Conducteurs en équilibre électrostatique A. Définitions Un conducteur est caractérisé par la présence de charges électriques mobiles. Ce sont par exemple des électrons dans un métal. Comme dans tout matériau, en l’absence d’action extérieure les charges mobiles ne sont soumises qu’à l’agitation thermique : leurs mouvements sont désordonnés et en moyenne nuls. Par contre ces charges mobiles suivent un mouvement d’ensemble sous l’effet du moindre champ électrostatique. Cela constitue la définition d’un conducteur. Un conducteur est dit en état d’équilibre électrostatique si les charges électriques mobiles qu’il contient sont au "repos" (à l’agitation thermique près). B. Conducteur en équilibre électrostatique B.1. Conducteur plein En tout point d’un conducteur en équilibre le champ électrique est nul. En présence d’un champ électrostatique les charges libres se mettraient en mouvement sous l’effet de l’interaction de Coulomb. La charge d’un conducteur ne peut donc être que surfacique. En effet la loi de Poisson nous permet de calculer la densité de charge volumique : div ሬEԦ = Donc : ሬԦ = ሬԦ E 0 ⇒ ρ ϵ0 ρ=0 Le volume du conducteur est un volume équipotentiel. En effet : ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ V = 0 ሬEԦ = −grad ⇒ V = cste B.2. Cavité vide de charge L’équilibre d’un conducteur n’est pas modifié par la présence de cavités vides de charge. Considérons un conducteur en équilibre présentant une cavité vide de charge (Fig. 1). Le champ électrostatique est nul dans le conducteur. Le volume du conducteur est donc encore un volume équipotentiel. La surface de la cavité est donc une équipotentielle. Celle-ci étant vide de charge il en est donc de même pour son volume et le champ électrostatique y est nul. Les charges ne peuvent se trouver que sur les surfaces. Montrons que la paroi de la cavité ne porte aucune charge. Considérons une surface fermée (S) à cheval sur cette paroi (fig. 1). Le champ étant nul en tout point de cette surface le flux sortant est nul. La charge à l’intérieur de S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 1 cette surface est donc nulle. Ceci étant valable quelque soit le choix de la surface (S) il n’y a donc aucune charge sur la paroi de la cavité. (S) Fig. 1 : Présence d’une cavité vide de charge dans un conducteur. B.3. Champ électrique au voisinage d’un conducteur Considérons un conducteur en équilibre électrostatique. Notons σ sa densité surfacique de charge (non nécessairement uniforme). Nous voulons évaluer le champ électrique en un point M très proche de la surface du conducteur. La surface du conducteur étant une équipotentielle nous savons que ce champ est normal à la surface du conducteur. Fig. 2 : Champ au voisinage d’un conducteur. Soit ሬnԦ le vecteur unitaire normal à la surface du conducteur passant par M et dirigé vers l’extérieur. Considérons un petit élément de surface dS centré sur M et perpendiculaire à ሬnԦ. Définissons une surface (S) constituée à l’extérieur du conducteur de ce disque élémentaire dS, du tube de champ s’appuyant sur dS et fermée par une surface quelconque dans le conducteur (fig. 2). Le champ électrostatique étant nul dans le conducteur et tangent au tube de champ, le flux sortant de (S) se limite à : ሬԦ dS ሬnԦ = E dS Φ=E Calculons la charge contenue à l’intérieur de (S). Le point M étant très proche du conducteur le tube de champ défini à sa surface une aire dS. La charge contenue est donc : S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 2 dq = σ dS Nous avons donc : Φ = E dS = σ dS σ ⇒ E= ε0 ε0 Ce qui nous donne pour le champ électrostatique à proximité d’un conducteur en équilibre : ሬEԦ = σ ሬnԦ ε0 Ce résultat constitue le théorème de Coulomb. B.4. Pression électrostatique Considérons un petit disque d’aire élémentaire dS défini sur la surface d’un conducteur. Soit M un point à l’extérieur du conducteur très proche du disque pris sur l’axe de symétrie du celui-ci. Nous avons calculé dans le chapitre précédent (§ B) le champ créé au point M par ce disque : σ ሬԦ1 (M) = E ሬnԦ 2 ε0 où ሬnԦ représente le vecteur unitaire normal au disque et orienté du disque vers M (donc vers l’extérieur du conducteur). Cela représente la moitié du résultat du paragraphe précédent. En fait le champ en M résulte de la contribution de ce disque dS et du reste des charges du système : ሬԦ1 (M) + E ሬԦ2 (M) ሬԦ(M) = E E Fig. 3 : Contributions d’un élément de surface au champ à l’extérieur et à l’intérieur du conducteur (pour σ > 0). Nous pouvons calculer la contribution ሬEԦ2 (M) en considérant le champ électrostatique en un point M′ symétrique de M par rapport au disque. En première approximation les charges autres que celles du disque créent un champ identique en M et M′ : ሬEԦ2 (M') = E ሬԦ2 (M) Par contre le disque crée en M′ un champ opposé à celui en M : S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 3 ሬEԦ1 (M') = −E ሬԦ1 (M) En M′ le champ est nul donc : ሬEԦ(M') = E ሬԦ1 (M') + E ሬԦ2 (M') = −E ሬԦ1 (M) + E ሬԦ2 (M) = ሬԦ 0 Soit : ሬEԦ2 (M) = ⇒ ሬԦ2 (M) = E ሬԦ1 (M) E σ ሬnԦ 2 ε0 Et nous retrouvons le champ total en M. Nous venons également de montrer que le disque dS baigne dans le champ électrostatique créé par les autres charges. Il est donc soumis à une force : dfԦ = dq ሬEԦ2 = σ dS σ ሬnԦ 2 ε0 Cette force est toujours dirigée vers l’extérieur : dfԦ = σ2 dS ሬnԦ 2 ε0 C’est la matière elle-même qui subit cette force électrostatique. Nous pouvons définir la pression électrostatique : df σ2 p= = dS 2 ε0 Celle-ci peut être mise en évidence en plaçant un confetti conducteur sur un conducteur chargé. B.5. Répartition de la charge en surface d’un conducteur en équilibre Considérons un conducteur sphérique de rayon R porté au potentiel V. Nous pouvons calculer la charge Q portée par cette sphère. Calculons en effet le potentiel créé par la charge surfacique au centre de la sphère. Nous avons : V= Q 4 π ε0 R Ce qui nous donne pour la charge en fonction du potentiel : Q = 4 π ε0 R V Si ce conducteur est seul dans l’espace, la symétrie de la situation étudiée nous permet de supposer que la répartition de la charge est uniforme. La densité de charge surfacique est alors : S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 4 σ= ε0 V Q = R 4πR2 Le théorème de Coulomb nous donne le champ électrique au voisinage de la surface de la sphère : σ V E= = ε0 R Nous constatons que la densité de charge et le champ électrostatique sont d’autant plus importants que le rayon de la sphère est faible. Lorsqu’on étudie expérimentalement la répartition de la charge en surface des conducteurs en équilibre on constate que la densité surfacique est : - très grande sur les parties saillantes ; - très faible sur les parties de faible courbure ; - nulle dans les creux dès qu’on s’éloigne du bord des creux. Le champ électrique est particulièrement intense au voisinage des pointes. C. Système de conducteurs en équilibre électrostatique C.1. Equilibre Considérons un système de n conducteurs immobiles dans le vide. Nous nous intéressons au champ électrique en dehors des conducteurs. On peut montrer (cf. annexe à la fin de ce chapitre) que si on impose le potentiel ou la charge de chaque conducteur (conditions aux limites) le potentiel est parfaitement déterminé. C’est-à-dire que l’équation de Laplace ∆V = 0 en tout point extérieur aux conducteurs avec les conditions aux limites sur les conducteurs (potentiel ou charge) et à l’infini (V∞ = 0) admet une solution et une seule. L’équation de Laplace, sans second membre, étant linéaire dans le vide nous pouvons appliquer le théorème de superposition : la superposition de deux états d’équilibre est également un état d’équilibre. C.2. Théorème des éléments correspondants Considérons un tube de champ reliant deux conducteurs en équilibre électrostatique. Ce tube définit une surface sur chacun des conducteurs. Ces deux surfaces S et S′ constituent des éléments correspondants. Chacun porte une charge que nous notons respectivement Q et Q′. Fermons ce tube par deux surfaces situées à l’intérieur des conducteurs comme indiqué sur la figure 4. Le champ étant tangent en tout point du tube et nul dans les conducteurs, le flux sortant de cette surface fermée est nul. Il en est donc de même pour la charge qu’elle renferme. Nous avons donc Q+Q′ = 0. Les éléments correspondants portent donc des charges égales et opposées. S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 5 Ce résultat est valable pour tout tube de champ, en particulier pour des tubes de section élémentaires dS. Nous pouvons donc dire que des éléments correspondants portent des densités surfaciques de signes opposés. Nous pouvons résumer ce que nous savons a priori sur l’équilibre d’un système de conducteurs : - Les lignes de champ sont normales aux surfaces des conducteurs. - Les lignes de champ vont des charges positives vers les charges négatives. - Le potentiel décroît le long d’une ligne de champ. - Une ligne de champ ne peut se refermer sur un même conducteur (sinon les deux points aux extrémités de cette ligne de champ ne seraient pas au même potentiel). Une ligne partant d’un conducteur rejoint donc un autre conducteur à un potentiel inférieur ou part à l’infini (V∞ = 0). S' S Q' Q tube de champ Fig. 4 : Eléments correspondants. D. Influence totale Il y influence totale entre deux conducteurs si l’un entoure complètement l’autre. D.1. Théorème de Faraday Considérons deux conducteurs seuls A et B en influence totale (A à l’intérieur de B, fig. 5). Nous notons QA la charge portée par A, Qi et QB les charges portées par les faces interne et externe de B. Considérons une surface fermée (S) complètement située à l’intérieur du conducteur B. Le champ étant nul au niveau de cette surface le flux en sortant est également nul. Nous en déduisons que : Q i = −Q A La surface externe de A et la surface interne de B sont des éléments correspondants. S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 6 QB Qi QA B A Fig. 5 : Influence totale. D.3. Distribution des charges sur les deux conducteurs Supposons B isolé et notons Q0 sa charge initiale, éventuellement nulle. Le conducteur B étant isolé sa charge totale ne peut varier. Nous avons donc : Qi + Q B = Q 0 Apportons des charges sur le conducteur A. La face interne de B porte alors une charge –QA et la face externe : Q B = Q0 − Qi = Q0 + Q A Supposons A isolé portant une charge QA. Si nous modifions la charge totale du conducteur B, en modifiant son potentiel, seule sa charge externe est modifiée. En particulier si nous relions le conducteur B au sol (V = 0) alors sa charge externe est nulle. En l’absence d’autres conducteurs aucune ligne de champ ne peut arriver ou partir. Soient deux conducteurs A et B en influence totale, B entourant A. Notons respectivement QA et QB les charges externes des deux conducteurs. Nous voulons déterminer comment les charges se distribuent entre les trois faces. Considérons tout d’abord l’état d’équilibre pour lequel A est neutre (non chargé). Nous savons qu’alors la face interne de B n’est pas chargée. La distribution externe de B est donc la même que si B était seul dans l’espace portant une charge QB. Considérons maintenant l’état d’équilibre pour lequel A est chargé et B au potentiel nul (relié au sol). La charge externe de B est alors nulle. Les distributions des charges sur A et la face interne de B dépendent des géométries de la cavité et de A. La superposition de ces deux états d’équilibre correspond à l’état d’équilibre que nous voulons étudier. Donc : S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 7 - La distribution sur A et sur la surface interne de B ne dépend pas de l’électrisation de B, mais uniquement de la charge de A, des formes et de la position de A dans la cavité. - La distribution sur la surface externe de B est indépendante de la position de A et de la charge de B. Le potentiel de B est le même que si B était seul dans l’espace portant la charge QB. A titre d’exemple considérons un condensateur sphérique. Le conducteur A est une sphère de rayon R1 et B est une sphère creuse de rayons interne R2 et externe R3. Les deux sphères ont même centre. Nous supposons B isolé et initialement neutre, alors que le conducteur A porte une charge Q. Nous voulons calculer des potentiels des deux conducteurs. B R1 Qi QB QA O R2 A R3 Fig. 6 : Conducteurs sphériques en influence totale. Nous pouvons déterminer les charges portées par les trois faces. Nous avons : QA = Q et Q0 = 0 ⇒ Qi = −Q et QB = Q Le potentiel de A est le potentiel induit au centre des sphères par trois couches concentriques chargées. Nous avons donc : Q 1 1 1 VA = − + 4 π ε 0 R 1 R 2 R 3 Le potentiel du conducteur B correspond à celui qu’il aurait s’il était seul portant sa charge externe. Ce qui nous donne : Q VB = 4 π ε0 R 3 Si nous relions le conducteur B au sol que deviennent les potentiels de A et de B ? Le potentiel de B est alors nul et il ne porte plus de charge externe : VB = 0 ⇔ Q B = 0 S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 8 Par contre les charges de A et de la face interne de B restent inchangées. Le potentiel de A correspond donc au potentiel induit au centre des sphères par deux couches concentriques chargées. Soit : Q 1 1 VA = − 4 π ε 0 R 1 R 2 D.4. Ecrans électriques On appelle écran électrique un conducteur creux maintenu à un potentiel fixe. E V Fig. 7 : Ecran électrique. Soit un ensemble de conducteurs dont certains sont placés à l’intérieur d’un écran E maintenu à un potentiel V. Nous cherchons à étudier le champ électrostatique à l’intérieur et à l’extérieur de l’écran. Considérons un premier d’état d’équilibre obtenu lorsque tous les conducteurs à l’intérieur de l’écran sont non chargés, que les autres à l’extérieur portent leur charge et que l’écran est au potentiel V. Nous savons que dans cette situation le champ électrique est nul en tout point à l’intérieur de la cavité de l’écran. Considérons un second état d’équilibre obtenu en maintenant l’écran à un potentiel nul (relié au sol), avec les conducteurs extérieurs tous déchargés et les conducteurs intérieurs portant leur charge. Le champ électrostatique est alors nul à l’extérieur de l’écran. L’état d’équilibre que nous voulons étudier correspond à la superposition de ces deux états d’équilibre. Nous en concluons que le champ extérieur ne dépend que des conducteurs extérieurs et du potentiel V, alors que le champ intérieur ne dépend que des conducteurs intérieurs. Un conducteur creux maintenu à un potentiel fixe sépare l’espace en deux régions indépendantes du point de vue électrostatique. S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 9 D.5. Images électriques Considérons une distribution de charges définissant une surface équipotentielle fermée. Nous pouvons assimiler cette surface à un conducteur maintenu à ce potentiel et vice-versa. Comme les conditions aux limites pour ces deux systèmes sont identiques, le théorème d’unicité nous dit que le champ et le potentiel en tout point à l’extérieur de l’équipotentielle ou du conducteur sont alors identiques. Ces deux situations sont images électriques l’une de l’autre. Pour illustrer ce concept d’image électrique étudions le problème suivant. Nous cherchons à déterminer l’influence d’une charge ponctuelle sur un plan conducteur infini. Nous considérons un conducteur plan infini maintenu à la masse (V = 0) en présence d’une charge q située en un point M à une distance h du plan. Nous ne savons pas résoudre directement ce problème. Par contre, considérons le dipôle constitué par la charge q en M et une charge −q située en M′ symétrique de M par rapport au plan, que nous notons (Π). Ce dipôle produit un potentiel nul dans son plan médiateur. Ainsi dans le demi-espace limité par le plan (Π) et contenant la charge q, les deux situations présentent les mêmes conditions aux limites : - potentiel nul sur le plan et à l’infini ; - charge q en M. L’unicité de la solution de l’équation de Laplace nous garantit donc que potentiel et champ électrostatique sont identiques dans le demi-espace considéré. Le dipôle constitue une image électrique du problème à étudier. Fig. 8 : Exemple d’image électrique Dans le cas du dipôle nous pouvons calculer le champ électrostatique en tout point P du plan. Utilisons les notations de la figure 8. L’axe Oz est défini par la position M de la charge et par sa projection O sur (Π). Il est orienté de O vers M. L’axe Oz constitue un axe de symétrie, le champ électrostatique ne dépend donc que de la distance r du point P au point O. Le champ S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 10 électrique en P est normal au plan (distribution de charges antisymétrique par rapport à ce plan). Le champ électrostatique est donc parallèle à l’axe Oz et a pour valeur algébrique : 1 q cos α 4 π ε0 d2 E(r) = −2 où d représente les distances MP ou M′P et α l’angle formé par le segment MP et l’axe Oz. Nous pouvons exprimer ces deux quantités en fonction des variables h et r : d2 = r 2 + h2 et cos α = h d Ce qui nous donne pour la valeur algébrique du champ : E(r) = − q h 2 2 π ε0 (r + h2 )ଷ/ଶ Le théorème de Coulomb nous permet d’en déduire la densité surfacique de charges : q h 2 π (r 2 + h2 )ଷ/ଶ σ(r) = ε0 E(r) = − Calculons la charge totale Q portée par la face du conducteur en regard avec la charge q. Commençons par exprimer la charge portée par une couronne de centre O, de rayon r et de largeur dr : dQ = σ dS = σ 2 π r dr dQ(r) = −q h (r 2 r dr + h2 )ଷ/ଶ Pour calculer la charge totale il nous suffit d’intégrer sur r : Q = −q h න ାஶ (r 2 r dr + h2 )ଷ/ଶ Avec un changement de variable u = r 2 + h2 il vient : Q = −q h න ାஶ h2 uିଷ/ଶ du ାஶ = q h ൣu-1/2 ൧h2 = −q 2 La charge totale induite par l’influence de la charge q est donc égale à –q. E. Capacités et coefficients d’influence E.1. Capacité propre d’un conducteur Considérons un conducteur isolé seul dans l’espace. Nous savons que s’il est chargé il porte une charge surfacique σ et nous avons pour la charge totale : S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 11 Q= ∫∫ σ( M ) dS (S ) L’intégrale porte sur toute la surface du conducteur. Soit P un point à l’intérieur du conducteur. Nous pouvons calculer le potentiel absolu créé par cette distribution surfacique au point P : 1 σ(M) V(P) = ඵ dS 4 π ε0 (S) ฮMP ሬሬሬሬሬሬԦฮ Le conducteur étant un volume équipotentiel cette quantité représente aussi le potentiel V du conducteur. Nous pouvons remarquer que si nous multiplions par λ la densité surfacique il en est de même pour Q et V. Il existe donc une relation de proportionnalité entre la charge et le potentiel d’un conducteur seul et isolé : Q = CV Le coefficient de proportionnalité C est appelé capacité propre du conducteur. Celle-ci ne dépend que de la forme du conducteur. L’unité dans le système international est le farad (symbole : F). 1 F = 1 C V-1. Calculons par exemple la capacité propre d’un conducteur sphérique de rayon R. Il suffit de calculer le potentiel au centre de la sphère. Toute la charge Q se trouvant répartie à une distance R de ce centre nous avons : 1 Q V= 4 π ε0 R Ce qui nous donne : C = 4 π ε0 R E.2. Ensemble de conducteurs Considérons un ensemble de n conducteurs isolés seuls dans l’espace. Il existe une relation linéaire entre les charges {Qi}i=1,…,n et les tensions {Vi}i=1,…,n de ces conducteurs que nous pouvons écrire sous la forme : n Qi = ∑C ij Vj j=1 Le terme Cii représente la capacité du conducteur i en présence des autres conducteurs. Le terme Cij représente le coefficient d’influence du conducteur j sur le conducteur i en présence des autres conducteurs. Considérons par exemple deux conducteurs sphériques de rayons R1 et R2 dont les centres sont séparés d’une distance d grande devant les deux rayons (d >> R1 et d >> R2). Nous avons : S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 12 Q1 = C11 V1 + C12 V2 Q 2 = C 21 V1 + C 22 V2 Fig. 9 : Ensemble de deux conducteurs sphériques éloignés. Calculons au centre O1 de la première sphère le potentiel créé par les deux distributions. Nous avons : Q1 Q2 V1 = + 4 π ε0 R1 4 π ε0 d De même nous avons pour le potentiel en O2 : V2 = Q2 Q1 + 4 π ε0 R 2 4 π ε0 d Ce qui nous donne le système d’équations suivant : Q1 Q 2 R + d = 4 π ε 0 V1 1 Q1 + Q 2 = 4 π ε V 0 2 d R 2 Sa résolution nous donne : Q1 = 4 π ε 0 R 1 R 2 d 2 V1 V2 − d d 2 − R 1 R 2 R 2 Q2 = 4 π ε0 R 1 R 2 d 2 V1 V2 − R 1 R 2 − d 2 d R 1 Nous avons donc par identification : C11 = 4 π ε 0 C 21 = 4 π ε 0 R1 d 2 d − R1 R 2 2 R1 R 2 d R1 R 2 − d 2 S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme et C12 = 4 π ε 0 et C 22 = 4 π ε 0 R1 R 2 d R1 R 2 − d 2 R 2 d2 d 2 − R1 R 2 IV - 13 Remarquons que C12 = C21 < 0, C11 > 0 et C22 > 0. Nous allons montrer que ce sont des propriétés générales. Tout d’abord imposons le potentiel des n conducteurs en prenant par exemple : Vi = 1 et V j = 0 ∀j ≠ i Nous avons alors pour les charges : Q i = C ii et Q j = C ji Comme le conducteur i est à un potentiel positif toutes les lignes de champ partent de ce conducteur pour rejoindre les autres conducteurs ou partir à l’infini. La densité de charge est donc positive pour le conducteur i et négative pour les autres conducteurs. Nous avons donc : C ii > 0 et C ji < 0 pour j≠i Les capacités sont positives et les coefficients d’influence sont négatifs. D’autre part comme certaines lignes de champ peuvent fuir à l’infini nous avons : Qi ≥ ∑Q ⇔ C ii ≥ − j j≠i ∑C ji j≠ i Soit : n ∑ C ji ≥ 0 i =1 Considérons deux états d’équilibre différents du système de n conducteurs caractérisés par {Qi, Vi}i=1,…,n et {Q′i, V′i}i=1,…,n. Nous avons : n Qi = ∑C n ij et Q'i = Vj j=1 ∑C ij V' j j=1 Nous pouvons donc écrire : n n n i =1 j=1 ∑ Q V' = ∑∑ C i i =1 i n ij V j V 'i et n n i =1 j=1 ∑ Q' V = ∑∑ C i i i =1 ij V ' j Vi Ces deux quantités sont égales. Nous avons l’identité de Gauss : n n ∑ Q V ' = ∑ Q' V i i =1 S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme i i i i =1 IV - 14 Appliquons cette identité à deux états particuliers. Pour le premier nous choisissons tous les potentiels à 0 sauf Vk = 1. Pour le second nous choisissons tous les potentiels à 0 sauf Vl = 1. Nous avons alors : n ∑ Q V' i n i = Q l = C lk i =1 et ∑ Q' V = Q' i i k = C kl i =1 Ce qui nous conduit à : C kl = C lk La matrice des capacités et coefficients d’influence est symétrique. F. Capacité et charge d’un condensateur F.1. Définitions Un condensateur est constitué de deux conducteurs en influence totale. Reprenons les conducteurs A et B de la figure 5 où B entoure A. Le conducteur A constitue l’armature interne du condensateur et le conducteur B son armature externe. Notons Q1 la charge totale du conducteur A et V1 son potentiel. De même Q2 et V2 représentent la charge totale et le potentiel de l’armature externe. Avec les notations de la figure 5 nous avons : Q1 = Q A Q 2 = Q i + Q B où QA est la charge de A, Qi et QB les charges internes et externes de B. D’autre part nous savons que : Q i = −Q A = −Q1 Les charges Q1 et Q2 peuvent s’exprimer en fonction des potentiels V1 et V2. Nous pouvons également écrire : Q1 = C11 V1 + C12 V2 Q 2 = C 21 V1 + C 22 V2 Première situation particulière : V2 = 0. Si le condensateur est seul dans l’espace il ne porte aucune charge externe. Nous avons donc : Q1 = C11 V1 V2 = 0 ⇒ Q B = 0 ⇒ Q 2 = C 21 V1 = −Q1 Ce qui donne : C 21 = −C11 S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 15 Second cas particulier : V1 = V2 = V. Les deux armatures étant au même potentiel il ne peut y avoir de charges sur A ni sur la face interne de B. V1 = V2 ⇒ Q1 = Q A = Q i = 0 ⇒ Q 2 = Q B D’autre part si C2 est la capacité propre du conducteur B sa charge externe est donnée par : QB = C2 V Nous avons donc : (C11 + C12 ) V = 0 (C 21 + C 22 ) V = C 2 V Ce qui nous conduit à : C12 = −C11 = C 21 et C 21 + C 22 = C 2 En reportant ces résultats nous avons donc dans tous les cas : Q1 = C11 ( V1 − V2 ) Q 2 = −Q1 + C 2 V2 En général nous avons C2 << C11, ce qui permet de négliger la charge externe QB. Par définition nous appelons charge Q d’un condensateur la charge de son armature interne et nous appelons capacité C du condensateur la capacité C11 de l’armature interne en présence de l’armature externe. La charge d’un condensateur est proportionnelle à la différence de potentiel entre ses deux armatures : Q = C (V1 − V2 ) Remarque : Si le condensateur n’est pas seul dans l’espace, ce qui a été dit pour la charge externe n’est plus valable, mais sa charge et sa capacité sont inchangées. Supposons le condensateur chargé avec une différence de potentiel V1-V2. Isolons ensuite les armatures des sources externes puis relions ces armatures par un fil conducteur. Que deviennent les charges ? Si les deux conducteurs sont reliés ils sont au même potentiel. Nous avons donc : V1 = V2 Q1 = 0 ⇒ Q 2 = C 2 V2 Les charges de l’armature interne et de la face interne de B se sont déplacées au travers du fil pour s’annuler. On dit que le condensateur s’est déchargé. Par contre il reste une charge résiduelle sur la face externe du conducteur B. S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 16 F.2. Condensateur sphérique Un condensateur sphérique est un condensateur pour lequel l’armature interne et la surface interne de l’armature externe sont des sphères concentriques. Soient V1 et V2 les potentiels respectifs des armatures interne et externe de rayons R1 et R2. Pour évaluer la capacité de ce condensateur nous devons calculer sa charge Q en fonction de la différence des potentiels. Commençons par étudier le champ électrostatique entre les deux armatures. B R1 Qi QA O R2 A Fig. 10 : Condensateur sphérique. Nous sommes en présence de deux équipotentielles sphériques concentriques de centre O. Le champ électrostatique entre celles-ci doit posséder cette symétrie sphérique. Dans ce cas nous savons qu’il est radial et que son intensité ne dépend que de la coordonnée polaire r. Appliquons le théorème de Gauss à une surface sphérique de centre O et de rayon r, telle que indiquée en rouge sur la figure 10. Le flux sortant de cette sphère a pour expression : Φ (r ) = 4 π r 2 E ( r ) Le théorème de Gauss donne : Φ(r ) = Q ε0 ⇒ E(r ) = Q 4 π ε0 r 2 Calculons la circulation de ce champ le long d’un rayon entre un point M1 situé sur l’armature interne et un point M2 sur la face interne de l’armature externe. Nous avons : R2 ࣝ(M1 , M2 ) = න E(r) dr = V1 − V2 R1 Or : ∫ R2 E ( r ) dr = R1 Q 4 π ε0 1 1 − R R 2 1 Ce qui nous donne : S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 17 Q= 4 π ε0 R1 R 2 (V1 − V2 ) R 2 − R1 La capacité d’un condensateur sphérique a donc pour expression : C= 4 π ε0 R1 R 2 R 2 − R1 Cette capacité est d’autant plus grande que les rayons R1 et R2 sont proches. Si nous choisissons l’épaisseur e de l’intervalle entre les deux armatures très petite nous pouvons écrire : 4 π ε0 R 2 R 2 − R 1 = e << R 1 ⇒ R 2 ≈ R 1 = R ⇒ C ≈ e Au premier ordre nous avons donc : C= ε0 S e où S représente la surface des armatures en regard. F.3. Condensateur cylindrique Un condensateur cylindrique est un condensateur pour lequel l’armature interne et la surface interne de l’armature externe sont des cylindres de révolution de même axe. L’influence totale nécessite une longueur infinie. Fig. 11 : Condensateur cylindrique. S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 18 Soient V1 et V2 les potentiels respectifs des armatures interne et externe de rayons R1 et R2. Pour évaluer la capacité de ce condensateur nous devons calculer sa charge Q en fonction de la différence des potentiels. Le condensateur étant de longueur infinie il en est certainement de même de sa charge. Pour éviter cette difficulté nous travaillons sur un tronçon de hauteur h. Commençons par étudier le champ électrostatique entre les deux armatures. Nous sommes en présence de deux équipotentielles cylindriques de révolution de même axe ∆. Le champ électrostatique entre celles-ci doit posséder la même symétrie. Il est donc radial et son intensité en coordonnées cylindriques ne dépend que du rayon r. Appliquons le théorème de Gauss à une surface cylindrique d’axe ∆, de rayon r et de hauteur h. Le flux sortant de ce cylindre a pour expression : Φ(r) = 2 π r h E(r) Le théorème de Gauss donne : Φ( r ) = Q ε0 ⇒ E(r ) = Q 2 π ε0 r h Calculons la circulation de ce champ le long d’un rayon entre un point M1 situé sur l’armature interne et un point M2 sur la face interne de l’armature externe. Nous avons : R2 ࣝ(M1 , M2 ) = න E(r) dr = V1 − V2 R1 Or : ∫ R2 E (r ) dr = R1 R Q ln 2 2 π ε0 h R1 Ce qui nous donne : Q= 2 π ε0 h R ln 2 R1 (V1 − V2 ) La capacité d’un tronçon d’un condensateur cylindrique a donc pour expression : C= 2 π ε0 h R ln 2 R1 Encore une fois la capacité est d’autant plus grande que les rayons R1 et R2 sont proches. Si nous choisissons l’épaisseur e de l’intervalle entre les deux armatures très petite nous pouvons écrire : R 2 π ε0 R h R +e e ⇒ C≈ R 2 − R 1 = e << R 1 = R ⇒ ln 2 = ln ≈ e R R R1 Au premier ordre nous retrouvons donc : S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 19 C= ε0 S e où S représente la surface des armatures en regard. F.4. Condensateur plan Un condensateur plan est constitué par deux armatures limitées par des surfaces planes parallèles en regard l’une de l’autre. L’influence totale nécessite des surfaces infinies. Fig. 12 : Condensateur plan. Commençons par déterminer le champ électrostatique dans l’intervalle séparant les deux armatures. Celles-ci constituent deux équipotentielles planes. Nous savons que dans ce cas le champ est uniforme. Pour calculer son intensité nous pouvons appliquer le théorème de Gauss à une surface fermée constituée de deux faces identiques d’aire S parallèles au plan du condensateur reliées par des parois perpendiculaires à ce plan. Nous choisissons une de ces deux faces dans l’intervalle et l’autre dans l’armature interne. Le champ étant nul dans le conducteur ou tangent à la face latérale le flux sortant de cette surface fermée correspond au flux au travers de la face parallèle au plan du condensateur située dans l’intervalle. Nous avons alors : Φ = ES où S représente l’aire de cette face. Le théorème de Gauss donne : Φ= Q σS = ε0 ε0 Q représente la charge de l’armature interne correspondant à la surface S et σ la densité surfacique sur cette armature. Nous avons donc pour le champ : ሬEԦ = S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme Q σ ሬnԦ = ሬnԦ ε0 S ε0 IV - 20 où ሬnԦ représente un vecteur unitaire normal au plan du condensateur et dirigé de l’armature interne vers l’armature externe (de 1 vers 2). Calculons la circulation de ce champ entre un point M1 situé sur l’armature interne et un point M2 sur l’armature externe. Nous avons : ࣝ(M1 , M2 ) = න M2 M1 Or : න M2 M1 ሬԦ dM ሬሬሬԦ = V1 − V2 E ሬԦ dM ሬሬሬԦ = E Q e ε0 S où e représente l’épaisseur de l’intervalle entre les deux électrodes. Nous avons donc : Q= ε0 S (V1 − V2 ) e Ce qui nous donne pour la capacité d’une surface d’aire S (prise dans un condensateur infini, sinon attention aux effets de bord) : ε S C= 0 e F.5. Associations de condensateurs Il existe deux façons d’associer des condensateurs. La première consiste à relier entre elles d’une part les armatures internes et d’autre part les armatures externes. Les condensateurs sont alors dits en parallèle ou associés en surface. 1 A 2 B 3 Fig. 13 : Condensateurs en parallèle. Considérons n condensateurs associés comme indiqué sur la figure 13. Les armatures internes ont pour potentiel VA et les armatures externes VB. Notons V la différence entre ces potentiels : V = VA − VB Si nous notons Ci la capacité du condensateur i, nous avons pour la charge Qi de chaque condensateur : Qi = Ci V La charge totale Q d’un ensemble de n condensateurs est donc : S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 21 n Q= ∑Q n ∑C =V i i =1 i i =1 Un ensemble de n condensateurs en parallèle est donc équivalent à un condensateur dont la capacité est égale à la somme des capacités : n C= ∑C i i =1 La seconde association consiste à relier l’armature externe condensateur à l’armature interne d’un autre condensateur (fig. 14). Il s’agit d’une association en série ou en cascade. A 1 2 3 B Fig. 14 : Condensateurs en série. Considérons le conducteur constitué par l’armature externe du condensateur i reliée à l’armature interne du condensateur i+1. Ce conducteur est isolé. Si nous le supposons initialement neutre sa charge totale est en permanence nulle. Si la charge de l’armature interne du condensateur i porte une charge Q alors la face interne de son armature externe porte une charge –Q. La face externe de cette armature et l’armature interne du condensateur porte alors une charge Q. Nous avons vu que la charge portée par la face externe de l’armature externe d’un condensateur est négligeable devant la charge du condensateur. Nous en déduisons que si l’armature interne du condensateur i porte une charge Q il en est de même pour le condensateur i+1. Les condensateurs en cascade portent donc tous la même charge Q. Si nous notons Vi la différence entre les potentiels des armatures du condensateur i et V la différence entre les potentiels de l’armature interne du premier condensateur et de l’armature externe du dernier nous avons : n V= ∑V i i =1 Soit : n V= ∑ i =1 Q =Q Ci n ∑C i =1 1 i Un ensemble de condensateurs en série est équivalent à un condensateur dont l’inverse de la capacité est égal à la somme des inverses des capacités : 1 = C n ∑C i =1 1 i Ils portent tous la même charge et se "partagent" la différence de potentiel. S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 22 Considérons un condensateur de forme quelconque dont les deux armatures ont des surfaces parallèles situées à une distance e faible par rapport au rayon de courbure des faces. Considérons un petit élément de surface dS, il a pour capacité élémentaire : dC = ε 0 dS e Nous pouvons considérer le condensateur comme un ensemble de tels condensateurs élémentaires associés en parallèle. Nous en déduisons la capacité totale du condensateur : C= dS ε0 S e e Fig. 15 : Condensateur de forme quelconque. S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 23 Annexe : Théorème d’unicité Nous nous plaçons dans un volume (V ) délimité par une surface (S). Tout d’abord démontrons l’identité de Green : ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ U grad ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ V൯ dτ = U grad ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ V dSሬԦ ම ൫U ΔV+grad (ࣰ) (S) pour tous champs scalaires U et V. Nous savons que : ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ U ሬԦ൯ = U div A ሬԦ + A ሬԦ grad div ൫U A ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ V. Nous avons Choisissons un champ vectoriel dérivant d’un potentiel scalaire : ሬAԦ = grad alors : ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ V൯ = U div ൫grad ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ V൯ + grad ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ U grad ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ V div ൫U grad Soit : ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ V൯ = U ΔV + ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ V div ൫U grad grad U grad Nous reconnaissons l’intégrant de l’intégrale triple. Nous avons donc : ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ U grad ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ V൯ dτ = ම div ൫U ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ ම ൫U ΔV+grad grad V൯ dτ (ࣰ) (ࣰ) Le théorème de Green-Ostrogradsky nous permet de transformer cette intégrale de volume en une intégrale de flux sortant : ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ V dSሬԦ ම div ൫U ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ grad V൯ dτ = U grad (ࣰ) (S) Considérons une distribution de charges répartie dans le volume (V ). Supposons qu’il existe deux solutions V1 et V2 à l’équation de Laplace dans ce volume. Considérons leur différence V = V1 − V2 . Nous avons : ΔV1 + ρ =0 ε0 et ΔV2 + ρ =0 ε0 ⇒ ΔV = 0 Utilisons l’identité de Green avec U = V, il vient : ଶ ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ V൯ ቃ dτ = V ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ ම ቂV ΔV+൫grad grad V dSሬԦ (ࣰ) (S) Soit sachant que ∆V = 0 : ଶ ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ V൯ dτ = V ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ ම ൫grad grad V dSሬԦ (ࣰ) S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme (S) IV - 24 Si le potentiel ou le champ sont imposés en tout point de la limite du volume (V ), alors V ou ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ grad V sont nuls sur cette frontière (conditions aux limites identiques pour V1 et V2). L’intégrale de flux sortant est donc nulle. Nous en déduisons qu’en tout point du volume : ଶ ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ V൯ = 0 ൫grad ⇒ ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ grad V = ሬԦ 0 Les deux potentiels diffèrent donc d’une constante. Si le potentiel est fixé en un point au moins de la frontière cette constante est nécessairement nulle. Lorsque le potentiel est fixé à la frontière du volume étudié on parle de condition de Dirichlet. L’autre condition, correspondant en fait à : ሬሬሬሬሬሬሬሬԦ grad V dSሬԦ = 0 constitue la condition de Neumann. Elle demande de fixer la composante normale du champ électrostatique à la frontière. Pour un conducteur cela revient à fixer la densité surfacique de charges, donc la charge totale. S. Tisserant – PHY11 : Electromagnétisme IV - 25