Un Peuple - Un But – Une Foi
MINISTERE DE L’ECONOMIE ET DES FINANCES
DIRECTION DE LA PREVISION ET DES
ETUDES ECONOMIQUES
Document de travail N°01
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ETROLE
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TABILITE
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ACROECONOMIQUE
DPEE/DEPE @ Aout 2007
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R
ESUME
Cette étude vient s’ajouter aux nombreuses investigations qui ont été menées jusque là
sur la question de l’impact de la flambée des cours du baril sur les agrégats
macroéconomiques. Au moyen de l’approche VAR, différents résultats ont été établis,
lesquels retiennent qu’une variation positive du prix du baril produit un effet négatif sur
l’ensemble des agrégats considérés. L’étude révèle qu’une hausse d’environ 30% du prix du
baril de pétrole provoque une perte instantanée de PIB de l’ordre de 0,4 point de pourcentage.
Ce choc provoque une aggravation respective de l’inflation, du déficit courant hors transferts
officiels et des exportations nettes de l’ordre de 1,5%, 4,4% et 6% de manière instantanée.
Classification JEL : E31, E32, C32.
Mots clés : prix du baril, stabilité macroéconomique, choc pétrolier, VAR.
A
BSTRACT:
As the numerous empirical investigations, this paper deals with the relation between oil
shock and macroeconomic variables. With VAR approach, the results point out the negative
impact of oil price increase on macroeconomic variables. Concretely, we argue that an oil
price change is likely to have an impact on real GDP. Thus, an increase of 30% of energy
price causes a decrease of 0.4% of the GDP, an inflation rise of 1.5%, a deterioration of the
current account of 4.4% and finally a drop of the trade balance (6%).
JEL Classification Numbers : E31, E32, C32.
Keywords : prix du baril, stabilité macroéconomique, choc pétrolier, VAR.
1
Les points de vue exprimés dans ce présent document n’engagent que les auteurs et ne sont pas forcément ceux de la DPEE.
Nous adressons également nos sincères remerciements à l’ensemble du personnel de la DPEE pour leur contribution à l’élaboration
du présent document.
IMPACT DE LA HAUSSE DU PRIX DU PETROLE
SUR LA STABILITE MACROECONOMIQUE
Août 2007
Mouhamadou M. DIOP Abdoulaye FAME
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S
OMMAIRE
Introduction ……………………………………………………………………………….. 4
Revue de la littérature empirique………………………………………………………….. 6
Faits stylisés de l’économie……………………………………………………………….. 9
Volatilité, persistance et corrélation……………………………………………….. 9
Les produits pétroliers dans les consommations intermédiaires des branches…… 11
Evolution des importations de pétrole du Sénégal…… …………………………... 13
Impact du choc pétrolier : approche VAR…………………………………………………. 14
Conclusion ………………………………………………………………………………… 23
Références Bibliographiques………………………………………………………………. 25
Annexe……………………………………………………………………………………...
28
Annexe 1…………………………………………………………………………… 28
Annexe 2…………………………………………………………………………… 34
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I
NTRODUCTION
Depuis le premier choc pétrolier en 1973, les cours du baril n’ont cessé de grimper,
atteignant même des niveaux très élevés. La récente flambée observée a vu le prix du baril
dépasser la barre des 75 dollars
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, suscitant l’inquiétude des pays importateurs de pétrole qui
ont du mal à échapper aux retombées négatives du choc pétrolier sur leur activité économique.
A la différence des premières crises qui étaient plus liées à une rupture d’approvisionnement,
celle observée depuis quelques temps est la conséquence d’un enchaînement de « mini-
chocs » dans un contexte marqué par une augmentation significative de la demande mondiale
de pétrole. En effet, la montée en puissance de la Chine, de l’Inde et d’autres pays asiatiques
dans les marchés mondiaux s’est accompagnée d’une hausse de leurs besoins en produits
pétroliers au moment où ceux des Etats-Unis demeurent soutenus.
Des facteurs géopolitiques, à l’instar des agitations sociales en Equateur qui ont
conduit à une suspension des exportations, les troubles au Nigéria
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, ont joué un rôle dans la
hausse des prix. La crainte d’un changement de régime en Arabie Saoudite (un des premiers
producteurs de pétrole) suite au décès du Roi Fahd, les menaces terroristes, la par l’Iran
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de
ses activités nucléaires et les menaces d’interruption des livraisons vers les Etats-Unis en
provenance du Venezuela, sont aussi autant de facteurs ayant conduit au renchérissement du
prix de l’or noir. Il n’en demeure pas moins que le facteur principal derrière l’envolée des
cours pétroliers est la croissance rapide de la demande mondiale de pétrole.
Dans un contexte national marqué par une volonde l’Etat d’éradiquer la pauvreté,
par la mise en œuvre de la SCA (Stratégie de Croissance Accélérée), l’économie sénégalaise
semble ne pas être indifférente à la flambée des cours du baril sur le marché international.
Une simulation effectuée sur la base du modèle SIMPRES
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, élaboré au sein de la DPEE,
retient qu’une hausse de 10% du prix du baril de pétrole entraîne la perte instantanée
d’environ 0,3 point de PIB (Produit Intérieur Brut). Par ailleurs, en 2006, la croissance réelle
du PIB s’est établie à 2,1% contre 5,3% en 2005 ; un ralentissement partiellement imputable à
la flambée des cours du baril selon le Rapport Economique et Financier (REF 2007) de la
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Une hausse de plus de 250% entre 1999 et 2006.
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ième
producteur de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole).
4
2
ième
producteur de l’OPEP, 4
ième
producteur mondial de brut.
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Modèle de simulation d’impact macroéconomique.
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DPEE
6
. L’inflation mesurée par l’Indice Harmonisé des Prix à la Consommation, entre 2002
et 2004, s’est situé en moyenne à 0,5% contre 1,7% en 2005 et 2,1% en 2006.
Au vu de ces constats, il se pose la question de savoir : quel est l’impact de la flambée
du prix du pétrole sur la stabilité macroéconomique du Sénégal ?
C’est à cette question que la présente étude, qui s’inscrit dans la logique des travaux
réalisés jusque sur le choc pétrolier et ses retombées sur les agrégats macroéconomiques,
tente de répondre. Elle s’appuie sur les données des comptes nationaux et repose sur
l’approche VAR (Vectorial Autoregression). Sur la base des statistiques des comptes
nationaux, des modèles sont élaborés pour analyser l’impact sur un ensemble de variables
macroéconomiques et sectorielles. Il s’agit notamment du PIB, de l’inflation, du déficit hors
transferts officiels du compte courant, du PIB non agricole, de la valeur ajoutée du secteur
secondaire et des exportations nettes.
Le document s’articule autour de quatre volets. Le premier est consacré à la revue de
la littérature empirique. La description des faits stylisés fait l’objet de la deuxième section.
Quant à la troisième section, elle traite de l’exploitation des données suivant l’approche VAR.
Enfin, la quatrième et dernière section est réservée aux conclusion et recommandations.
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Toutefois, la plus grande hausse annuelle du prix du baril depuis 2004 a été observée en 2005 (environ 42%).
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