L’information circulant sur le World Wide Web
Revue de l’ACOMEN - 2000 - vol.6 - n°4
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ou ".org" ou l’AFNIC (http://www.nic.
org) en France pour les nommages en
".fr". L’information circule sous forme
de "paquets". L’information est divi-
sée en paquet, chaque paquet est en-
voyé sur le réseau vers son destina-
taire. Des routeurs1 déterminent se-
lon l’adresse de destination du paquet
le chemin à prendre à l’intérieur du
réseau. Si une défaillance survient sur
une voie du réseau, l’information peut
circuler sur une autre voie pour arri-
ver à son destinataire. L’ordinateur qui
reçoit les paquets les remet dans le
bon ordre pour reconstituer l’infor-
mation et demande la réémission des
paquets manquants. Tous les ordina-
teurs doivent utiliser le même proto-
cole. Il a été crée en 1974 par Bob
Kahn et Vint Cerf : c’est le protocole
TCP/IP ou Transmission Control
Protocol/Internet Protocol. La fiabilité
de ce protocole est si grande que tou-
tes les institutions (y compris l’ar-
mée) l’utilisent actuellement.
Chaque ordinateur connecté sur
Internet possède un numéro propre
(analogue à un numéro de téléphone)
ou adresse IP (Internet Protocol). Ce
numéro est formé de quatre groupes
de chiffres variant entre 0 et 255 (Par
exemple 167.20.32.29). Si l’ordina-
teur est relié directement au réseau
(comme dans le cas d’une université)
il possède une adresse fixe. Dans la
plupart des cas, l’utilisateur se relie à
Internet via un fournisseur d’accès
(ou provider) payant. La liaison se fait
le plus souvent par modem. Lors de
la connexion, le fournisseur d’accès
attribue à l’utilisateur une adresse IP
temporaire (que l’on peut connaître
sur PC en exécutant le programme
winipcfg.exe que l’on trouve dans le
répertoire Windows). Les modems ac-
tuels sont à la norme V90 et permet-
tent la réception maximale de 56000
bits par secondes. D’autres types de
liaison se développent afin d’avoir
une liaison à haut débit devant per-
mettre à terme l’accès à la vidéo en
temps réel, comme les liaisons utili-
sant le câble télévision, le satellite, la
boucle radio locale. La plus intéres-
sante de ces liaisons est sans doute
ADSL qui utilise le câble téléphoni-
que normal en superposant les si-
gnaux d’Internet aux signaux du té-
léphone classique. Cette offre est
malheureusement réservée aux gran-
des villes. L’information est contenue
dans des ordinateurs appelés "ser-
veurs". A partir d’un ordinateur dis-
tant appelé "client", on peut aller cher-
cher cette information. Il est néces-
saire d’utiliser un programme spéci-
fique qui dépend de la nature de l’in-
formation. Par exemple, il faut utili-
ser un logiciel de messagerie pour
interroger un serveur de mail. Le ser-
veur possède une adresse IP, mais on
lui donne également un nom plus
facile à retenir (par exemple www.
acomen.asso.fr au lieu de 195.154.205.
90). Ce nom est validé par l’organisa-
tion AFNIC et possède une syntaxe
très précise : "www" est le nom de
sous domaine. Ici c’est un serveur de
page web. Acomen.asso est le nom
de domaine. L’AFNIC impose ".asso"
pour signifier qu’il s’agit d’une asso-
ciation. Le suffixe ".fr" est celui du
pays. Il en existe d’autres comme
".com" pour les sites de nature com-
merciale ou «.org» pour les organisa-
tions. Un serveur de nom appelé ser-
veur DNS transforme le nom en
adresse IP. On peut pour interroger
le site de l’Acomen faire aussi bien
http://195.154.205.90 ou http://
www.acomen.asso.fr. La connexion avec
la première forme est plus rapide car
elle évite l’interrogation d’un serveur
DNS, mais on retient moins facile-
ment cette succession de chiffres que
le nom en clair.
Plusieurs services coexistent sur
Internet : le courrier électronique (e-
1 Les routeurs sont des ordinateurs qui véhiculent les paquets d’un réseau à un autre. Il choisit en fonction du point de destination le trajet le plus rapide
pour acheminer le paquet de données.
2 Newsgroup est un forum de discussion sur un sujet particulier.
3 Chat vient de l’anglais «To chat» signifiant bavarder. Le chat est une discussion en ligne entre deux ou plusieurs personnes.
4 FTP = File Transfer Protocol. C’est un protocole de transmission de fichier permettant l’échange de documents entre deux ordinateurs.
5 World Wide Web = Toile d’araignée mondiale ou plus simplement “ toile ” en français.
6 HTTP = Hypertext Transfer Protocol. C’est le protocole qui se charge du transfert de documents écrit en HTML.
7 HTML = Hypertext Markup Language. C’est un langage qui décrit le contenu et la mise en forme d’une page Web.
8 CERN = Centre Européen de la Recherche Nucléaire à Genève.
mail), les newsgroups2, le chat3 (IRC
ou Internet Relay Chat), l’échange de
fichier (FTP4). Mais le service qui a le
plus fait connaître Internet est sans
doute le World Wide Web ou plus sim-
plement le Web ou www ou w3. On
confond souvent du reste Web et
Internet. Le Web est donc seulement
une des possibilités de l’Internet.
LE WORLD WIDE WEB
5
ET SON HISTORIQUE
ðLe Web est composé d’un nombre
immense (plusieurs dizaines de mil-
lions et le nombre augmente sans
cesse) d’ordinateurs appelés serveurs
Web (ou serveurs HTTP6) qui sont
reliés en réseau par Internet. L’infor-
mation qui y circule est sous forme
de page Web décrites dans le langage
HTML7. Le logiciel qui permet de lire
ces pages est appelé un navigateur (ou
browser en anglais). Les plus connus
sont Internet Explorer et Netscape
Navigator. On peut facilement passer
d’une page à l’autre par l’intermé-
diaire de liens. Cette action de passer
très facilement d’un document à
l’autre s’appelle "surfer" et la per-
sonne qui "surfe" est un "surfeur".
Le Web est basé sur l’hypertexte qui
permet de définir des liens sur un
autre document. L’hypertexte a été
défini par Ted Nelson, mais c’est la
société APPLE qui avec son logiciel
"Hypercard" montrera une première
application de ce concept. En 1989,
Tim Berners-Lee du CERN8 jette les
bases de l’HTML et la première appli-
cation tourne au CERN en octobre
1991. En janvier 1993, il existe seule-
ment une cinquantaine de serveurs
HTTP dans le monde. Le premier na-
vigateur "Mosaic" sur PC et MAC voit
le jour en octobre 1993.
En juillet 1993, le WWW Consortium