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1. Environnement physique
1.1. Le littoral
Le littoral guinéen est un immense complexe deltaïque constitué par un ensemble de plaines
côtières pouvant atteindre 30 km de large et limitées vers l’intérieur par des falaises de
plateaux gréseux qui constituent les premiers contreforts du Fouta Djalon. Il se caractérise par
une frange saumâtre étendue, des apports terrigènes importants, une forte amplitude
marégraphique et une côte à faible énergie du fait d’une position géographique intermédiaire
entre les domaines d’action des houles de l’Atlantique nord et sud (Guilcher, 1954).
Les plaines sont constituées principalement par des vasières sillonnées de cordons sableux et
découpées par les estuaires de nombreux cours d’eau (Domain & Bah, 1993 dans Domain et
al., 2000), dont les principaux sont du Nord au Sud : le Komponi, le Nunez, le Kapatchez, le
Fatala, le Konkouré, le Soumba, le Forécariah, le Mellacoré. La conjonction de tous ces
facteurs crée ainsi les conditions favorables au développement d’une mangrove surtout à
Rhizophoras (Snedaker & Snedaker, 1984) qui, en remontant à plus de 50 km à l’intérieur le
long des fleuves, couvre une superficie d’environ 270 000 ha, (CCE-SECA, 1990 dans Baran,
1995) et fait de la mangrove guinéenne une des plus étendues du continent africain, après
celles du Nigeria et du Sénégal (d’après Saenger et Hegerl, 1981). En Guinée, cette mangrove
constitue un biotope particulier. Elle ralentit les courants de marée et offre aux juvéniles à la
fois abri et source d’alimentation (Thayer et al., 1988 ; Sasekumar et al., 1992 ; Baran, 1995).
1.2. Le plateau continental
Décrit pour la première fois par Postel en 1955, le plateau continental guinéen, par son
étendue est considéré comme la plus grande surface continentale submergée de toute
l’Afrique atlantique. Il présente une longueur de côte qui atteint environ 350 km avec une
superficie, jusqu’aux profondeurs de 200 mètres, estimée à 43 000 km2. La distance du littoral
à l’isobathe de 200 mètres, qui marque la limite de ce plateau continental, augmente
régulièrement du sud vers le nord : elle est d’environ 87 milles dans la partie sud et de 104
milles dans la partie nord. A titre de comparaison, la largeur maximum du plateau continental
sénégalais n’est que de 54 milles (Chabanne, 1987).