La première Université d’été
du bouddhisme de Bruxelles
Une collaboration entre l’Institut Nalanda et l’Université Libre de Bruxelles,
avec le soutien du Fonds National de la Recherche Scientifique et de la Ville de Bruxelles.
Université Libre de Bruxelles
Salle Dupréel
44 Avenue Jeanne
1050 Bruxelles
Informations:
e-mail: institut-nalanda@skynet.be
Web: www.institut-tibetain.org
Tél.: 02-675 38 05 ou bien 03-685 09 19
Du vendredi 27 au dimanche 29 août 2004
« L’Est est taciturne, l’Ouest éloquent. »
D.T. Suzuki
INTRODUCTION
Histoire du moi
Depuis les origines de l’histoire de notre philosophie les grandes questions comme Qui suis-
je ? Puis-je connaître la réalité sans la déformer ? etc. sont traitées par les sages illustres
de notre continent. Mais une fois la religion séparée des autres branches des sciences
humaines ou positives, l’homme a de plus en plus été confronté aux possibilités comme
aux limites de son appréhension de la réalité. Ces dernières décennies, l’examen critique
de la méthode tout comme de l’objet du discours et de la connaissance n’a certainement
pas été négligé. Par contre, le statut du sujet n’est pas encore intégré comme un élément
à part entière du questionnement scientifique. Toutefois, depuis la révolution de la physi-
que quantique, et peut-être partiellement et modestement sous l’influence de l’accultu-
ration du bouddhisme - cette science de l’esprit - en Occident, la place du sujet tout
comme le discours issu des expériences à la première personne font l’objet d’expérien-
ces diverses dans l’analyse scientifique.
Voilà pourquoi l’histoire du moi nous a paru être un élément charnière de la vie culturelle de
notre civilisation: son étude ne pourrait-elle être singulièrement enrichie et dynamisée à
la lumière de la rencontre entre le bouddhisme et l’Occident ?
L’esprit introuvable…
La science arrive progressivement à tracer le contour d’un grand nombre de fonctions du
cerveau: ainsi, il aurait une manière très habile de ranger l’information gigantesque qui lui
arrive à travers les sens. Réfléchir, ou marcher, toutes ces activités dépendent d’une
quantité inimaginable de processus. Mais il manque malgré tout un centre qui dirigerait
cet ensemble cybernétique ou qui serait au moins conscient de la totalité des démarches
entreprises. Et tout cela avec ce «bol de porridge» d’un kilo et demi ainsi que le qualifiait
le mathématicien Penrose ! Mais qu’est-ce qui donne ce semblant de cohérence à cet
amas de souvenirs, de sensations et de projets ? Et qu’est-ce qui fait que, en outre, nous
nous identifions à lui ?
Voies opposées, mais convergentes
Les voies suivies par les bouddhistes et les neuroscientifiques sont tout à fait opposées, mais
ce qui est véritablement surprenant c’est qu’elles n’en convergent pas moins vers la
même issue. «Les bouddhistes ont obtenu la preuve, grâce à la méditation et au raison-
nement logique, de l’absence de tout soi substantiel. Les neuroscientifiques arrivent par l’ana-
lyse mécaniste et les modèles théoriques à la conclusion qu’il n’y a pas besoin de suppo-
ser qu’un pilote homonculaire guide le cerveau, qu’une âme-esprit fait fonctionner la
machine.» (Christopher deCharms)
Dans les deux cas, on aboutit au déroulement d’un processus, celui de notre expérience indi-
viduelle. Mais où se trouve l’esprit dans la forêt de tissus nerveux ? Est-ce le cerveau,
l’histoire et la langue qui produisent l’esprit ou bien y a-t-il une interrelation entre ces
facteurs ?
Un premier congrès
Ce n’est pas la première fois que l’institut bouddhiste Nalanda se réjouit des points de rencon-
tre entre le bouddhisme, l’humanisme, les spiritualités et la science. Dans le passé, de tels
contacts ont été ponctuellement établis à l’occasion de conférences présentées à l’ULB,
à la VUB ou à la KUL.
L'humanisme ne consiste-t-il pas à tenter de comprendre l’esprit humain dans sa structure et
sa pratique, à la lumière du monde contemporain tout en restant à l’abri des idées reçues
et toutes faites.
Voilà également la démarche à laquelle entend contribuer la première Université d'été du
bouddhisme qui tiendra ses assises à Bruxelles, du 27 au 29 août 2004. Quels rappro-
chements peuvent être faits entre les perspectives humanistes, scientifiques, religieuses
et la pensée bouddhiste que l’Occident redécouvre depuis quelques lustres ? C’est la
question qui a inspiré les organisateurs de cette initiative, l’Institut Nalanda à Bruxelles et
l’Université Libre de Bruxelles. Le comité organisateur de l’Université d’été veut offrir à
un public large et diversifié une vision profonde des modes de pensées occidentaux et
de l'apport dont le bouddhisme est devenu le vecteur possible.
L’étude comparative des diverses approches et points de vue sera assurée par des philosop-
hes et hommes de science occidentaux ainsi que par des maîtres orientaux de renom.
Nous souhaiterions pouvoir proposer une telle analyse chaque année, en gardant la
même approche comparative, mais en variant le thème central. Le débat de cette année
portera donc sur le «moi», vu sous les angles de la science (sciences cognitives, psycho-
logie, neurobiologie...), de la philosophie occidentale et du bouddhisme.
Le congrès se structure de la manière suivante:
Vendredi 27 août
INTRODUCTION À LA GRANDE DIVERSITÉ DU BOUDDHISME
Des représentants qualifiés de chacune des grandes traditions bouddhistes présenteront
les mille visages du bouddhisme.
Samedi 28 et dimanche 29 août
HISTOIRE DU «MOI» A TRAVERS LES SCIENCES, LA PHILOSOPHIE OCCIDEN-
TALE ET LE BOUDDHISME
Journées consacrées à une étude comparative du thème de l’année, le «Moi», ainsi qu’à
l’analyse de facettes particulières de ce thème.
Nous tenons à remercier Madame Chantal Noël, échevine des Cultes de la Ville de Bruxelles,
qui soutient les initiatives de rencontre et de réflexion favorisant le développement spiri-
tuel personnel et une meilleure connaissance mutuelle. Pour citer ses paroles dans un
message confirmant l’aide de la ville de Bruxelles: «L’éveil individuel n’est-il pas ferment
d’une société de bienveillance ? Société au sein de laquelle paix et respect sous-tendent
une vigilance citoyenne vraie qui rappelle aux hommes et aux femmes politiques que leur
mission n’est pas de faire le bonheur des gens mais de leur donner les moyens de choi-
sir leur bonheur.»
Les organisateurs espèrent que la réflexion suscitée par cette initiative permettra aux partici-
pants de mieux pénétrer nos propres traditions à l’aide d’éclairages nouveaux et multiples
tout en apprenant à connaître ou en approfondissant sa compréhension de la philosophie
bouddhiste. Le soutien du FNRS illustre bien l’intérêt et l’importance de cette approche.
Qu’il en soit grandement remercié.
Enfin, nos remerciements vont également au public, aux mécènes, aux bénévoles et surtout
aux intervenants.
Puisse cette initiative contribuer à une compréhension mutuelle, seul support pour les straté-
gies menant vers la paix !
Frans Goetghebeur
Au nom du Comité Organisateur de l’Université d’été du bouddhisme
1 / 22 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !