Les IDE au Japon, tous pays confondus, ne représentent que 4 % du PIB contre 35 % pour la France et l'Union
européenne. Le renchérissement du yen jusqu'à il y a quelques mois et les conséquences du séisme du 11 mars
2011 ont eu tendance à en réduire les flux.
Contrairement à une idée reçue, qui voudrait que les entreprises françaises ne s'intéressent pas au Japon (pays
jugé fermé et trop compétitif), la France occupe une position plus qu'honorable au Japon. La France est, en effet, le
troisième investisseur étranger au Japon, avec 9 % des IDE, derrière les Etats-Unis (31 %) et les Pays-Bas (18 %),
étant précisé que nombre de pays européens, dont la France, investissent à travers ce dernier pays pour des
raisons strictement fiscales. La présence française compte 400 entreprises employant 60 000 personnes. Par type
d'activités, les investissements français sont fortement concentrés dans les secteurs des transports et équipements
(68 % du total) et de la finance/assurance (36 %), le reste se répartissant entre les produits de consommation, y
compris la pharmacie et les technologies de l'information et de la communication. Les dix plus fortes implantations
sont, dans l'ordre, celles d'AXA, Valeo, LVMH, Chanel, Sanofi, Veolia Water, Air Liquide, L'Oréal, Schneider et Nikon
Essilor. La plupart des investissements ces dernières années a été constituée par des acquisitions de sociétés
japonaises, des rachats de parts du partenaire dans des joint-ventures ou des extensions d'activité.
S'agissant des PME et ETI, on constate un ralentissement des nouvelles implantations, dû tant aux effets de la ré-
cession au Japon qu'à l'affaiblissement des positions françaises dans les secteurs à forte compétitivité ou innovants.
Il faut espérer que les efforts du Gouvernement français en faveur des PME à l'export renverseront la tendance,
en espérant qu'ils ne seront pas contrecarrés par la baisse du yen qui, certes, réduit le coût de l'implantation, mais
réduit aussi les marges sur les produits importés au Japon.
La présence française ne se manifeste pas seulement par des implantations mais aussi, et dans une large propor-
tion, par les importations au Japon via des distributeurs locaux. Elle l'est également par la voie d'accords de licences
dans les domaines tant techniques que ceux de la mode, pour lesquels la France a conservé sa force d'attraction.
2. La présence japonaise en France
La France reste une destination privilégiée pour les entreprises japonaises. Le total d'IDE japonais en France était
de 6,9 milliards d'euros fin 2011, ce qui situait le Japon au onzième rang des pays investisseurs en France. Avec
2 % du total des IDE en France, le Japon se place derrière les Etats-Unis et les principaux pays de l'UE.
En 2012, la France se situe en deuxième position pour son accueil des investissements japonais, avec 21 % du
total, juste derrière le Royaume-Uni, qui totalise 24 %. Les nouveaux projets sont en moyenne de 30 par an, ce
qui montre qu'en dépit de l'orientation de plus en plus marquée des investissements japonais en Asie, la France
continue d'attirer les entreprises japonaises. Il ne semble pas que la politique gouvernementale actuelle ait infléchi
cette tendance.
Autrefois concentrés sur des investissements industriels dans les domaines de l'excellence japonaise (automobile,
télévision, bureautique, fibre de carbone, etc.) les investissements japonais sont désormais en moyenne de plus
petites tailles mais à plus forte valeur ajoutée, notamment dans la R&D.
En terme d'effectifs, les secteurs de l'automobile (Toyota, NTN, Sumitomo Rubber, Bridgestone) et des TIC (Toshiba,
Sony, Rakuten) représentent à eux deux plus de 50 % des emplois (respectivement 35,8 % et 21,3 % des effectifs).
Sont aussi largement représentés : l'agro-alimentaire (10,4 %), le secteur des cosmétiques, équipements médicaux
& pharmacie (7,5 %), la chimie et les matériaux (7,2 %) et la mécanique (6,2 %).
Les facilités fiscales et sociales accordées aux quartiers généraux français ont favorisé leur développement. Ils
représentent aujourd'hui près de 15 % du total des investissements. On note cependant une forte tendance, parmi
les grands groupes japonais à rationaliser leur présence en Europe, en n'y conservant qu'une filiale et en remplaçant
leurs autres filiales par des succursales de la filiale européenne restante. Elles peuvent ainsi réduire leur coût de
gestion, ainsi que leurs obligations comptables (notamment, pour la France, d'avoir à nommer un commissaire aux
comptes).
Les modes d'implantation ont également évolué. Dans la majorité des cas, les premiers investissements industriels
japonais se sont faits par la création en propre d'une filiale ou, dans les secteurs plus sensibles du point de vue de
la politique industrielle française, par des joint-ventures, notamment l'implantation de Toray dans la fibre de carbone
avec le groupe Total (Elf à l'époque), dont au demeurant Toray vient de racheter la participation.
On assiste ces dernières années à un fort accroissement des partenariats entre entreprises japonaises et françaises,
plus particulièrement dans le secteur automobile. Les entreprises japonaises montrent aussi plus d'intérêt pour les
acquisitions, alors qu'elles les jugeaient auparavant trop risquées ou trop difficiles à maîtriser. Citons, par exemple
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