Mais pourquoi le parti travailliste Britannique soutient

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Une Europe à deux vitesses n’est pas viable à
long terme
Les incertitudes politiques en Espagne, en Italie ainsi que la remontée de l’Euro ont bien
montré que les problèmes de l’Europe n’étaient pas derrière nous, mais bien encore devant.
Sur le plan politique, en Espagne le Parti Populaire de Mariano Rajoy, Premier Ministre du
gouvernement espagnol semble être rattrapé par un scandale de corruption. Tous les chiffres
économiques sont mauvais (faillites au plus haut, chômage en progression…) ce qui n’empêchait
pas l’indice IBEX 35 et l’obligation 10 ans de se retrouver pratiquement au plus haut depuis le
mois de juin 2012…
En Italie, Silvio Berlusconi ex Président du Conseil regagne du terrain sur Pier Luigi Bersani, le
leader de la coalition de centre gauche. L’obligation italienne à 10 ans termine la semaine à
4,56% contre 5,37% en Espagne.
A Chypre il a été décidé de pratiquer une décote des deux tiers pour les porteurs d’obligations
émises par le gouvernement chypriote… !
La France obligée de baisser le ton à Bruxelles
L’euro avait atteint 1,37$ pendant la semaine. « L’Euro fort c’est la France qui s’affaiblit »
nous expliquait on, comme pour préparer l’opinion publique française à l’idée que le déficit de 3%
du PIB n’a aucune chance d’être respecté…. Le problème c’est que, avec la même monnaie,
l’industrie allemande continue à vendre très bien ses produits alors que la l’industrie française qui
n’est pas assez compétitive, est obligée de baisser ses prix pour continuer à vendre . Les chiffres
sont sans appel : l’excédent du commerce extérieur allemand aura atteint en 2012 188Md€
contre un déficit de 67,2Md€ pour la France.
Seuls les propos de Mario Draghi Président de la BCE ont été efficaces pour faire baisser
légèrement le dollar à 1,34€, mais cela ne résout rien.
Selon Elga Bartsch économiste chez Morgan Stanley, une hausse de 10% du taux de change
pondéré de l’Euro entraine une baisse de 3% des résultats des sociétés européennes.
L’union Européenne a fini par se mettre d’accord sur la diminution des dépenses
budgétaires. Il ne faut pas oublier que les déficits d’aujourd’hui, ce sont les impôts de demain et
le chômage d’après demain. David Cameron le premier Ministre britannique apparaît avec Angela
Merkel, la Chancelière allemande comme les gagnants de la réunion. Cela montre bien,
contrairement à ce qu’expliquait François Hollande pendant la campagne électorale qu’il ne
suffisait pas « d’aller à Francfort en faisant preuve de fermeté » pour relancer la croissance !
Pour éviter une décennie perdue à la japonaise en Europe, Eric Labaye Président du
McKinsey Global Institute, estime qu’il faudrait inciter les entreprises qui disposent de 750Md€ de
liquidités à en investir au moins une partie, en mettant l’investissement privé au centre de la
stratégie économique européenne.
En Europe, l’indice composite PMI est au plus haut depuis 10 mois avec l’Allemagne
fournissant l’essentiel de la contribution à la hausse. La France ne va pas bien et l’Europe du Sud
est toujours dans une mauvaise passe…L’Europe à deux vitesses ne peut continuer très
longtemps à vivre avec la même monnaie. C’est une question de bon sens. D’ailleurs, Mario
Draghi, a clairement expliqué qu’il n’y avait aucune reprise à attendre en Europe, d’ici la fin de
l’année
Ce sont les technocrates qui ont tué la croissance en Europe explique Charles Gave de
Président de GaveKal. En ne voulant pas traiter le problème de l’Euro, il n’ y aura bientôt plus
d’usines en Europe, sauf en Allemagne. La classe des technocrates qui a créé l’Euro fait tout pour
qu’il survive, même si cela doit amener la ruine des populations européennes…
La valorisation des actions européennes est devenue trop élevée selon Patrick Artus chef
économiste chez Natixis. Inutile de dire qu’il est en décalage avec le consensus des stratégistes.
Face à la réalité la méthode Montebourg ne semble pas très efficace
En France, on a eu une série de mauvaises nouvelles chez Peugeot et Arcelor Mittal qui ont
annoncé plus de 8Md€ de dépréciations d’actifs. Alcatel Lucent est confronté à la démission de
son président Ben Verwaayen qui a annoncé1,3Md€ de pertes en 2012. La société souffre de la
concurrence de la Chine qui l’oblige à baisser ses prix. Face à ses besoins de liquidités pour
rembourser des prêts venant à échéance de 2013 à 2015, elle a été obligée de mettre en gage
ses brevets. En ce qui concerne la faillite de Petroplus, la première raffinerie française va avoir
lieu au moment où les marges pour les raffineries opérant sur le sol français sont à un plus haut
de 15$ par baril de pétrole raffiné !
Le gouvernement risque d’être rattrapé par la contestation sociale chez PSA à Aulnay, chez
Goodyear à Amiens, chez Arcelor Mittal à Florange et chez Alcatel Lucent qui va bientôt
mettre en application son sixième plan social depuis la naissance du groupe en 2006.
La seule réponse du gouvernement à tous ces désastres industriels semble être une loi sur « la
reprise des entreprises rentables » ….
L’année du serpent
En Chine, c’est l’année du serpent qui vient de débuter le 10 février. Selon Andrew Keenan
responsable de l’analyse Feng Shui chez CLSA, les valeurs chinoises devraient monter jusqu’à la
fin du mois de juillet. Ensuite on aurait droit à un trou d’air en été puis une remontée de
septembre à la fin de l’année.
Les actions américaines offrent une dynamique très positive a expliqué cette semaine Jim
O’Neill le patron de Goldman Sachs Asset Management qui vient de donner sa démission cette
semaine.Ron Barron le très écouté patron de Barron Asset Management est aussi de son avis.
En revanche, pour Doug Kass de Seabreeze le marché américain doit baisser…
Au Japon, la bourse de Tokyo est au plus haut depuis 2008…Le sentiment des chefs
d’entreprises s’améliore et les analystes revoient leurs prévisions à la hausse.
En Asie ex-Japon, ce sont toujours l’Indonésie et les Philippines qui ont toujours les faveurs des
stratégistes…
Dollar, Yen et OPA
Dans la guerre des changes il y aura comme d’habitude des gagnants et des perdants qui ne sont
en général pas ceux qui sont annoncés.
Le Yen sur lequel la grande majorité des cambistes est positive commence à être un peu cher
estime Jamie Chisholm du FT.C’est en fait le dollar qui devrait provoquer la prochaine crise au
moment où la Fed commencera à relâcher sa politique monétaire extrêmement favorable. Telle
est l’opinion de Andi Xie économiste indépendant très écouté, qui était auparavant chez Morgan
Stanley.
Essayer d’identifier les OPA possibles pour 2013 est un exercice auquel se livrent chaque
année David Finch et Ian Richards analystes chez Exane BNP Paribas. Parmi les idées
intéressantes on peut noter : Burberry qui pourrait intéresser PPR… ;Portugal Telecom qui
permettrait à un acquéreur d’augmenter son exposition sur le Brésil, l’Angola et la Namibie… ;
Ocado un épicier en ligne en Grande Bretagne qui pourrait attirer des sociétés comme Marks
and Spencer, Morrisson ou même Amazon …
Mais pourquoi le parti travailliste Britannique
soutient-il autant l’Union Européenne?
Une des phrases politique que j’entends le plus souvent des gens dans ce pays est la suivante :
« J’ai une règle stricte en politique, toujours soutenir le candidat qui pense le contraire de Polly
Toynbee/James Delingpole/Nick Clegg/Daniel Hannan. «
Pour une raison qui m’échappe, la personne lache en général cela avec panache comme s’il
s’agissait là d’un trait d’esprit remarquable..L’esprit humain fonctionne décidemment d’une drôle
de façon. Les gens ont souvent du mal avec l’idée que vous puissiez être d’accord avec eux sur A
et B mais pas sur C.
« Mais comment Zac Goldsmith peut-il être Eurosceptique » me demande un jour Roger Helmer,
dans un étonnement réel, « Il est inaudible sur le changement climatique ! ».
Quand les questions deviennent techniques, il est assez tentant en effet de se tourner afin de
regarder de que coté penche votre famille politique et de se déplacer en fonction jusqu’à ses
alliés coutumiers.Peut être que cette tendance humaine explique le soutien du parti travailliste à
l’Union Européenne.Ces dernières années, nous avons constaté l’adhésion en rang serré de la
majorité des votant du centre gauche Britannique derrière les banquiers et les Eurocrates contre
les victimes de l’Union Monétaire.
Nous avons vu le parti travailliste applaudir à la descente d’avions privée des commissaires
européens qui venaient dire aux infirmières irlandaises et aux assistants professeurs Portugais
qu’ils se devaient à une plus grande austérité.
Pour ma part, j’ai souvent constaté que la plupart des personnes qui se considéraient comme des
pro européens étaient le plus souvent des anti Eurosceptiques. Ils considéraient les problèmes
non pas en s’interrogeant sur quels seraient les avantages et les inconvénients pour la GrandeBretagne mais plutôt sur l’image du genre de personne qu ‘il se voudrait d’être dans les yeux des
autres. Etre pro européen dans leur esprit implique que l’on soit perçu comme une personne
censée, ouverte d’esprit et internationale. Etre eurosceptique, en revanche , c’est être une
baudruche ou un hooligan.
Ainsi que Will Self le déclarait récemment :
« Je vois dans une Europe de plus en plus unie comme une façon déguisée sous des abords
cosmopolites de taper sur le dos des petits anglais » Il est difficile de ne pas en conclure qu’Ed
Miliband pense ainsi. Il est en effet sidérant de constater dans ses rares élocutions sur l’Europe
qu’il n’aborde presque jamais les questions qui toucheraient l’économie, la démocratie ou les
retombées constitutionnelles.A la place, il invoque le fait que sa propre famille ait été refugiée et
accuse le premier ministre d’être en chemises avec ces coquins de « Torry Droitiers »
Une fois que l’idéal est définit, du moins par lui même, comme un Kulturkamp entre les modérés
et les bigots, il a cessé de s’intéresser au problème. Si les partisans du libre échange et les pro
thatchériens s’unissent dans un projet, il semble penser qu’il faille bien y voir quelque chose.Fort
heureusement, tous les gauchos ne pensent pas ainsi parfois certains ne s’arrêtent pas à la
posture comme Michael Foot et Tony Ben et ils doivent à ce titre être honorés.
Quelques jeunes blogueurs du parti travaillistes qui n’ont pas le poids de l’anti-Thatchérisme
voient Ed Miliband pour ce qu’il est : un racket organisé par des fonctionnaires et des
lobbys pour se payer un train de vie sur le dos de ceux qui bossent vraiment.
Le danger pour le parti travailliste est que l’opinion de Ed Miliband soit en contradiction avec
l’opinion publique. Ainsi que Don Hodge le fait remarquer, que l’opposition refuse toute idée de
recours ou même de référendum serait alors un vrai bourbier politique. Si ,ainsi que je le pense, le
premier ministre annonce un référendum (mercredi 23 Janvier) sur le Oui/ Non de rester dans
l’Union Europénne, nous pourrions ainsi tenir là , les résultats de la prochaine élection.
Par Daniel Hannan
Librement traduit par IDL
Sources
L’overdose fiscale est en train de provoquer
l’effondrement de l’economie française
Alors que nous sommes en train d’assister à un véritable effondrement de l’économie française,
on continue à entendre des commentaires sur le rendement de l’OAT 10 ans tombé en dessous de
2%, qui serait le signe que les marchés apprécieraient beaucoup la politique économique menée
par la France !
Malheureusement, pour créer des emplois, il faut un entrepreneur qui ait envie
d’investir, un banquier qui ait envie et la possibilité de prêter de l’argent et un
investisseur qui ait envie de prendre du risque, car il sait que si l’entreprise réussit, il
pourra en percevoir un retour sur investissement convenable.
La politique fiscale menée par le gouvernement va pourtant à l’encontre de ces idées simples. La
tranche marginale de l’impôt sur le revenu atteint maintenant 64% (= tranche marginale à 45% +
surtaxe de 3% pour revenu > 250 000€+ Prélèvements sociaux de 15,5%). En Allemagne on est à
27% !
Les plus values sur titres réalisées en 2012 seront taxées globalement à 39,5% soit le taux de
24% auquel s’ajoute 15,5% de prélèvements sociaux.
La taxation du capital est alignée alignée sur celle du travail, on va arriver à 43% dans le meilleur
des cas, ce qui est une zone confiscatoire. L’UMP en a rêvé, les socialistes l’on fait, dit Alain
Madelin ancien Ministre de l’Economie.
Nous avons désormais le record du monde de la taxation de la matière grise !
Quant à l’ISF il prendra désormais en compte des revenus virtuels non distribués, notamment
dans le domaine de l’assurance vie. L’ISF devrait selon Alain Mathieu Président de Contribuables
Associés être rebaptisé « Incitation à Sortir de France » car pour payer l’ISF il faudrait que les
« riches » dont la France a tant besoin pour investir, soient assurés sur longue période d’un retour
sur investissement de 9%, ce qui est quasiment impossible à réaliser dans l’environnement
actuel !
Le retour du clown est peu probable en Italie
En Italie la démission de Mario Monti change la donne européenne. Les sources de
risque systémique qui s’étaient éloignées au cours des derniers mois, grâce à l’effet
Draghi peuvent revenir sur les marchés à la vitesse de la lumière. Le fait que les
élections italiennes soient avancées de pratiquement deux mois n’est pas forcément une
mauvaise nouvelle. Mario Monti pourrait continuer à diriger l’Italie avec le support du Parti
Démocrate de Pierluigi Bersani leader du Centre Gauche qui a battu Matteo Renzi le maire de
Florence. Le retour du clown Berlusconi est toutefois, selon Anatole Kaletsky de GaveKal Londres
et François Chauchat de GaveKal Paris, très peu probable.
En Espagne on attend que le pays fasse appel à l’OMT en janvier…
La Grèce est en train de procéder au rachat de sa propre dette dans les marchés. Les conditions
proposées feraient que 60 à 70% des Hedge Fund qui sont des porteurs de la dette accepteraient
la proposition du gouvernement grec.
En France, le Colloque Génération Entreprise Entrepreneurs Associés (GEEA) a eu lieu, la
semaine dernière à l’Assemblée Nationale. Organisé par Olivier Dassault, député de l’Oise, il avait
pour thème « Fuite des entreprises, des cerveaux, des capitaux : quel avenir pour la France ? ».
En écoutant les intervenants on se disait qu’au train où vont les choses, il ne devrait plus rester
beaucoup d’entrepreneurs en France d’ici cinq ans….
Le Crédit Impôt Compétitivité Emploi (Cice), mesure phare adoptée à la suite du Rapport Gallois
fait l’objet de nombreuses critiques dont celle de Michel Rousseau Président de la Fondation
Concorde. Il fait remarquer que comme le dispositif concernera la masse salariale comprise entre
1 et 2,5 fois le Smic, il bénéficiera pour l’essentiel aux secteurs de la distribution, de l’hôtellerie,
de la restauration et du bâtiment qui sont déjà les principaux bénéficiaires des allègements de
charges. Le Cice aura donc pour effet paradoxal d’ancrer notre appareil productif dans le bas de
gamme qui ne s’exporte pas, puisqu’il ne s’adresse qu’aux salaires inférieurs à deux fois le Smic !
En Suisse, la crise de la zone Euro obère la croissance suisse. Le PIB ne pourrait croitre que de
0,6% en 2013. Comme le montre bien l’article de Roland Rossier dans le Temps, les medias
helvétiques sont pour le moment surtout concentrés sur « Rubik » qui est un système imaginé par
les banques suisses pour proposer à leurs clients une stratégie de « conformité fiscale ». Cela
permet à leurs clients de « solder le passé » en cas de fraude ou d’évasion fiscale et de préserver
l’avenir avec un impôt libératoire de 35%. Il a été signé avec le Royaume et l’Autriche, mais vient
d’être rejeté par l’Allemagne. François Hollande a confirmé cette semaine à Evelyne WidmerSchlumpf Présidente de la Confédération Suisse que la France restait fermement opposée à ces
arrangements fiscaux qui prévoient un prélèvement forfaitaire à la source mais préservent
l’anonymat des détenteurs de compte.
En Grande Bretagne, le ministre de l’industrie anglais a expliqué à Arnaud Montebourg que
l’industrie sidérurgique était en grande difficulté en Europe et obligeait les sociétés du secteur
s’adapter. De façon très pragmatique le gouvernement britannique a l’intention de faire en sorte
que les grandes sociétés américaines (Starbucks, Amazon, Google) payent des impôts sur leur
activité en Grande Bretagne.
En Europe, la production industrielle a baissé pour le neuvième mois consécutif. Cela n’empêche
pas le bilan boursier d’être très positif avec + 22,9% pour l’Allemagne, 14,1% pour la France,
+12,9% pour la Grande Bretagne, +4,6% pour l’Italie et -7,7% pour l’Espagne.
Le moment de la renaissance américaine
Aux Etats Unis l’indice ISM manufacturier est passé en dessous de 50 pour la première fois
depuis le mois de juillet. L’indice de confiance calculé par l’Université du Michigan est au plus bas
depuis quatre mois. Cela s’explique en grande partie par les incertitudes sur le « Fiscal Cliff », le
fameux mur de la dette.
En revanche les chiffres de l’emploi ont surpris dans le bon sens avec un taux de chômage à 7,7%
au plus bas depuis quatre ans. Il faut toutefois prendre en compte le fait que de nombreux
demandeurs d’emploi ont cessé toute recherche car ils sont quasiment sûrs de ne rien trouver.
La croissance pourrait être forte en 2013 selon Will Denyer de GaveKal.
Oubliez le « fiscl cliff » c’est le moment d’acheter a écrit Philip Stephens du Financial
Times. Quant à Christopher Potts le stratégiste de Cheuvreux, il a expliqué aux clients
institutionnels de la société de courtage du Crédit Agricole en voie de rapprochement avec Kepler
qu’il était convaincu que le marché américain serait la destination privilégiée des investisseurs
en 2013.
En Chine, l’indice PMI s’est inscrit à 50,6 soit un plus haut depuis sept mois. Cela s’explique en
grande partie par le fait que la transition politique en Chine semble s’être déroulée de façon
satisfaisante.
Xi Jinping sera le futur numéro un chinois. Il a été Président de l’Ecole Centrale du Parti
Communiste. Il va remplacer Hu Jintao non seulement à la tête du PCC, mais aussi au poste de
Président de la République. Il est considéré comme le chef de file du « Parti des Princes héritiers »
qui rassemble l’aristocratie rouge. Il est marié à Peng Liyuan une chanteuse de l’armée très
connue. Il représenterait l’élite modernisatrice de Shangai.
Li Keqiang, le Premier Ministre aurait été choisi pour représenter les provinces de l’intérieur
beaucoup moins ouvertes au monde moderne.
En revanche, les investisseurs sont plus hésitants comme le montre le comportement de l’indice
Shangaï Composite qui était au plus bas depuis quatre ans. Il a toutefois rebondi cette semaine de
plus de 4%.
L’Islande va très bien, merci…mais en avez-vous
entendu parler?
Plaignons les pauvres hommes politiques Européens.
Pas de fin de semaine ou ils ne se retrouvent à Bruxelles pour mettre la dernière main au énième
plan de sauvetage de la Grèce qui a besoin de 30 ou 40 milliards d’Euro de plus, pas de jour ou la
presse économique ne publie l’écart des taux entre l’Allemagne ou l’Espagne et ou nous
n’apprenions que le chômage fait un nouveau plus haut en France.
Aujourd’hui, et grâce à cette machine à détruire l’Europe qu’est l’Euro, nous avons cinq pays
Européens qui n’ont plus accès aux marchés financiers, des dettes étatiques qui continuent à
exploser trois ans après le début de la crise, un taux de chômage dans l’Europe du Sud qui frôle
les 25 %, un taux de chômage des jeunes de 25 ans qui dépasse les 50 %, des PNB en chute
libre, l’émergence d’un parti ouvertement raciste en Grèce, des tendances à la sécession de
certaines provinces en Espagne (Catalogne, Pays Basque) ou en Italie…
Devant ce désastre inimaginable, qui ne cesse de s’aggraver et qu’ils ne peuvent plus nier, les
réactions de nos hommes politiques Européens ne bougent pas d’un iota.
1. Démanteler l’Euro et retourner aux monnaies nationales serait un désastre encore
plus grand, (vous disent ceux qui ont créé l’Euro contre toute logique économique. Ils
se sont trompés sur TOUT depuis vingt ans. Pourquoi donc les croire sur ce coup la?).
J’en doute très fortement. Apres tout, je n’ai pas d’exemple dans l’histoire d’un
monstre technocratique mis à mort sans que cela ne se traduise par une envolée de
la croissance économique et des marchés financiers, le capital pouvant circuler à
nouveau en fonction de la rentabilité marginale de ce même capital, mais soit…A
mon humble avis , il vaut mieux la fin de l’horreur qu’une horreur sans fin (proverbe
allemand)
2. La solution de laisser faire le marché pour retourner à l’équilibre ne marche pas
comme chacun le sait. La seule chose qui fonctionne, c’est un marché « dirigé et
encadré » par des gens compétents et altruistes, c’est a dire eux, et pour cela , il est
bien normal qu’ils disposent de privilèges et de pouvoirs exorbitants et surtout qu’ils
ne soient pas soumis aux foucades d’un électorat qui ne comprend rien à rien.
Et c’est la qu’il faut introduire l’Islande
Pendant que la Grèce faisait faillite dans le Sud, à peu prés au même moment, l’Islande plongeait
dans le Nord
Et je ne sais pas si le lecteur a remarqué , mais personne, absolument personne, ne parle de
l’Islande, et pour cause: elle va très bien!
Et elle va très bien parce que le pays a fait face a ses problèmes de façon démocratique et en
ayant recours aux marchés plutôt qu’a des technocrates…
Qu’ont fait les Islandais pour s’en sortir?
C’est tout simple, ils ont fait ce qu’avaient fait avant eux la Suède en 1992, la Corée en 1998 et
bien d’autres avant et après eux…
Revenons sur l’année 2008-2009 en Islande.
Une croissance bancaire débridée a amené le pays à la faillite. Les banques Islandaises ayant
emprunté de façon déraisonnable aux banques de certains autres pays (Allemagne, Grande
Bretagne) pour financer une expansion totalement folle se retrouvent dans une situation
désespérée lorsque les banques étrangères exigent le remboursement des prêts.
Les autorités élues prennent le conseil du FMI et commencent à mettre au point un programme
d’ajustement qui forcerait les Islandais à reconnaitre ces dettes et donc les maintiendrait en
esclavage pour 15 ans, selon la formule habituelle du FMI qui refuse toujours de reconnaitre la
responsabilité du préteur dans une faillite financière. La seule solution pour le FMI en effet est
toujours de faire baisser le niveau de vie des populations locales en augmentant les impôts et en
privilégiant le créancier extérieur par rapport au créancier intérieur, ce qui rend le
remboursement de la dette impossible.
Ce plan, bien entendu me marche jamais, comme on le voit partout en Europe aujourd’hui, mais
le fait qu’un plan ne marche pas n’a jamais empêché des fonctionnaires de le proposer à
nouveau puisque le fait qu’il échoue leur garantit un emploi pour de nombreuses années
ensuite.Apres tout, vivre dans un hôtel de luxe à Athènes depuis trois ans est plutôt plus
agréable que de se morfondre dans une banlieue de Washington.
Et la, quelque chose se passe en Islande après que le Président de la République ait accepté de
passer sous les fourches caudines du FMI: la population se révolte, une immense manifestation a
lieu qui exige un referendum. Le Président cède, le referendum a lieu et la population refuse
massivement de devenir esclaves pour sauver des banquiers Allemands ou Anglais qui ont
commis imprudence sur imprudence.
Du coup, les mesures suivantes sont prises
Le Parlement est dissous est de nouvelles élections ont lieu
Les banques sont nationalisées et les comptes des déposants locaux garantis à 100%, en monnaie
locale
Les prêts internationaux et les déposants en dehors de l’Islande ne bénéficient d’aucune protection
Un contrôle sur les mouvements de capitaux est institué
Une reforme constitutionnelle est engagée pour que plus jamais dans le futur le système financier
ne puisse prendre le contrôle du système politique. C’est là sans doute le point le plus important: les
citoyens du pays ont parfaitement identifié que l’origine de la crise se trouvait dans la prise de
contrôle du politique par la banque, comme au Japon en 1992 et ils ont aussi très bien compris que le
système politique préférait les mettre en esclavage plutôt que de faire de la peine a leurs maitres. On
aimerait que la même chose se passe en Europe, mais quand Papandreou a proposé un referendum
pour la Grèce , il a été promptement débarqué pour être remplacé par un Kissling de service. Au moins
en Europe, on sait pour qui le système politique roule…
Du fait de ce refus fort démocratique de payer pour les erreurs des autres, l’Islande fut mise à
l’index de la communauté financière internationale, qui n’est ni une communauté, ni financière ni
internationale puisque l’on parle d’abord d’un cartel, de banque et non de finance, représentant
des sociétés Européennes et Américaines et non une entité internationale.
Les prêts en faveur de l’Islande s’arrêtèrent donc net.
Comme l’Islande était en déficit extérieur, la monnaie Islandaise s’écroula, tandis que l’inflation
passait à 18 %, le chômage de 4 % a 9 %, le PNB baissant fortement, les taux longs passant à 14
%….
Et tout le monde de ricaner dans les instances internationales, en se félicitant « in petto » de la
bonne leçon qui était en train d’être donnée à ces pécheurs incultes, leçon qui allait être bien
utile pour amener les autres pays réfractaires à de bons sentiments…
Ou en sommes nous trois ans après?
La balance commerciale est passée d’un déficit a un fort excédent, (l’Islande n’a donc plus besoin
de prêts de la communauté financière internationale, au contraire de la Grèce ou de l’Espagne),
l’inflation est aux alentours de 4%, le chômage est retombé à moins de 5 % , les taux d’intérêts
longs sont à 7 % et le PNB est sur une pente moyenne de croissance de 2. 5 % par an. …
Dans sa grande bonté, l’Islande a même décidé qu’elle allait repayer tout ou partie des dettes aux
banques allemandes et anglaises et d’après le FMI, le contrôle des changes devrait être supprimé
d’ici 2015.. (voila qui a du avoir du mal a passer pour ces ignoramus économiques)
Bref, un succès total!
Comme a chaque fois quand l’on demande son avis au peuple plutôt qu’au FMI…
Et la leçon est simple: Quand un pays a un problème de surendettement, la seule solution est de
recréer les conditions de la croissance, en laissant le taux de change trouver son niveau
d’équilibre, en mettant en faillite les banques tout en les nationalisant et en garantissant les
dépôts locaux, en laissant les marchés du crédit trouver leur équilibre sans intervenir et en ne se
sentant aucune responsabilité envers des préteurs étrangers qui auraient soutenu la bulle du
crédit au delà de toute raison …
Une fois le bilan nettoyé, les reformes de structure peuvent alors commencer et l’on peut
s’attacher à renvoyer les banquiers des instances politiques et monétaires qu’ils ont accaparée
pour qu’ils retournent dans leurs agences de quartier d’ou ils n’auraient jamais du sortir.
Et tout cela doit se faire de façon démocratique, en demandant son avis au peuple par
referendum ou au travers de nouvelles élections, à chaque étape.
A mon avis, il est temps, grand temps que les autorités politiques Européennes demandent toutes
affaires cessantes une consultation aux élites Islandaises pour apprendre comment se sortir du
trou dans lequel elles ont collé le vieux continent.
Je ne sais pas pourquoi mais quelque chose me dit que la probabilité d’une telle demande est
faible, très faible et que les élites Européennes préféreront continuer à crucifier leurs peuples sur
la croix de l’Euro plutôt que de reconnaitre leurs erreurs et bien entendu ,refuseront de demander
leur avis aux peuples de façon démocratique.
Mais ce qui m’étonne le plus , c’est le silence radio TOTAL de la presse sur ce qui s’est passé en
Islande et l’absence de comparaison entre l’Islande et la Grèce.
Si les peuples savaient qu’il existe une solution à leurs malheurs, peut être exigeraient ils que des
actions soient prises en ce sens?
Est ce pour cela que l’on n’entend JAMAIS parler de l’Islande?
Et la Presse a t’elle reçu des ordres?
Mais de qui?
Cliquer sur le lien pour le graphique:
Iceland TW & Trade Balance
« Kick the can » vue de New-york
Comme certains d’entre vous j’ai connaissance récemment des conclusions du Conseil Européen
des 18 et 19 octobre à Bruxelles. On croit rêver!
Apres six pages de généralités pétries de bonnes intentions généreuses, on entre enfin dans le
vif du sujet avec un paragraphe consacré à l’Union Economique et Monétaire. Mais c’est pour
apprendre que le Conseil « Attend avec intérêt la feuille de route précise et assortie
d’échéances…qui doit être présentée lors de sa réunion de Décembre 2012.. »
Suivent un certain nombre de vœux pieux et de considérations de bon sens qui définiront le
cadre de fonctionnement du Mécanisme de Surveillance Unique (MES).On parle ensuite d’égalité
de traitement, de solution acceptable et équilibrée, de processus non discriminatoire et
efficace.Pour terminer par un renvoi en Commission, en l’espèce l’Eurogroupe.
Et une affirmation gratuite selon laquelle après la mise en œuvre d’un mécanisme de
surveillance, unique effectif, le MES pourrait avoir la possibilité de recapitaliser directement les
banques.Dans la foulée, le Chancelier a cru devoir préciser que, bien évidemment , il ne saurait
être question de recapitalisation par le MES pour couvrir les pertes antérieures (???)
Parlons clair, du fait de l’action vigoureuse de soutien dans les marches secondaires par la BCE, la
dette souveraine des Etats se traite de manière plus favorable ce qui diminue les « spreads » sur
les émissions nouvelles
.Le calme avant une nouvelle poussée de fièvre des marchés.
Au prix de l’injection de liquidité et du gonflement du bilan de la BCE par des actifs toxiques ou a
tout le moins sur valorises.
En outre Mario Draghi est sous tutelle étroite de la Bundesbank qui reste traumatisée par le
précédent de Weimar et l’hyper inflation provoquée par les achats massifs d’obligations d’Etat.
J’étais récemment dans un déjeuner de travail à New York avec un groupe d’investisseurs
institutionnels, « hedge funds » principalement, qui tous parlent un langage réaliste sur des
solutions envisageables à la crise européenne, à savoir en l’absence de croissance et de
mécanisme de dévaluation, des initiatives encourageant une baisse de l’Euro face au $, et une
dose d’inflation.Hélas, ils ne comprennent pas que l’horizon de temps des politiques est celui de
leur prochaine échéance électorale.
Les banques européennes sont sous capitalisées et reconstituent progressivement leurs fonds
propres par mise en réserve des résultats opérationnels, après réduction sensible des
rémunérations variables des personnels, et des distributions aux actionnaires.
Comme ceci ne suffit pas, elles réduisent leur présence à l’international, notamment hors de la
zone Euro, ou elles ont des difficultés d’accès à la liquidité des monnaies telles que le $ ou qui lui
sont liées.
Pour les mêmes raisons, elles se dégagent ou limitent leur production nouvelle dans les
financements export ou du négoce international ainsi que dans les projets. Et les entreprises
européennes sont beaucoup plus dépendantes des crédits bancaires que celles d’outre
Atlantique, qui utilisent principalement les marchés de capitaux. Les dirigeants de nos PME le
savent bien, et n’approchent plus leurs banques pour des concours additionnels quelle que soit la
solidité de leur projet.
En outre dans un contexte de récession ou de croissance nulle, les opérateurs économiques
doivent supporter des accroissements massifs de charges, telles les hausses fiscales de 25%
frappant en France particuliers et entreprises, et bien au-delà des pseudo riches.
Avec un crédit de fait inaccessible.
Mais dans un certain nombre de cas emblématiques, telle la situation de PSA, le retour – était
–elle jamais partie ? – de l’économie administrée.
Garantie par l’Etat de plusieurs milliards d’Euro de concours nouveaux à PSA par le truchement de
sa captive financière, contrainte sur le système bancaire pour qu’il étende ou maintienne ses
concours, en échange de l’entrée » d’un administrateur au Conseil, et d’un « aménagement » du
plan de restructuration.
Il n’est dans ses conditions pas difficile de prédire que la loi de finances pour 2013, assise sur une
prévision de croissance annuelle de 0,8%, qui prévoit un retour a 3% de déficit sur PIB ne remplira
pas ses objectifs.
Conséquences immédiates sur la notation de la France, que j’envisage pour le deuxième trimestre
2013, renchérissement du coup de la dette, qui devrait être largement au dessus de 90% du PIB.
Le gouvernement sera alors confronté à une crise qui mettra en cause notre statut dans la zone
Euro, c’est le scenario cauchemar des Allemands qui ont une élection prévue pour Septembre
2013.
Un changement de ligne politique avec les reformes nécessaires et différées notamment de notre
législation du travail et de notre protection sociale sera une quasi obligation au prix de troubles
sociaux soutenus par les extrêmes politiques, c’est le scénario Melanchon.
Je laisse libre cours à votre imagination pour la suite.
« Come on France, Kick the can can then »
NDLR: Kick the can est une expression américaine signifiant méthaphoriquement procastiner.
Litteralement, c’est un jeu enfantin.
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