DES COUTEAUX DANS LES POULES_Dossier

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DOSSIER DE PRESSE
La Veillée présente
::: 26 février au 23 mars 2013 :::
Mise en scène ::: Catherine Vidal
Traduction ::: Jérôme HANKINS
Avec Jean-François CASABONNE, Stéphane JACQUES et Isabelle ROY
Partenaire de production
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::: SOMMAIRE :::
INTRODUCTION………………………..……………………………..…………………..……………Page 4
DES COUTEAUX DANS LES POULES……………………………..…………………..……………Page 5
MOT DE LA METTEURE EN SCÈNE……………………………..………………….…..…………..Page 6
DAVID HARROWER…….………….…………………….….…………….………..…………………Page 7
EXTRAITS DE LA PIÈCE…………....………………………………………………………..…………Page 8
EXTRAITS D’ENTRETIENS.……………….….…………………………....……………...………….Page 10
ŒUVRES CHOISIES……………….…………………………..……………….……………..………Page 11
PROPOS DE JÉRÔME HANKINS……………………………….….…………………………….…Page 11
ÉQUIPE DE CRÉATION…………………………..............………………………….……………..Page 12
::: Un 2e texte de Harrower pour La Veillée :::
Suite au succès remporté avec la pièce Blackbird, créée en 2009 et reprise en 2011, Le Groupe de
la Veillée désire offrir au public une deuxième œuvre du même auteur, Des couteaux dans les
poules, texte majeur qui valut à Harrower le prix de la Meilleure pièce étrangère en Allemagne en
1998.
David Harrower ancre plusieurs de ses pièces dans les classes populaires sans que son écriture soit
pour autant emblématique de celle de sa génération. Elle s’en distingue par un travail sur le
langage. Dans une entrevue donnée à Jessica Werner Zack lors de la présentation de Blackbird à
l’American Conservatory Theater, Harrower lui confiait : « Il y a un grand nombre d’auteurs qui
écrivent au sujet de l’état actuel de la Grande-Bretagne, à propos des relations raciales, ou encore
sexuelles, ils sont préoccupés par la question de l’identité. Je ne suis pas un auteur qui choisit un
sujet pour le commenter. Je dois trouver une autre façon de représenter quelque chose, et ainsi
j’incarne une sorte de contradiction. J’aimerais être une grande voix politique, mais je ne peux pas,
parce que ce n’est pas ce que je suis. Je me dois d’être authentique et d’assumer cette voix
tranquille et inquiétante qui est la mienne. »
EXTRAITS DE LA CRITIQUE TRAITANT DE L’ÉCRITURE DE HARROWER
« Ce texte de David Harrower […] est solide comme du roc. […] Harrower découpe tout cela avec la
précision du scalpel et, heureusement, quitte rapidement la psychologie pour flirter davantage avec le
monde des pulsions non dominées. »
Philippe Couture, Le Devoir
« … les voix comme celles de David Harrower s’avèrent extrêmement précieuses. »
Alexandre Vigneault, La Presse
« … la pièce Blackbird demeure un grand cru par sa teneur psychologique, en plus de faire découvrir
au Québec un auteur écossais qui reviendra hanter certainement d’autres scènes. »
Olivier Dumas, Montheatre.qc.ca
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::: Des couteaux dans les poules :::
Harrower y présente, dans une langue à demi inventée, une histoire tirée d’un fait divers qu’il
transforme en récit universel, tissé de tensions et de désirs. Il cherche à faire un théâtre qui enfonce
les mots dans les choses, « comme on pousse un couteau dans le ventre d’une poule ».
Dans une campagne écossaise, une jeune femme prend peu à peu conscience d'elle-même. Mariée
à William, un laboureur dur et terrien, elle tente de se dégager peu à peu de son emprise. Le
meunier du village lui fait découvrir une autre façon de voir et de « mettre en mots » le monde qui
l’entoure. Le couple et ce dernier forment un triangle qui se détache du reste du village. Ne sachant
ni lire, ni écrire, la femme cherche à traduire verbalement les choses du ciel et de la terre. C’est
dans cet univers d’instinct qu’elle va tenter de raconter sa vie. Elle découvrira mot après mot la
force du vocabulaire, en même temps qu’un amour interdit. Dans sa soif de savoir, elle n'hésite pas
à transgresser les interdits.
Dans cette œuvre de David Harrower où tout est furtif, l’intrigue et les mots ont autant d’importance
que la dimension physique, charnelle. La pièce entraîne le public dans un univers surprenant qui
renvoie aux clairs-obscurs et aux tourments de l’âme humaine, dans un langage singulier où la
poésie surgit de la fange.
« Écris ce que tu as vu en venant à mon moulin. Montre-moi que le village est plus
que des paysans avec de la merde qui pourrit dans leurs têtes. » Le meunier
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::: Mot de la metteure en scène :::
« Ma pièce décrit un paysage de l’esprit autant qu’un paysage physique. » David Harrower
Nous suivrons la quête initiatique d’une jeune paysanne qui désire « connaître plus », trouver les
mots justes pour décrire ce qu’elle voit, ce qu’elle ressent. Se butant aux limites du langage, elle
trouvera en la personne du meunier (craint et détesté par tous les villageois), un passeur qui la fera
traverser de l’oral à l’écrit, du décrire à l’écrire. D’autres seuils, d’autres limites seront également
franchies.
Des couteaux dans les poules est considérée comme la première pièce de David Harrower, mais il
en a écrit une autre avant celle-ci qu’il jettera à la poubelle :
« J'avais décidé qu'elle parlerait de l'appropriation des terres par les grands propriétaires en
Écosse, et des injustices qui en découlaient. Et cette pièce était dominée par cette histoire, elle
devait servir à dénoncer les injustices de ces appropriations. C'était une très mauvaise pièce, parce
que je battais le tambour, je décrivais la colère des gens. Or, il y a une scène dans cette pièce où
un rétameur ambulant sur un marché raconte l'histoire d'une femme qui va au moulin et tombe
amoureuse du meunier. Et je me suis dit soudain que c'était pas mal, parce que c'était simple. »
Des couteaux dans les poules a effectivement la simplicité des contes, mais aussi toute sa puissance
d’évocation. Elle ne délivre pas, de l’aveu même de l’auteur, une signification univoque. Elle
convoque l’analyse, accueille les multiples interprétations des spectateurs. C’est ce qui fait sa
richesse et son mystère. Alors, suffit-il seulement de bien éclairer la fable pour ouvrir toutes ses
possibilités de lecture ? Ce serait mal connaître Harrower. « Quand j’écrivais Des couteaux dans
les poules, je ne voulais pas qu’on soit pris par la main et qu’on nous facilite la traversée. » Sa
pièce est très elliptique. Il y a parfois des trous temporels très importants entre les scènes et par là,
Harrower pose une question incontournable, mais très intéressante aux concepteurs de sa
représentation théâtrale : quelle solution allez-vous proposer ? Quelle écriture scénique viendra
prendre place dans les trous de mon écriture ? Inutile de vous dire que j’ai eu l’impression de
marcher sur le bord d’un précipice durant tout le processus de mise en scène...
On pourrait dire que Des couteaux dans les poules a été écrit sur un palimpseste. Un palimpseste,
du point de vue étymologique, est un parchemin manuscrit dont on a gratté ou lavé la première
écriture pour pouvoir écrire un nouveau texte. En peinture, l’équivalent serait « le repentir ». C’est
une partie du tableau recouverte par le peintre pour la modifier. Avec le temps, la peinture s’écaille
parfois et laisse entrevoir le dessin d’origine.
Et bien, c’est par là que nous avons cherché notre réponse à la question d’Harrower : que
découvrirait-on si on grattait la poule avec le couteau ?
Catherine Vidal
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::: David Harrower :::
David Harrower est né à Édimbourg en 1966 et vit présentement à Glasgow. Sa première pièce, Knives
in Hens (Des couteaux dans les poules) est créée au Traverse Theatre d’Édimbourg en 1995, puis
reprise en 1997, année où le texte a obtenu le prix de la meilleure pièce étrangère en Allemagne. En
1998, le Traverse Theatre lui commande et crée sa seconde pièce Kill the old, torture their young (Tuer
les vieux, torturer leurs jeunes) pour laquelle il reçoit en 1999 le Meyer-Whitworth Award. Par ailleurs, il
adapte pour le théâtre The Chrysalids de John Wyndham et écrit un livret d’opéra Cat man’s tales
(tournée au Royaume-Uni, 1997), ainsi qu’une pièce radiophonique pour la BBC – Radio 4 : 54%
Acrylic (1998). En 2000, le public français découvre le jeune auteur avec la création de Des couteaux
dans les poules présentée à Nanterre-Amandiers. La troisième pièce originale de David Harrower,
Presence, fut jouée en avril 2001 au Royal Court Jerwood Theatre Upstairs. Il adapte en anglais Six
personnages en quête d’auteur de Pirandello, jouée en 2000 au Young Vic, Ivanov de Tchekhov, jouée
à l’automne 2002 au National Theatre, et enfin Woyzeck de Buchner, jouée à l’Edinburgh Lyceum la
même année. Il traduit également en 2002 The Girl on the sofa, de Jon Fosse, créée au Festival
International d’Édimbourg en coproduction avec la Schaubühne de Berlin.
En 2003, sa pièce Dark Earth est jouée au Traverse Theatre d’Édimbourg. La même année, le National
Theatre de Londres crée sa nouvelle traduction de Tales from the Vienna Woods d'Ödon von Horvàth.
En 2005 a lieu la création de sa dernière pièce Blackbird, écrite sur commande du Festival International
d’Édimbourg et présentée au King’s Theatre d’Édimbourg, dans une mise en scène de Peter Stein.
Reprise par l’Albery Theatre de Londres en février 2006, cette pièce remporte le prix de la meilleure
pièce au Scottish Theater Critics Awards, puis à nouveau au Laurence Olivier Awards en 2007. Elle est
jouée en Allemagne, Autriche, Suède, Norvège, Finlande, et a été acclamée à New York ainsi qu’à
Sydney dans une mise en scène de Cate Blanchett. David Harrower travaille présentement pour la
Brocken Spectre Film Company sur l’adaptation cinématographique de la nouvelle White Male Heart,
sur un scénario dérivé de Knives in Hens, ainsi que sur un téléfilm intitulé The impossiblity of sex pour
Tightope Pictures et Channel 4. Enfin, David Harrower poursuit son travail d’écriture dramatique pour
des commandes du Royal Court Theatre, du Royal National Theatre et du Royal Shakespeare Company,
à Londres.
« Je suis persuadé que le théâtre sera un moyen d’expression important dans le
futur, il n’engourdit pas l’esprit, il est une exploration sans fin. » David Harrower
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::: Extraits de la pièce :::
Extrait 1 :
SCÈNE 1 – Lieu rural. Chaumière à l'extrémité d'un village. Soir.
JEUNE FEMME.
Suis pas un champ. Comment suis un champ ? C'est quoi un champ ? Plat. Mouillé. Noir de pluie. Suis
pas un champ.
WILLIAM.
Jamais dit ça.
JEUNE FEMME.
A dit suis un champ assise là.
WILLIAM.
Ai dit es comme un champ.
JEUNE FEMME.
As dit suis un champ assise là.
WILLIAM.
Ai dit es comme un champ. Comme un champ.
JEUNE FEMME.
Est pareil.
WILLIAM.
Rien à voir, femme.
JEUNE FEMME.
Si suis comme un champ dois être un champ.
WILLIAM rit.
Pas à être une chose pour être comme elle.
JEUNE FEMME.
Comment ?
WILLIAM.
Pas besoin.
JEUNE FEMME.
Suis d'autres choses ? Feu ?
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Extrait 2 :
SCÈNE 3 – Champs.
WILLIAM.
T’ai vue arrêtée là. Qu’est-ce que tu faisais ?
JEUNE FEMME.
Je regardais. Je regardais cette...
WILLIAM.
Quoi ?...
JEUNE FEMME.
J’ai vu une... une flaque, une flaque où tu peux voir la terre dessous. Flaque d’eau claire après la pluie
fraîche. Voir les fentes dans la terre là. Voir les pattes d’oiseau. Voir le soleil briller. Tu as un nom pour
ça ?
WILLIAM.
Flaque.
JEUNE FEMME.
Non. Le nom juste.
WILLIAM.
Nom juste est flaque.
JEUNE FEMME.
Comment ?
WILLIAM.
Tu vas droit où tu vas, femme. Tu marches et t’arrêtes pas.
JEUNE FEMME.
Flaque est sombre, eau boueuse. Voit rien dedans. Était quoi ce que j’ai vu? Eau claire qui brille. Quoi?
WILLIAM.
Flaque. Toujours flaque. Déjà dit. Flaque sombre, flaque claire. Pareil.
JEUNE FEMME.
Les choses changent chaque fois que je les regarde.
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::: Extraits d’entretiens :::
Je crée un langage différent pour chaque pièce. (…) Ce qui me touche au théâtre, c’est l’inattendu des
choses que les personnages disent hors intrigue. (...) Je ne suis pas le genre d’auteur à faire entrer deux
personnages dans une scène et les faire se parler l’un à l’autre : ce que j’appelle le bavardage théâtral.
Je veux que la structure soit si tendue et les personnages dans une situation telle qu’ils ne puissent pas
ne pas parler. Je les mets tellement au pied du mur, qu’ils ne peuvent dire qu’une chose. Ils n’ont pas de
temps à perdre en débordements psychologiques. De fait, une vision poétique se profile intensément, un
paysage pour la scène, une liberté formelle radicale et perturbatrice qui interroge la représentation
théâtrale de l’espace et du temps, les notions de fable et de personnage, de continuité, de logique, de
cohérence, de « réalisme ». Un théâtre qui cherche à enfoncer les mots dans les choses « comme on
pousse un couteau dans le ventre d’une poule ».
J’ai écrit Des couteaux dans les poules en 1993 alors que j'avais 27 ans, au cours d’une période
irritante pendant laquelle je tournais en rond, alors que les dramaturges écossais et leur travail étaient
en majeure partie absents des grandes scènes écossaises, parce que – tel qu’un directeur artistique
réputé me le disait à l’époque – les spectateurs n’iraient jamais voir le travail d’un écossais. Les temps
changent. Mais, à l'époque, j'ai été réduit à présenter mon travail à plusieurs directeurs littéraires et
leurs associés, baissant l’échine en écoutant leurs verdicts et leurs conseils, tandis qu’étaient produites
des pièces qui – j’en étais persuadé – ne signifieraient rien ni pour moi, ni pour le pays ou l’époque
dans laquelle je vivais.
J'étais insolent en 1993, contrarié, irrité, enragé en fait et complètement inconnu du public. Des
couteaux dans les poules est issue d’une longue pièce portant sur la propriété foncière dans un milieu
rural de l’Écosse, près d’Édimbourg où je suis né et où j’ai grandi. Dans celle-ci, un conteur venu
d’ailleurs se rend au marché pour y raconter l’histoire d’une femme, de son laboureur, de son voyage
au moulin et de ce qui s’en suivit. Je me suis débarrassé de cette version depuis longtemps, mais j’en ai
conservé un croquis. Je l'ai écrit rapidement, sans hésitation. Quant à son mérite ou l’aspect historique,
il importait davantage de la publier.
Tandis que j’écrivais, l’aspect métaphysique est apparu. La libération
de « comment était-ce alors ? » – le réalisme de cela. (…) Comment
est-ce que le langage et la portée créatrice s'élargit-elle ? Comment estce que le concept de soi et la place de chacun dans ce monde est-elle
fixée et évaluée ? (…) J’adore cette satanée pièce. Elle a une énorme
signification pour moi. Elle m’a permis de trouver ma voix. C’est elle
qui m’a permis de me libérer de notions que j’avais concernant la
manière dont une pièce doit être écrite que j’entretenais depuis trop
longtemps. Elle m’a donné l’impression que je pouvais – peut-être –
maîtriser ce métier difficile. Je pourrais continuer de vous ennuyer à
mort. Je ne le ferai pas. J’en ai dit plus qu'assez. Les mots peuvent tuer
quelque chose autant que l’éclaircir.
David Harrower
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::: Œuvres choisies :::
Knives in Hens
Traverse Theatre, 1998
Kill the old, torture their young
Traverse Theatre, 1998
Presence
Royal Court Theatre Upstairs, 2001
Purple
Traverse Theatre, 2003
Dark Earth
Traverse Theatre, 2003
Blackbird
Éditions Faber & Faber, 2005
Propos de Jérôme Hankins, le traducteur
Harrower n’a pas fini d’écrire : en un sens, il dirait même avec cet esprit critique et inquiet qui le
caractérise, qu’il n’a même pas commencé. Mais le succès immédiat de sa première pièce Knives in
Hens (Des couteaux dans les poules), créée à Édimbourg en 1995, et jouée depuis dans plus de
quatorze pays européens, en Amérique, au Canada et en Australie, l’a soudain propulsé au-devant de
la scène (…). Cette soudaine notoriété, couronnée de prix prestigieux en Angleterre et en Allemagne,
interroge profondément l’écrivain qui veut encore explorer tous les chemins de traverse. D’ailleurs, les
deux pièces qui ont suivi Kill the Old, Torture their Young (Tuer les vieux, torturer leurs jeunes) et
Presence sont radicalement différentes, au point qu’une première lecture ne permet pas de définir une
singularité « étiquetable » de l’écriture. Si le style, selon l’expression consacrée, est de « l’homme
même », dans le cas d’Harrower l’homme se cherche en même temps que son style, et sans doute pas
dans l’ordre qu’on attendait (…). De fait, une vision poétique se profile intensément, un paysage pour la
scène, une liberté formelle radicale et perturbatrice qui interroge la représentation théâtrale de l’espace
et du temps, les notions de fable et de personnage, de continuité, de logique, de cohérence, de
« réalisme » (…). L’œuvre elle-même est encore si neuve qu’elle défie tout propos définitif. En tout cas,
elle témoigne d’une forte vitalité du théâtre écossais qui nous réserve encore bien des plongées
nouvelles et décapantes aux sources d’une culture encore trop embrumée par des clichés touristiques.
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::: Équipe de création :::
CATHERINE VIDAL ::: mise en scène
Elle a terminé une formation de comédienne au Conservatoire d’art dramatique
de Montréal en 1999. Une première incursion dans la mise en scène se fait en
2004 avec le texte argentin Criminel, Tragédie d’un transfert contretransférentiel, de l’auteur Javier Daulte présenté dans un lieu non théâtral. Mais
c’est à partir de 2008 qu’elle s’y consacre plus sérieusement en montant Acné
japonaise d’Étienne Lepage au Théâtre La Chapelle dans le cadre du Fringe en
juin 2008. Puis, Walser, collage de textes de Robert Walser à l’Institut Goethe,
production du Festival International de Littérature en septembre 2008 ainsi
qu’en tournée des maisons de la culture en 2009 et 2010. En janvier 2009
commence l’aventure du Grand cahier, roman acclamé de l’auteure hongroise
Agota Kristof. En 2010, elle signe l’adaptation et la mise en scène du roman
Amuleto de l’auteur chilien Roberto Bolaño au Théâtre de Quat’Sous ainsi que
le microthéâtre « Joseph-la-tache » dans le cadre de Naissances, production du
Nouveau Théâtre Expérimental. Elle a ouvert la saison du Théâtre d’Aujourd’hui
à l’automne 2012 avec le texte du talentueux Étienne Lepage, Robin et Marion et prépare pour mai 2013 la
mise en scène du texte Le grenier de l’auteur japonais Yoji Sakate avec les finissants du Conservatoire d’Art
Dramatique de Montréal.
JEAN-FRANÇOIS CASABONNE ::: Gilbert
Jean-François Casabonne a foulé toutes les scènes théâtrales du Québec.
On a pu voir ce comédien imaginatif dans des rôles toujours diversifiés
autant au théâtre qu’à la télévision. On se souviendra qu’il a joué dans Le
parc de Botho Strauss (NCT, 1988), puis dans Un simple soldat de Marcel
Dubé (Théâtre populaire du Québec et NCT, 1989). Dès le début des
années 90, on l’a vu dans de nombreuses pièces de théâtre, dont : Hamlet
(TNM), Vol au-dessus d’un nid de coucou (Jean-Duceppe), Cinq Nô
modernes (CNA), Les Ubs (UBU), Comme il vous plaira (NCT), Cyrano de
Bergerac (CNA, TNM), Les combustibles (Espace GO), La cerisaie (TNM),
Les trois sœurs (Espace GO), Je suis une mouette… non ce n’est pas ça
(Quat’Sous), Gertrude - Le cri (Espace GO), Projet Andromaque (Espace
GO), L’histoire du roi Lear (TNM) et Christine, la reine garçon (TNM). Au
cinéma et à la télévision, on l’a vu entre autres dans Les noces de papier, La
beauté de Pandore, Simone et Chartrand, Fortier V, Emma, Le bleu du ciel et Virginie. Parmi ses rôles
les plus marquants, mentionnons celui de Sigismond dans La vie est un songe de Pedro Calderon de la
Barca (1997), le rôle-titre dans Œdipe-roi de Sophocle (1998), Daniel Corneau dans Piège pour un
homme seul (2002-2003), et le rôle du professeur dans La hache (2006). Au Prospero, il écrit, met en
scène et joue dans La traversée (2002). Sa première collaboration avec La Veillée a eu lieu en 2007,
alors qu’il interprétait le rôle principal dans La métamorphose de Kafka.
STÉPHANE JACQUES ::: William
Dès le tout début de sa carrière, Stéphane Jacques se démarque dans
l’inoubliable Nez à nez (Quat’Sous, 1992). Toujours très présent sur la
scène théâtrale, il joue, entre autres, dans Gagarin Way de Gregory Burke
(La Licorne, 2006), Alaska de Harold Pinter (Quat’Sous, 2005), Terminus de
Stéphane Hogue (Petit Théâtre du Nord, 2004), La poste populaire russe de
Oleg Bogaev (Espace Go, 2001) et Willy Protagoras enfermé dans les
toilettes de Wajdi Mouawad (Théâtre d’Aujourd’hui, 1999). En 2009, il est
de la distribution de Il n’y a plus rien (Théâtre du Rideau vert, 2009) et de la
comédie musicale à succès La Mélodie du Bonheur (Salle Albert-Rousseau,
2011). Il est de Histoire de fous (Théâtre des Cascades, 2012), pièce dont
Olivier Aubin est l’auteur et metteur en scène. À la télévision, il participe à
plusieurs séries dont Virginie, Le négociateur, Vice caché, Grande ourse,
Fortier, Les Kiki Tronic, La petite vie, Annie et ses hommes, Mauvais karma
et Mirador. Il a également fait partie de la distribution du film de Kim Nguyen, Truffe, en plus d’avoir
joué dans Miss Météo, Camping sauvage, La lune viendra d’elle-même, Littoral et 15 février 1839. Il a
cofondé le Théâtre Urbi et Orbi en 1992.
ISABELLE ROY ::: Jeune femme
Elle compte à son actif plus d’une quinzaine de productions théâtrales depuis sa
sortie de l’École nationale de théâtre en 1998. Elle a été remarquable,
notamment, dans Incendies, création et mise en scène de Wajdi Mouawad,
(Théâtre de Quat’Sous, 2003), puis en reprise au TNM (2006) et en tournée en
Europe (2008-2010). De plus, en 2009 et 2010, elle a repris son rôle de
Nawal Marwan à travers l’Europe dans la trilogie Le sang des promesses de
Wajdi Mouawad. Elle a aussi travaillé avec Stacey Christodoulou (Blasted,
Théâtre de Quat’Sous), René-Richard Cyr (Le langue-à-langue des chiens de
roche, Théâtre d’Aujourd’hui), Serge Denoncourt (Oncle Vania, Théâtre de
l’Opsis) et Fernand Rainville (Macbeth, TNM). Elle a fait partie de la distribution
de Bacchanale d’Olivier Kemeid au Théâtre d’Aujourd’hui (2008), Les pieds des
anges d’Évelyne de la Chenelière au théâtre de l’Espace GO (2009), Félicité
d’Olivier Choinière à La Licorne (2010), Temps de Wajdi Mouawad (création et
tournée Europe-Québec 2011-2012), et Déluge d’Anne-Marie White au Théâtre
du Trillium (2012). Au grand écran, elle a joué dans le film La neuvaine de Bernard Émond (2005) ainsi que
dans L’âge des ténèbres (2007) de Denys Arcand et Maman est chez le coiffeur de Léa Pool (2008).
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JÉRÔME HANKINS ::: traduction
Traducteur et metteur en scène, il a été président du Théâtre de l'École Normale Supérieure, après des études
de mise en scène à la Yale School of Drama (États-Unis, 1989). En France, il signe les mises en scène de
Comme il vous plaira de Shakespeare, Un fil à la patte de Feydeau et Par-dessus bord de Michel Vinaver.
De 1997 à 1999, il travaille comme metteur en scène résident au nouveau Théâtre National de Toulouse et,
de 2000 à 2003, il travaille comme metteur en scène et traducteur associé au Théâtre-Studio d'Alfortville. Il
crée Les enfants d'Edward Bond (Strasbourg, 2002 et Alfortville, 2003). Il crée une nouvelle version
présentée, cette fois, à la Friche la Belle de Mai (Marseille). En tant que traducteur, il a participé à la
nouvelle édition des Œuvres complètes de Shakespeare dans la Pléïade ainsi qu’à un programme de
traduction des pièces d’Edward Bond pour les éditions de l'Arche : Mardi, Sauvés, La mer et bien d’autres. Il
a publié un recueil de lettres inédites et de textes théoriques de Bond, dans les Cahiers de la Maison Antoine
Vitez. En 2003, il a traduit et présenté une traduction du plus important traité d'esthétique de Bond : La
trame cachée (The hidden plot). Ayant soutenu, en 2002, une thèse de doctorat sur l'esthétique de Bond,
Jérôme Hankins enseigne le théâtre et la dramaturgie contemporaine à la Faculté des Arts de l'Université de
Picardie Jules Verne (Amiens).
ALEXANDRA SUTTO ::: assistance à la mise en scène
Depuis sa sortie de l’École nationale de théâtre en 2005, Alexandra a collaboré à une trentaine de projets.
Au théâtre, elle assure la régie de plusieurs spectacles du Théâtre de l’Œil, dont Le porteur de Richard
Lacroix, André Laliberté et Richard Morin, Ah la vache de Javier Swedzky et La félicité de Simon Boudreault.
Avec la compagnie Abé Carré Cé Carré, elle fait partie de l’équipe du spectacle Temps de Wajdi
Mouawad, présenté au Théâtre d’Aujourd’hui et de Chroniques d’Emmanuel Schwartz. En 2011, elle
collabore avec l’équipe de Simoniaques Théâtre et assiste Simon Boudreault sur Soupers. En 2012, on la
retrouve à l’Espace Go à titre d’assistante et de régisseure sur Une vie pour deux d’Évelyne de la Chenelière,
mis en scène par Alice Ronfard et au Théâtre d'Aujourd'hui sur Robin et Marion, mis en scène par Catherine
Vidal. Elle collabore régulièrement avec Christian Lapointe et le Théâtre Péril notamment sur Trans(e) en
2010 et Sepsis en 2012. Pour le Cirque du Soleil, elle a travaillé sur les spectacles Délirium (2005)
et Michael Jackson (Montréal, 2011) et depuis 2010, elle a agit tour à tour à titre de régisseure, de
régisseure principale et d’assistante à la coordination pour la formation des artistes du Cirque à Montréal.
Du côté de l’opéra, elle a collaboré à titre d’assistante de production pour The ring de Wagner, mis en
scène par Robert Lepage (The Metropolitan Opera, 2010).
GENEVIÈVE LIZOTTE ::: scénographie
Scénographe, conceptrice de costumes, directrice artistique et styliste, elle a assuré au théâtre la conception
de plus de soixante productions, dont King Dave d’Alexandre Goyette, m.e.s. de Christian Fortin ; Le malade
imaginaire, L’impressario de Smyrne et Et Vian dans la gueule, m.e.s. de Carl Béchard ; Oscar et Retour
d’ascenseur m.e.s. d’Alain Zouvi ; Toc-Toc, m.e.s. de Carl Béchard ; Ô les beaux jours, m.e.s. d’André
Brassard ; et Norway Today, m.e.s. de Philippe Cyr. Récemment, elle a conçu les décors des pièces Du bon
monde m.e.s. de Pierre Bernard, Tristesse animal noir m.e.s. de Claude Poissant, les décors et costumes pour
Robin et Marion m.e.s. de Catherine Vidal, Transmissions m.e.s. de Justin Larramé, L’obsession de la beauté
m.e.s. de Frédéric Blanchette, de Médée m.e.s. de Caroline Binet, et Pour un oui ou pour un non m.e.s. de
Christiane Pasquier. Elle assure la conception visuelle et le stylisme de plusieurs vidéoclips et spectacles de
Pierre Lapointe, notamment La forêt des mal-aimés, Pépiphonique et le spectacle de clôture des Francofolies
2007 en collaboration avec l’Orchestre Métropolitain de Montréal. Elle a également conçu la scénographie
de Mutantès de Pierre Lapointe m.e.s. de Claude Poissant. Au cinéma, Geneviève a réalisé la direction
artistique du film Deux fois une femme (réal. François Delisle) et de Bà Noi (réal. Khoa Le).
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ALEXANDRE PILON-GUAY ::: lumières
Diplômé de l’Option-théâtre du Collège Lionel-Groulx (2003), il a côtoyé le monde du cirque en travaillant
pour le Cirque Éloize. Il a par la suite travaillé pour les Grands Ballets Canadiens de Montréal, pour
finalement se consacrer entièrement à la lumière. Il a eu la chance de collaborer avec les chorégraphes
Virginie Brunelle, Mélanie Demers, Frédéric Gravel, Antonija Livingstone, Lynda Gaudreau, ainsi que les
compagnies de danse Pierre-Paul Savoie et Les Sœurs Schmutts. Il participe depuis maintenant plus de huit
ans à l’élaboration des spectacles du chorégraphe Dave St-Pierre, dont les créations ont été vues à Montréal
et à travers l’Europe. Au théâtre, il a fait partie de l’équipe de l’adaptation du Grand cahier (Prospero,
2009) et d’Amuleto (Quat'Sous, 2010) m.e.s. par Catherine Vidal. Il a aussi travaillé avec Emmanuel
Schwartz, Alice Ronfard, Jérémie Niel, Justin Laramée, Momentum et Transthéâtre. Artiste en constante
évolution, Alexandre s’inspire de la gestuelle du corps et du rapport de cette dernière avec l’espace
environnant. Il laisse place au jeu du corps et de la lumière. La lumière à l’état pur, voilà ce qui pourrait
caractériser sa démarche. Aucune futilité n’est permise, la pénombre ou le noir ne sont pas le résultat d’un
oubli ou d’une erreur, mais le complément de la lumière dirigée.
ELEN EWING ::: costumes
Bachelière en histoire de l’art, Elen Ewing travaille en scénographie depuis sa sortie de l’École de théâtre de
Saint-Hyacinthe. Elle a collaboré aux différentes productions du Théâtre de la Marée Haute depuis
Rhapsodie Béton (2007) et elle s'est jointe à la compagnie en 2011. Parmi ses plus récentes réalisations, on
compte les conceptions de costumes de Nom de domaine mise en scène d'Olivier Choinière, de
Bienveillance mise en scène de Claude Poissant, et les conceptions de décors et de costumes de Comment je
suis devenue touriste et Les grosses geishas mises en scène de Michel-Maxime Legault. Elle travaille
actuellement aux décors, costumes et accessoires de Mommy mise en scène d'Olivier Choinière, à la
réalisation des costumes et décors de Combat mise en scène d'Odette Guimond, ainsi qu’aux costumes de Le
grenier mise en scène de Catherine Vidal avec les finissants du conservatoire d'art dramatique de Montréal.
De plus, elle assure le suivi à la production de quatre Réflexions, événements uniques en un soir et hors les
murs des théâtres, avec le Théâtre de la Marée Haute.
FRANCIS ROSSIGNOL ::: bande sonore
Artiste multidisciplinaire, il est organisateur et metteur en scène des évènements d’improvisations musicales et
visuelles du collectif Spot. Depuis 2000, il s’est produit comme percussionniste ou comme électroacousticien
au Québec, aux États-Unis et en Europe. Il est membre des formations -O-, Les Batteux-Slaques, Pierre-Luc
Brillant, Le Rossignol et Lafrance. Il est également concepteur sonore pour la compagnie de théâtre Bec-delièvre et collabore avec le Label de musiques électroniques montréalais Parage. Pour plus de détails sur ses
projets musicaux, consultez son site web : http://francisrossignol.blogspot.ca/.
Sources : www.theatre-contemporain.net
www.evene.fr
www.tnba.org
D. HARROWER, Des couteaux dans les poules, Arche Éditeur, 1999
Entretien avec Jérôme Hankins paru dans Alternatives Théâtrales N°65-66
Propos recueillis sur la page d’amis Facebook de Landmark Productions
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