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I
NTRODUCTION
Depuis le premier choc pétrolier en 1973, les cours du baril n’ont cessé de grimper,
atteignant même des niveaux très élevés. La récente flambée observée a vu le prix du baril
dépasser la barre des 75 dollars
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, suscitant l’inquiétude des pays importateurs de pétrole qui
ont du mal à échapper aux retombées négatives du choc pétrolier sur leur activité économique.
A la différence des premières crises qui étaient plus liées à une rupture d’approvisionnement,
celle observée depuis quelques temps est la conséquence d’un enchaînement de « mini-
chocs » dans un contexte marqué par une augmentation significative de la demande mondiale
de pétrole. En effet, la montée en puissance de la Chine, de l’Inde et d’autres pays asiatiques
dans les marchés mondiaux s’est accompagnée d’une hausse de leurs besoins en produits
pétroliers au moment où ceux des Etats-Unis demeurent soutenus.
Des facteurs géopolitiques, à l’instar des agitations sociales en Equateur qui ont
conduit à une suspension des exportations, les troubles au Nigéria
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, ont joué un rôle dans la
hausse des prix. La crainte d’un changement de régime en Arabie Saoudite (un des premiers
producteurs de pétrole) suite au décès du Roi Fahd, les menaces terroristes, la par l’Iran
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de
ses activités nucléaires et les menaces d’interruption des livraisons vers les Etats-Unis en
provenance du Venezuela, sont aussi autant de facteurs ayant conduit au renchérissement du
prix de l’or noir. Il n’en demeure pas moins que le facteur principal derrière l’envolée des
cours pétroliers est la croissance rapide de la demande mondiale de pétrole.
Dans un contexte national marqué par une volonté de l’Etat d’éradiquer la pauvreté,
par la mise en œuvre de la SCA (Stratégie de Croissance Accélérée), l’économie sénégalaise
semble ne pas être indifférente à la flambée des cours du baril sur le marché international.
Une simulation effectuée sur la base du modèle SIMPRES
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, élaboré au sein de la DPEE,
retient qu’une hausse de 10% du prix du baril de pétrole entraîne la perte instantanée
d’environ 0,3 point de PIB (Produit Intérieur Brut). Par ailleurs, en 2006, la croissance réelle
du PIB s’est établie à 2,1% contre 5,3% en 2005 ; un ralentissement partiellement imputable à
la flambée des cours du baril selon le Rapport Economique et Financier (REF 2007) de la
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Une hausse de plus de 250% entre 1999 et 2006.
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4
ième
producteur de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole).
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2
ième
producteur de l’OPEP, 4
ième
producteur mondial de brut.
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Modèle de simulation d’impact macroéconomique.