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Aussi vieille qu’Athènes, Jérusalem ou Pékin,
Bénarès est avant tout la plus importante ville sainte de
l’Hindouisme.
Elle accueille donc les pèlerins des quatre coins du souscontinent,
mais aussi des mourants et des morts,
car il "fait bon" mourir à Bénarès, quand on est Hindou.
(d'après "le Dessous des Cartes" – juillet 2005)
les Indiens
L'Inde compte plus d'un milliard d'habitants,
dont 82 % sont de religion hindou.
l'Hindouisme
Les hindous sont polythéistes,
ils croient donc en l'existence de nombreuses divinités, telles que :
l'Hindouisme
Brahma, le créateur du cosmos,
Vishnou, le préservateur de l'univers,
Shiva, bienfaisant et destructeur du monde,
Ganesha, fils de Shiva à tête d'éléphant,
et Hanumam, le dieu singe,
la Géographie du sacré
Les Hindous voient l’Inde comme une terre sacrée,
devenue au fil des siècles une mère divine - Bharata Mata - "Mère Inde".
L'Himalaya (au nord) est la demeure des Dieux, Shiva habite notamment le Mont Kailash.
Cap Comorin (au sud) est la demeure de Devi,
Déesse Mère et seule divinité féminine de l'hindouisme.
la Géographie du sacré
Elle peut prendre une forme bienfaisante (shri), terrifiante (Kali) ou guerrière (Durga).
Plusieurs lieux sacrés, où le divin est plus présent qu'ailleurs,
marquent la géographie de l’Inde.
7 montagnes, 7 villes et 7 fleuves sont vénérés par les croyants.
le Fleuve Gange
Le Gange prend sa source dans l’Himalaya et se jette 2 500 km après, dans le golfe du Bengale.
Il irrigue l'Inde du Nord, et par ses alluvions nourrit la terre des deux États les plus peuplés de l'Inde :
l'Uttar Pradesh (170 millions d'habitants),
et le Bihar (83 millions d'habitants).
les Sept Villes Sacrées
Les sept villes sacrées de l’Inde sont :
Ayodhya, capitale de Rama, qui est le héros de l'épopée du Ramayana ;
Mathura et Dvaraka, consacrées à Krishna ;
Hardvar, la porte du Gange ;
Kanchi, Ujjain et Bénarès, consacrées à Shiva.
les Sept Villes Sacrées
Ces villes sont considérées comme des lieux de passage entre la Terre et le Ciel.
De ces villes, les prières des Hommes montent vers les dieux
et les dieux manifestent leur présence sur Terre.
Toutes ces villes sont reliées entre elles par des routes de pèlerinages,
qui sont des moments importants dans la tradition religieuse hindoue.
Bénarès
Bénarès est sans doute la ville la plus ancienne de l'État de l'Uttar Pradesh (en vert sur la carte),
et sûrement la plus sacrée de l'Inde.
La ville est construite au bord du Gange,
qui, en cet endroit précis, se tourne vers le Nord
c'est-à-dire vers sa source, l'Himalaya, la demeure des dieux !
Pourquoi le nom de Bénarès ?
Bénarès, "Banaras" en hindi , vient du sanskrit "Varanasi", en raison des ceux rivières
qui entourent la ville (Varana au Nord et l'Asi au Sud), et la protègent des divinités malfaisantes.
Elle s'est développée au pied d'un gué qui permettait de traverser le fleuve
sur l'ancienne route commerciale qui relie le Bengale au Nord de l'Inde.
Bouddha a d'ailleurs empruntée cette route au VIe siècle avant JC, lorsqu'il est venu y prêcher.
la Ville de Shiva
Sur la rive gauche du fleuve, Bénarès épouse la forme d'un croissant de lune
comme celui que porte Shiva dans sa chevelure.
En hindi, on appelle Bénarès "Kashi", ce qui signifie briller,
car la ville brille de la lumière de Shiva.
les Ghâts
La force symbolique de Bénarès vient d'abord du Gange,
et toute la vie spirituelle s'organise le long de ce fleuve.
Les croyants se rassemblent sur les ghâts (escaliers permettant d’accéder au fleuve).
les Ghâts
Sur les quelques 5 km de rives, il y a presque une centaine de ghâts
qui sont autant d'étapes de pèlerinage dédiés à différentes divinités.
Le parcours se fait du Sud vers le Nord par les ghâts
d'Asi, Dashâ-shvamédha, Panchgangâ, Vârunâ, pour s'achever au centre à Mani-karnikâ
(lieu important de crémation).
la Ville des Morts
Alors que dans toute l'Inde, la mort est considérée comme impure,
(les crémations étant reléguées à l'extérieur des villes), à Bénarès, il n’en n’est plus de même.
Les crémations ont lieu au cœur de la ville, car Bénarès purifie tout ce qui est en son sein.
On vient de tout le pays pour mourir et faire répandre ses cendres dans le Gange.
la Ville des Morts
En mourant dans cette ville sainte, l’hindou se libère du cycle terrestre, du samsara
(cycle infini de la vie et de la mort),
et accède à la délivrance finale.
l'Industrie de la Mort
Chaque mois, Bénarès attire plus de 1,5 million d'Indiens, et plus de 10 000 étrangers.
Les cendres des morts arrivent par avion, en train, en bus, en vélo, par colis postal,
de toute l'Inde, mais aussi de Grande-Bretagne.
La mort à Bénarès impose donc toute une organisation, voire toute une industrie.
les Castes
Le système des castes organise la société indienne depuis des millénaires.
les Castes
Quatre castes sont définies selon leurs activités sociales :
au plus haut de l'échelle, ce sont les Brahmanes, à l'origine des prêtres ;
puis les Kshatrya, les guerriers ou les rois , qui détiennent le pouvoir ;
vient ensuite la caste des Vaishya, les commerçants, les négociants ;
et les Shudra, qui sont au service de ces trois castes supérieures.
les Intouchables
La castes des Intouchables concerne
ceux qui touchent à la souillure, aux cadavres, aux excréments, aux cheveux, tels que :
les barbiers, les blanchisseurs, les tanneurs, les équarisseurs.
Étant donné que la mort et la crémation sont considérées comme impures,
les activités tournant autour sont donc le monopole d'une caste d'Intouchables appelée les Doms.
les Doms
Les Doms sont une communauté d'origine tsigane,
ils sont environ un millier dans la région de Bénarès et ont la charge de la crémation depuis 2500 ans.
Ce sont eux qui fixent le tarif de "la flamme sacrée".
La vente de cette flamme peut rapporter plus de 20 000 roupies en une journée,
alors qu'un ouvrier en gagnera à peine une centaine.
les Doms
Ce monopole des Doms fait des envieux et inverse la pyramide des castes.
Au début des années 1990, un crématorium électrique a été construit par un Brahmane
afin de lutter contre la pollution des eaux du Gange
et non pour réduire le monopole économique des Doms.
les Doms
En 2001, la municipalité de Bénarès a tenté d'imposer un prix unique à la crémation,
mais cette solutions est restée sans succès.
Ces mesures ont provoqué de nombreuses protestations
des Doms,
mais aussi des lobbies comme les marchands de bois
qui vendent près de 400 kg de bois à chaque crémation ;
mais aussi de lobbies religieux :
car comment Shiva
pourrait-il se frotter le ventre sans la cendre des morts ?
Le crématorium est tombé en panne au bout de 6 mois,
mais il est question aujourd'hui de le remettre en marche
car le problème à Bénarès est la pollution du Gange
par le déversement des eaux usées, des cendres
ou bien des corps
qui n’ont pas été incinérés,
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