L3 - 2016/2017 - DM3 Mathématiques discrètes
Exercice 2.
Soit C={Xn}n∈Nla chaîne de Markov définie sur un graphe fini orienté G= (S={1, ..., n}, A)par
sa distribution initiale νet sa matrice de transition P. On suppose qu’il existe une application ∆ : S→N
telle que :
(i) ∆prend la valeur 0.
(ii) ∀s, t ∈S, s’il y a une transition de svers t(i.e. (s, t)∈A), alors ∆(t)≤∆(s).
(iii) ∀s∈S, si ∆(s)>0, il existe un chemin fini s→s1· · · → sptel que ∆(sp)<∆(s).
On note L={s∈S, ∆(s)=0}.
1. Démontrer que la limite lorsque ktend vers +∞de la probabilité d’être dans Laprès kétapes vaut
1.
2. Un système dans un fonctionnement “normal” peut prendre un nombre fini d’états dits légitimes.
Ce système est dit autostabilisant quand, indépendamment de son état initial (éventuellement non
légitime), le système arrive inévitablement à un état légitime en un nombre fini d’étapes (Dijkstra
(1974)). Lorsque le système a un comportement aléatoire, on exige qu’il arrive avec probabil-
ité 1à un état légitime en un nombre fini d’étapes. On regarde ici deux exemples d’algorithmes
d’exclusion mutuelle dont on cherche à démontrer le caractère autostabilisant. Il s’agit dans les
deux cas de définir une fonction ∆convenable afin d’appliquer la question 1.
(a) L’algorithme d’Herman : Soient Ncases représentant des processus P0, ..., PN−1, sur un anneau
orienté de taille N. Certaines cases possèdent un jeton, d’autres non. A chaque étape, chaque
jeton peut soit rester sur place, soit se déplacer dans le sens des aiguilles d’une montre vers la
case suivante de façon équiprobable. Lorsque deux jetons se percutent dans une même case,
ils disparaissent. Un état global du système est défini par les positions des jetons. Les état
légitimes de l’algorithme sont ceux où il n’y a plus qu’un jeton qui circule. On suppose qu’il
y a au départ un nombre impair de jetons. Démontrer que cet algorithme est autostabilisant.
(b) L’algorithme d’Israeli et Jalfon : Soient Ncases représentant des processus P0, ..., PN−1, sur
un anneau de taille N. Certaines cases possèdent un jeton, d’autres non. A chaque étape, un
jeton choisi de façon uniforme peut se déplacer d’un pas dans une direction ou l’autre, chacune
avec probabilité 1/2. Lorsque deux jetons se percutent dans une même case, ils fusionnent. Un
état global du système est défini par les positions des jetons. Les état légitimes de l’algorithme
sont ceux où il n’y a plus qu’un jeton qui circule. Démontrer que cet algorithme est autosta-
bilisant.
Question subsidiaire : en commençant par le cas particulier de deux jetons, démontrer que le
temps moyen d’autostabilisation est O(N2).
Exercice 3.
Le jeu “A la chasse” se joue avec deux dés et un nombre pair de joueurs (on notera 2Nce nombre).
Les joueurs sont assis autour d’une table. Au début, deux joueurs situés l’un face à l’autre ont chaucun
un dé. A chaque étape, les deux joueurs qui ont un dé font rouler leur dé. Celui qui obtient un 6confie le
dé à son voisin de gauche, celui qui obtient un 1confie le dé à son voisin de droite, celui qui obtient 2,3,4
ou 5garde le dé. Le jeu s’arrête lorsque un même joueur récupère les deux dés. Les dés sont équilibrés.
1. Modéliser ce jeu avec une chaîne de Markov.
2. Justifier que la partie s’arrête avec probabilité 1.
3. Pour N= 25, calculer le temps moyen d’une partie.
C. Picaronny 3 E.N.S. de Cachan