INTRODUCTION
Depuis leur découverte voilà plus d’un siècle, l’utilisation à des fins médicales des rayonnements ioni-
sants est l’une de leurs principales applications. La médecine met en effet en œuvre, tant pour le dia-
gnostic que pour la thérapie, diverses sources de rayonnements qui sont produits soit par des généra-
teurs électriques soit par des radioéléments artificiels en sources scellées ou non.
Dans le cas des applications médicales des rayonnements ionisants, il convient de rappeler que l’un
des trois principes fondant la radioprotection, en l’occurrence le principe de limitation des doses,
n’est pas applicable. En effet, contrairement aux autres types d’applications, les expositions médicales
présentent un intérêt direct pour le patient qui les subit, soit à des fins diagnostiques soit à des fins
thérapeutiques. C’est donc au praticien d’apprécier au cas par cas le niveau d’exposition à appliquer à
son patient pour atteindre le but recherché. Cependant, le praticien devra au préalable avoir mis en
œuvre les principes de justification et d’optimisation.
Si l’intérêt et l’utilité des applications médicales sont établis de longue date, elles contribuent cepen-
dant de façon significative à l’exposition de la population. Elles représentent en effet, après l’exposi-
tion naturelle, la première source d’exposition d’origine artificielle. C’est la raison pour laquelle l’utili-
sation médicale des rayonnements ionisants est soumise à un encadrement réglementaire important.
Cet encadrement a notablement évolué en 2003 avec la publication des décrets n° 2003-270 du
24 mars 2003 et n° 2003-296 du 31 mars 2003 modifiant les codes de la santé publique et du travail qui
fixent les dispositions concernant respectivement la protection des patients exposés et celle des tra-
vailleurs contre les dangers des rayonnements ionisants, et qui ainsi concourent à achever l’essentiel
du travail de transposition des directives 96/29 et 97/43 Euratom.
Avec ces nouveaux supports réglementaires, que l’ASN s’est attachée à faire connaître au milieu médi-
cal en 2003, les actions de contrôle des installations ont été poursuivies en les concentrant, compte
tenu des moyens actuels, sur la radioprotection dans les unités de médecine nucléaire et de radiothé-
rapie. En parallèle, l’ASN a accentué ses efforts pour la mise en place d’une organisation pérenne du
contrôle de la radioprotection, destinée, notamment, à permettre le lancement en 2004 d’un pro-
gramme d’inspection en région. Dans ce but, l’ASN a engagé un processus de renforcement de ses
moyens tant à l’échelon central qu’en région.
1PRÉSENTATION DES ACTIVITÉS MÉDICALES UTILISANT DES RAYONNEMENTS IONISANTS
1
1
Le radiodiagnostic médical et dentaire
Le radiodiagnostic est la discipline de l’imagerie médicale qui comprend l’ensemble des techniques
d’exploration morphologique du corps humain utilisant les rayons X produits par des générateurs
électriques.
La radiologie est fondée sur le principe de l’atténuation différentielle des rayons X dans les organes
constitutifs du corps humain. Les informations sont recueillies soit sur des films radiologiques soit –
et de plus en plus souvent – sur des supports numérisés.
Le radiodiagnostic, qui est la plus ancienne des applications médicales des rayonnements, occupe une
place prépondérante dans le domaine de l’imagerie médicale, qui comprend diverses spécialités qui
se sont individualisées au fil du temps. En outre, l’évolution de la technologie a induit un développe-
ment des techniques d’imagerie qui répondent à une grande diversité d’utilisations.
195
CHAPITRE
LES ACTIVITÉS RADIOLOGIQUES ET BIOMÉDICALES 8