Le signe de l’élection du prêtre est la promesse de célibat qu’il fait lorsqu’il devient
diacre (forme ordinaire) ou sous-diacre (forme extraordinaire). S’il ne peut être marié, c’est
qu’il s’est déjà donné et n’a pas loisir de se reprendre. Il a le cœur déjà pris, ayant épousé
mystiquement l’Église comme le Christ l’a fait avant Lui car il est du côté de l’époux (un
consacré : moine ou religieux, ou les membres de l’ordre des vierges ou des veuves est du
côté de l’épouse).
Le prêtre appartient à la hiérarchie de l’Église, qui ne vaut que pour les ministères
ordonnés (épiscopat, sacerdoce, diaconat). Mais là, force est de constater que l’histoire de
l’Église a apporté des nuances de taille dans l’interprétation du ministère ordonné2. Depuis
Vatican II, il est clair qu’on considère que l’évêque a la plénitude du sacerdoce (il est le seul à
pouvoir administrer les 7 sacrements, sans rien demander à personne). Mais longtemps,
durant tout le Moyen-Âge et l’époque moderne (donc incluant le concile de Trente), on a
définit bien plus le sacrement de l’Ordre par rapport à l’Eucharistie. Or, de ce point de vue-là,
rien ne distingue le prêtre de l’évêque. L’ordre a été définit comme un sacrement conféré par
degré (7 degrés décomposés en 4 ordres mineurs : portier, exorciste, lecteur, acolyte et 3
ordres majeurs : diacre, sous-diacre et prêtre). On le voit, l’évêque n’était pas inclus. Le degré
suprême est le sacerdoce car il préside à l’Eucharistie. On n’employait pas d’ailleurs
l’expression d’ordination épiscopale, mais celle de sacre ou consécration, similaire à la
bénédiction d’un père abbé. Finalement, le sacre était non pas un sacrement mais un
sacramental. Dans les 7 degrés de l’ordination, plus que l’imposition des mains, c’était la
porrection (remise) des instruments qui constituait le rite majeur. Cela ne signifiait nullement
qu’on lui déniât tout pouvoir sur le prêtre, mais plutôt, comme pour le Père Abbé, qu’il avait
un pouvoir juridictionnel mais rien de plus en tant que sacrement. D’une certaine manière, les
tria munera ou trois offices étaient divisés : au prêtre, la sanctification, à l’évêque
l’enseignement et le gouvernement. On est pas totalement sorti de cette ambivalence
aujourd’hui.
II) Le prêtre est chargé d’enseigner les mystères de Dieu grâce à la prière
a. La prière, lieu où s’éprouve la fidélité du prêtre
Puisque le prêtre est le dispensateur des mystères de Dieu, il doit d’abord côtoyer son
Dieu, chercher Sa proximité. Ce sera pour lui le moyen d’être fidèle, puisque c’est la première
qualité du ministre. Comment Lui être plus proche que dans la prière ? La prière du prêtre
renvoie à l’autre promesse qu’il a faite à son ordination : célébrer l’office divin. Il doit donc
réciter le bréviaire, 5 fois (forme ordinaire) ou 7 fois par jour (forme extraordinaire). C’est
important de rester fidèle à cette promesse. Y manquer se paiera lourdement au Purgatoire
pour le prêtre.
La récitation des psaumes et des cantiques de l’Écriture Sainte nous fait entrer dans la
prière même de Jésus mais nous fait aussi adopter Son propre langage, le langage biblique.
Nourri de sa Parole, le prêtre emploie les mots du Christ, pense comme Lui, donc aime
comme Lui (lectio et dilectio). S’il n’a pas le temps de faire de lectio divina (ou méditation de
la Parole), ce sera déjà pour lui un bon moyen. Il doitt aussi naturellement nourrir son
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en -722 et la déportation et colonisation qui va faire de cette région la Galilée des Nations et la Samarie qui a du
mal à regarder vers Jérusalem ; l’invasion babylonienne de Jérusalem et du royaume de Juda et la déportation en
Chaldée en -598-587 ; sans parler ensuite des continuelles invasions étrangères : perse, égyptienne, grecque,
romaine le place à la rencontre de tant de peuples, comme une mission ad gentes avant la lettre.
2 Surtout celui de l’évêque, éventuellement aussi le diaconat que nous laisserons de côté pour aujourd’hui.