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Philosophie – Bac L/ES/S
Le devoir
LE COURS
[Série – Matière – (Option)]
[Titre de la fiche]
Extrait : c’est un fait d’expérience, si les arguments ont la force d’encourager les jeunes gens doués, comme
de rendre un caractère bien né et véritablement épris de noblesse morale, perméable à la vertu, ils sont
cependant impuissants à inciter la grande majorité des gens à une vie noble et honnête. Cette majorité
n’obéit pas naturellement au sentiment de l’honneur, elle vit seulement dans la crainte et s’abstient des
actes honteux, non pas à cause de leur bassesse, mais par peur des châtiments car vivants sous l’empire de
la passion, ces hommes poursuivent leurs propres satisfactions et les moyens de les réaliser et évitent les
peines qui y sont opposées et ils n’ont aucune idée de ce qui est noble et véritablement agréable pour ne
l’avoir jamais goûté. Ethique à Nicomaque.
L'éducation ne devait donc permettre, pour Aristote que le bon ou l'excellent comportement en orientant toujours
l'esprit et le corps vers le juste et en assurant le raisonnement. L'éthique n'est donc pas le lot du grand nombre car
seuls quelques êtres rares peuvent en savourer le plaisir rare et délicat. La masse, soucieuse de son seul et
immédiat plaisir doit donc être convaincue par d'autres moyens et notamment par le droit qui sanctionne ceux qui se
comportent mal et récompense ceux qui agissent bien. La masse n'a pas besoin de morale ou d'éthique mais de droit
pour Aristote. L'homme droit en revanche sait de lui-même ce qui est bien et accompli ce bien pour le bonheur seul
qu'il sait provoquer en lui.
II. Le devoir comme être et comme contrôle intérieur et le droit comme contrainte
Kant ne partageait pas les convictions d'Aristote. Pour lui, la morale ne pouvait être affaire d'éducation par
l'habitude. Elle n'était pas non plus excellence mais un impératif catégorique consistant à faire par soi-même en
sorte que la maxime de son action puisse devenir loi universelle. Il pensait donc que tous les hommes pouvaient y
parvenir et que le droit n'était pas toujours nécessairement moral. En d'autres termes pour savoir si je fais mon
devoir lorsque j'agis pour Kant, il faut me demander si j'accepterais que la raison de mon acte puisse s'appliquer à
tout le monde. L'éthique vise donc le plus grand nombre pour lui. Ainsi nul n'accepterait par exemple que l'on bafoue
son bien. En conséquence le non respect de la propriété est immoral. La morale a également à faire avec la
conscience du même nom. Cette conscience est en chacun, il suffit sans doute de trouver les mots justes, les actions
exemplaires qui seront la faire apparaître à chacun.
Extrait : Tout homme a une telle conscience et se trouve observé, menacé et, en général tenu au respect
par un juge intérieur et cette puissance qui, en lui, veille sur les lois n’est pas quelque chose qu’il se forge
lui-même mais elle est incorporée dans son être. Elle le suit comme son ombre s’il songe à lui échapper. Il
peut certes par des plaisirs et des distractions se rendre insensible ou s’endormir mais il ne peut éviter par
la suite de revenir à soi-même ou de se réveiller dès qu’il perçoit la voix terrible de cette conscience. Au
demeurant, peut-il en arriver à l’extrême infamie où il ne se préoccupe plus du tout de cette voix mais il ne
peut du moins éviter de l’entendre. Métaphysique des mœurs. Doctrine de la vertu Trad. A Renaut. GF
1994 p. 295