rapport pétrole

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Un Peuple - Un But – Une Foi
MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES
DIRECTION DE LA PREVISION ET DES
ETUDES ECONOMIQUES
Document de travail N°01
IMPACT DE LA HAUSSE DU PRIX DU
PETROLE SUR LA STABILITE
MACROECONOMIQUE
DPEE/DEPE @ Aout 2007
IMPACT DE LA HAUSSE DU PRIX DU PETROLE
SUR LA STABILITE MACROECONOMIQUE
Août 2007
Mouhamadou M. DIOP
Abdoulaye FAME1
RESUME
Cette étude vient s’ajouter aux nombreuses investigations qui ont été menées jusque là
sur la question de l’impact de la flambée des cours du baril sur les agrégats
macroéconomiques. Au moyen de l’approche VAR, différents résultats ont été établis,
lesquels retiennent qu’une variation positive du prix du baril produit un effet négatif sur
l’ensemble des agrégats considérés. L’étude révèle qu’une hausse d’environ 30% du prix du
baril de pétrole provoque une perte instantanée de PIB de l’ordre de 0,4 point de pourcentage.
Ce choc provoque une aggravation respective de l’inflation, du déficit courant hors transferts
officiels et des exportations nettes de l’ordre de 1,5%, 4,4% et 6% de manière instantanée.
Classification JEL : E31, E32, C32.
Mots clés : prix du baril, stabilité macroéconomique, choc pétrolier, VAR.
ABSTRACT:
As the numerous empirical investigations, this paper deals with the relation between oil
shock and macroeconomic variables. With VAR approach, the results point out the negative
impact of oil price increase on macroeconomic variables. Concretely, we argue that an oil
price change is likely to have an impact on real GDP. Thus, an increase of 30% of energy
price causes a decrease of 0.4% of the GDP, an inflation rise of 1.5%, a deterioration of the
current account of 4.4% and finally a drop of the trade balance (6%).
JEL Classification Numbers : E31, E32, C32.
Keywords : prix du baril, stabilité macroéconomique, choc pétrolier, VAR.
1
Les points de vue exprimés dans ce présent document n’engagent que les auteurs et ne sont pas forcément ceux de la DPEE.
Nous adressons également nos sincères remerciements à l’ensemble du personnel de la DPEE pour leur contribution à l’élaboration
du présent document.
2
SOMMAIRE
Introduction ………………………………………………………………………………..
4
Revue de la littérature empirique…………………………………………………………..
6
Faits stylisés de l’économie………………………………………………………………..
9
Volatilité, persistance et corrélation………………………………………………..
9
Les produits pétroliers dans les consommations intermédiaires des branches……
11
Evolution des importations de pétrole du Sénégal…… …………………………...
13
Impact du choc pétrolier : approche VAR…………………………………………………. 14
Conclusion ………………………………………………………………………………… 23
Références Bibliographiques………………………………………………………………. 25
Annexe……………………………………………………………………………………... 28
Annexe 1…………………………………………………………………………… 28
Annexe 2…………………………………………………………………………… 34
3
INTRODUCTION
Depuis le premier choc pétrolier en 1973, les cours du baril n’ont cessé de grimper,
atteignant même des niveaux très élevés. La récente flambée observée a vu le prix du baril
dépasser la barre des 75 dollars2, suscitant l’inquiétude des pays importateurs de pétrole qui
ont du mal à échapper aux retombées négatives du choc pétrolier sur leur activité économique.
A la différence des premières crises qui étaient plus liées à une rupture d’approvisionnement,
celle observée depuis quelques temps est la conséquence d’un enchaînement de « minichocs » dans un contexte marqué par une augmentation significative de la demande mondiale
de pétrole. En effet, la montée en puissance de la Chine, de l’Inde et d’autres pays asiatiques
dans les marchés mondiaux s’est accompagnée d’une hausse de leurs besoins en produits
pétroliers au moment où ceux des Etats-Unis demeurent soutenus.
Des facteurs géopolitiques, à l’instar des agitations sociales en Equateur qui ont
conduit à une suspension des exportations, les troubles au Nigéria3, ont joué un rôle dans la
hausse des prix. La crainte d’un changement de régime en Arabie Saoudite (un des premiers
producteurs de pétrole) suite au décès du Roi Fahd, les menaces terroristes, la par l’Iran4 de
ses activités nucléaires et les menaces d’interruption des livraisons vers les Etats-Unis en
provenance du Venezuela, sont aussi autant de facteurs ayant conduit au renchérissement du
prix de l’or noir. Il n’en demeure pas moins que le facteur principal derrière l’envolée des
cours pétroliers est la croissance rapide de la demande mondiale de pétrole.
Dans un contexte national marqué par une volonté de l’Etat d’éradiquer la pauvreté,
par la mise en œuvre de la SCA (Stratégie de Croissance Accélérée), l’économie sénégalaise
semble ne pas être indifférente à la flambée des cours du baril sur le marché international.
Une simulation effectuée sur la base du modèle SIMPRES5, élaboré au sein de la DPEE,
retient qu’une hausse de 10% du prix du baril de pétrole entraîne la perte instantanée
d’environ 0,3 point de PIB (Produit Intérieur Brut). Par ailleurs, en 2006, la croissance réelle
du PIB s’est établie à 2,1% contre 5,3% en 2005 ; un ralentissement partiellement imputable à
la flambée des cours du baril selon le Rapport Economique et Financier (REF 2007) de la
2
Une hausse de plus de 250% entre 1999 et 2006.
4ième producteur de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole).
4 ième
2
producteur de l’OPEP, 4ième producteur mondial de brut.
5
Modèle de simulation d’impact macroéconomique.
3
4
DPEE6. L’inflation mesurée par l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation, entre 2002
et 2004, s’est situé en moyenne à 0,5% contre 1,7% en 2005 et 2,1% en 2006.
Au vu de ces constats, il se pose la question de savoir : quel est l’impact de la flambée
du prix du pétrole sur la stabilité macroéconomique du Sénégal ?
C’est à cette question que la présente étude, qui s’inscrit dans la logique des travaux
réalisés jusque là sur le choc pétrolier et ses retombées sur les agrégats macroéconomiques,
tente de répondre. Elle s’appuie sur les données des comptes nationaux et repose sur
l’approche VAR (Vectorial Autoregression). Sur la base des statistiques des comptes
nationaux, des modèles sont élaborés pour analyser l’impact sur un ensemble de variables
macroéconomiques et sectorielles. Il s’agit notamment du PIB, de l’inflation, du déficit hors
transferts officiels du compte courant, du PIB non agricole, de la valeur ajoutée du secteur
secondaire et des exportations nettes.
Le document s’articule autour de quatre volets. Le premier est consacré à la revue de
la littérature empirique. La description des faits stylisés fait l’objet de la deuxième section.
Quant à la troisième section, elle traite de l’exploitation des données suivant l’approche VAR.
Enfin, la quatrième et dernière section est réservée aux conclusion et recommandations.
6
Toutefois, la plus grande hausse annuelle du prix du baril depuis 2004 a été observée en 2005 (environ 42%).
5
1. REVUE DE LA LITTERATURE
Bon nombre d’études réalisées jusqu’ici ont révélé l’existence d’une corrélation entre
la hausse du prix du pétrole et les replis observés au niveau de l’activité économique des pays
importateurs de pétrole. Rasche et Tatom (1977, 1981), Hamilton (1983), Burbidge et
Harrison (1984), Santini (1985, 1994), Gisser et Goodwin (1986), Loungani (1986), Davis
(1987), Mork (1989), Lee, Ni et Ratti (1995), Rotemberg et Woodford (1996), Daniel (1997),
Raymond et Rich (1997), Carruth, Hooker et Oswald (1998), Brown et Yücel (1999), Lee et
Ni (1999), Balke, Brown et Yücel (1999), et Hamilton (2000) parmi tant d’autres ont ainsi
apporté leur contribution à ce qui représente un très grand débat dans l’actualité économique.
Il est ainsi observé que les variations du prix du pétrole sur les marchés mondiaux ont
un effet négatif sur l’activité économique des pays importateurs de pétrole. Toutefois, malgré
cette abondante littérature empirique faisant état d’un effet important des chocs du prix du
pétrole sur l’activité économique, il y a peu de consensus sur ce qui explique réellement cet
état de fait7.
Des modèles reposent sur l’idée que le logarithme du PIB réel est linéairement lié au
logarithme du prix réel du baril de pétrole. Une implication de cette linéarité est que si le prix
du baril de pétrole baisse, alors la production doit augmenter ; en d’autres termes, si une
hausse du prix du pétrole entraîne une récession économique, alors une baisse du prix du
pétrole devrait provoquer une expansion économique par le même mécanisme8.
Néanmoins, l’argument selon lequel les chocs pétroliers contribuent directement aux
retournements conjoncturels suscite des controverses en ce sens que la corrélation entre le
prix du pétrole et l’activité économique paraît plus faible d’après une analyse faite sur la base
de données de l’économie américaine, observées depuis 1985 (Hooker, 1996). Nombreux sont
les auteurs ayant imputé cette instabilité de la relation empirique entre prix pétroliers et output
à une mauvaise spécification de la forme fonctionnelle. Loungani (1986), Davis (1987a, b),
Mork (1989), Lee, Ni et Ratti (1995), Hamilton (1996), Davis, Loungani et Mahidhara (1996),
Davis et Haltiwanger (2001), Balke, Brown et Yücel (1999), et Cuñado et de Pérez (2000),
7
Il est clair qu’une régression linéaire pour décrire cette relation n’est pas stable dans le temps, et les chercheurs
adoptent différents points de vue quant à l’interprétation de cette instabilité. Voir Mork (1989), Lee, Ni et Ratti
(1995), Hooker (1996, 1997), Hamilton (1996, 2000), et Balke, Brown et Yücel (1999) pour plus de détails.
8
Atkeson et Kehoe (1999) ont procédé à une intéressante extension de cette classe de modèles en supposant la
technologie d’investissement « glissante » (putty-clay investment technology). Dans leur formulation, une baisse
du prix du pétrole cause encore une augmentation dans la production. Ils soulignent toutefois que cette hausse de
la production découlant de la chute du prix du pétrole a moins d’ampleur que la baisse de la production
consécutive à une flambée du prix de l’or noir.
6
parmi d’autres, ont défendu la thèse qui voudrait que la relation entre le prix du pétrole et
l’activité économique soit non linéaire.
Une autre difficulté se trouve être alors l’univers illimité de spécifications alternatives
non linéaires. Une solution est proposée par Hamilton (2001) qui a développé une
méthodologie appelée « approche flexible » qui est une formalisation de cette relation non
linéaire entre les variations du prix du baril et le taux de croissance du PIB.
Ces approches, si elles ont permis de clarifier la relation entre le choc pétrolier et les
fluctuations du PIB, se heurtent toutefois aux critiques de Sims (1980) et de Lucas (1976).
Selon Sims, les modèles macroéconométriques imposent des contraintes sur les variables et
des a priori économiques non justifiés du point de vue statistique, et propose à la place les
modèles VAR. Lucas, pour sa part, estime que les modèles macroéconométriques ne sont pas
invariants à la forme de la politique économique, et propose en lieu et place les modèles
d’équilibre général inter temporels stochastiques (MEGIS ou DSGE)9.
Hamilton (2000), à l’aide d’un modèle VAR, soutient que les perturbations dans
l’économie qui font suite à un choc pétrolier ne sont pas directement dues à celui-ci, mais
plutôt à la réaction de la Réserve Fédérale. Ainsi, au moyen du VAR structurel à l’instar de
Bernanke, Gertler et Watson (1997), Hamilton montre que cette conclusion erronée tient en
partie au nombre insuffisant de retards considéré dans la modélisation.
Par ailleurs, Frank Kleibergen, Herman K. Van Duk et Jean-Pierre Urbain (1999)
utilisent un modèle VAR pour analyser les mécanismes par lesquels la hausse du prix du
pétrole agit sur le niveau des prix et la demande en biens d’importation.
Rajeew Dhawan et Karsten Jeske (2006) à partir du DSGE10 ont trouvé que les chocs
énergétiques n’auraient qu’une influence négligeable sur les fluctuations du PIB. Plus
généralement, les résultats auxquels ils ont abouti révèlent que l’impact du choc énergétique
reste négligeable. Ce modèle, à l’image de beaucoup d’autres, ne fait pas intervenir la
monnaie, et ne tient pas compte de l’imperfection des marchés (Kydland et Prescott (1982) ;
Long et Plosser (1983) ; King, Plosser et Rebelo (1988)). Rotemberg et Woodford (1996)
montrent que l’introduction dans le DSGE du concept d’imperfection de marché permet une
meilleure explication des baisses du PIB et du salaire réel consécutives à la hausse du prix du
baril de pétrole.
D’autres travaux empiriques ont contribué au débat sur l’importance de la politique
monétaire dans l’impact du choc pétrolier. C’est ainsi que Leduc et Sill (2004) ont examiné
9
Voir article de Patrick Fève (juin 2005) sur la Modélisation Macro Econométrique Dynamique pour plus de
détails sur les enjeux et controverses de la modélisation macro économétrique.
10
Ils ont pris en compte la consommation privée d’énergie, de biens durables et non durables (hors énergie).
7
l’incidence des chocs pétroliers sur l’économie américaine suivant une variété de règles de
politique monétaire. Une plus récente étude (Leduc et Sill (2006)) a permis d’évaluer, à l’aide
d’un DSGE, l’importance de la politique monétaire dans la baisse de l’inflation et de la
volatilité du PIB aux Etats-Unis, observée depuis le milieu des années 1980. Le principal
résultat de cette étude est le suivant : le changement de la politique monétaire a contribué à
hauteur de 45% à la réduction de la volatilité de l’inflation, et de 5 à 11% à la baisse de la
volatilité du PIB réel. Quant aux chocs pétroliers, les résultats révèlent qu’ils ne jouent aucun
rôle dans la volatilité du PIB américain.
Au regard de toute cette littérature, autant dire que l’impact de la hausse du prix du
baril sur l’économie a fait l’objet de nombreuses études, avec chacune ses spécificités en
termes de méthodologies mais également d’approches, lesquelles présentent chacune des
avantages et des limites.
Dans cette présente étude, c’est la méthode VAR11 qui sert d’outil de travail. Toutefois, afin
de mieux cerner l’impact de la flambée du prix du pétrole, la description des faits saillants
marquant l’économie sénégalaise s’avère nécessaire.
11
Des modéles macroéconométriques ont été élaborés mais les résultats obtenus sont peu probants, d’où le fait
qu’ils aient été occultés.
8
2. FAITS STYLISES DE L’ECONOMIE
Dans l’optique de jeter les bases de ce travail, il importe de cerner le comportement du
prix du baril et de certains agrégats par l’analyse de leur volatilité et de leur persistance, ainsi
que de la corrélation de ces mêmes agrégats avec le prix du baril. Afin de ressortir
l’importance des produits pétroliers dans l’activité économique, les projecteurs sont mis sur le
niveau des consommations intermédiaires des branches d’activités ainsi que sur l’évolution
des importations de produits pétroliers pour évaluer la dépendance de l’économie sénégalaise
vis-à-vis du pétrole.
2.1 Volatilité, Persistance et Corrélation
Les variables utilisées dans cette sous-section sont prises en taux de croissance. Il s’agit
du PIB, du PIB non agricole, de la valeur ajoutée du secteur secondaire, de l’inflation mesurée
par l’IHPC, du déficit courant hors transferts officiels, des exportations nettes et du prix du
baril.
Le prix du baril, au vu du tableau ci-après, se présente comme une variable très volatile. Ce
qui laisse apparaître d’importantes fluctuations sur la période considérée. Cette variable est
plus volatile que les agrégats considérés.
Au regard des écart-types du déficit courant hors transferts officiels et des exportations nettes,
la balance extérieure semble être marquée par une volatilité, traduisant ainsi une vulnérabilité
face aux chocs externes. L’inflation mesurée par l’IHPC est deux fois moins volatile, en
comparaison au déficit courant et aux exportations nettes.
Quant au PIB et la valeur ajoutée du secteur secondaire, ils sont marqués par un niveau de
volatilité similaire, mais moindre par rapport à la volatilité de l’inflation. L’analyse des
données révèle également que le PIB non agricole est moins sujet à des fluctuations que le
PIB. Une bonne partie des fluctuations du PIB serait donc due aux perturbations observées
dans le secteur de l’agriculture.
9
Tableau 1. Volatilité
Variable
Prix du
pétrole
Moyenne
0,032
Inflation
Déficit
courant
hors
transferts
Exportations
nettes
0,038
0,043
0,043
0,068
0,028
0,071
0,152
0,160
PIB
PIB non
agricole
Valeur
ajoutée du
secondaire
0,030
0,031
0,2971
0,029
0,018
Ecarttype
Source des données : comptes nationaux (1980-2004)
Au-delà de l’analyse de la volatilité, celle de la persistance renseigne également sur la
nature des variables. Ainsi, s’agissant du PIB, du déficit courant (hors transferts) et des
exportations nettes, leur persistance est relativement faible, ce qui laisse présager une quasiabsence d’effet de mémoire. Par contre, le PIB non agricole, la valeur ajoutée du secteur
secondaire et l’inflation affichent une persistance significative. Ces variables sont donc
significativement influencées par leur passé.
Concernant le prix du pétrole, le tableau révèle qu’il ne comporte pas d’effet de mémoire.
Dès lors il ressort des tableaux 1 et 2 que moins une variable est volatile, plus elle est
persistante.
Tableau 2. Persistance
Variable
Prix du
pétrole
PIB
PIB non
agricole
Valeur
ajoutée du
secondaire
Persistance
0,096
0,399
0,819
0,599
Inflation
0,507
Déficit
Exportations
courant hors
nettes
transferts
-0,297
0,202
Source des données : comptes nationaux (1980-2004)
Le prix du pétrole, comme le montre le tableau ci-après, est négativement et
faiblement corrélé avec l’activité économique. La corrélation entre le du prix du baril et le
PIB apparaît faible ; en conséquence, il est attendu qu’un choc sur le prix du baril n’affecte
pas significativement la croissance économique12. La corrélation est encore beaucoup plus
faible, avec le PIB non agricole, mais plus importante avec la valeur ajoutée du secteur
secondaire13.
Il est noté une corrélation un peu plus élevée entre le cours du baril et l’inflation mesurée par
l’IHPC. Les exportations nettes et le solde courant (hors transferts), qui reflètent l’équilibre
extérieur, apparaissent comme étant les plus corrélés avec le prix du baril, laissant donc
12
13
Voir figure se rapportant aux évolutions du taux de croissance du PIB et de celui du prix du baril en annexe.
Le secteur secondaire utilise beaucoup d’intrants dérivés du pétrole.
10
augurer un impact plus significatif de l’envolée de ce dernier, comparativement aux autres
agrégats considérés.
Tableau 3. Corrélation avec la variation du prix du baril
Variable
PIB
PIB non
agricole
Valeur
ajoutée du
secondaire
Coefficient de
-0,050
-0,030
-0,147
corrélation
Source des données : comptes nationaux (1980-2004)
Inflation
0,174
Déficit
courant hors
transferts
Exportations
nettes
0,224
0,443
Cette analyse de la nature des séries et de leur corrélation avec le prix du baril donne ainsi
une idée sur les résultats auxquels s’attendre dans la modélisation des données. La balance
extérieure, au regard des tableaux, semble être l’agrégat le plus vulnérable aux chocs
pétroliers parce que marquée par une volatilité et une corrélation avec le prix du baril assez
significatives.
Dans un but de mieux appréhender les contours de la question de l’impact du choc
pétrolier, faut-il mettre en exergue la dépendance de l’économie du Sénégal vis-à-vis du
pétrole à travers une analyse du niveau des consommations intermédiaires des branches
d’activité en produits pétroliers, mais aussi de l’évolution des importations de pétrole brut et
raffiné.
2.2 Les produits pétroliers dans les consommations intermédiaires des branches
La structure de l’économie sénégalaise montre une dépendance quasi certaine vis-à-vis
du pétrole. Les figures 1 et 2 ci-après donnent une lecture du niveau des consommations
intermédiaires des branches d’activité de notre économie en produits pétroliers. La branche de
l’énergie apparaît comme étant celle qui utilise le plus les produits pétroliers dans ses
consommations intermédiaires, suivie de la branche « Transports ».
Les produits pétroliers représentent en 2004 plus de 50% des consommations
intermédiaires de la branche «Energie », et un peu plus de 30% de celles de la branche
« Transports ». Dès lors, les conséquences d’un choc pétrolier sur ces deux branches peuvent
être sévères vu le niveau de leurs consommations intermédiaires en produits pétroliers. En
outre, étant donné l’interdépendance qui existe entre les différentes branches et les différents
secteurs, un ralentissement de l’activité peut en découler. En effet, dans la mesure où les
produits de la branche « Energie » constituent un facteur de production pour la plupart des
branches, en l’occurrence celles du secteur secondaire, un choc pétrolier a tendance à
compromettre les activités de ces dernières de façon directe à travers l’augmentation de leurs
11
coûts de production, et indirectement via les difficultés rencontrées par la branche
« Energie ». L’épisode de la crise qui a secoué la SENELEC et la SAR14 en 2006 illustre ce
cas de figure. Les unités de production, face au délestage intempestif, ont connu une
perturbation dans leurs activités.
50 000
45 000
consommations intermédiaires
40 000
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
ad
m
in
is
tra
tio
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Se
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ul
tu
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0
Branches d'activité
Figure 1. Consommations intermédiaires en produits pétroliers des branches d’activité en 2004
Source des données: comptes nationaux (TES 2004)
60%
part en pourcentage
50%
40%
30%
20%
10%
tra
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po
rts
ad
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el
ev
ag
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0%
branches d'activité
Figure 2. Part des produits pétroliers dans les consommations intermédiaires des branches en 2004
Source des données: comptes nationaux (TES 2004)
14
Société Nationale d’Electricité et Société Africaine de Raffinage.
12
2.3 Evolution des importations de pétrole du Sénégal
Le Sénégal importe du pétrole brut et du pétrole raffiné. Sur la période 1996-2005,
les importations de pétrole brut, en volume comme en valeur, sont plus importantes que celles
de pétrole raffiné (voir graphiques, annexe 1).
Suite à la crise pétrolière observée depuis 2004 et qui s’est accentuée en 2006, les
importations de pétrole raffiné ont augmenté au détriment de celles en pétrole brut qui ont
chuté de façon drastique. Les difficultés rencontrées par la SAR et aggravées par l’envolée
des cours du baril sont à l’origine de cette situation. La SAR, trouvant les activités
commerciales plus rentables que celles de la transformation, a donc augmenté ses
importations de pétrole raffiné et diminué celles en pétrole brut.
Les importations en volume de produits pétroliers ont diminué de façon globale sur la période
2004-2006, alors que celles en valeur suivent une tendance haussière sur cette même période.
La part de ces dernières dans le total des importations a également augmenté, passant de 6,5%
en 1996 à 19,3% en 2006.
Aussi, la part des importations de pétrole dans le PIB nominal entre 1996 et 2006 est-elle
passée de 2,4% à 7,1%. Entre ces deux dates, la part du revenu national consacrée aux
importations de produits pétroliers a ainsi sensiblement crû, sous l’effet de l’augmentation des
besoins et de la flambée des prix (tableau 4).
Tableau 4. Part en pourcentage des importations de pétrole
Année
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
Dans le total des
importations
6,5
7,7
6,8
8,2
14,3
15,3
13,1
16,4
17,2
17,2
19,3
Evolution
(en %)
--
18,2
-11,6
19,5
75,1
6,7
-14,2
25,3
4,9
-0,2
12,2
Dans le PIB
nominal
2,4
2,7
2,6
2,1
5,5
5,9
5,3
6,2
6,6
7,2
7,1
Evolution
(en %)
--
16,6
-6,6
15,2
87,5
7,2
-10,1
17,1
6,2
8,0
11,6
Source des données : comptes nationaux.
13
3. IMPACT DU CHOC PETROLIER : APPROCHE VAR
Le choc pétrolier est connu pour ses effets pervers sur l’économie des pays
importateurs de pétrole. Ce constat a bénéficié de l’appui de nombreuses vérifications
empiriques qui ont conclu à une corrélation négative entre la hausse des cours pétroliers et les
mauvaises performances économiques.
La flambée du prix du pétrole est synonyme de prélèvement de richesse pour un pays
tel que le Sénégal. Elle est à même de toucher l’activité économique, en provoquant à court
terme une dégradation de la balance commerciale. Par ailleurs, les produits pétroliers
consommés par les ménages sont affectés par la hausse, les industries et services voient les
coûts de leurs consommations intermédiaires augmenter et, comme dans un effet
d’entrainement, les prix à la production et à la consommation aussi. Dès lors, la demande
intérieure ralentit sous l’effet de la dégradation du pouvoir d’achat des ménages et du
ralentissement de l’investissement des entreprises.
La maquette ci-après, élaborée dans le cadre du modèle SIMPRES révisé, donne une
description des canaux de transmission du choc pétrolier dans le cas du Sénégal.
Schéma 1 : Transmission du choc pétrolier
Bloc Prix
Balance courante
Prix pétrole
Import pétrole
Export pétrole
Pm, Px
Pm
Px
Importations BS, Exportions BS
P
PC
Pm, M
Secteur Productif
P
Recettes
fiscales
P
PIBprim PIBsec PIBter
Recettes
Douanières
PIB
Recettes
Domestiques
PIB
PIB
Demande intérieure
Consommation privée
Investissement privé
14
SCC = PxX –PmM + T+R
Pm : prix à l’importation ;
Px : prix à l’exportation ;
P : déflateur du PIB ;
PC : indice des prix à la consommation ;
M : importations de biens et services ;
X : exportations de biens et services ;
T : transferts nets ;
R : revenus nets ;
SCC : solde de la balance courante ;
PIB : produit intérieur brut ;
PIBprim : valeur ajoutée du secteur primaire ;
PIBsec : valeur ajoutée du secteur secondaire ;
PIBter : valeur ajoutée du secteur tertiaire.
Pour analyser l’impact de la flambée du prix du pétrole sur l’économie du Sénégal, un
certain nombre d’agrégats sont considérés ; il s’agit principalement du PIB, du taux
d’inflation mesuré par l’indice harmonisé des prix à la consommation (IHPC) et du déficit
(hors transferts officiels) du compte courant de la balance des paiements15. Dans un souci
d’analyser de façon plus fine l’impact du choc pétrolier, le secteur secondaire, principal
consommateur d’énergie, de même que le « secteur non agricole », sont pris en compte.
Les graphiques donnant l’évolution des différentes séries brutes sur lesquelles l’étude
s’appuie sont présentés en annexe 1.
Les tests de causalité au sens de Granger ont été effectués sur les variables dans
l’optique de voir d’éventuelles relations qui pourrait exister entre celles-ci. Il s’est avéré
néanmoins que ceux-ci donnent des résultats erronés16.
Les données sont modélisées suivant l’approche VAR17, et les variables sont prises en
taux de croissance. Différentes modélisations sont faites; les données sont annuelles et
s’étalent sur la période 1980 - 2003. Un seul retard a été retenu sur la base des critères
d’Akaike et de Schwarz.
15
Le solde budgétaire de base ainsi que la consommation publique finale ont été introduits dans la modélisation
pour capter l’impact sur les finances publiques, mais les résultats obtenus présentent une aberrance, d’où le fait
qu’ils n’aient pas été intégrés dans le rapport.
16
Du type la variable « prix du pétrole » est causée par les autres.
17
Des modèles macroéconométriques ont été établis dans le cadre de cette étude, mais vu la non- significativité
des coefficients, seuls les résultats de l’approche VAR ont été retenus.
15
La spécification d’un modèle VAR standard d’ordre 1 se définit comme suit :
Yt = A0 + A1Yt −1 + ε t , εt ~ N (0, ∑),
∑ étant la matrice de variances-covariances des erreurs.
•
1er modèle VAR
Il est question d’analyser le comportement de l’inflation mesurée par l’IHPC, du déficit
courant hors transferts officiels et du PIB, à la suite d’une hausse de l’ordre de 30%18 du prix
du baril.
é
19
Yt = é
L’inflation est marquée par une montée instantanée de 1,5% (effet de court terme).
Quant à l’effet de long terme20, il correspond à une hausse de 4%, avec un délai d’ajustement
de 4 ans (voir figure 3). La hausse du prix du baril renchérit le prix des produits pétroliers qui
sont consommés par les ménages et les entreprises. Ces dernières, voyant leur coût de
production augmenter, sont contraintes de répercuter la hausse sur le prix de vente, alimentant
donc l’inflation.
Pour éviter une répercussion sévère du choc pétrolier sur le panier de la ménagère, l’Etat
sénégalais a opté pour des mesures de subventions publiques. Récemment, un « Fonds de
Stabilisation » a été mis en place dans ce sens, lequel, d’après le Ministère de l’Energie, serait
alimenté par les effets induits par les fluctuations des prix.
Figure 3
18
Les fonctions de réponses présentées correspondent à des chocs de l’ampleur de l’écart-type du résidu de la
variable « prix du pétrole » qui est de l’ordre de 0,3. Ainsi, elles simulent une hausse de 30% du prix du pétrole.
19
La variable « prix du pétrole » figure en première ligne du vecteur parce qu’étant la variable exogène du
modèle. En outre, dans la mesure où le choc porte sur cette variable, la place des autres variables dans le vecteur
ne change pas les résultats.
20
L’effet de long terme représente le cumul sur l’ensemble de la période.
16
La flambée des cours du baril a également des répercussions sur l’équilibre extérieur.
L’envolée des prix, en donnant lieu à une inflation et à une réduction des niveaux de
production des entreprises, rend les produits locaux moins compétitifs, décourageant ainsi les
exportations. Les importations en valeur peuvent subir une hausse, sous l’effet de
l’augmentation de la valeur monétaire des importations de produits pétroliers sur le marché
mondial.
Dès lors, une répercussion sur le solde courant hors transferts officiels est
envisageable.
Le modèle VAR établit que le déficit courant hors transferts officiels est marqué par
une aggravation instantanée de 4,3% (voir figure 4). L’effet de long terme (égal à 4,4%) est
quasi inexistant car étant similaire à celui de court terme. Ce résultat était prévisible, vu la
faiblesse de sa persistance déterminée plus haut.
Au vu de ce résultat, il semblerait que l’effet se limite au court terme.
Figure 4
S’agissant du PIB et ce suite au choc, il subit une baisse instantanée de 0,4% (voir
figure 5) ; un résultat qui n’est pas très loin de celui obtenu grâce au modèle SIMPRES21.
L’effet de long terme correspond à une baisse de 0,5%, le retour à la normale étant constaté au
bout de 4 ans.
L’envolée des cours du baril affecte l’offre comme la demande. Elle provoque une
augmentation des coûts de production des entreprises, mais également une baisse du pouvoir
d’achat des ménages. Ainsi, les entreprises peuvent être amenées à réduire leur niveau de
production.
Le PIB est composé du PIB du secteur primaire, de celui du secteur secondaire et de celui du
secteur tertiaire. Il est affecté par le choc pétrolier surtout à travers le secteur secondaire dont
21
Une hausse de 10% du prix du pétrole provoque une perte de 0,25 point de pourcentage de PIB.
17
les besoins en hydrocarbures dépassent largement ceux des autres secteurs. Dans le secteur
secondaire, les produits pétroliers ont représenté en 2004 plus de 50% des consommations
intermédiaires de la branche « Energie ».
Il existe aussi un autre canal par lequel le choc pétrolier peut affecter le PIB. En réalité, une
flambée du cours du baril peut réduire le taux de croissance à travers la manière dont l’énergie
et le capital sont combinés dans le processus de production. Dans le cas où l’énergie
constituerait un facteur peu ou pas substituable pour la firme, celle-ci pourrait être amenée à
investir moins en travail et capital, entraînant donc un ralentissement de l’investissement et,
partant, de l’ensemble de l’activité économique.
Figure 5
Globalement, ces résultats confirment les faits stylisés22 présentés plus haut. L’impact sur le
solde courant hors transferts est plus prononcé, suivi de celui sur l’inflation.
•
2ème modèle VAR
Dans cette partie, le PIB non agricole est introduit dans le modèle en lieu et place du
PIB. Dans la mesure où la hausse du prix du pétrole ne semble pas avoir de répercussion sur
l’agriculture sénégalaise23, s’intéresser spécifiquement au PIB non agricole pourrait permettre
une analyse plus fine.
é
Yt = é
22
Les coefficients de corrélation entre le prix du baril et le solde courant hors transferts, l’inflation, le PIB sont
respectivement de 0,224, 0,174 et -0,05.
23
Les produits pétroliers représentent 1,3% des consommations intermédiaires de la branche « agriculture » en
2004.
18
Le choc correspond toujours à une hausse de 30% du prix du baril. Les fonctions de réponse
sont présentées dans l’annexe 2 et il en est de même pour toutes les modélisations qui vont
suivre.
Suite à ce choc, l’inflation s’aggrave instantanément de 1,6%. L’effet de long terme
correspond à une hausse de 4,6%, le délai d’ajustement étant de 4 ans.
S’agissant du déficit courant hors transferts officiels, il se creuse instantanément de
4,2% suite au choc. L’effet de long terme observé, qui est de 4,1%, est quasiment identique à
celui de court terme, s’expliquant par la faible persistance de cette variable (-0,3).
Concernant le PIB non agricole, il enregistre une baisse de 0,1% instantanément au
choc. L’effet de long terme avoisine les 0,5% et le retour à la normale est observé au terme de
2 ans. Le choc s’étale dans le temps, du fait de la persistance élevée (0,8) de la variable. Le
coefficient de corrélation entre le prix du baril et celle du PIB non agricole est faible et est de
-0,03, ce qui explique la faiblesse de l’impact instantané.
Aussi convient-il de signaler que l’impact instantané sur le PIB non agricole apparaît plus
faible que celui sur le PIB, laissant croire que le secteur de l’agriculture serait
significativement par le choc.
•
3ème modèle VAR
Dans ce modèle, les projecteurs sont mis sur le secteur secondaire, au lieu du secteur
« non-agricole ».
é
é
Yt é Le choc est une hausse de 30 % du prix du baril.
L’inflation mesurée par l’IHPC est marquée par une augmentation instantanée de 1,3% avec
un effet de long terme de 3,8%. Le délai d’ajustement est de 4 ans.
En ce qui concerne le déficit courant hors transferts officiels, sa fonction de réponse montre
une hausse instantanée qui avoisine les 4,7% et un effet de long terme de l’ordre de 4,5%.
Enfin, la valeur ajoutée du secteur secondaire est marquée par une baisse de 0,6%
correspondant à l’effet de court terme. Quant à l’effet de long terme, il est de l’ordre de 0,9%
avec un délai d’ajustement de 3 ans.
19
Comme attendu, l’impact sur la valeur ajoutée du secteur secondaire est plus prononcé que
celui sur le PIB et le PIB non agricole ; ce qui corrobore la description avancée dans la partie
dédiée aux faits stylisés.
•
4ème modèle VAR
Enfin, les exportations nettes en valeur sont introduites dans le modèle VAR simple, à la
place du déficit courant hors transferts officiels, avec comme variantes le PIB non agricole,
puis la valeur ajoutée du secteur secondaire.
é
Y t = Il ressort de cette modélisation que ce choc agit sur l’inflation en créant une aggravation de ce
dernier de 1,8% (effet de court terme). Le délai d’ajustement est de 3 ans avec un effet de
long terme de 4,7% de hausse.
Le choc conduit à une dégradation de la balance commerciale de 5,7%. L’impact significatif
vient appuyer les arguments avancés dans la section consacrée aux faits stylisés. Les
exportations nettes sont en effet volatiles et sont marquées par
une corrélation non
négligeable avec le prix du baril (0,443). L’absorption du choc s’étale sur une période de 4
ans ; l’effet de long terme observé étant une dégradation de 10%.
Enfin, l’effet du choc sur le PIB non agricole est négatif. D’après la fonction de réponse
impulsionnelle, il subit une baisse de 0,1% instantanée au choc. L’impact s’intensifie par la
suite avant de s’estomper au terme de 3 ans. Dans le long terme, l’effet se résume à une baisse
de 0,6%.
•
5ème modèle VAR
Le choc correspond toujours à une hausse de 30% du cours du baril de pétrole.
é
Yt = é 20
Suite au choc sur le prix du pétrole, l’inflation augmente instantanément de 1,4%. Dans le
long terme, l’effet est une hausse de 4% avec un retour à la normale constaté au bout de 3 ans.
La balance commerciale, pour sa part, voit son déficit se creuser davantage, instantanément au
choc, de 6%. L’effet de long terme est de 6,6% ; la durée d’ajustement est de 4 ans.
Un effet négatif de court terme de 0,7% est observé au niveau de la valeur ajoutée du secteur
secondaire. Dans le long terme, cet effet est de 0,9% avec un délai d’ajustement de 4 ans.
A l’issue des différentes modélisations effectuées, trois tableaux récapitulatifs des résultats
obtenus sont dressés.
Tableau 5
Impact instantané d’une hausse de l’ordre de 30% du prix du baril
Cas du VAR sans contraintes
PIB
PIB non
agricole
Valeur
ajoutée du
secondaire
IHPC
Déficit
courant
(hors
transferts)
1ère
spécification
-0,4%
--
--
+1,5%
+4,3%
--
2ème
spécification
--
-0,14%
--
+1,6%
+4,2%
--
3ème
spécification
--
--
-0,6%
+1,3%
+4,7%
--
4ème
spécification
--
-0,14%
--
+1,8%
--
+5,7%
5ème
spécification
--
--
-0,7%
+1,4%
--
+6,1%
Variable
Exportations
nettes
Le résumé des différents résultats donne un aperçu global sur l’impact instantané d’une
hausse du prix du baril de pétrole de 30% sur certaines variables macroéconomiques mais
aussi sectorielles. Ainsi :
-
le PIB connaît une baisse instantanée de 0,4% ;
-
le PIB non agricole subit une baisse instantanée de 0,1% ;
-
la valeur ajoutée du secteur secondaire connaît instantanément une baisse moyenne de
0,65% ;
-
le taux d’inflation augmente instantanément de 1,5% en moyenne ;
-
le déficit courant hors transferts officiels augmente de 4,4% en moyenne ;
21
-
et enfin la balance commerciale qui se détériore instantanément avec une hausse
moyenne de 6%.
Ce tableau succinct confirme encore une fois la faible corrélation entre le prix du baril de
pétrole et les variables faisant l’objet de l’étude. Ainsi, plus cette corrélation est faible, plus
l’impact de la hausse du prix du baril est faible, et inversement.
Tableau 6
Effet de long terme d’une hausse de l’ordre de 30% du prix du baril
Cas du VAR sans contrainte
Variable
PIB
PIB non
agricole
Valeur
ajoutée du
secondaire
IHPC
Déficit courant
(hors
transferts)
Exportations
nettes
1ère
spécification
-0,5%
--
--
+4%
+4,4%
--
2ème
spécification
--
-0,5%
--
+4,6%
+4,1%
--
3ème
spécification
--
--
-0,9%
+3,8%
+4,5%
--
4ème
spécification
--
-0,55%
--
+4,7%
--
+10%
--
--
-0,9%
+4%
--
+6,6%
5ème
spécification
L’effet de long terme d’une hausse de 30% du prix du baril de pétrole se traduit par :
-
une perte d’un demi-point de PIB ;
-
une baisse moyenne du PIB non agricole de 0,5% ;
-
une baisse moyenne de la valeur ajoutée du secteur secondaire de 0,9% ;
-
une hausse moyenne du taux d’inflation mesuré par l’IHPC de 4,2% ;
-
un creusement moyen du déficit courant hors transferts officiels de 4,3% ;
-
et enfin une détérioration de la balance commerciale de 8,3% en moyenne.
Force est de constater que les effets du choc pétrolier sur le PIB, la valeur ajoutée du
secteur secondaire et le déficit courant hors transferts officiels se limitent essentiellement au
court terme ; ce qui n’est pas surprenant dans la mesure où ces variables sont de faible
persistance. Pour ce qui concerne le PIB non agricole, l’inflation et les exportations nettes,
l’impact de la hausse du prix du baril s’étale dans le long terme ; les deux premières variables
présentant des niveaux de persistance relativement élevés.
22
CONCLUSION
La crise pétrolière, un phénomène qui est observé de façon récurrente ces dernières
décennies, a suscité bon nombre d’interrogations, en l’occurrence : quel est son impact sur la
stabilité macroéconomique d’un pays? Face à cette préoccupation, de nombreuses études ont
été réalisées, lesquelles ont ressorti un effet négatif de la flambée du prix du baril sur les
agrégats macroéconomiques. Etant donné la dépendance de notre économie vis-à-vis du
pétrole, des économistes se sont intéressés aux conséquences de l’envolée des cours du baril
sur l’économie sénégalaise. C’est dans cette logique que s’est inscrit le présent travail qui
tente d’enrichir la littérature économique.
En effet, s’appuyant sur les données des comptes nationaux, ce travail a essayé
d’analyser, mais également de mesurer, l’impact d’une hausse du prix du pétrole sur
l’équilibre tant intérieur qu’extérieur.
Ainsi, à en croire les résultats des modélisations, une variation positive du prix du baril
a bel et bien une influence négative sur l’activité économique. De façon plus explicite, l’étude
retient, sur la base des résultats des modèles VAR élaborés que, suite à une variation positive
du prix du baril de pétrole d’environ 30%, le PIB et la valeur ajoutée du secteur secondaire
subissent respectivement une baisse instantanée de 0,4% et 0,7%. L’inflation, le déficit
courant hors transferts officiels, ainsi que la balance commerciale, pour leur part, s’aggravent
respectivement de 1,5%, 4,4% et 6%. Dans le long terme, un choc de même ampleur se traduit
par une perte d’un demi-point de PIB et de PIB non agricole, une baisse de la valeur ajoutée
du secteur secondaire de 0,9%, une hausse du taux d’inflation mesuré par l’IHPC de 4,2%, un
creusement du déficit courant hors transferts officiels de 4,3% et enfin une dégradation de la
balance commerciale de 8,3%.
A la différence des résultats des travaux antérieurs, ceux de cette étude donnent une
lecture nouvelle de l’impact de la flambée des prix du baril sur l’activité économique du
Sénégal. En effet, contrairement aux autres agrégats tels que l’inflation et la balance courante,
la production serait moins affectée par la hausse. Par conséquent, il y a lieu de rechercher le
ou les mécanismes stabilisateurs par lesquels l’effet de la hausse du prix du baril sur la
production est atténué.
Une explication à cet état de fait serait les subventions accordées par l’Etat dans le
secteur de l’énergie et la part assez modeste que représentent les produits pétroliers dans les
23
consommations intermédiaires des branches d’activités de l’économie. Au-delà des branches
« Energie » et
« Transport »,
pour lesquelles
les
produits
pétroliers
représentent
respectivement 50% et 30% de leurs consommations intermédiaires totales, les autres
branches de l’économie utilisent ceux-ci dans des proportions moindres.
Globalement, ces résultats, quoique discutables, restent probants pour deux raisons
principales. Premièrement, ils concordent avec les constats tirés des faits stylisés de
l’économie traités dans le deuxième volet de l’étude. Deuxièmement, même des études axées
sur l’impact du choc pétrolier sur l’économie américaine concluent que l’impact est faible sur
le taux de croissance du PIB. Toutefois, la structure des deux économies n’étant pas
identiques, un tel résultat n’est pas forcément valable dans le cas du Sénégal.
Somme toute, le choc pétrolier a un impact négatif sur l’activité économique du
Sénégal, pays importateur de pétrole et de surcroît price-taker. Au regard des
dysfonctionnements observés, il va de soi qu’il peut constituer, à terme, un frein au
développement économique.
24
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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27
19
60
19
62
19
64
19
66
19
68
19
70
19
72
19
74
19
76
19
78
19
80
19
82
19
84
19
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19
88
19
90
19
92
19
94
19
96
19
98
20
00
20
02
PIB réel en milliards de Fcfa
28
Années
20
04
20
02
20
00
19
98
19
96
19
94
19
92
19
90
19
88
19
86
19
84
19
82
19
80
19
78
19
76
19
74
19
72
19
70
19
68
19
66
19
64
19
62
19
60
Prix du brent en Fcfa
ANNEXES
ANNEXE 1
Graphique 1
Evolution du prix du brent
35000
30000
25000
20000
15000
Prix du brent
10000
5000
0
Années
Graphique 2
Evolution du PIB réel (prix constants de 2000)
2500,00
2000,00
1500,00
PIB réel
1000,00
500,00
0,00
Graphique 3
Evolution de la valeur ajoutée du secteur secondaire aux prix constants de 1999
Valeur ajoutée du secteur secondaire en milliards de Fcfa
900,00
800,00
700,00
600,00
500,00
VA secteur secondaire
400,00
300,00
200,00
100,00
19
80
19
81
19
82
19
83
19
84
19
85
19
86
19
87
19
88
19
89
19
90
19
91
19
92
19
93
19
94
19
95
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
0,00
Années
Graphique 4
Evolution du PIB non agricole aux prix constants de 1999
3500,00
2500,00
2000,00
PIB non agricole
1500,00
1000,00
500,00
0,00
19
80
19
81
19
82
19
83
19
84
19
85
19
86
19
87
19
88
19
89
19
90
19
91
19
92
19
93
19
94
19
95
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
PIB non agricole en milliards de Fcfa
3000,00
Années
29
Graphique 5
Evolution du taux d'inflation mesuré par l'indice harmonisé des prix à la consommation
35,00
30,00
25,00
taux d'inflation
20,00
15,00
Taux d'inflation
10,00
5,00
20
02
20
00
19
98
19
96
19
94
19
92
19
90
19
88
19
86
19
84
19
82
19
80
19
78
19
76
19
74
19
72
19
70
19
68
0,00
-5,00
-10,00
Années
Graphique 6
Evolution de l'IHPC (base 100=1999)
120
100
60
IHPC
40
20
0
19
80
19
81
19
82
19
83
19
84
19
85
19
86
19
87
19
88
19
89
19
90
19
91
19
92
19
93
19
94
19
95
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
IHPC
80
Années
30
Graphique 7
Evolution du solde courant hors transferts officiels
300,00
250,00
200,00
Solde courant hors transferts officiels
150,00
100,00
50,00
19
80
19
81
19
82
19
83
19
84
19
85
19
86
19
87
19
88
19
89
19
90
19
91
19
92
19
93
19
94
19
95
19
96
19
97
19
98
19
99
20
00
20
01
20
02
20
03
20
04
0,00
Années
Graphique 8
Evolution du volume des importations en pétrole brut et raffiné
1400000
quantité de pétrole importée exprimée en tonnes
Solde courant hors transferts officiels en milliards de Fcfa
350,00
1200000
1000000
800000
brut
raffiné
600000
400000
200000
0
1996
1997
1998
1999
2000
2001
années
31
2002
2003
2004
2005
2006
Graphique 9
Evolution des importations en pétrole
2000000
1800000
1600000
importations en tonnes
1400000
1200000
1000000
cumul
800000
600000
400000
200000
0
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
années
Graphique 10
Evolution des importations en valeur de pétrole brut et raffiné (en milliards de Fcfa)
350
300
250
200
brut
raffiné
150
100
50
0
1996
1997
1998
1999
2000
2001
années
32
2002
2003
2004
2005
2006
Graphique 11
Evolution des importations de pétrole en valeur (en milliards de Fcfa)
450
400
350
300
250
cumul
200
150
100
50
0
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
années
Graphique 12
80,00%
60,00%
40,00%
20,00%
taux de croissance PIB
-20,00%
1980
1982
1984
1986
1988
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
0,00%
-40,00%
-60,00%
-80,00%
33
taux de croissance du
prix du pétrole
ANNEXE 2
2ème modèle VAR
3ème modèle VAR
4ème modèle VAR
5ème modèle VAR
34
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