Groupe USAGE — Cas de recherche 2012-02 Juillet 2012
©Pinget, Mesny & Mailhot, 2012 1
Résumé. Ce cas rend compte de la création d’une entreprise dérivée (spin-off), nommée imarklab, conçue
comme le bras commercial d’une chaire de recherche spécialisée en commerce électronique et oeuvrant au
sein d’une grande institution universitaire québécoise. Cette chaire, créée en 2002, avait une double mission de
recherche et de transfert. Au fil des années, les contrats de recherche commerciale se sont multipliés. Face à
cette croissance des activités commerciales, la chaire, épaulée par l’institution universitaire, sa direction de la
valorisation et sa société de valorisation, a décidé de transféré toutes ses activités commerciales dans une
entreprise dérivée. Les cinq principaux chercheurs et responsables de la chaire sont les actionnaires d’imarklab,
entreprise privée complètement distincte de la chaire et de l’institution universitaire, mais qui conserve des
liens privilégiés avec elles. imarklab se présente comme le ‘partenaire commercial de la chaire’. Une licence sur
vingt ans est signée entre la société de valorisation de l’université et imarklab et confère à imarklab l'exclusivité
des droits d'exploitation commerciale de certaines des inventions issues de la chaire, après accord des
inventeurs.
Méthodologie. Ce cas est basé sur deux sources principales de données : sept entrevues semi-dirigées
avec les principaux acteurs du projet et de la documentation publique et privée (sites web de l’entreprise
dérivée, de la chaire et de la société de valorisation, ententes légales, descriptions de la technologie, etc.). Les
entrevues ont été menées entre juin 2011 et mars 2012 avec (1) Sylvain S, titulaire de la chaire puis actionnaire
et président de imarklab ; (2) Sol T. et (3) Sandrine P-T., codirecteurs des partenariats à la chaire puis
actionnaires et vice-présidents d’imarklab, (4) Valérie G., chargée de projet à la chaire puis actionnaire et
directrice chez imarklab, (5) Jean E., directeur à la Direction de la valorisation et du transfert aux entreprises de
l’institution universitaire, (6) Thomas M., directeur Développement des affaires à la société de valorisation de
l’institution universitaire et (7) Chantale L., responsable web dans une des entreprises partenaires de la chaire.
Les entrevues étaient toutes enregistrées et ont été retranscrites verbatim. Le cas a été relu et autorisé par
tous les répondants. La rédaction du cas à partir des verbatim et des documents consultés a suivi les principes
suivants : (1) respecter le déploiement chronologique du projet ; (2) rendre compte des points de vue de tous
les acteurs sur le projet ; (3) s’attarder aux objets – concrets autant que symboliques – et aux relations qui ont
soutenu la réalisation du projet ; (4) porter attention au « contenu », c’est-à-dire aux résultats de recherche
qu’on cherche à valoriser, et pas seulement au « processus » de valorisation.