Les deux premi`eres colonnes de la Table 1.1 donnent quelques exemples de vitesses
(ondes P et S) pour divers mat´eriaux g´eologiques. Les intervalles semblent parfois tr`es
larges: ils refl`etent le degr´e d’h´et´erog´en´eit´e de certains mat´eriaux, par exemple pour les
roches ign´ees et m´etamorphiques, et le degr´e de compaction pour les roches s´edimentaires.
Les m´ethodes sismiques sont sensibles `a la vitesse de propagation des ondes ´elastiques
dans le sous-sol.
1.1.2 Conductivit´e ´electrique
La conductivit´e ´electrique, habituellement d´enot´ee par σ, est (mise `a part la viscosit´e) la
propri´et´e physique des roches ayant la plus grande dynamique. On pr´ef`ere souvent utiliser
son inverse, la r´esistivit´e ´electrique (ρ= 1/σ), qui a des valeurs enti`eres pour la plupart des
mat´eriaux g´eologiques. En effet, ceux-ci sont de mauvais conducteurs, sauf les oxydes et
sulfures m´etalliques et le graphite.
Il en r´esulte que la conduction dans les roches est la plupart du temps de nature
´electrolytique, i.e. due `a la pr´esence de fluide dans les pores et/ou les fractures de la roche.
Evidemment, la nature du fluide joue un rˆole essentiel: l’eau est plus conductrice que les
hydrocarbures et sera d’autant plus conductrice que sa concentration en sels sera ´elev´ee.
Il existe plusieurs mod`eles reliant la porosit´e et la conductivit´e ´electrique. Pour les
roches s´edimentaires, c’est bien `a celles-ci qu’on a affaire la plupart du temps lorsqu’on
´etudie la subsurface, la loi dite d’Archie est couramment utilis´ee. Il s’agit d’une relation
empirique, donc n’´etant pas `a l’origine bas´ee sur un mod`ele physique. Aujourd’hui, on peut
en partie expliquer la relation en puissance par la dimension fractale du r´eseau poreux, mais
M. Archie ´etait bien loin de tout ¸ca dans les ann´ees 1940...
ρ=ρfaφ−m
o`u ρet ρfsont les r´esistivit´es de la roche et du fluide, aest le coefficient de saturation,
φest la porosit´e et mest l’exposant, aussi connu sous le nom de facteur de cimentation.
Notez que cette relation n’est plus valable si la roche contient de l’argile. En effet, la pr´esence
d’argile dans une roche poreuse contribue largement `a augmenter sa conductivit´e ´electrique,
puisqu’il contribue `a accroˆ
itre la concentration des ions dans la phase aqueuse.
La figure suivante montre l’influence de la porosit´e sur la r´esistivit´e, pour une roche
satur´ee en eau douce (ρf= 100 Ω.m), et pour diff´erentes valeurs de m.
La 3e colonne de la Table 1.1 donne la r´esistivit´e ´electrique de quelques mat´eriaux ter-
restres. On remarque que l’alt´eration des roches diminue de fa¸con importante leur r´esistivit´e.
Ceci vient `a la fois d’une augmentation de leur porosit´e et de la production d’argile durant
l’alt´eration.
Les m´ethodes de prospection ´electrique et ´electromagn´etique sont sensibles `a la
conductivit´e ´electrique du sous-sol.
1.1.3 Permittivit´e di´electrique
La permittivit´e di´electrique (²), dite aussi constante di´electrique, caract´erise la faciliti´e d’un
mat´eriau `a se charger. Pour la plupart des mat´eriaux g´eologiques, ²est ´egal `a la permittivit´e
du vide, i.e. ²0= 8.8510−12F/m. Il y a cependant une forte d´pendance de ²sur la teneur en
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