I Dichotomie
Soit a<bdeux r´eels et f: [a, b]→Rune fonction continue. On suppose que f(a)f(b)<0.
On d´efinit alors par r´ecurrence deux suites (an) et (bn) par a0=a,b0=bet
∀n∈N,(an+1, bn+1) =
an,an+bn
2si f(an)fan+bn
2≤0,
an+bn
2, bnsinon.
Montrons par r´ecurrence que pour tout n∈N, on a :
an≤an+1 ≤bn+1 ≤bn, bn−an=b−a
2n, f(an)f(bn)≤0.
Pour n= 0, il n’y a qu’`a v´erifier la premi`ere s´erie d’in´egalit´es, qui va de soi : on a soit a1=a
et b1= (a+b)/2, soit a1= (a+b)/2 et b1=b.
Soit n∈N, supposons la propri´et´e vraie pour n. On a soit an+2 =an+1 et bn+2 = (an+1 +
bn+1)/2, soit an+2 = (an+1 +bn+1)/2 et bn+2 =bn+1 ; dans les deux cas, vu que an+1 ≤bn+1, on
a imm´ediatement an+1 ≤an+2 ≤bn+2 ≤bn+1. L’´egalit´e bn+1 −an+1 = (bn−an)/2 = (b−a)/2n
va de soi.
Enfin, comme f(an) et f(bn) sont de signe contraire, f((an+bn)/2) n’a pas le mˆeme signe que
l’un de ces deux nombres : si f(an)f((an+bn)/2) >0, alors f(bn)f((an+bn)/2) ≤0. La
d´efinition de (an+1, bn+1) assure donc que f(an+1)f(bn+1)≤0.
Ainsi, la propri´et´e annonc´ee est prouv´ee par r´ecurrence. Les suites (an) et (bn) sont adjacentes,
leur limite commune αv´erifie, par continuit´e de f:f(α)2≤0, c’est-`a-dire : f(α) = 0. On
vient de d´emontrer le th´eor`eme des valeurs interm´ediaires et d’exhiber un algorithme qui donne
un encadrement d’un z´ero de f(pas n´ecessairement le seul si fn’est pas monotone).
Remarque : Pour un algorithme de dichotomie, on prend g´en´eralement en entr´ee a,bet la
pr´ecision ε`a laquelle on souhaite l’approximation d’un z´ero de f. Il est int´eressant de noter au
passage le nombre de passages dans la boucle (pour comparer diff´erentes m´ethodes).
Exercice : `
A l’aide de la m´ethode de dichotomie, montrer sans utiliser le th´eor`eme des ac-
croissements finis que pour fd´erivable sur [a, b], si f0<0, alors fest strictement d´ecroissante.
(Indication : proc´eder par contrapos´ee. En supposant qu’il existe c < d avec f(c)< f(d), ex-
hiber deux suites adjacentes (cn), (dn) telles que (f(dn)−f(cn))/(dn−cn)≥(f(d)−f(c))/(d−
c)>0, et montrer qu’en la limite `de ces suites, f0(`)≥0. La fin est assez facile. Voir
http://www.math.u-psud.fr/~perrin/CAPES/analyse/fonctions/Lagrange.pdf.)
II M´ethodes `a un pas
Dans la suite, on suppose que f: [a, b]→Rest de classe C2strictement croissante et strictement
convexe, c’est-`a-dire que f0>0 et f00 >0. On suppose aussi f(a)f(b)<0, et fa donc un
unique z´ero α∈[a, b[.
Le principe de ces m´ethodes est de construire une suite (xn) qui converge vers α: on choisit
une droite passant par (xn, f(xn)) pour approximer la courbe, ne d´ependant que de xn, et on
d´efinit xn+1 comme l’abscisse de l’intersection de cette droite et de l’axe des abscisses.
1◦Remarques pr´eliminaires
(a) Sym´etries Quitte `a remplacer fpar l’une des quatre fonctions suivantes, on peut et on
va supposer sans perte de g´en´eralit´e que fest strictement croissante et convexe :
f1:x7→ f(x), f2:x7→ f(−x), f3:x7→ −f(x), f4:x7→ −f(−x).
(Si f=f1est croissante convexe, f2est d´ecroissante convexe, f3est d´ecroissante concave et f4
est croissante concave – et r´eciproquement.)
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