PAGE 2 SUR 10 – ASSURER UNE BONNE ETANCHEITE A L’AIR DU BATIMENT – JUILLET 2010
GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS – ENE02
RECOMMANDATION PRATIQUE ENE21
o Peuvent être la cause de condensations à l'intérieur des parois, entraînant des
problèmes d’humidité, de moisissure et/ou de corrosion.
o Ont des conséquences sur le bon fonctionnement et l’efficacité des systèmes de
ventilation mécanique
Il convient donc de limiter ces infiltrations. L’air neuf pour la ventilation hygiénique sera amené
dans les locaux sec pour fournir un environnement sain et confortable grâce à une ventilation
contrôlée, naturelle ou mécanique, assurant exactement le renouvellement d’air nécessaire
(voir fiche ENE23 « Choisir un mode de ventilation énergétiquement efficace »).
D’autre part, l'étanchéité à l'air n'est pas incompatible avec une "respiration" de l'enveloppe.
Étanchéifier l'enveloppe consiste à éviter le passage d'air extérieur, non contrôlé, au travers de
"trous" dans l'enveloppe du bâtiment (fissures, joints, …). Mais un mur étanche peut être
"respirant" s'il favorise les échanges de vapeur entre l’intérieur et l’extérieur pour réguler,
naturellement, le niveau d'humidité de l'ambiance. La migration de vapeur au travers des parois
est, contrairement aux infiltrations, favorable à un environnement confortable. Elle permet
d'éviter des ambiances trop humides ou trop sèches.
Ainsi, une enveloppe étanche et respirante pourrait être comparée à une veste neuve en Gore-
Tex®, tandis qu'une enveloppe non étanche et imperméable à la vapeur pourrait être
comparée à une veste en plastique trouée. Elle ne permet pas d'évacuer la transpiration
malgré les trous, et les trous créent des courants d'air augmentant l'inconfort.
L'étanchéité à l'air dépend surtout de la qualité des matériaux et de la qualité de leur mise en
oeuvre, tandis que la perméabilité à la vapeur dépend exclusivement de la nature des
matériaux mêmes. La perméabilité à la vapeur d'eau est un critère de choix des matériaux
composant les différentes parois de l'enveloppe (voir notamment les fiches MAT06
« Revêtements de murs intérieurs et plafonds: choisir des matériaux sains, avec un écobilan
favorable »).
INDICATEURS DE QUALITE
L’étanchéité à l’air d’un bâtiment peut être analysée par une technique appelée « blower
door »; ce test est clairement défini par la norme EN 13829. Des informations complémentaires
sur les procédures de test sont disponibles le site
http://www.epbd.be/index.cfm?cat=airtightness-measurement.
Elle consiste à mettre les locaux en dépression ou en surpression à l’aide d’un ventilateur et de
détecter les endroits où l’air s’infiltre au travers de l’enveloppe. La visualisation des infiltrations
peut se faire :
o par thermographie infrarouge ;
o par la détection de déplacements d’air à l'aide d'un anémomètre;
o à l'aide d'une fumée artificielle qui s’échappe du bâtiment en s’infiltrant dans les
fissures, joints, et autres défauts de l'enveloppe (test en dépression).
Le niveau de l'étanchéité de l'enveloppe peut s’exprimer par plusieurs valeurs qu’il faut bien
distinguer :
o Le débit de fuite d’air total sous une différence de pression à 50 pascals ; il est noté
par la lettre majuscule V50 [m³/h] ; il correspond à la moyenne du débit mesuré en
surpression et en dépression ce qui permet de prendre en compte autant les
infiltrations que les exfiltrations ;
o Le nombre de volume d’air renouvelé par heure sous une différence de pression de
50 pascals; il est noté par la lettre minuscule n50 [m³/h.m³ ou 1/h] (utilisé
notamment pour caractériser les maisons passives : n50 < 0,6 [1/h]). On trouve n50 =
V50/ Vbâtiment où Vbâtiment est le volume intérieur du bâtiment. On considère qu’en
le divisant par 20, on obtient une approximation des débits d’infiltration moyens sur
l’année ;