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M. Gosse, I. Roux. Aix-Marseille, fév. 2015
Séance d’accompagnement personnalisé : activité d’approfondissement, TES.
Les objectifs de l’accompagnement personnalisé
Extrait du BO n°1 du 04 février 2010
« L'accompagnement personnalisé comprend des activités coordonnées de soutien,
d'approfondissement, d'aide méthodologique et d'aide à l'orientation, pour favoriser la
maîtrise par l'élève de son parcours de formation et d'orientation".
"L'accompagnement personnalisé comprend, à l'initiative des équipes pédagogiques, des
activités comportant notamment:
le travail sur les compétences de base: compréhension du travail attendu et
organisation personnelle pour y répondre, expression et communication écrites et
orale, prise de notes, analyse et traitement d'une question, capacité à argumenter,
recherche documentaire, maîtrise et utilisation responsable des technologies de
l'information et de la communication, activités contribuant au renforcement de la
culture générale (conférences), aide méthodologique à l'écrit comme à l'oral, etc;
les travaux interdisciplinaires: thèmes de travail choisis par les élèves ou les
professeurs, projets individuels ou collectifs;
la construction d'un parcours de formation et d'orientation réfléchi prenant appui
sur le passeport orientation formation, l'orientation active, la préparation à
l'enseignement supérieur, la participation de représentants des différentes branches
d'activité professionnelle, la découverte in situ des métiers, etc. ».
« En classe terminale, il prend appui sur les enseignements spécifiques, et sur les
enseignements constituant les dominantes disciplinaires des séries concernées. Il
contribue à la préparation de l'enseignement supérieur ».
Objectifs pédagogiques de la séance:
- Mener une recherche documentaire en utilisant les TICE.
- Analyser et traiter une question.
- Renforcer la culture générale en sociologie.
- Définir l’objet d’étude de la sociologie et présenter la démarche du sociologue (rappel cours
1ES).
- Montrer que le raisonnement sociologique prend en compte à la fois les déterminismes
sociaux et le jeu des acteurs.
- Identifier les différents courants théoriques en sociologie.
- Associer les auteurs et les concepts importants à ces différents courants théoriques.
« La sociologie comme science »
Activité 1 : définir l’objet d’étude de la sociologie et identifier la démarche du
sociologue.
Document 1.
La sociologie en tant que discipline entend depuis son apparition faire œuvre de
connaissance objective sur le monde social.
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Depuis le positivisme d’Auguste Comte, qui l’affirme avec force, la
sociologie se doit de rompre avec les considérations purement
spéculatives de la philosophie sociale afin de devenir une science
empirique reposant sur la production de faits observables et
démontrables.
L’affirmation de la discipline repose en effet largement sur la
production de données qui doivent servir à valider ou non les thèses
émises par le sociologue au cours de sa recherche.
Auguste Comte 1798-1857
Le rôle majeur exercé par E Durkheim se comprend pleinement en raison de l’ambition de
son projet consistant à édifier Les Règles de la méthode sociologique (1895). Au-delà du
profond désir d’émancipation de la sociologie vis-à-vis des disciplines qui l’ont précédée, le
projet scientifique de Durkheim consiste, en effet, à faire de la sociologie une véritable
science expérimentale [...].
Dans sa définition du fait social, Durkheim considère que la sociologie possède un objet
propre, les phénomènes sociaux, irréductibles aux autres phénomènes, biologiques ou
psychologiques par exemple. Le sociologue est donc conduit à délimiter avec précision le
domaine de son étude. La phase d’observation est capitale pour Durkheim, puisqu’elle permet
au sociologue de rompre avec les prénotions [...]. Le sociologue, être social, doit réussir ainsi
à s’écarter des préjugés de son temps, de son milieu, de son sexe... Sa formule célèbre :
« traiter les faits sociaux comme des choses » signifie donc bien que le sociologue doit se
prémunir contre toute « opinion » non fondée scientifiquement, même autorisée socialement
[...].
Durkheim considère que la sociologie dispose d’instruments méthodologiques appropriés, tels
que l’utilisation de statistiques pour observer les phénomènes collectifs et les tenir à distance
de ses propres représentations.
Après avoir observé la réalité sociale, le sociologue doit, selon E Durkheim, procéder à un
classement des faits [...]. Le classement des faits autorise le sociologue à recourir à la
démarche comparative qui tend à se rapprocher de la méthode expérimentale. Il peut ainsi,
analyser les types de société afin de mieux saisir, pour chacune d’entre elles, leurs principes
de fonctionnement. Le sociologue fournit ensuite une explication au phénomène étudié: celle-
ci doit écarter soigneusement les causes relevant d’un ordre autre que du social (« expliquer le
social par le social »). Il ne doit pas se contenter, en outre, d’expliquer un phénomène par la
fonction qu’il est censé exercer dans la société. L’explication sociologique est, en effet, une
explication causale : elle consiste à aller rechercher un autre phénomène social susceptible de
rendre compte du premier, et non de recourir à la facilité qui consisterait à s’en remettre à une
explication extra-sociologique.
Source : P Riutort, Précis de sociologie, PUF, 2004.
Document 2.
Dans l’introduction, Emile Durkheim écrit :
« Comme le mot de suicide revient sans cesse dans le cours de la conversation, on pourrait
croire que le sens en est connu de tout le monde et qu'il est superflu de le définir. Mais, en
réalité, les mots de la langue usuelle, comme les concepts qu'ils expriment, sont toujours
ambigus et le savant qui les emploierait tels qu'il les reçoit de l'usage et sans leur faire subir
d'autre élaboration s'exposerait aux plus graves confusions. »
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Après des recherches approfondies et une longue réflexion,
Emile Durkheim propose une définition : « On appelle suicide
tout cas de mort qui résulte directement ou indirectement d'un
acte positif ou négatif, accompli par la victime elle-même et
qu'elle savait devoir produire ce résultat. » Le sociologue se
pose ensuite la question suivante : « Puisque le suicide est un
acte de l'individu qui n'affecte que l'individu, il semble qu'il
doive exclusivement dépendre de facteurs individuels et qu'il
ressortisse, par conséquent, à la seule psychologie. En fait,
n'est-ce pas par le tempérament du suicidé, par son caractère,
par ses antécédents, par les événements de son histoire privée
que l'on explique d'ordinaire sa résolution ? »
Émile Durkheim, 1858-1917
Émile Durkheim présente son plan de travail :
« Nous nous demanderons d'abord quelle est l'influence [des causes extra-sociales] et nous
verrons qu'elle est nulle ou très restreinte. Nous déterminerons ensuite la nature des causes
sociales, la manière dont elles produisent leurs effets, et leurs relations avec les états
individuels qui accompagnent les différentes sortes de suicides. Cela fait, nous serons mieux
en état de préciser en quoi consiste l'élément social du suicide, c'est-à-dire cette tendance
collective dont nous venons de parler, quels sont ses rapports avec les autres faits sociaux et
par quels moyens il est possible d'agir sur elle. »
Dans le Livre I, chapitre II, Partie IV il écrit :
« Si l'on compare la part proportionnelle de chaque mois dans le total des suicides annuels à la
longueur moyenne de la journée au même moment de l'année, les deux séries de nombres que
l'on obtient ainsi varient exactement de la même manière (v, tableau XIII). [...] Quand les
jours s'allongent vite, les suicides augmentent beaucoup (janvier à avril) ; quand
l'accroissement des uns se ralentit, celui des autres fait de même (avril à juin). »
Source : D’après Emile Durkheim, Le Suicide, 1897, Extraits, Les classiques des sciences
sociales en version numérique.
Document 3.
Le positivisme est un scientisme pour qui seule la connaissance scientifique des faits peut
prétendre à la vérité. La physique en constitue le modèle : à partir d’expériences, et grâce à
l’utilisation des mathématiques, le physicien peut déterminer des lois universelles qui rendent
intelligible le monde [...].
La sociologie que Comte entend fonder, se situe d’abord en continuité des sciences qui l’ont
précédée. Non seulement la sociologie leur est redevable de sa méthodologie, mais elle
bénéficie également de l’ensemble des savoirs accumulés par ces sciences. [...].
L’homme étant un être social, il n’est pas possible nous dit Comte, d’expliquer les
phénomènes sociaux en partant des individus (contrairement à ce que soutient le courant de
« l’individualisme méthodologique »). Il faut au contraire partir de la totalité (la société) pour
en comprendre les parties (l’individu ou plutôt la famille, qui constitue pour Comte, l’élément
de base de la société).
La tâche du sociologue consiste alors à mettre en évidence des lois sociales qui, à l’image des
lois de la physique, permettent de déduire les conséquences d’une combinaison de
phénomènes sociaux.
Source : M Montoussé, G Renouard, 100 fiches pour comprendre la sociologie, Bréal
2012.
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À l’aide du dossier documentaire et de vos recherches sur internet, vous répondrez aux
questions suivantes :
Questions :
1) Quel est l’objet de la sociologie ?
2) Qui est A Comte ? Que doit dégager la sociologie pour A Comte ?
3) Qui est E Durkheim ? Quel est son projet ?
4) À quelles difficultés se heurte l’explication sociologique ?
5) Qu’est-ce qu’un fait social ?
Conclusion.
Complétez le texte en utilisant les termes suivants : science, pjugés, social par le social,
causalité, objectivité, faits sociaux, sens commun, contrainte sociale, conscience collective,
actions sociales, régularités statistiques.
La sociologie, projet d’analyse « objective » des faits sociaux, naît au terme d’une longue
structuration de la société occidentale. A. Comte invente ce terme en 1838. La nouvelle
discipline se définit comme « la vraie ........................... de la nature humaine », se rapportant
« à l’étude positive de l’ensemble des lois fondamentales propres aux phénomènes sociaux ».
E. Durkheim a pour ambition de faire de la sociologie une ........................ Il veut faire de la
sociologie, une discipline positive, en prenant exemple sur les sciences de la nature. Il
commence par définir les ...................................... comme des « manières de penser et de
sentir » qui existent en dehors des consciences individuelles et qui sont dotés d’un
pouvoir de coercition.
Un fait social est une action ou pensée qui a une origine sociale (l’individu le fait en fonction
d’une ............................................. qui le dépasse), et la société fait pression sur l’individu
pour imposer cette action (................................................).
Dans Les règles de la méthode sociologique (1895), il définit l’objet de la sociologie (étudier
.......................................) et il énonce les principales règles auxquelles doit s’astreindre le
sociologue :
- « considérer les faits sociaux comme des choses »
- faire abstraction des prénotions qui font obstacles à la connaissance
scientifique.
Il affirme que la « cause déterminante d’un fait social doit être cherchée parmi les faits
sociaux antécédents ».
La sociologie cherche ainsi, à expliquer .............................................en suivant une démarche
scientifique. C’est la science qui « se propose d’étudier scientifiquement l’homme vivant en
société, les relations entre individus et le mécanisme de fonctionnement des sociétés
humaines » (Y Crozet). Les principaux axes de la sociologie sont l’explication
..................................................., la recherche de l’..........................................et l’utilisation du
principe de ............................................ La sociologie s’est constituée à partir du refus
d’expliquer les .................................................... à l’aide d’une cause extérieure à la société
(c’est-à-dire Dieu). Elle a pour ambition de rendre visibles et compréhensibles des
phénomènes sociaux qui ne sont pas immédiatement apparents. Elle permet de prendre du
recul par rapport ............................................, les opinions individuelles et publiques.
Le sociologue a des croyances, des certitudes dont il ne peut faire abstraction. Cependant le
sociologue doit maîtriser ses ................................................ s’il veut faire une œuvre
scientifique. Il doit pour cela adopter une démarche scientifique qui se roule en trois
étapes : - la formulation d’une question,
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- la construction d’hypothèses et d’indicateurs pour les tester
- la vérification des hypothèses en confrontant les observations réalisées aux
indicateurs retenus.
Au cours de son travail, le sociologue met en évidence des ...............................................
L’analyse de la dépendance entre deux variables (corrélation) permet d’établir des relations de
.......................................
Pour analyser le fonctionnement des sociétés, il existe différents niveaux d’analyse. Certains
sociologues (E Durkheim 1858-1917), centrent leur analyse sur
« ............................................. ». Ils s’intéressent aux éléments extérieurs aux individus, aux
caractéristiques du groupe social qui déterminent les comportements individuels. On qualifie
cette méthode de « holisme méthodologique ». D’autres sociologues (Max Weber 1864-1920)
centrent leur analyse sur l’étude des « ................................................... » et s’attachent au sens
que les individus donnent à leur action pour expliquer le social. On appelle cette méthode
« l’individualisme méthodologique ».
Dans la réalité ces deux logiques jouent : le comportement des individus est en partie
déterminé par des facteurs qui leur sont extérieurs, et en partie par des décisions individuelles.
L’approche holiste
Activité 2 : montrer que dans le cadre de l’approche holiste, la société n’est pas
réductible à la somme des individus qui la composent.
L’analyse d’E Durkheim (1858-1917).
Document 4 : solidarité mécanique et solidarité organique.
La question qui est à l’origine de son ouvrage de 1893 est celle des rapports entre personnalité
individuelle et solidarité sociale : « Comment se fait-il que tout en devenant plus autonome,
l’individu dépende plus étroitement de la société ? Comment peut-il être à la fois plus
personnel et plus solidaire ? [...]. Tel est le problème que nous nous sommes posés ».1
La solidarité sociale n’étant pas directement observable, Durkheim choisit donc de
l’approcher par un indicateur. Cet indicateur sera le droit [...]. Sa typologie des formes de
solidarité découle donc d’une typologie des formes du droit, dont il distingue deux grandes
catégories : le droit répressif et le droit restitutif. [...] Or, on constate effectivement au cours
de l’évolution historique des sociétés européennes que la place du droit restitutif a
considérablement augmenté au détriment de celle du droit répressif. C’est pour Durkheim,
le signe d’un changement dans les fondements de la solidarité sociale. Ainsi, avec la division
du travail, les causes de la solidarité sociale ont changé, on est passé d’une solidarité
mécanique, fondée sur la ressemblance des individus, à une solidarité organique, fondée sur
leur complémentarité. [...] Dans les sociétés à solidarité organique, au contraire, les individus
sont fortement différenciés. La spécialisation impose aux individus de se particulariser, de
devenir davantage autonomes même s’ils restent étroitement dépendants les uns des autres
[...]. La division du travail s’accroît donc du fait d’un accroissement préalable de la « densité
morale » de la société, laquelle peut être approchée par la « densité matérielle » [...]. La
division du travail, loin d’être à l’origine de la désorganisation sociale ou de l’atomisation de
la société, est donc une source de solidarité.
Source : Pierre-Yves Cusset, Le lien social, A Colin, 2011
1. E Durkheim, De la division du travail social, PUF, 1893
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