le livre de Job, un débat poétique sur
les souffrances du Juste.
Le Livre des Proverbes, textes de
sagesse de provenances et de
caractères divers qui énoncent les
règles, enseignées par l'expérience,
d'une vie conforme à la volonté de Dieu
et, pour cette raison, heureuse.
2. LES "CINQ ROULEAUX"
Le Cantique des Cantiques, une suite
de chants d'amour ;
Ruth, court récit situé à l'époque des
Juges ;
Les Lamentations, cinq poèmes
déplorant la ruine de Jérusalem et, pour
cette raison, faussement attribués au
prophète Jérémie ;
L'Ecclésiaste proclame la vanité de
toutes choses, à l'exception d'une vie
conforme à la volonté de Dieu ;
Le Livre d'Esther, récit, de caractère
non historique, racontant comment une
jeune femme juive, Esther, devenue
l'épouse du roi de Perse Assuerus,
réussit à empêcher le massacre de tous
les Juifs de l'Empire.
3. DANIEL
4. ESDRAS NÉHÉMIE
CHRONIQUES 1 ET II
Les Écrits sacrés ou Hagiographes
forment la troisième et dernière partie de
l'Ancien Testament, dont la composition
s'échelonne entre la fin du 5
e
et le début
du 2
e
siècle avant notre ère. Le livre de
Daniel remonte à une époque de peu
postérieure à la persécution d'Antiochus
Épiphane, au 2
e
siècle avant notre ère.
Après un bref résumé généalogique des
générations qui séparent Adam de Saül,
les Chroniques retracent l'histoire de Juda,
de David à l'édit de Cyrus autorisant la
reconstrUction du Temple de Jérusalem.
Les livres d'Esdras et de Néhémie, qui
précèdent aujourd'hui les Chroniques, en
constituaient, à l'origine, la suite
immédiate. Ils racontent le retour à
Jérusalem d'une partie des exilés
babyloniens avec la reconstrUction du
Temple, le repeuplement de la Ville, la
réfection des murailles de Jérusalem.
- 3
-
avant notre ère. Celle des Prophètes est acquise vers 200 avant J.-C. Celle des Hagiographes est
constituée vers 100 avant l'ère actuelle. Toutefois, certains livres continueront à être discutés jusqu'au
2
e
siècle de l'ère chrétienne. La constitution progressive du Canon* des, Écritures explique la manière
dont le texte de l'Ecriture a été transmis.
Les éditions modernes de la Bible hébraïque ne reposent pas sur un texte original, mais sur des
manuscrits qui en dérivent. Les manuscrits les plus anciens qui nous soient parvenus ne datent que
du haut Moyen Age. Ils
contiennent un texte de
l'Écriture qui, unifié au
préalable par les Scribes des
alentours de l'ère chrétienne, a
été pourvu de voyelles et de
ponctuation par des savants
juifs appelés Massorètes ou
transmetteurs. Le texte qu'ils
ont ainsi établi est désigné du
nom de texte massorétique.
Cependant on a découvert en
1947, à Qumrân, sur les bords
de la mer Morte, des rouleaux
contenant le livre complet
d'Isaïe et des fragments de
presque tous les livres de la
Bible braïque dans un texte
antérieur à celui qu'avaient
arrêté les Scribes.
A côté des livres canoniques qui forment la Bible braïque, existe une importante littérature dont
l'autorité ne fut pas reconnue par le Judaïsme. Sa transmission a été l'œuvre du Christianisme. Voilà
pourquoi nous possédons ces ouvrages presque essentiellement en traduction grecque*. L'Église
catholique leur reconnaît un caractère canonique certain quoique inférieur à celui des livres du canon
juif ; elle les dénomme pour cette
raison les "livres canoniques du
second rang". Les protestants au
contraire ne leur reconnais-sent
qu'un caractère édifiant, utile pour
la foi ; ils les désignent du nom
d'Apocryphes*, "livres tenus ca-
chés", non authentiques par rapport
au Canon. Ces livres figurent dans
les éditions catholiques de la Bible.
Il faut mentionner, en outre, une
immense littérature de caractère
assez analogue, inspirée par
l'Écriture, mais toujours nettement
extérieure à Elle. Ces ouvrages
représentent des intermédiaires
entre l'Ancien et le Nouveau Testa-
ment. C'est pour cela qu'on les
désigne souvent du nom de
littérature intertestamentaire. Ainsi
les manuscrits de la mer Morte qui,
appartenant vraisemblablement à la
communauté des Esséniens*, nous
éclairent sur l'état intellectuel et
spirituel de certaines sectes juives
à la veille de l'ère chrétienne.
Fragment d'un manuscrit biblique de la
mer Morte, écrit au calame (sorte de
stylet) sur rouleau de cuir (début de l'ère
chrétienne).
Musée Bible et Terre Sainte
(Institut catholique de Paris).
Passages de la Genèse, extraits de la
"Bible arc-en-
ciel" éditée à Leipzig par
Paul Haupt (1896). Les documents dont a
été composé le texte sont distingués par
des couleurs différentes.
- 4
-
LES APPORTS HÉBRAÏQUES
La conception centrale est celle du monothéisme ou croyance en un Dieu unique et personnel,
c'est-à-dire en un être vivant intelligent, accessible aux prières, sanctionnant le bien et le mal. Le
monothéisme est l'apport majeur d'Israël à la civilisation universelle. On ne trouve rien qui lui soit
réellement comparable dans la religion d'aucun autre peuple de l'Antiquité.
La découverte du monothéisme est inséparable des vicissitudes de l'histoire d'Israël. Il a fallu
beaucoup de temps aux Israélites pour concevoir que leur Dieu existait seul, à l'exclusion de tous les
autres. C'est parce qu'ils admettaient l'existence d'autres dieux à côté du leur, auquel ils rendaient
pourtant un culte exclusif, que des figures comme Moïse ou David ne sauraient être considérées
comme des monothéistes au sens strict du terme. La lutte contre les Philistins qui menaçaient
l'indépendance des Israélites, au 10
e
et au 9
e
siècle avant notre ère, conduit les Prophètes, âme de la
résistance nationale et religieuse, à exalter la puissance de leur Dieu et à affirmer son monopole en
terre d'Israël. Cette prédication s'accompagne d'une dépréciation systématique des autres dieux dont
on nie d'abord le pouvoir, puis tout simplement l'existence. Cette évolution parvient à son stade ultime
à l'époque de la Captivité de Babylone, au 6
e
siècle avant notre ère. On la trouve clairement et
nettement accomplie chez le Second Isaïe dans des proclamations telles que celles-ci : "Je suis le
premier et je suis le dernier, hormis moi, pas de Dieu" (44, 6) ; "Je suis Yahvé sans égal, moi excepté,
il n'y a pas de Dieu... qu'on sache du Levant au Couchant, tout est néant hormis moi" (45, 5-6).
Dieu vivant, le Dieu d'Israël est aussi un Dieu spirituel qui échappe à l'appréhension sensible et aux
prises de l'intelligence. Aucune réalinaturelle ne saurait lui être comparée et toute représentation
figurée le rabaisserait.
Les poètes hébraïques se heurtent à sa présence dans tous les recoins de l'univers, mais Dieu qui
emplit tout ne se trouve réellement nulle part. Un abîme le sépare de tout ce qu'il a créé. Il est, selon
la formule d'un historien des religions, le Tout Autre, le Dieu terrible et saint en face duquel tout
l'univers n'est qu'un néant de cendre et de poussière.
La sainteté n'est en effet qu'une désignation de la toute-puissance et de la majesté redoutables de la
divinité, qui colorent de crainte la ferveur du culte qu'on lui rend. Mais, dès les origines, Dieu est
considéré non seulement comme le Tout-Puissant, mais aussi comme un dieu sage, juste, bon et
véridique, sur lequel l'homme est sommé de se régler, le modèle suprême de toute pureté, de telle
sorte que la sainteté devient un idéal humain : "Vous serez saints puisque Je suis saint" (Lévitique,
11, 45 ; 19, 2).
Le Royaume de Dieu.
Le contrôle exercé par Dieu sur les hommes culmine dans l'idée que la divinité dirige l'histoire de
l'humanité d'après un plan préétabli. L'histoire a un sens. Elle ne se déroule pas au hasard ni selon les
lois d'une aveugle nécessité, mais en conformité avec la providence divine et par rapport au peuple
d'Israël que Dieu s'est choisi pour en faire un "Royaume de Prêtres" et le porteur de sa vérité.
La prospérité ou les désastres nationaux sanctionnent la fidélité ou l'apostasie* d'Israël dont les
souffrances dépassent cependant les exigences de la. justice.
Le Second Isaïe explique ces excès de malheur en présentant le "petit reste" d'Israël, purifié par les
souffrances de l'exil. Homme des douleurs, honni et persécuté, il porte les maladies de tous les
hommes et expie pour leurs péchés. Sa mission est de régénérer tout Israël, de porter jusqu'aux
extrémités de la terre l'annonce du salut de Dieu, d'être la lumière des nations. En effet, l'histoire des
hommes, obéissant à un canevas établi par Dieu, tend à une conclusion : après la succession des
grands empires à prétentions universelles - incarnant le mal et symbolisés par des bêtes féroces - au
cours de laquelle les ténèbres auront semblé ne faire que s'épaissir sur l'humanité, le pouvoir sera
donné à jamais à un "fils d'homme".
Cette expression désigne tout d'abord l'empire des Saints, c'est-à-dire Israël régénéré et rétabli dans
son pouvoir temporel, religieux et politique, un empire humain et non plus bestial comme les empires
précédents. L'univers connaîtra alors un véritable âge d'or. L'injustice, la douleur auront disparu de la
terre, le voile de la mort ne sera plus suspendu sur l'humanité. La guerre aura cesmême dans le
règne animal.
"Le loup habite avec l'agneau, la panthère se couche près du chevreau, veau et lionceau paissent
ensemble sous la conduite d'un petit garçon.
La vache et l'ourse lient amitié, leurs petits gîtent ensemble.
Le lion mange de la paille comme le bœuf.
Le nourrisson s'amuse sur le trou du cobra, sur le repaire de la vipère l'enfant met la main.
On ne fait plus de mal ni de ravages sur toute ma sainte montagne, car le pays est rempli de la
connaissance de Yahvé comme les eaux comblent la mer." Isaïe, Il, 6-9
- 5
-
Le Temple de Jérusalem rebâti sera une maison
de prière pour tous les peuples. Toutes les
nations se seront en effet converties à la religion
du Dieu d'Israël. Ce sera le Règne ou le
Royaume de Dieu, véritable et seul roi légitime
d'Israël. Selon la plupart des traditions juives, le
pouvoir royal divin s'exercera sur Israël et
l'humanité par l'intermédiaire d'un roi idéalisé, le
Messie, conçu le plus souvent comme un
"descendant de David". Comme Moïse, il sera
roi, prophète, grand prêtre. Selon les
représentations les plus répandues, l'instauration
du Royaume de Dieu sera précédée par une
période d'accablante détresse, par les malheurs
les plus grands, voire par des cataclysmes
cosmiques ou la fin du monde actuel, misérable
et impie.
Toutes ces notions se retrouvent transposées dans la pensée chrétienne. L'Église n'est tout d'abord
que la communauté des Israélites sauvés par la foi en Jésus et groupés dans l'attente de la
manifestation imminente du Royaume. Le Christianisme a reconnu en Jésus le roi idéal et libérateur
d'Israël, roi, prophète et grand prêtre, Messie ou Christ, c'est-à-dire oint par Dieu en vue de la mission
dont il l'avait chargé.
Bible
:
le mot vient de Biblia, neutre pluriel, signifiant en grec les livres
et devenu féminin singulier
dans le latin tardif, le Livre.
Tanakh : si
gle formé des consonnes initiales des mots hébreux désignant les trois grandes parties
de la Bible hébraïque : Torah, la Loi ou l'enseignement de Moïse ; Nebiim, les Prophètes ; K
etoubim,
les Écrits sacrés ou hagiographes.
Canon : le mot signifie propremen
t règle, modèle, il désigne ici le catalogue des livres réputés
sacrés.
Traduction grecque de la Bible, dite des Septante, parce que la légende l'attribue à soixante-
douze
traducteurs. Commencée à Alexandrie d'Égypte, au 3
e
siècle avant notre ère, adoptée
par l'Église, la
Septante a été la Bible du Christianisme et a, de ce fait, exercé une influence considérable. C'est à
partir du texte des Septante que saint Jérôme établit la Bible en latin, dite Vulgate.
Apocryphes ou Deutérocanoniques : ce sont les additions grecques à Esther et à Daniel ; Judith
Tobie 1 et II ; Maccabées ; la Sagesse de Salomon ; la Sagesse de Ben Sirach ou l'Ecclésiastique
;
Baruch ; la lettre de Jérémie.
Esséniens : un des ordres réformateurs, ou sectes, du Judaïsme antique, avec le
s Sadducéens, les
Pharisiens, et la "quatrième philosophie" qui sera la matrice des mouvements de résistance aux
Romains, dont les Sicaires et les Zélotes.
Apostasie : abandon d'une religion pour une autre.
Verre doré juif du 4
siècle ap. J.-
C. Dans la moitié supérieure du fond
décoré, une arche de la Loi, sont disposé
s 9 rouleaux en 3 rangées. De
chaque c6té, un oiseau perché sur un globe monte la garde. Dans
la partie inférieure, un chandelier à sept branches (ménorah) allumé, flanqué
de deux lions. (Rome, Catacombes juives)
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