Le bouddhisme: une question de motivation

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CENTRE BOUDDHISTE TIBÉTAIN MONT-PÈLERIN
ÉDITO
Au
commencement
était le Verbe
Le bouddhisme:
une question de motivation
Le Centre bouddhiste tibétain du Mont-Pèlerin a trente
ans cette année. Fondé en
1977, il est le seul centre en
Occident, depuis l’invasion
chinoise au Tibet, à dispenser le cycle d’études complètes de la tradition tibétaine.
Rencontre avec Sylvie Zimmermann, étudiante au centre depuis dix ans.
Sylvie Zimmermann parle et lit le tibétain. Elle étudie depuis dix ans au
Centre des Hautes études tibétaines du
Mont-Pèlerin (lire encadré), et y réside.
Elle apprend la philosophie, l’enseignement de Bouddha, puis à développer
son esprit. Son cursus aurait pu durer
moins longtemps, mais les quelques
retours à la vie quotidienne et à l’archéologie, sa première formation, lui
prennent aussi du temps. A la question
de sa conversion, Sylvie Zimmermann
répond que «suivre les enseignements
de Bouddha est plus une question de
motivation que de cérémonie. A soi de
les suivre ou pas dans sa vie».
Depuis 30 ans, le centre s’est agrandi
et accueille de plus en plus d’Occidentaux intéressés par le bouddhisme. Un
effet de mode?
Sylvie
Zimmermann: Le bouddhisme est en effet
à la mode, car dans
cette société, de
plus en plus individualiste, son ouverture, sa compassion
et son amour de
l’autre séduit. Il enseigne aussi des
méthodes pour transformer sa situation
personnelle, pour développer des états
plus positifs et se sentir mieux. Ces
méthodes sont applicables à tous les
niveaux et portent assez rapidement
leurs fruits, je trouve. Et son côté logique – le fait que la compréhension
s’opère par le raisonnement – correspond bien à notre culture occidentale.
Trouvez-vous que les Occidentaux ont
bien compris la voie du bouddhisme?
Ou sont-ils trop impatients et paresseux pour suivre son enseignement?
Les plus impatients, qui considèrent le
bouddhisme comme un reliquat du
mouvement hippie, ne restent pas longtemps! Je trouve qu’en majorité, les
gens recherchent sincèrement des
SOMMAIRE
Les moines en pleine récitation de prières, au rythme dicté par le maître Gonsar Rinpoché (avec le chapeau)
enseignements utiles, qu’ils pourront
appliquer à leur vie quotidienne.
Comme?
Dans la philosophie bouddhiste, toutes
les difficultés rencontrées dans la vie
quotidienne ont pour origine l’ignorance. Il faut donc éliminer l’ignorance,
et connaître son esprit. Aux règles de
conduite éthique – comme la générosité, la patience ou la tolérance –
s’ajoutent les pratiques de méditation.
La méditation vise à transformer
l’homme en éclairant et pacifiant son
esprit, en éliminant peu à peu ses tendances négatives. Ce qui conduit à un
équilibre et un bonheur subtil, qui atténuent naturellement la convoitise, la
haine et l’égoïsme, et développe la
sagesse lucide et la compassion.
Bouddha a dit, «soyez à vous-même
votre propre maître». Pourtant, les
maîtres – comme Gonsar Rinpoché,
celui du centre – sont essentiels et font
partie de la tradition. N’y a-t-il pas
contradiction?
Non. Les maîtres sont importants car ils
sont les représentants directs de
Bouddha, et nous transmettent ses
enseignements. Comme d’ailleurs celui
de ne pas croire aux traditions parce
qu’elles ont été transmises depuis
l’Antiquité, ni de croire sur la simple
autorité des maîtres. Bouddha a dit que
nous pouvons mettre en pratique un
écrit ou une doctrine que lorsque la
juste compréhension que nous en
avons et que notre expérience intime
les confirment. Il faut suivre un maître
CONSEIL NATIONAL
Antoinette Romanens,
candidate socialiste
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qu’une fois certains de le pouvoir,
après douze ans d’analyse de son
enseignement s’il le faut!
Justement, les centres d’enseignement
foisonnent. Comment distinguer un
maître véritable d’un faux?
En analysant ce qui est dit, et en observant s’il agit lui-même en concordance
avec ce qu’il dit. Le maître véritable
a plus de qualités que nous, et existe
pour nous être utile. Comme les
religions d’ailleurs. Les vraies religions
ont pour principe d’apporter le bonheur aux êtres. Elles sont au service
PR
des êtres, et non le contraire.
Quel est, selon vous, le plus beau message de Bouddha?
Ils sont tous beaux! Mais je dirais ce
verset, qui résume bien le bouddhisme: «Ne commettez aucune action
négative – comprenez ce qui fait du
mal aux autres et à soi-même; cultivez
les actions positives à la perfection –
celles qui font du bien aux autres et
à soi-même; développez votre esprit.
Ceci est l’enseignement de Bouddha.»
Propos recueillis par
Priska Rauber
Un jour dans la vie de Bouddha
Assis en tailleur dans leur habit traditionnel, une vingtaine de moines – tant
tibétains, indiens qu’européens – récitent les prières en tibétain, au rythme
dicté par le maître Gonsar Rinpoché,
que l’on reconnaît à sa position surélevée. Le jaune et le bordeaux dominent,
dans cette salle où ont également pris
place une soixantaine d’étudiants,
venus suivre le séminaire d’un mois
consacré au chemin vers l’éveil parcouru par Bouddha.
Car répondre aux souhaits des
Européens, désireux d’en connaître
davantage sur le bouddhisme, est l’une
des trois raisons qui a motivé l’ouverture de ce centre, en 1977, au MontPèlerin. Après l’invasion chinoise du
Tibet, et la dispersion des moines survivants dans les années 1960, c’était également l’occasion de perpétuer – de
manière vivante – la branche tibétaine
CINÉMA
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AVIS MORTUAIRES-SERVICE
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du bouddhisme, et ses enseignements
particuliers (la Suisse fut l’un des pays
qui accepta le plus de réfugiés tibétains). Troisième raison enfin, maintenir
l’identité spirituelle et culturelle de la
communauté tibétaine en exil.
Même si chaque jour est un autre jour,
certaines choses sont immuables,
comme les rendez-vous quotidiens des
quelque quarante moines – dont cinq
nonnes – et des étudiants: la prière de
7 h, les petites classes du matin, le
cours donné en anglais par le maître
Gonsar Rinpoché à 14 h, suivi d’une
heure de débat, «pour affiner les capacités de son esprit et développer son
raisonnement logique». Cette heure de
débat, est par ailleurs une branche spéPR
cifique du bouddhisme tibétain.
☛ SERVICE: Plus d’infos sur le Centre
et les cours sur www.rabten.ch
ATTALENS
Les sourds et les entendants se rencontrent
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«Au commencement était le Verbe, et le
Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe
était Dieu. Par lui, tout s’est fait, et rien
de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.»
Ce commencement: il y a 6000 ans. Il a
fallu six jours. Dieu a tout fait. Adam et
Eve batifolaient joyeusement, alors que
des dinosaures, les gentils, passaient
devant l’entrée du jardin d’Eden. Le Grand
Canyon naissait, lorsqu’un barrage naturel a cédé, au passage de l’arche de Noé.
Heureusement, tous les animaux ont survécu. Et les fossiles, ils ont été déposés
là par Dieu, parce qu’Il trouvait ça joli.
Ceci n’est pas une élucubration de journaliste enivrée, ni le résumé d’un film de
série Z. C’est ce que, depuis lundi, les
visiteurs du Musée du créationnisme –
dans le Kentucky – peuvent voir. Pire,
c’est ce que les étudiants en biologie du
Kansas apprennent en classe. Eh ouais…
Le «créationnisme» ça s’appelle. Il se
peut même que ces jeunes gens entrent
un jour à l’université sans jamais avoir
entendu parler de l’évolution, puisque le
comité d'Etat du Kansas sur l'éducation a
radié des examens scolaires toute référence à Darwin. Il se peut encore, comme
l’écrivait Libération, «qu’ils croient légitimement que Dieu a créé l'homme blanc
à son image et que les Noirs sont noirs
parce qu'ils sont maudits…» Ça promet,
ce grand pas en arrière, ce déni de la
théorie de l’évolution.
Pour les créationnistes, puisque l'évolution ne peut être prouvée en laboratoire,
elle ne devrait pas être enseignée. «Ce
n’est qu’une théorie», arguent-ils. Comme
si la théorie était une pensée vide et sans
aucun fondement. Comme si un scientifique, se levant un beau matin sans avoir
rien de spécial à faire, décrétait que la
lune est sans doute faite en fromage de
Gruyère et avançait aussitôt la théorie
dite du Gruyère.
Ils disent aussi que croire en l’évolution,
c’est faire preuve d’une foi aveugle et de
dogmatisme congénital… Franchement,
c’est pas eux les congénitaux?
Priska Rauber
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