Il s’agit en effet, même si un enseignement est dispensé, de faire avant tout une rencontre avec le
Christ : « c’est seulement dans la mesure où il fait une expérience personnelle du Christ que le
jeune peut comprendre en vérité sa volonté, et donc sa propre vocation » (Benoît XVI[3]).
La formation au grand séminaire est constituée de deux cycles :
• Le premier cycle, deux années d’études, dites de philosophie. C’est un temps de discernement
et de maturation de l’appel reçu. Avant d’entamer le deuxième cycle, le séminariste peut partir une
année (ou plus) en stage, afin de gagner en maturité ou de vérifier son projet : insertion dans une
paroisse, dans une entreprise, travail dans l’éducation, à l’hôpital, coopération…
• Le deuxième cycle, quatre ans, alternance de périodes d’études (théologie) et d’activités dans
une paroisse. Il a pour objectif la préparation immédiate au ministère. Au cours de ce cycle ont lieu
plusieurs étapes importantes :
- Lors de la troisième année, l’évêque recueille la demande du séminariste et l’admet parmi les
candidats au sacerdoce. C’est l’admission.
- Dans la quatrième année, le séminariste devient lecteur et acolyte, pour le service de la Parole
et de l’autel[4].
- À la fin de la cinquième année il reçoit l’ordination diaconale : il s’engage alors au célibat, à prier
la liturgie des Heures et à obéir son évêque. Il est également officiellement « incardiné », rattaché
à un diocèse – si l’ordinand est un religieux, il est ordonné pour sa congrégation, même s’il pourra
être envoyé au service d’un diocèse.
- Enfin, après une année passée en paroisse comme diacre, le séminariste est ordonné prêtre par
l’imposition des mains et l’onction du Saint-Chrême.
Au total, il faut compter au minimum sept ans pour devenir prêtre.
Tout au long du séminaire, la formation s’articule autour de quatre piliers :
• Formation humaine : Jean-Paul II a beaucoup insisté sur cette formation, primordiale pour que
la personnalité du prêtre ne fasse pas obstacle à la rencontre des hommes avec le Christ, mais au
contraire la facilite : « Il est nécessaire que le prêtre soit capable de connaître en profondeur l’esprit
humain, d’avoir l’intuition des difficultés et des problèmes, de faciliter la rencontre et le dialogue,
d’obtenir confiance et collaboration, d’exprimer des jugements sereins et objectifs. L’éducation de
la maturité affective du candidat au sacerdoce s’inscrit dans ce contexte comme un élément
important et décisif, véritable aboutissement de l’éducation à l’amour vrai et
responsable. » (Pastores dabo vobis, n° 43).
La vie communautaire au séminaire est un bon révélateur de la maturité affective du séminariste
et un moyen de la faire grandir. C’est ce qui a été le plus utile au Père Bruno Guespereau, vicaire
à la paroisse du Saint-Esprit (Paris 12e), dans sa préparation à son ministère : « En nous forçant à
vivre avec des personnes que l’on n’aime pas forcément, à faire la cuisine, le ménage pour eux,
elle nous fait entrer dans une vraie vie fraternelle. C’est le point important. Parce qu’on ne peut pas
demander à un couple de rester uni, à une communauté de ne pas se “tirer dans les pattes”, si