Correction du devoir - Sciences économiques et sociales

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Correction du devoir du 2 mai : première et deuxième partie d'une épreuve composée
Partie 1 : Questions de connaissances
Orthographe :
Erreur récurrente : cher/chère (peuchère !). Cher peut être un adjectif (auquel cas, il s'accorde).
Exemple : cette voiture est chère. Mais le plus souvent, il est utilisé comme un adverbe. Auquel cas, il
ne s'accorde pas. Exemple : cette voiture coûte cher.
Erreurs communes :
Beaucoup d'élèves ont oublié les fondamentaux de l'épreuve : il faut tout définir avec précision. Ainsi,
dans la question 1, beaucoup d'élèves, qui donnent pourtant de nombreux détails, oublient de dire
l'élément fondamental de la réponse : la solidarité organique est fondée sur la division du travail ! De
la même façon, dans la question 2, beaucoup d'élèves négligent de dire ce qu'est, de manière générale,
la compétitivité -ce qui rend le reste de la réponse bien moins pertinente.
Question 1 : les copie oublient trop souvent l'essentiel, en se perdant dans le détail. Dans les sociétés
à solidarité mécanique, le individus sont solidaires, parce qu'ils se ressemblent. Dans les sociétés à
solidarité organique, ils sont solidaires parce qu'ils ont besoin les uns les autres en raison de la division
du travail. Beaucoup de copies n'utilisent pas même le terme de division du travail.
Question 3 : Les trois raisons micro ne sont souvent pas bien restituées et/ou sont confondues avec les
avantages du marché commun. La réponse tient dans l'exercice 8 du chapitre 8, qu'il faut connaître par
cœur, à quoi il faut ajouter la raison macroéconomique que l'on trouve dans l'exercice 7.
Correction :
Question 1 : Distinguez solidarité mécanique et solidarité organique.
Le barème était le suivant : 0,75 point pour dire sur quoi repose la solidarité mécanique ; 0,75 pour les autres éléments de
cette solidarité ; 0,75 point pour dire sur quoi repose la solidarité organique ; 0,75 pour les autres éléments de cette
solidarité.
Émile Durkheim, sociologue français de la fin du 19ème siècle, considéré comme l'un des « pères
fondateurs » de la sociologie distingue dans son œuvre De la division du travail social (1893) deux
grands types de lien social : la solidarité mécanique et la solidarité organique.
La solidarité mécanique caractérise les communautés humaines traditionnelles et repose sur la
similitude. Cette similitude peut être, par exemple, l'adhésion à une même croyance ou l'identification
à un même lieu ou encore la pratique d'une même langue. Par ailleurs, la division du travail étant
faible, les activités productives sont peu différenciées et donc les positions sociales sont proches.
Enfin, la conscience collective est forte et laisse peu de marge à l'expression des opinions
individuelles. De fait, le droit est essentiellement punitif : il vise à punir ceux qui ne respectent pas les
croyances et comportements communs, mettant ainsi en péril la solidarité. Ce type de lien social
produit ainsi des sociétés holistes, c'est-à-dire des sociétés où le groupe vaut plus que l'individu.
La solidarité organique, qui prévaut dans les sociétés industrielles, repose sur la division du travail
social. Cette division du travail social engendre non pas des similitudes, mais au contraire des
différences observables au travers des rôles sociaux différenciés et complémentaires. Le fondement du
lien social tient dans le fait que ces différences créent des interdépendances entre les individus :
chacun dépend des autres individus qui accomplissent les activités qu'il n'accomplit pas. Au final ce
type de lien social laisse aux individus plus d'autonomie que la solidarité mécanique : il est
caractéristique des sociétés individualistes, où l'individu vaut plus que le groupe. Le droit y est
essentiellement restitutif : il vise à restaurer l'échange quand celui-ci n'a pas été respecté par un
individu.
1
Question 2 : Distinguez compétitivité prix et compétitivité hors-prix.
Le barème était le suivant : 0,5 point pour la définition générale de la compétitivité ; 1,25 pour chacun des deux types de
compétitivité (dont, pour la compétitivité hors prix, 0,5 pour les deux types de différenciation)
La compétitivité est la capacité d’une entreprise ou d’une économie à conquérir des parts de marché
dans une situation de concurrence. C'est l'attractivité des ses produits. Elle peut prendre deux formes.
Premièrement, la compétitivité-prix : celle-ci s'exerce par une offre de produits meilleur marché
obtenus par des économies d’échelle, des gains de productivité ou par la production dans des zones où
le coût du travail est faible. Ces trois éléments permettent, en effet, une baisse des coûts de production
qui rendent possible de diminuer les prix et donc de gagner en compétitivité prix.
La compétitivité hors-prix renvoie à une offre de produits de meilleure qualité (différentiation
verticale) ou différents (différenciation horizontale) que ceux proposés par la concurrence et implique
le recours à l'innovation. Elle permet de vendre ses produits plus cher que la concurrence, et donc
d'avoir une plus forte valeur-ajoutée. Mais elles suppose de produire avec une main d’œuvre bien
formée, et de s'insérer dans des réseaux d'innovation ou de production de qualité, comme le cluster de
la Silicon Valley, dans le cas des entreprises informatiques.
Question 3 : Quels étaient les avantages attendus de l'Euro ?
Le barème était le suivant : 0,75 point par raison.
L'adoption de l'euro a répondu à des raisons microéconomiques et macroéconomiques.
Raison microéconomiques : l'adoption de la monnaie unique était nécessaire pour que le marché
commun fonctionne pleinement et efficacement.
En effet, l'adoption de l'Euro supprime les dévaluations compétitives possible avec des monnaies
différentes. La dévaluation compétitive consiste en effet à rendre ses marchandises compétitives donc
attractives à l'export, en diminuant le taux de change. Par la même, l'adoption de la monnaie unique
diminue le risque de change lié à la variabilité du taux de change des devises. En outre, cela conduit à
une baisse des coûts de transaction puisque les échanges se font tous en Euro. Enfin, cela accroît la
transparence du marché puisqu'il n'est plus nécessaire de convertir les prix en monnaies étrangères
pour comparer les prix d'un même produit dans différents pays de la zone.
Raisons macroéconomiques : les pays européens cherchaient à stabiliser leur taux de change, pour
construire un marché unique. Mais le marché unique est également fondé sur la suppression du
contrôle des flux de capitaux. Par conséquent (triangle d'incompatibilité de Mundell), les pays
européens n'avaient plus de politique monétaire autonome : dans les faits, leurs banques centrales
alignaient leurs taux d'intérêt sur ceux de la Banque centrale allemande, qui inspirait le plus confiance
aux investisseurs. En adoptant l'euro, les pays européens obtenaient ainsi la possibilité de mener
ensemble leur politique monétaire, à travers une Banque centrale européenne commune, à laquelle
tous participent.
J'ai, par ailleurs, valorisé les copies qui donnait un élément supplémentaire :
Par ailleurs, l'Euro devait remplacer, ou au moins concurrencer le dollar, comme devise
internationale et ainsi faire de l'Europe, la première puissance économique mondiale et le premier
exportateurs mondial.
Partie 2 : Étude d'un document
Erreurs communes :
Présentation. Les description des documents commence souvent par l'expression désuète « ce
document qui est présenté à notre étude ». Évitez la. Il est évident que ce document est présenté à
2
votre étude : inutile de le dire. Le correcteur le sait !
Description.
Première difficulté : ne pas comprendre ce qu'est un IDE entrant. Exemple : une entreprise d'un pays
A fait un IDE dans le pays B. Pour le pays A, cet IDE est un IDE sortant. Pour le pays B, cet IDE est
un IDE entrant. Ce document présente les IDE entrants. Autrement dit, il indique où vont les IDE dans
le monde (et non pas d'où ils viennent).
Deuxième difficulté. Oublier de préciser que les donnés correspondent à la part des IDE mondiaux.
Par exemple, la phrase : « les parts d'IDE dans les pays développés ont baissé, passant de 66,9 % à
41,5 % » ne veut rien dire, puisque l'on ne comprend pas qu'il s'agit de la proportion d'IDE du monde
que reçoivent les pays développés. Il faudrait donc écrire : « la proportion des IDE dans le monde
allant vers les pays développés a baissé, passant de 66,9 % à 41,5 % ».
Troisième difficulté, la plus grave. Le document donne les évolutions des parts des IDE dans les
différentes régions du monde, pas de leur valeur absolue. Par conséquent, La phrase : « les IDE allant
vers les pays d'Amérique latine ont doublé entre 1992 et 2012 » est fausse. Ce qui a doublé est la part
des IDE qui vont vers les pays d'Amérique latine. Or, comme l'on sait que les IDE dans le monde ont
doublé, les IDE qui vont vers les pays d'Amérique latine ont été multipliés par 4 (2 x 2 = 4).
Correction ;
1. Ce document est un tableau présentant les investissements directs étrangers (IDE) mondiaux
entrants en 1992 et 2012. La source du tableau est la CNUCED. Plus précisément, le tableau indique
la quantité totale d'IDE entrants dans le monde, exprimée en milliards de dollars de 2012, ainsi que la
manière dont se répartissent ces IDE dans les différents pays du monde (exprimée en % du total des
IDE).
2. Les entreprises ont fortement accru l'internationalisation de leur production, puisque leurs
investissements à l'étranger ont doublé entre 1992 et 2012, passant de 650 à 1350 milliards de $.
3. Mais, dans le même temps, la répartition de leurs investissements a profondément évolué durant la
période.
3a. En effet, on constate un basculement des IDE des pays développés vers les pays en
développement. En 1992, plus des 2/3 des IDES allaient vers les pays développés, et seulement 1/3
vers les pays développés -les économies ex-communistes étant quasi absentes des stratégies
d'internationalisation des entreprises. En 2012, la moitié des investissements des entreprises à
l'étranger se font vers les pays en développement. La proportion d'IDE vers les pays développés reste
importante, puisque 41,5% y sont destinés. Toutefois, cette proportion a baissé de près 25 points de %
en 20 ans. Les économies ex-communistes d'URSS et de Yougoslavie sont, par ailleurs, désormais
intégrées à la mondialisation de la production (6,5% des IDE y sont destinées).
3b. Ce basculement des IDE des pays développés vers les pays en développement s'est, par ailleurs,
opéré essentiellement au détriment de l'Europe. La diminution des IDE qui y sont destinés explique,
en effet, la quasi totalité de la diminution de la part des IDE vers les pays développement : près de la
moitié des IDE allaient vers l'Europe en 1992, seulement 20,4% en 2012 (soit plus de 25 points de %
en moins). Au contraire, la part des IDE vers l'Amérique du Nord reste quasi constante.
Par ailleurs, tous les pays en développement n'ont pas bénéficié également de ce basculement. L'Asie
est, aujourd'hui, la zone du monde qui recueille le plus d'IDE dans le monde (30%), à la suite d'une
augmentation de 50% de sa part des IDE dans le monde depuis 1992. Toutefois, c'est l'Amérique latine
qui a le plus bénéficié de l'augmentation de la part des IDE vers les pays en développement : cette
dernière a doublé passant de 9,7% à 18,1% de l'ensemble des IDE dans le monde. La part des IDE
vers les pays africains a également augmenté de 50%, passant de 2,3 à 3,7%. Toutefois, cette part
demeure très modeste, l'Afrique demeurant ainsi largement à l'écart de la mondialisation de la
production.
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