Mais pourquoi le parti travailliste Britannique soutient

Une Europe à deux vitesses n’est pas viable à
long terme
Les incertitudes politiques en Espagne, en Italie ainsi que la remontée de l’Euro ont bien
montré que les problèmes de l’Europe n’étaient pas derrière nous, mais bien encore devant.
Sur le plan politique, en Espagne le Parti Populaire de Mariano Rajoy, Premier Ministre du
gouvernement espagnol semble être rattrapé par un scandale de corruption. Tous les chiffres
économiques sont mauvais (faillites au plus haut, chômage en progression…) ce qui n’empêchait
pas l’indice IBEX 35 et l’obligation 10 ans de se retrouver pratiquement au plus haut depuis le
mois de juin 2012…
En Italie, Silvio Berlusconi ex Président du Conseil regagne du terrain sur Pier Luigi Bersani, le
leader de la coalition de centre gauche. L’obligation italienne à 10 ans termine la semaine à
4,56% contre 5,37% en Espagne.
A Chypre il a été décidé de pratiquer une décote des deux tiers pour les porteurs d’obligations
émises par le gouvernement chypriote… !
La France obligée de baisser le ton à Bruxelles
L’euro avait atteint 1,37$ pendant la semaine. « L’Euro fort c’est la France qui s’affaiblit »
nous expliquait on, comme pour préparer l’opinion publique française à l’idée que le déficit de 3%
du PIB n’a aucune chance d’être respecté…. Le problème c’est que, avec la même monnaie,
l’industrie allemande continue à vendre très bien ses produits alors que la l’industrie française qui
n’est pas assez compétitive, est obligée de baisser ses prix pour continuer à vendre . Les chiffres
sont sans appel : l’excédent du commerce extérieur allemand aura atteint en 2012 188Md€
contre un déficit de 67,2Md€ pour la France.
Seuls les propos de Mario Draghi Président de la BCE ont été efficaces pour faire baisser
légèrement le dollar à 1,34€, mais cela ne résout rien.
Selon Elga Bartsch économiste chez Morgan Stanley, une hausse de 10% du taux de change
pondéré de l’Euro entraine une baisse de 3% des résultats des sociétés européennes.
L’union Européenne a fini par se mettre d’accord sur la diminution des dépenses
budgétaires. Il ne faut pas oublier que les déficits d’aujourd’hui, ce sont les impôts de demain et
le chômage d’après demain. David Cameron le premier Ministre britannique apparaît avec Angela
Merkel, la Chancelière allemande comme les gagnants de la réunion. Cela montre bien,
contrairement à ce qu’expliquait François Hollande pendant la campagne électorale qu’il ne
suffisait pas « d’aller à Francfort en faisant preuve de fermeté » pour relancer la croissance !
Pour éviter une décennie perdue à la japonaise en Europe, Eric Labaye Président du
McKinsey Global Institute, estime qu’il faudrait inciter les entreprises qui disposent de 750Md€ de
liquidités à en investir au moins une partie, en mettant l’investissement privé au centre de la
stratégie économique européenne.
En Europe, l’indice composite PMI est au plus haut depuis 10 mois avec l’Allemagne
fournissant l’essentiel de la contribution à la hausse. La France ne va pas bien et l’Europe du Sud
est toujours dans une mauvaise passe…L’Europe à deux vitesses ne peut continuer très
longtemps à vivre avec la même monnaie. C’est une question de bon sens. D’ailleurs, Mario
Draghi, a clairement expliqué qu’il n’y avait aucune reprise à attendre en Europe, d’ici la fin de
l’année
Ce sont les technocrates qui ont tué la croissance en Europe explique Charles Gave de
Président de GaveKal. En ne voulant pas traiter le problème de l’Euro, il n’ y aura bientôt plus
d’usines en Europe, sauf en Allemagne. La classe des technocrates qui a créé l’Euro fait tout pour
qu’il survive, même si cela doit amener la ruine des populations européennes…
La valorisation des actions européennes est devenue trop élevée selon Patrick Artus chef
économiste chez Natixis. Inutile de dire qu’il est en décalage avec le consensus des stratégistes.
Face à la réalité la méthode Montebourg ne semble pas très efficace
En France, on a eu une série de mauvaises nouvelles chez Peugeot et Arcelor Mittal qui ont
annoncé plus de 8Md€ de dépréciations d’actifs. Alcatel Lucent est confronté à la démission de
son président Ben Verwaayen qui a annoncé1,3Md€ de pertes en 2012. La société souffre de la
concurrence de la Chine qui l’oblige à baisser ses prix. Face à ses besoins de liquidités pour
rembourser des prêts venant à échéance de 2013 à 2015, elle a été obligée de mettre en gage
ses brevets. En ce qui concerne la faillite de Petroplus, la première raffinerie française va avoir
lieu au moment où les marges pour les raffineries opérant sur le sol français sont à un plus haut
de 15$ par baril de pétrole raffiné !
Le gouvernement risque d’être rattrapé par la contestation sociale chez PSA à Aulnay, chez
Goodyear à Amiens, chez Arcelor Mittal à Florange et chez Alcatel Lucent qui va bientôt
mettre en application son sixième plan social depuis la naissance du groupe en 2006.
La seule réponse du gouvernement à tous ces désastres industriels semble être une loi sur « la
reprise des entreprises rentables » ….
L’année du serpent
En Chine, c’est l’année du serpent qui vient de débuter le 10 février. Selon Andrew Keenan
responsable de l’analyse Feng Shui chez CLSA, les valeurs chinoises devraient monter jusqu’à la
fin du mois de juillet. Ensuite on aurait droit à un trou d’air en été puis une remontée de
septembre à la fin de l’année.
Les actions américaines offrent une dynamique très positive a expliqué cette semaine Jim
O’Neill le patron de Goldman Sachs Asset Management qui vient de donner sa démission cette
semaine.Ron Barron le très écouté patron de Barron Asset Management est aussi de son avis.
En revanche, pour Doug Kass de Seabreeze le marché américain doit baisser…
Au Japon, la bourse de Tokyo est au plus haut depuis 2008…Le sentiment des chefs
d’entreprises s’améliore et les analystes revoient leurs prévisions à la hausse.
En Asie ex-Japon, ce sont toujours l’Indonésie et les Philippines qui ont toujours les faveurs des
stratégistes…
Dollar, Yen et OPA
Dans la guerre des changes il y aura comme d’habitude des gagnants et des perdants qui ne sont
en général pas ceux qui sont annoncés.
Le Yen sur lequel la grande majorité des cambistes est positive commence à être un peu cher
estime Jamie Chisholm du FT.C’est en fait le dollar qui devrait provoquer la prochaine crise au
moment où la Fed commencera à relâcher sa politique monétaire extrêmement favorable. Telle
est l’opinion de Andi Xie économiste indépendant très écouté, qui était auparavant chez Morgan
Stanley.
Essayer d’identifier les OPA possibles pour 2013 est un exercice auquel se livrent chaque
année David Finch et Ian Richards analystes chez Exane BNP Paribas. Parmi les idées
intéressantes on peut noter : Burberry qui pourrait intéresser PPR… ;Portugal Telecom qui
permettrait à un acquéreur d’augmenter son exposition sur le Brésil, l’Angola et la Namibie… ;
Ocado un épicier en ligne en Grande Bretagne qui pourrait attirer des sociétés comme Marks
and Spencer, Morrisson ou même Amazon
Mais pourquoi le parti travailliste Britannique
soutient-il autant l’Union Européenne?
Une des phrases politique que j’entends le plus souvent des gens dans ce pays est la suivante :
« J’ai une règle stricte en politique, toujours soutenir le candidat qui pense le contraire de Polly
Toynbee/James Delingpole/Nick Clegg/Daniel Hannan. «
Pour une raison qui m’échappe, la personne lache en général cela avec panache comme s’il
s’agissait là d’un trait d’esprit remarquable..L’esprit humain fonctionne décidemment d’une drôle
de façon. Les gens ont souvent du mal avec l’idée que vous puissiez être d’accord avec eux sur A
et B mais pas sur C.
« Mais comment Zac Goldsmith peut-il être Eurosceptique » me demande un jour Roger Helmer,
dans un étonnement réel, « Il est inaudible sur le changement climatique ! ».
Quand les questions deviennent techniques, il est assez tentant en effet de se tourner afin de
regarder de que coté penche votre famille politique et de se déplacer en fonction jusqu’à ses
alliés coutumiers.Peut être que cette tendance humaine explique le soutien du parti travailliste à
l’Union Européenne.Ces dernières années, nous avons constaté l’adhésion en rang serré de la
majorité des votant du centre gauche Britannique derrière les banquiers et les Eurocrates contre
les victimes de l’Union Monétaire.
Nous avons vu le parti travailliste applaudir à la descente d’avions privée des commissaires
européens qui venaient dire aux infirmières irlandaises et aux assistants professeurs Portugais
qu’ils se devaient à une plus grande austérité.
Pour ma part, j’ai souvent constaté que la plupart des personnes qui se considéraient comme des
pro européens étaient le plus souvent des anti Eurosceptiques. Ils considéraient les problèmes
non pas en s’interrogeant sur quels seraient les avantages et les inconvénients pour la Grande-
Bretagne mais plutôt sur l’image du genre de personne qu ‘il se voudrait d’être dans les yeux des
autres. Etre pro européen dans leur esprit implique que l’on soit perçu comme une personne
censée, ouverte d’esprit et internationale. Etre eurosceptique, en revanche , c’est être une
baudruche ou un hooligan.
Ainsi que Will Self le déclarait récemment :
« Je vois dans une Europe de plus en plus unie comme une façon déguisée sous des abords
cosmopolites de taper sur le dos des petits anglais » Il est difficile de ne pas en conclure qu’Ed
Miliband pense ainsi. Il est en effet sidérant de constater dans ses rares élocutions sur l’Europe
qu’il n’aborde presque jamais les questions qui toucheraient l’économie, la démocratie ou les
retombées constitutionnelles.A la place, il invoque le fait que sa propre famille ait été refugiée et
accuse le premier ministre d’être en chemises avec ces coquins de « Torry Droitiers »
Une fois que l’idéal est définit, du moins par lui même, comme un Kulturkamp entre les modérés
et les bigots, il a cessé de s’intéresser au problème. Si les partisans du libre échange et les pro
thatchériens s’unissent dans un projet, il semble penser qu’il faille bien y voir quelque chose.Fort
heureusement, tous les gauchos ne pensent pas ainsi parfois certains ne s’arrêtent pas à la
posture comme Michael Foot et Tony Ben et ils doivent à ce titre être honorés.
Quelques jeunes blogueurs du parti travaillistes qui n’ont pas le poids de l’anti-Thatchérisme
voient Ed Miliband pour ce qu’il est : un racket organisé par des fonctionnaires et des
lobbys pour se payer un train de vie sur le dos de ceux qui bossent vraiment.
Le danger pour le parti travailliste est que l’opinion de Ed Miliband soit en contradiction avec
l’opinion publique. Ainsi que Don Hodge le fait remarquer, que l’opposition refuse toute idée de
recours ou même de référendum serait alors un vrai bourbier politique. Si ,ainsi que je le pense, le
premier ministre annonce un référendum (mercredi 23 Janvier) sur le Oui/ Non de rester dans
l’Union Europénne, nous pourrions ainsi tenir là , les résultats de la prochaine élection.
Par Daniel Hannan
Librement traduit par IDL
Sources
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