Evaluation des Projets

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Université de Ouagadougou, FA.S.E.G.
EVALUALTION DES PROJETS,
1
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
____________
TABLE DES MATIERES
I
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION (FA.S.E.G)
____________
DOCUMENT DIDACTIQUE
L'analyse et la planification des projets
1 La terminologie et le cycle des projets
2 Les avantages et les limitations de l'approche de projet
3 L'analyse des objectifs
Objectifs principaux et objectifs d'action - Analyse des problèmes Procédé de l'analyse des objectifs - Déroulement chronologique des
analyses
4 L'analyse du développement
Procédé de l'analyse du développement - Collecte des informations et
des données - Analyse des projets agricoles: Analyse régionale Analyse du projet - Analyse du groupe-cible
5 L'organisation d'un projet
Procédé de l'organisation d'un projet (planification et management) Planification au niveau du groupe-cible - Planification au niveau de
l'organisme du projet - Planification des projets par objectif (PPO,
"ZOPP")
Evaluation des Projets
(Recherche, Méthodes empiriques, Analyse causale des marchés)
3e édition, 1996
par
Heinz-Peter WOLFF
II
Les méthodes d'appréciation des projets
1 La détermination des coûts et des avantages des projets
Comparaison "sans - avec" - Coûts des projets - Avantages des projets
- Cas particuliers (transferts financiers directs, coûts irréversibles,
financement du projet, coûts et avantages secondaires, coûts et
avantages intangibles)
2 Critères de la rentabilité d'un projet
Circonscription de l'analyse de l'investissement à la différence de
l'analyse des revenus et l'analyse de la liquidité - Prémisses principales
de la théorie de l'investissement - Méthodes statiques (sans recours à
l'actualisation: Classement à la suite d'un examen sommaire d'un
projet, Délai de récupération, Produit par unité de dépense, Produit
moyen annuel par unité de dépense) - Méthodes dynamiques
(évaluation à l'aide de la méthode de l'actualisation: Choix du taux
d'actualisation, VAN, TRI, Ratio avantages-coûts, Ratio avantages
nets-investissement, Ratio de l'accroissement des avantages nets Considération de la liquidité dans le cadre de l'analyse des
investissements - Considération de l'incertitude (analyse de sensibilité,
analyse de risque)
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3 L'analyse financière des projets
Objectifs de l'analyse financière - Les prix utilisés - Déroulement de
l'analyse financière - Incidence des projets sur les recettes et dépenses
du gouvernement
4 L'analyse économique: A) La méthode de la Banque Mondiale
Objectifs de l'analyse économique - Déroulement de l'analyse
économique - Détermination des valeurs économiques - Agrégation
des comptes des projets - L'analyse sociale des projets
5 L'analyse économique: B) La méthode des effets
Les schémas principaux de la méthode des effets - Etapes de l'analyse
économique des projets selon la méthode des effets
2
I L'analyse et la planification des projets
1 La terminologie et le cycle des projets
Terminologie
projet = Ensemble des activités menées pour réaliser un objectif déterminé
programme = Conjonction de plusieurs projets ou d'opérations n'ayant pas la
contexture d'un projet dans un même secteur mais à différents niveaux
pour atteindre un objectif global (ou une structure des multiples objectifs).
groupe-cible = Le groupe de personnes auquel s'adressent les opérations et
objectifs d'un projet et devant directement tirer profit de la réalisation du
projet.
BIBLIOGRAPHIE
(d = disponible au niveau de la bibliothèque de la FASEG)
maître-d'œuvre = Entité ou personne juridique responsable de l'exécution du
projet tant du point de vue technique et financier qu'au niveau des
ressources humaines.
BUSSERY, A. (1973) "Méthodes d'appréciation des projets dans les pays
moins développés", OCDE, Paris (La méthode des effets, comparaison de
la méthode de prix de référence et de la méthode des effets)
suivi = Désigne le processus de comparaison (permanente) entre résultats
prévisionnels et effectifs et fait partie intégrante de la fonction de
management qu'est le contrôle (p.ex. contrôle du déroulement, de
l'avancement et des résultats du projet).
CHERVEL, M. "Calculs économiques publics et planification" (la méthode des
effets, d)
CHERVEL, M; LE GALL, M. (1976) "Manuel d'évaluation économique des
projets" Ministère des Relations Extérieures, Coopération et
Développement, République Française (la méthode des effets)
DOPPLER, W. (1985) "Planung, Evaluierung und Management von
Entwicklungsprojekten", Kieler Wissenschaftverlag, VAUK (l'analyse et la
planification des projets)
GITTINGER, J.P. (1985) "L'analyse économique des projets agricoles",
Banque Mondiale, Paris (les méthodes de l'appréciation des projets, la
méthode de la Banque mondiale, d)
SQUIRE, L.; van der TAK, H.G. (1975) "Analyse économique des projets"
Banque Mondiale, Paris (l'analyse sociale, d)
Le cycle des projets
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2 Les avantages et les limitations de l'approche de projet
Avantages du format de projet
• Le format de projet mène à une révision permanente du programme
supérieur de développement grâce au procédé de l'identification et de la
planification des projets
• Le projet est un cadre systématique pour la mise en ordre des
informations venants des plusieurs sources et leur analyse du point de vue
d'une multiplicité des aspects. Des échelles d'évaluation sont des aspects
techniques, organisateurs/institutionnels, financiers, économiques et
sociaux
• Le projet est un cadre approprié pour la coopération interdisciplinaire des
experts
• La compilation annuelle des coûts indique les besoins de financement.
Ces besoins mènent au plan de financement.
• Les effets et les impacts aux participants du projet, aux bénéficiaires du
projet et aux autres personnes ou institutions concernées (c'est-à-dire des
facteurs encourageants (incitations, "incentives") et empêchants
("disincentives")) seront identifiés.
• Les arrangements institutionnels et organisateurs doivent être exposés
clairement
• La décision sur un projet doit être pris en une période déterminée.
• Les suppositions, les objectifs, les coûts et les bénéfices estimés seront
exposés et peuvent être contrôlés.
• Le format de projet est flexible et applicable même pour des projets sans
bénéfices quantifiables ("soft projects", application de la méthode des
moindres coûts)
• Le format de projet est un cadre approprié pour les évaluations
d'accompagnement et l'évaluation ex post.
Limitations du format de projet
• La qualité de l'évaluation des projets dépend de la qualité des données
utilisées. Vu que l'évaluation des projets s'occupe de la situation à l'avenir,
la valeur de l'analyse dépend de la fiabilité des pronostics (estimation des
coûts, avantages, prix, taux d'inflation et de change, développement des
marchés, degré de l'acceptation et des attraits etc.). Des hypothèses non
réalistes peuvent vider l'analyse de projet de toute sa substance.
• Puisque la quantification des avantages des "soft projects" (éducation,
santé etc.) est difficile, l'évaluation des projets pose des problèmes lors de
la comparaison entre ces projets et des projets "bien quantifiables".
3
• Une détermination assurée des risques d'un projet n'est pas possible
(méthodes auxiliaires pour les estimations: analyse de sensibilité, analyse
de risque)
• L'identification et l'évaluation des effets secondaires, tertiaires etc. est
difficile ou impossible, même si ces effets peuvent être plus importants
que les effets primaires.
• Un projet peut rester une action ponctuelle sans des effets durables si le
cadre institutionnel et administratif et le cadre politique du développement
sont inadéquats (Dérangements de la suite logique du programme de
développement par des mesures inadéquates de la politique de prix, de la
politique des impôts et des taxes, de la politique commerciale, de l'appui
de la recherche etc.)
3 L'analyse des objectifs
Objectifs = "Dans l'analyse des projets, ce sont les objectifs de cette analyse
qui nous fournissent les critères de définition des coûts et des avantages"
(GITTINGER, p.49).
Objectifs principaux (objectifs de développement): objectifs dépendant des
groupes qui participe à un projet ou qui sont affectés par un projet. Les
objectifs principaux se rapportent toujours aux besoins des peuples. Ils
comprennent aussi des paramètres qui sont défini comme contribution aux
objectifs des peuples. Paramètres concernant a) le groupe-cible:
augmentation du standard de vie, augmentation des revenus, diminution
de risque de l'approvisionnement, formation des enfants etc.; b) la
collectivité considérée dans son ensemble (niveau national): augmentation
de la bienfaisance, garantie de la bienfaisance, augmentation du PIB,
compensation de la balance de payements etc.
Objectifs principaux pour le choix entre des alternatives d'un projet (objectifs
utilisés en général, il y a des exceptions): exploitations agricoles:
maximisation des avantages supplémentaires nets; entreprises privées
ou sociétés du secteur publique: maximisation du revenu
supplémentaire net; collectivité considérée dans son ensemble:
maximisation du PIB (contribution du projet au revenu national, choix du
PIB en place du PNB, parce que nous admettrons que la totalité du
financement d'un projet provient de sources nationales et que tous les
bénéfices vont à des résidents du pays, distinction entre le financement
d'un projet et la capacité du projet à produire des revenus).
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Objectifs d'action: objectifs des actions particulières menant à l'obtention des
objectifs principaux. Exemples pour des objectifs d'action concernant a) le
groupe-cible: diminution du risque de la production du maïs, augmentation
de la production du viande etc.; b) le maître d'œuvre du projet: acquisition
d'un profit convenable, affermissement de l'organisation et des possibilités
d'influence etc.; c) niveau national: augmentation des exportations de
coton, acquisition des devises etc.
"Aucun système analytique classique pour l'analyse des projets ne pourrait
véritablement prendre en compte tous les objectifs de chacun participant. Il
faut donc exercer un choix." (GITTINGER, p.51)
Objectifs secondaires: la maximisation des objectifs principaux doit prendre
en considération des objectifs secondaires:
exploitations agricoles: liquidité, risque, approvisionnement
entreprises privées, sociétés du secteur publique: liquidité, garantie de la
paix sociale etc.
niveau national: répartition des revenus, augmentation de l'emploi,
l'acquisition des devises et le contrôle de leur utilisation, l'appui
d'économisés, l'approvisionnement des secteurs santé et formation, la
conservation de l'environnement etc.
L'analyse des problèmes c'est la mise en structure des causes des
problèmes, des problèmes eux-mêmes et des effets de ces problèmes.
L'identification de cette structure permet la détermination logique des
mesurés possibles dans le but de l'amélioration de la situation actuelle.
Procédé de l'analyse des objectifs
L'analyse des objectifs c'est la concertation des solutions potentielles des
problèmes identifiés (= résultat de l'analyse des problèmes) avec les groupes
concernés. Puisque aucun projet peut résoudre tous les problèmes ou toutes
les causes d'un problème, le but de l'analyse des objectifs est la
détermination des objectifs d'un projet particulier. Le procédé de l'analyse des
objectifs suit le schéma suivant:
Analyse des problèmes
"L'arbre" du problème (exemple):
effets
individuels
capacite de
travail reduit,
manque du
personnel qualifié
ensemble
des effets
alimentation insuffisante
des familles
manque de l'education et
de la formation
problème
niveau de vie faible
ensemble
des causes
productivité basse
des terres
causes multiples
emploi sous-optimal
des intrants
conditions du marché
insatisfaisantes
causes indiduelles
variétés mal
adaptées
manque des
routes
pénurie d'argent
manque des
moyens de transport
prix bas pour
les produits
4
limitation
des ventes
soure: selon DOPPLER, 1985
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Exemple (tableaux a - f):
a) Résultat de la collecte des informations: une liste des objectifs de
développement des groupes concernés par le projet
c) Analyse des relations entre les objectifs: la matrice de relations
Objectifs politiques
Objectifs sociaux
Objectifs
économiques
Promotion de l'indépendance économique
Promotion de la collaboration avec des pays
définis
Accomplissement des
désirs des groupes
particuliers de la population ou des partis
Renforcement de la
base d'un parti
Promotion des tendances souhaitées politiquement
etc.
Emploi
Répartition équitable
des revenus
Accélération des changements culturelles
Amélioration de la
santé et de
l'alimentation
Avancement professionnel des collaborateurs du projet, accroissement du pouvoir
Prestige social
etc.
Croissance économique
Augmentation de la
constitution du capital
Amélioration de la balance des paiements,
acquisition des devises
Réduction du risque
Maximisation des surplus monétaires du
projet
Augmentation des
revenus
etc.
1 Augmentation de
l'emploi
2 Amélioration de la
balance de
paiement
3 Croissance
économique
4 Répartition équitable des revenus
5 Réduction des
coûts
6 Augmentation des
revenus
b) Résultat de la sélection des objectifs pour le projet
Niveau
Objectifs sociaux
Objectifs économiques
national
Augmentation de l'emploi
Répartition équitable des
revenus
Amélioration de la santé et
de l'alimentation
Croissance économique
Augmentation de
l'acquisition des devises
du projet
Prestige social des
membres du projet
Maximisation des surplus
monétaires du projet
du groupecible
(paysans)
Prestige social
Augmentation des revenus
1
2
3
4
5
6
ident.
neutre
compl.
compl.
concur.
neutre
ident.
compl.
neutre
compl.
neutre
ident.
concur.
compl.
concur.
ident.
neutre
concur.
ident.
concur.
ident.
d) Analyse des relations entre les objectifs du projet et les objectifs des
décideurs: l'hiérarchie des objectifs
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Déroulement chronologique des analyses
e) Pondération et opérationalisation des objectifs
Objectifs
Pondération
Objectifs économiques
- Augmentation du volume de la production
- Augmentation de l'acquisition des devises
- Augmentation des revenus du groupe-cible
Objectifs socio-économiques
- Augmentation de l'emploi
100%
Opérationalisation
80%
20
5
10
+ 5% min.
+ 1 mio $/an min.
+ 50% min.
établissement de l'étude
analyse
des
objectifs
60%
analyse du
développement
40%
20
Objectifs sociales
- Répartition des revenus
10
- Amélioration de la santé et de la formation
35
Total
6
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+ 5% min.
planification de
l'organisation du
projet
20%
revenu/famille max.
+ 100%
- 10% mortalité
infantile, - 20% des
illettrés
100
0%
temps disponible pour l'évaluation
Exemple: Le cadre temporel le contenu d'une évaluation (collecte des
informations, projet de développement, période sur place)
ordre
chron.
Groupe-cible
Type des
informations
Méthode
Temps
f) Opérationalisation des objectifs d'action (= objectifs des activités du projet)
1
ministères,
organisations nationales
problèmes,
objectifs, priorités
discussion
5%
Objectifs d'action
2
administration du projet,
organisations régionales
objectifs,
développement
interview intensive
10 %
3
commissions
villageoises, personnes
bien informées
développement,
problèmes
interview intensive,
discussion
10 %
4
établissements du
projet, villageoises et
régionaux
développement
collecte des documents et
des enregistrements
20 %
5
exploitations agricoles,
ménages, familles
développement,
problèmes, objectifs
interview intensive,
interview standardisée
40 %
6
direction du projet,
institutions régionales
objectifs,
développement,
options
interview intensive,
discussion
10 %
7
ministères,
organisations nationales
objectifs, priorités,
plans, financement
interview intensive,
discussion
5%
1995 1996 1997 1998 1999
Total
constructions anti-erosives (ha)
1000 2000 2000 5000 5000 15000
utilisation de l'engrais NPK par les
100 300 500 1000 1500 3400
membres du groupe-cible (t)
construction des écoles (no.)
3
3
2
2
2
12
5
5
5
5
5
25
construction des infirmeries (no.)
artisans formés (no.)
30
80 120 120 120
470
etc.
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4 L'analyse du développement
Procédé de l'analyse du développement
source: selon DOPPLER (1985)
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7
La collecte des informations et des données
Types des informations nécessaires (Ex.: projet de développement rural, liste
préliminaire)
1 Les conditions naturelles:
la topographie (cartes), les sols, le système écologique (végétation, la
faune, maladies d'animaux), des possibilités de influencer les conditions
naturelles du lieu
2 L'équipement des exploitations agricoles (unités de production familiales)
le type des champs et circonférence de la superficie cultivée (subdivision
selon la qualité des sols, l'utilisation, les améliorations du terrain, les droits
d'usage etc.), la capacité de la main-d'œuvre familiale pendant les
différentes périodes, l'emploi de capital (cheptel, outils, machines,
bâtiments), des possibilités de recevoir des crédits, des possibilités
d'augmenter la disponibilité des facteurs de production (terrain, capital
etc.)
3 Les méthodes et techniques de la production agricole
la mécanisation, l'emploi de la main-d'œuvre, l'intensité de l'emploi des
facteurs de production, l'emploi des différentes méthodes de la production,
des raisons pour les systèmes actuelles de l'utilisation et de la gestion du
terroir et de l'élevage, des innovations possibles
4 Les paramètres des ménages et des revenus
l'emploi en agriculture et hors d'exploitation agricole, des revenus et des
salaires, des relation entre le ménage et l'exploitation agricole, la liquidité,
l'autosuffisance, les économises, le risque, les objectifs de la famille
5 Les marchés de produits et de facteurs de production
la demande des produits agricoles particuliers, les prix, des limitations/
restrictions/régulations des marchés, les possibilités de la transformation
des matières premières, l'offre + la disponibilité + les prix des facteurs de
production, des outils, des machines, des pièces de rechange et de
l'énergie
6 Les structures sociales et les facteurs socio-culturels
la structure des familles (nombre des membres, structure d'âge et de
sexe), les groupes villageoises, les niveaux sociaux, les dépendances, la
manière de décider des paysans, la formation, l'expérience, l'attitude en
voie des innovations, objectifs des groupes sociaux
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7 les structures des exploitations agricoles, le cadre institutionnel et
administratif de la région du projet
les types (classes) des exploitations agricoles, la composition de la
population totale, la migration, la répartition des revenus, les types et les
capacités des institutions et de l'administration, les relations entre les
exploitations agricoles (les familles) et les institutions
8 Le projet (évaluation d'accompagnement)
les activités et les mesures du projet, l'organisation et la gestion
(management) du projet, la situation financière
9 Le secteur au niveau national
les objectifs, la situation actuelle (les chiffres de l'économie nationale,
financières et sectoriels, p.e. PNB, PIB, taux de croisement du PIB,
balance commerciale, quote-part d'épargne etc.)
Le niveau des informations et données
Le niveau des informations est une fonction de la qualité et de la quantité des
informations collectées. On peut distingue entre 3 types des informations en
général:
1 Des informations qui sont valables à long terme (les conditions naturelles,
les institutions administratives etc.). Il ne faut les collecter que de temps en
temps. Le niveau de ces informations s'augmente pendant le procédé de
planification et il reste presque constant pendant les périodes suivantes
2 Des informations concernant des mesures, des activités, des impacts et
des effets réels du projet. Il faut les collecter dans le cadre de chaque
évaluation et par le suivi pendant le déroulement du projet. Conformément
leur niveau s'augmente pendant la mise en œuvre du projet.
3 Des informations variables (prix, climat, structure administrative). Il faut les
collecter dans le cadre de chaque évaluation et par le suivi. Leur niveau
s'augmente au cours des périodes du projet
Evaluation ex ante (étude de planification) = Type 1 + 3
Evaluation d'accompagnement (contrôle du progrès du projet, révision de la
planification) = Type 1 + 2 + 3 (l'importance des informations du type 1 se
diminue)
Echelles de la qualité des informations et données:
1 Vérité: = coïncidence avec la réalité (actualité des informations, confiance
des sources)
8
2 Représentativité = degré de la coïncidence avec la réalité ( = l'erreur des
estimations sur la base des données disponibles. Lors des études de cas
la représentativité peut être estimée seulement subjectivement; lors des
sondages aléatoires, l'erreur et la probabilité de cette erreur sont
calculables)
Sources d'informations
Les sources potentielles dépendent 1) du but de la collecte des informations
et 2) des ressources disponibles pour la collecte des informations.
1) Le groupe-cible (p.e. paysans)
Annotations des paysans et comptabilité des exploitations agricoles (rare
dans les pays en voie de développement), enquêtes et interviews chez des
membres des familles (très important, mais l'emploi de cette méthode dans le
cadre d'un évaluation est limité à cause du manque de temps→ tâche du suivi
pendant la phase de mise en œuvre du projet)
2) Des autorités locales
Vulgarisateurs, marchands, représentants des différentes organisations
régionales et des partis, professeurs, chefs de village, patrons de familles,
élites locales
3) Des programmes de recherche
Stations expérimentales, programmes de recherche (concernant des
exploitations agricoles: "on-farm-research, on-farm-trials")
4) Des groupes qui sont concernés par le projet
Groupes internes: responsables et collaborateurs du projet. Groupes
externes: organisations et entreprises des secteurs en amont et en aval
(coopératives, commerçants, conseillers locaux, industrie de transformation)
5) Des organisations au niveau national
Ministères, établissements nationaux et semi-étatiques, ONG's, partis, autres
groupes d'intérêt
6) Des organisations au niveau international
Organisations multilatérales (FAO, Banque Mondiale, ONUDI etc.) et
bilatérales (organisations de la coopération technique et financière)
7) Des publications et des rapports internes
Recensements nationaux, plans quinquennaux, plans sectoriels, rapports et
études des projets, conditions des organisations multilatérales et bilatérales
etc. (à tous les niveaux)
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Méthodes de la collecte des informations/données
1) Les enquêtes (collecte des données primaires)
1.1 la conversation (interview non-structurée)
Exigence au interviewer: élevée.
L'emploi préférable: l'évaluation des opinions, des notions et des
objectifs des groupes et des personnes individuelles - la discussions
des questions fondamentales au niveau régional et national - la
création d'une base de confiance
1.2 L'interview intensive: utilisation d'un catalogue approximatif des
questions pour l'interview.
Exigence au interviewer: élevée, la préparation du catalogue demande
plus de temps que la préparation d'une conservation. L'emploi
préférable: Recensement plus précise des sujets complexes
Î La conversation et l'interview intensive sont l'arsenal typique des études
de préfaisabilité et des évaluations d'accompagnement
1.3 Le questionnaire standardisé
Exigence au interviewer: peu en comparaison avec l'interview intensive
et la conversation. Mais: la création et la révision du questionnaire et
l'analyse des données collectées demandent beaucoup de temps!
L'emploi préférable: Recensements représentatives des sujets
complexes (sondages aléatoires, sondages de jugement)
- lors des études de la planification principale (étude de faisabilité, si
les ressources sont disponibles)
- par le suivi d'un projet (données et informations pour 1) le
management du projet, 2) le maître-d'œuvre, 3) la planification et la
vérification
au
niveau
national,
4)
les
évaluations
d'accompagnement et l'évaluation ex ante)
2) Le suivi (collecte des données primaires)
Le suivi est un système de la collecte périodique des données. Le suivi est un
instrument du management et de la contrôle. Donc il n'est pas une méthode
de la collecte des informations au cours des évaluations, mais les évaluations
utilisent les données du suivi (si existant).
9
3) La collecte des données secondaires
Littérature, plans, études etc. Avantage: il s'agit des informations
concentrées. Problème: la reconstruction de l'origine et de la représentativité
des informations est rarement possible.
4) Le pronostic
Il s'agit des enquêtes concernant des estimations de l'avenir. "Brainstorming", "Méthode Delphi" (= un procédure de consultation d'experts
reposant sur un processus itératif d'interrogation). Désavantages: 1) Les
méthodes demandent beaucoup de temps et le manque des experts d'une
connaissance particulière des conditions du cas actuel
L'analyse de développement des projets agricoles
L'analyse de développement des projets agricoles s'occupe du recensement
du système constituant le cadre de ses activités:
source: selon DOPPLER (1985)
Les trois parties de l'analyse de développement
1) L'analyse de développement au niveau national et de la région du projet
- le développement national et la situation du secteur agricole
- les conditions naturelles de la région
- le développement socio-économique
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les méthodes et les techniques de la production et de la transformation
les marchés et le marketing
les institutions régionales et l'administration régionale
2) L'analyse de développement du projet
- La délimitation spatiale du projet
- La révision des objectifs de projet
- L'intégration du projet dans le cadre du développement national (le maître
d'œuvre, l'organigramme, le diagramme des fonctions)
- Le déroulement du projet (le management et le personnel du projet, la
situation financière, les moyens disponibles)
- Le jugement et l'évaluation des mesures et des activités (le degré de
réalisation des objectifs d'action et des objectifs de développement)
3) L'analyse de développement du groupe-cible (p.e.: exploitations agricoles)
- Les relations internes et externes des unités individuelles du groupe-cible
- La rentabilité et les techniques des méthodes de production
- L'analyse des revenus
- L'analyse de la liquidité
- L'analyse du risque
- L'analyse de l'approvisionnement du ménage
Analyse au niveau régional (et national)
Indices sélectionnés pour la description d'une région
Conditions naturelles:
Climat: la pluviométrie (en mm, distribution pendant l'année), les jours de
pluie (distribution), la température (max., min., moyenne, distribution),
l'humidité (en %, distribution), la vitesse de vents (max., moyenne,
fréquence), Sols: les types et la typologie des sols (p.e. alfisol), la valeur
pH, la matière organique (en %), la capacité d'échange (en mval/100 g), le
teneur en substances nutritives (en g/1 kg sol, N, P, K, Ca), la
topographie, L'eau d'irrigation et l'eau potable: les sources, la valeur pH,
les pollutions
Conditions pour les animaux et les plantes (inclusivement les différences
périodiques):
L'association des plantes, les herbes principales, la qualité de pâturage, le
type et la quantité du pâturage, la capacité du pâturage (en animaux/ha),
les maladies, le service vétérinaire, les systèmes de l'élevage, les
systèmes de cultures
10
Développement social:
Des dépenses par personne pour la formation et la santé, la quote-part
des illettrés adultes, la quote-part des élèves aux écoles primaires (en %
de leur groupe d'âge), le nombre des habitant par médecin, la quote-part
de la population ayant accès à l'eau potable nette, l'offre des calories en %
des besoins, l'espérance de vie en ans, la mortalité infantile par 1000
naissances, les naissances par 1000 habitant, les décès par 1000
habitant, l'accroissement démographique en % par an, la population
urbaine en %, la quote-part des actives (potentielles) en % de la
population totale, la composition de la population selon leur adhésion aux
tribus en %
Structure des exploitations agricoles et des revenus:
Le nombre des exploitations agricoles, le nombre des membres par
famille, la superficie cultivée par exploitation agricole, les droits d'usage,
l'autosuffisance en %, les revenus nets en FCFA/an par exploitation
agricole, la quote-part des revenus en espèces, les revenus venant des
activités hors de l'exploitation agricole en FCFA/an, les cultures principales
en % de la superficie cultivée
Structure de la production:
La taille des exploitations agricoles (en ha), la superficie propre en %, la
structure de la production végétale (ha par culture), l'intensité de charge
en %, le nombre des champs, intensité de l'utilisation d'engrais (type et
kg/ha), le niveau des rendements (par culture), les techniques de la
culture (type des machines ou outils utilisées, type de plantation, méthode
d'irrigation)
Structure des prix:
Les prix de produits, les prix des facteurs de production, les salaires, les
prix de transport
Structure des marchés:
les lieus et l'importance des marchés, l'infrastructure de transport (en km
de routes, méthodes principales de transport), la sécurité
d'approvisionnement des marchés de facteurs de production, les
importations et les exportations régionales (en t et FCFA)
Etablissements et structure administrative:
les coopératives locales , les organisations et services de vulgarisation,
les niveaux de l'administration régionale, les niveaux de l'administration de
l'agriculture régionale. Pour toutes les organisations et niveaux
administratives: les fonctions, les groupes participants, l'année
d'établissement
Université de Ouagadougou, FA.S.E.G.
EVALUALTION DES PROJETS,
11
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
Indicateurs sélectionnés du développement national (Ex.: BURKINA FASO)
Liste des indicateurs sélectionnés du développement du secteur agricole
ANNEE
Pays:
85
86
87
88
89
PIB (en mrd. FCFA)
643,5
703,3
717,7
755,4
752,6
Population (en mio.)
8,0
8,2
8,4
8,7
8,9
9,1
80,8
85,9
84,6
87,3
84,7
83,5
Revenus par personne (1000 FCFA)
Taux d'inflation
Investissements brutes (en mrd. FCFA)
90
762,4
(moyen: 2,5 %)
618,6
664,8
684,8
705,4
716,9
734,4
77,7
86,2
93,0
91,0
95,8
97,6
Consommation privée (mrd FCFA)
540,8
578,6
591,7
614,5
621,0
636,6
Balance commerciale (mrd. FCFA)
-97,6
-99,9
-73,7
-70,8
-91,4
-78,5
Balance de paiements (mrd. FCFA)
-3,6
9,6
3,0
6,2
42,9
-9,9
97,3
94,8
98,8
98,3
97,5
Consommation de l'administration (en
mrd. FCFA)
Indices générales des prix (1985 = 100)
à la consommation africaine (à
100
Ouagadougou)
des importations
_
_
_
_
_
_
des exportations
_
_
_
_
_
_
_
_
Termes de l'échange (terms of trade)
_
_
_
_
Dette publique extérieure (mrd FCFA)
188,6
198,4
211,5
243,9
178,8
196,5
29,3
28,2
29,5
32,3
23,8
25,8
309,7
384,5
306,1
328,7
260,6
236,7
_
_
_
_
_
_
27,5
17,4
19,5
19,8
_
_
38,0
_
_
Dettes en % du PIB
Dettes en % des exportations
Taux d'emploi
Importations d'énergie en % des
_
20,2
exportations
Importations d'aliments en % des
exportations
sources:
"Deuxième plan quinquennal de développement populaire 1991 - 1995" Vol. I
"Développement agricole au Burkina Faso: Un survol", 1992, ORSTOM
Année:
_
Contribution au PNB (%):
actuelle:
5 ans avant:
Taux de croissance de la production des
produits alimentaires/personne (%)
Portion de la population active de la population actuelle:
totale (%)
5 ans avant:
Densité de la population (personnes/km²)
Taux de croissance de la population au milieu
rural (%)
Superficie totale (1000 ha)
superficie cultivée (1000 ha)
superficie irriguée (1000 ha)
superficie du pâturage (1000 ha)
Nombre des exploitations agricoles
nombre des expl. avec moins de 5 ha
nombre des expl. produisant principalement
pour l'autoconsommation
Terrain cultivée par exploitation agricole (ha en
moyenne)
Intensité de l'utilisation du terrain (% jachère)
Productivité des sols:
Sorgho dt/ha
Coton dt/ha
L'emploi d'engrais (kg/ha en moyenne)
Revenu par personne du secteur agricole
(FCFA)
Degré de l'autosuffisance (%)
céréales
sucre
huile
viande
région
du
projet
pays
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
____
Université de Ouagadougou, FA.S.E.G.
EVALUATION DES PROJETS ,
12
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
Analyse du projet
l'organigramme (ex.):
Diréction du projet
Lors des études de planification (évaluation ex ante), l'analyse du la
planification qualitative et quantitative du déroulement du projet
(organisation,
déroulement,
activités).
Lors
des
évaluations
d'accompagnement elle comprend, outre que la planification pour la
période suivante, aussi la comparaison entre la planification précédante et
les réalisations dans le cadre de la période passée. Lors des évaluations
ex post elle comprend la comparaison entre le déroulement planifié et le
déroulement réel du projet
Gestion
Suivi
Production
Formation
Infrastructure
Atélier
a) Evaluation de la structure du projet
a) Structure fonctionelle selon les secteurs des activités
Paysans (groupe-cible)
Direction
Exemple d'un diagramme de fonctions
Approvisionnement
Production
Commercialisation
Gestion
b) Structure divisionelle selon les produits et les groupes de produits
Direction
Coton
Viande
Service administratif
central
Céréales
Planification
Achat
Plantation
Entretien
Suivi
etc.
R/M
D
I
M
C
D/M
C
Co
...
M
...
R = Responsabilité
C = Consultation
Co = Contrôle
I
C
I
I
I
R/M
...
...
...
M = Mise en œuvre
I = Information
...
...
...
...
...
...
Université de Ouagadougou, FA.S.E.G.
EVALUALTION DES PROJETS,
b) Compilation des structures des dépenses, des structures de personnel,
des moyens disponibles et des investissements pendant les différentes
périodes du projet.
Ex.: Développement du personnel et des dépenses
1995
1996
1
mois
salaire
mois
Directeur
6
1200
12
Adjoint
0
0
12
...
salaire
1
c) Evaluation des moyens disponibles
L'évaluation des moyens disponibles concerne la disponibilité et la répartition
des moyens du projet (bâtiments, machines, voitures, matériaux etc.) selon
les périodes du projet (et les écarts pendant les périodes passées).
Ex.: Evaluation d'accompagnement/Evaluation ex post
TOTAL
...
mois
salaire
2400
...
30
6000
1200
...
24
2400
1
1989
6
300
12
600
...
30
1500
...
...
...
...
...
...
...
...
TOTAL
20
1900
51
5550
...
122
13000
c) Evaluation de la situation financière
L'évaluation de la situation financière consiste de l'etablissement d'un plan de
financement selon les périodes (= déroulement chronologique) du projet. La
différence entre l'évaluation de la situation financière lors des projets "privés"
(projets des entreprises etc.) et lors des projets de développement concerne
les flux des payements et versements et des sources de financement.
Les relations concernant la liquidité entre les différents niveaux d'un projet de
développement:
199
1991
1992
0
0
0
0
0
0
0
0
Toyota LC
technique
Secrétaire
13
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
2 Toyota HL/DC
Motos Yamaha
Micro-ordinateur
...
plan
1
réal.
1
plan
1
réal.
1
plan
10
4
2
réal.
8
6
2
0
0
...
...
plan
1
0
réal.
0
1
...
...
...
d) Evaluation des mesures et des activités du projet
L'évaluation des mesures et des activités concerne la description quantitative
et qualitative, le déroulement chronologique des réalisations du projet et
l'évaluation de la contribution des activités aux objectifs principaux
Ex. 1: Evaluation d'accompagnement/Evaluation ex post, description
quantitative
1989
1990
1991
TOTAL
construction d'un magasin central
plan
1
0
0
1
(nombre)
réal.
1
0
0
1
construction des magasins villageoises
plan
1
1
1
3
(nombre)
réal.
0
1
2
3
construction des pistes (km)
plan
10
50
50
110
réal.
0
30
50
80
formation des vulgarisateurs
plan
100
200
300
600
(personnes-jours)
réal.
70
210
300
580
vente de l'engrais NPK (tonnes)
...
plan
0,5
3
5
8,5
réal.
0,5
3
4
7,5
...
...
...
...
...
Université de Ouagadougou, FA.S.E.G.
Ex. 2: Evaluation
qualitative
EVALUATION DES PROJETS ,
d'accompagnement/Evaluation
Activités et objectifs d'action
ex
post,
description
Degré de la réalisation
Planification et formation des premiers
vulgarisateurs effectué, aucune réalisation de la
vulgarisation au niveau du groupe-cible
Installation du service de distribution de
Construction des bâtiments seulement effectué
l'engrais
d'une manière partielle, quantité vendu
correspondait au quantité planifié
...
activité
1
plan
réal.
construction des magasins
plan
villageoises
réal.
plan
réal.
...
avec projet
situation actuelle
augmentation des revenus du groupe-cible
0
25%
négative
augmentation de la création du capital
0
990 mio.
positive
...
...
...
objectifs économiques
(FCFA)
etc. (objectifs sociaux, socio-économiques,
...
année
construction des pistes
sans projet
politiques
Ex. 3: Evaluation d'accompagnement/Evaluation ex post, déroulement
chronologique des activités
construction du magasin central
Ex. 4: Evaluation d'accompagnement/Evaluation ex post, évaluation du
degré de réalisation de la contribution planifiée aux objectifs de
développement
Objectif
1 période: 1989
Installation du service de vulgarisation
14
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
...
2
3
Analyse de développement du groupe-cible
Lors des projets privés (= l'entreprise réalisant le projet est identique avec le
"groupe-cible"), l'analyse du groupe-cible (= groupe des bénéficiaires prévues
d'un projet) s'occupe de l'évaluation du développement des paramètres, qui
pourraient avoir des effets sur la réalisation et le succès du projet
(développement de la solvabilité et de la liquidité, développement des
revenus nets, risque de marchés).
Lors des projets de développement (projets agricoles, projets sectoriels etc.),
cette analyse concerne en outre l'analyse du niveau du vie des membres du
groupe-cible (analyse de l'approvisionnement des ménages).
Dans le deux cas, les résultats de l'analyse de développement
représentent la base de l'appréciation du projet (comparaison de la
situation actuelle et des effets du projet). Lors des projets de développement,
cette analyse est aussi la base de l'évaluation des incitations du projet
pour les membres du groupe-cible. Ce résultat est essentiel pour le jugement
sur la probabilité de la participation du groupe-cible prévu. Il est plus décisif
du point de vue de l'utilité d'un projet de développement que les paramètres
de la rentabilité d'un investissement (TRI, VAN etc.). En autres mots: un
projet de développement menant aux incitations remarquables au niveau du
groupe-cible mais donnant un TRI faible est plus préférable que un projet
menant (sur le papier) à un TRI très élevé mais n'ayant pour effet que des
incitations faibles au niveau du groupe-cible. La raison: la réalisation d'un
projet de développement sans participation volontaire du groupe-cible est (au
moins du point de vue à moyen et à long terme) impossible.
Université de Ouagadougou, FA.S.E.G.
EVALUALTION DES PROJETS,
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
[Malgré tout cela, le calcul des paramètres déterminant la rentabilité d'un
investissement est nécessaire, si des fonds publics seront utilisés pour la
réalisation. La collectivité dans son rôle comme financier a le droit de
revendiquer l'emploi optimal de ses moyens, c'est-à-dire le TRI, la VAN etc.
doivent indiquer une utilisation des moyens par le projet menant à une
augmentation du bien-être collectif (TRI supérieur au taux d'intérêt
d'opportunité, VAN positive etc.).]
Le procédé de l'analyse de développement du groupe cible (projets de
développement)
1) identification du groupe-cible
2) collecte des données
3) classification (identification des groupes homogènes dans le groupe-cible)
4) analyse de la situation actuelle des classes (description des capacités et
des activités, analyse des paramètres déterminant le succès économique:
revenu, liquidité, risque, approvisionnement, analyse individuelle des
classes, analyse comparative entre les classes)
Seulement lors des évaluations d'accompagnement et des évaluations ex
post:
5) comparaison de la situation actuelle avec la situation passée (sur la base
de la dernière évaluation du projet
6) analyse des raisons, qui ont engendrés les changements (projet,
problèmes)
identification du groupe-cible -> voir analyse des objectifs
collecte des donnes -> voir pages 6,7,8
classification:
Il y a trois méthodes principales:
- La classification déterministe utilise des critères qualitatives (ex.:
éleveurs - autres). L'avantage de cette méthode c'est que la distinction
entre les membres des différents classes est claire et indubitable. Le
désavantage c'est qu'on ne peut pas prendre en considération
l'hétérogénéité dans des classes ayant la même caractéristique par cette
méthode.
- La classification univariate utilise 1 à 3 critères quantitatives (ex.:
nombre des animaux, ha cultivées, revenus nets etc.). L'avantage de cette
méthode c'est qu'on peut prendre en considération des distinctions dans
des groupes ayant les mêmes caractéristiques qualitatives. Le
15
désavantage sont des problèmes lors de la détermination des limites des
différentes classes. Le but c'est de trouver des limites menant a une
distinction entre des classes qui sont les plus homogènes que possible et
les plus hétérogènes entre eux. La présentation graphique peut aider lors
de la décision. Une autre aide sont des règles statistiques menant à une
classification distinguant entre des classes qui se rapprochent des
distributions normales le plus que possible (échelle pour l'homogénéité
d'une classe: coefficient de variation (s/m) le plus petit que possible,
échelle pour l'hétérogénéité entre les classes: différence entre les
moyennes des classes le plus grande que possible).
- La classification multivariate utilise plus des trois critères quantitatives.
L'avantage de cette méthode c'est leur applicabilité dans des situations
sans structure évidente du groupe-cible. La désavantage c'est le besoin
des micro-ordinateurs pour les calculs (méthode de la "cluster-analysis).
Puisqu'une analyse de chaque classe est nécessaire (temps!), il faut se
délimiter sur la distinction de au maximum 5-6 classes (mieux: 3-4 classes).
Les critères qu'on choisira pour la classification doit toujours être en
relation avec l'objet de la recherche! (ex.: questions économiques:
paramètres des revenus et de l'approvisionnement du ménage, quantités
commercialisées etc. - questions de la production végétale: paramètres de la
culture et de l'emploi des intrants etc.).
Analyse des relations internes et externes des membres du groupe-cible:
L'analyse des relations prends en considération la description et la
quantification des éléments dans des deux graphiques suivantes (ex.:
exploitations agricoles):
Université de Ouagadougou, FA.S.E.G.
EVALUATION DES PROJETS ,
a) relations internes
l'argent
par vente
b) relations externes
FAMILLE
- main d'oeuvre - objectifs
- capital
- besoins
- connaissance
investissements,
l'argent pour
les coûts courants,
main d'oeuvre
familiale,
prestations
d'entrepreneur
(gestion etc.)
- production
végétale
- production
animale
- mécanisation
- investissements
énergie,
aliments
tabac, thé,
café, etc.,
Crédit,
intérêts
Marché de
capital
main d'oeuvre
familiale,
l'argent
matières premières
pour la construction
des bâtiments et
outils
EXPLOITATION
AGRICOLE
16
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
moyens de
ménage,
aliments,
denrées
de luxe,
logement,
l'eau,
vêtements,
médicaments
Emploi,
dépenses
Marché du
travail
Main d'oeuvre,
recettes
Ammortissements,
économises,
intérêts
ménage
Dépenses,
coûts
Système
d'exploitation agricoleménage
Recettes,
prestations
MENAGE
- construction
et aménagement
des outils et
bâtiments
- achats,
approvisionnement
- transformation
- élaboration
- préparation
Savoir faire
Service
de vulgarisation
exploitation agricole
Dépenses,
recettes
Prestations
Environnement
(socio-culturel,
naturel)
Dépenses
déchets organiques
Source: selon DOPPLER, W. (1991) "Landwirtschaftliche Betriebssysteme in den Tropen und Subtropen, p.15
Marchés de terrain, moyens de
production, produits, énergie,
aliments, besoins de ménage,
denrées de luxe, vêtements,
eau potable
Services de
formation et
services de
santé
Source: selon DOPPLER, W. (1991) "Landwirtschaftliche Betriebssysteme in den Tropen und Subtropen, p.15
Analyse des paramètres du succès:
L'analyse des paramètres de succès s'occupe des analyses partielles et des
analyses du système des unités du groupe-cible. On utilise les analyses
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EVALUALTION DES PROJETS,
17
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
partielles pour l'évaluation de la capacité concurrentielle des activités
particulières. La méthode la plus souvent utilisé c'est le calcul des marges
brutes (ex.: marge brute de la production de coton avec et sans attelage,
etc.).
Les analyses du système (analyses globales) des membres du groupe-cible
sont nécessaires puisque les analyses partielles ne suffit pas pour l'évaluation
des effets des changements des activités les paramètres du succès
économique de ces membres.
Analyse des revenus
Schème de calcul des revenus annuels:
Revenus (entrées)
- Recettes des ventes des produits de la
production végétale et animale
- Valeur de l'augmentation du cheptel et des
stocks
- Valeur des prélèvements en nature
(autoconsommation)
- Recettes de fermage
- Intérêts du capital
- Autres entrées
Exemple des effets multiples d'un sous-système (élevage) sur le système
(exploitation agricole):
1. Effets potentiels sur la superficie
- Elargissement de la superficie utilisée par l'exploitation de la jachère
- Amélioration de la fertilité des sols par l'utilisation du fumier
- Effets sur la rotation des cultures par l'introduction des plantes
fourragères
2. Effets potentiels sur les travaux
- Substitution de la main-d'œuvre humaine par les animaux (attelage)
- Allégement du travail
- Utilisation de la main-d'œuvre économisée pour l'intensification de la
production
- Transport des matériaux et des personnes
3. Effets potentiels sur la production
- Diversification de l'autosuffisance
- Compensation du risque provenant de la production et des marchés
- Augmentation des résultats de la production végétale à cause de
l'utilisation du fumier, de l'introduction de attelage lors du travail de sol et
de l'introduction des plantes fourragères à la rotation des cultures
- Transformation des produits végétaux, utilisation des déchets et des
produits secondaires
4. Effets potentiels sur les revenus et la liquidité
- Revenus réguliers provenant de la vente du lait, des petits animaux etc.
- Création du capital (jeune bétail, produits animaux, travail)
- Création des économises grâce aux investissements dans le cheptel
- Effets sur la liquidité grâce à la transformation du bétail en espèce
Dépenses (sorties)
- Dépenses en matériaux et en cheptel
- Valeur de la diminution du cheptel et des
stocks
- Dépenses pour l'entretien des outils,
machines et bâtiments
- Dépenses en service et de fermage
- Dépenses en salaires
- Taxes, impôts
- Intérêts sur les crédits
- Autres sorties
-
Calcul des revenus nets d'exploitation agricole = Revenus - Dépenses
Calcul des revenus nets familiaux = Revenus nets de l'exploitation
agricole + Revenus provenant hors de l'exploitation agricole
Exemples d'indicateurs d'analyse:
- Revenus nets d'exploitation agricole/ha de terres possédées
- Revenus nets d'exploitation agricole/ha de terres cultivées
- Revenus nets d'exploitation agricole/1000 FCFA de sorties
- Revenus nets d'exploitation agricole/revenus familiaux nets
Echelles de la distribution fonctionnelle des revenus:
Revenus d'exploitation agricole
- salaires calculés de la main-d'œuvre familiale
= montant d'intérêts du capital investi propre
- intérêts calculés du capital propre
= profit de l'entrepreneur
+ salaires calculés de la main-d'œuvre familiale
= rendements de la main-d'œuvre familiale
Analyse de la liquidité
L'analyse de la liquidité contient deux paramètres: 1) la liquidité comptante (=
solvabilité = la différence entre les flux pécuniaires = versements - paiements)
et 2) la liquidité potentielle (= différence entre les flux de capital = entrées sorties).
Analyse de la liquidité comptante
L'analyse de la liquidité comptante concerne l'analyse du développement des
moyens pécuniaires étant disponible dans les différents périodes d'une année
(par mois, périodes selon les activités agricoles etc.
Université de Ouagadougou, FA.S.E.G.
EVALUATION DES PROJETS ,
18
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
Analyse de la liquidité potentielle
La liquidité potentielle se compose de la liquidité comptante + des créances à
court terme + des biens vendables. On peut calculer la liquidité potentielle
aussi comme différence entre les revenus nets et les coûts de la vie.
Calcul du seuil de service de capital en considération d'un investissement:
revenus nets dans la situation actuelle
+ revenus nets supplémentaires attendus à cause de l'investissement
= bénéfices préliminaires après la réalisation de l'investissement
+ revenus provenant hors de l'entreprise
+ pensions, transferts etc.
= revenus totaux préliminaires
- remboursement de crédit
= revenus disponibles pour les besoins de la famille et le remboursement
des autres crédits
- coût de la vie, taxes et impôts personnels, autres devoirs privés
= seuil de service de capital
Analyse du risque
L'analyse du risque s'occupe de l'évaluation des variations des paramètres du
succès. Il se compose 1) de la détermination du domaine des variations des
paramètres influençant le succès (quantité de la récolte, prix, quantités
vendues etc.) et 2) de la détermination des probabilités des différentes
situations (si possible).
Analyse de l'approvisionnement du ménage
L'analyse de l'approvisionnement des membres du groupe-cible s'occupe de
la détermination du niveau de vie et de l'identification des sources des biens
pour la consommation (production propre, achat etc.). Plus les ménages
s'occupe de la production pour l'autoconsommation, plus l'analyse de
l'approvisionnement du ménage est nécessaire, particulièrement dans le cas
d'où le projet a des effets sur la structure de la production. Cette analyse
utilise souvent des unités non-monétaires
Ex.: paramètres de l'analyse de l'approvisionnement du ménage:
Besoin et disponibilité:
des aliments (MJ, gramme de protéine) - de l'eau potable (l) - d'autre l'eau (l) de l'énergie (MJ, kg, t) - de l'approvisionnement médical (h de traitement, lits
de hôpital, FCFA pour les médicaments) - de logement (m²/personne) - de
l'éducation (années, type de l'école) - des moyens pour les besoins
socioculturels (jours, kg, l, FCFA).
Les différences entre les analyse de l'investissement, du revenu et du flux des
sources et emplois des fonds (liquidité)
Objet
Analyse de
l'investissement
(agricole)
Analyse du revenu
(agricole)
Analyse du flux des
sources et des
emplois des fonds
Objectif général
Vérifier l'attraction
exercée par
l'investissement
supplémentaire
Vérifier les résultats
courants de
l'exploitation
Vérifier les liquidités
de l'exploitant
Période normalement
analysée
Durée de vie utile de
l'investissement
Années
Période de
remboursement des
prêts
Prix utilisés
Prix constants
Prix courants
Prix courants
Traitement du capital
Investissement initial,
valeur résiduelle
Amortissement annuel
Achats et ventes au
comptant
Revenus horsexploitation
Eléments financiers et
non-financiers inclus
Exclus
Partie monétaire
incluse
Production autoconsommée
Incluse
Incluse
Exclue
Critères de résultats
Rentabilité des
ressources
supplémentaires
engagées
Rendement du capital
et de la main-d'oeuvre
engagés dans
l'exploitation
Trésorerie disponible
pour la famille de
l'agriculteur
Valeur temporelle
Actualisée
Non actualisée
Non actualisée
Indicateurs de
résultats
Valeur nette
actualisée, taux de
rentabilité interne, ratio
avantages-coûts, ratio
avantages netsinvestissement,
augmentation des
avantages nets
Bénéfice en
pourcentage de la
valeur nette, revenu
familial
Excédent ou déficit de
trésorerie
source: selon GITTINGER, (1985), p.103
Université de Ouagadougou, FA.S.E.G.
EVALUALTION DES PROJETS,
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
5 L'organisation d'un projet (planification)
L'organisation d'un projet est une fonction de la planification et du
management de projet pendant la période de la mise en œuvre du projet.
Lors des projets de développement, les conditions déterminant les possibilités
de la planification se composent des capacités et de la structure du maîtred'œuvre (plus l'appui des bailleurs de fonds) et des plans supérieurs. Lors
des projets privés, les capacités de l'entreprise (capital, liquidité) et sa
structure délimite la latitude de la planification.
(description de la situation actuelle et identification des raisons du
développement passé).
Procédé de la planification:
Conditions et relations lors de l'organisation d'un projet:
selon DOPPLER (1985)
La planification et le management sont le sujet à l'évaluation lors des études
de planification (évaluation ex ante) et des évaluations d'accompagnement.
Dans le cadre de ces études il faut analyser la planification et le management
de la période passée et de formuler la stratégie de la période suivante.
L'évaluation ex poste ne s'occupe que du jugement sur le succès de la
planification et du management dans le cadre de la période de la mise en
œuvre du projet.
Déroulement de la planification
Le terme "planification" désigne le procédé de l'identification et de la
proposition des solutions ayant le potentielle de la meilleure réalisation des
objectifs. Elle s'occupe de l'avenir, c'est-à-dire il indique comment la situation
actuelle doit se développer. La base de la planification sont des estimations et
des pronostics concernant les conditions à l'avenir. La base de ces
estimations et pronostics sont les résultats de l'analyse du développement
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Lors du procédé de la planification on peut distinguer entre la planification au
niveau du groupe-cible (3 domaines: - planification technique - planification de
l'introduction des innovations - planification globale du développement des
membres du groupe-cible) et la planification au niveau de l'organisme du
projet (5 domaines: - structure du projet - personnel - procuration et emploi
des matériaux - planification financière - planification du suivi).
la planification au niveau du groupe-cible
La planification au niveau du groupe-cible s'occupe du développement de
leurs paramètres de succès (revenus nets, liquidité, approvisionnement du
ménage, risque). Les calculs menant aux estimations de ces paramètres à
l'avenir sont les mêmes que les calculs lors de l'analyse de développement,
mais on remplace des données de base par des pronostics.
Méthodes disponibles pour l'optimisation de la planification au niveau du
groupe-cible
- méthodes de planification selon la théorie néoclassique: Méthodes
utilisant la fonction de production, les courbes et les droites des isoquants et
des isocoûts pour la détermination de l'intensité optimale, de la combinaison
de moindres coûts et de la combinaison optimale de la production.
L'application de ces méthodes est rare lors des évaluations des projets en
tenant compte de leur exigence en données. Mais il représente la base des
méthodes exactes pour la planification globale.
- méthodes approximatives de la planification globale: Lors des
prévisions budgétaires ("budgeting", "partial budgeting") il s'agit des
estimations simples d'un plan de l'entreprise ou de l'exploitation agricole sur
la base de l'expérience et de l'intuition (saisie immédiate de la vérité sans
l'aide du raisonnement). La méthode de la planification de programmes
détermine l'organisation optimale sur la base du principe de l'exploitation
optimale du facteur de production le plus rare.
- méthodes exactes de la planification globale: Il s'agit de l'application des
modèles linéaires (programmation linéaire). L'intensité optimale serait
déterminé d'avance grâce à la formulation des alternatives potentielles de la
production (besoin de facteurs de production, résultat). La combinaison de
moindre coûts et la combinaison optimale seraient déterminé grâce à
l'application de l'algorithme simplexe.
On peut appliquer les méthodes approximatives et les méthodes exactes de
la planification pour la planification de la production (c'est-à-dire pour la
planification du développement des revenus), la planification du
développement de la liquidité et de l'approvisionnement du ménage. Le risque
serait pris en considération à l'aide de l'analyse de sensibilité (voir chapitre
II.2).
la planification au niveau de l'organisme du projet
Les objectifs de la planification au niveau de l'organisme du projet c'est la
création d'une structure permettant
- un management efficace en tenant compte du poursuite des objectifs
principaux,
- la réalisation des travaux de routine d'une manière facile (coordination,
déroulement) et
- une flexibilité satisfaisante (adaptation aux changements et aux nouvelles
situations).
La base de la planification c'est le résultat de l'analyse de développement de
l'organisme existante (évaluation d'accompagnement) ou l'analyse de
l'organisation et des capacités du maître-d'œuvre prévu (évaluation ex ante).
Procédé de la planification au niveau de l'organisme du projet
Objectifs de développement
Dimension
du projet
Activités
principales
Cadre politique et administratif
Distribution des
décisions
Degré de la
centralisation
Structure de l'organisation
Distribution des devoirs
Delimitation des
competences
Détermination des
devoirs de routine
Style de commandement,
methode de direction
Déroulement des
opérations
mise en structure de l'organisation
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Ce procédé mène à la détermination de l'organigramme (structure de
l'organisme), du diagramme des fonctions (distribution des tâches) et des
travaux de routine. Le résultat est la base de la planification des autres 4
domaines de la planification au niveau de l'organisme du projet.
planification du déroulement chronologique (procuration et emploi des
matériaux)
Le résultat de cette partie de la planification c'est l'emploi de temps des
différents activités du projet (voir Ex. 3, p.12) dans le cadre de la période
suivante. Dans le but d'optimiser le déroulement chronologique, on applique
la méthode de la planification par réseau (calcul de chemin critique).
planification du besoin en personnel
La planification du déroulement chronologique mène à l'identification des
besoins en personnel. La planification du besoin en personnel comprend la
description de la quantité et de la qualité de la main-d'œuvre nécessaire.
Outre, elle détermine le temps d'emploi des différents experts et ouvriers.
planification financière
La détermination des besoins en moyens financiers est un autre résultat
provenant de la planification du déroulement chronologique. Cette partie de la
planification s'occupe de la détermination 1) des sources des moyens
financiers, 2) des montants nécessaires et de la partie en devises et 3) des
moments de la mise à la disposition des moyens financiers.
planification du suivi
L'objectif du suivi c'est la création d'une base des données et des
informations dans le but d'appuyer la coordination, le contrôle et l'identification
des goulots d'étranglement. La planification du suivi s'occupe de la
détermination des types des informations nécessaires, des méthodes de la
collecte et du traitement des données et de l'utilisation des résultats du suivi
dans les 3 domaines suivantes:
- système d'information du management (comptabilité, informations
concernant le personnel, le déroulement et le progrès des travaux etc.)
- système du contrôle (voir système d'information du management)
- système de correction de la planification (identification des alternatives,
optimisation).
Puisque la collecte engendre des coûts (personnel, équipement, fonds), il
faut appliquer des règles économique aussi lors de la planification du
suivi. En autre mots il faut assurer que les coûts du suivi ne dépassent pas
les avantages étant le résultat des informations qu'on a collecté. Si la
21
quantification des avantages pose des problèmes, on applique la méthode de
moindre coûts, c'est-à-dire on minimise les coûts du suivi à l'aide de
l'identification 1) des données étant absolument nécessaires pour accomplir
les tâches prévisionnelles du système du suivi, 2) de la quantité et de la
qualité des données étant suffisante 3) des méthodes les moins chères de la
collecte et du traitement des données.
organisation du management
Le terme management désigne la coordination des moyens disponibles
(personnel, matériaux, moyens financiers) dans le but de la mise en œuvre
des solutions. En autres mots, il s'agit d'une action dans le cadre de
l'organisation d'un projet. L'organisation du management est le résultat de la
planification au niveau de l'organisme du projet.
Les tâches du management sont 1) l'établissement du contact et les relations
avec les groupes et institutions ayant des fonctions dans le cadre du projet et
2) le contrôle et la commande de la réalisation des activités prévisionnelles.
Les objectifs d'action sont d'une importance supérieure pour le management
puisqu'ils représentent la base des jugements sur le management dans le
cadre des évaluations (d'accompagnement et ex post).
Relations entre le management (structure de l'organisation), la mise en œuvre
du projet et le contrôle
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Planification des projets par objectif (PPO, "ZOPP")
Outre que la connaissance des différentes parties de la planification, le
processus de la planification exige une méthode pour la mise en structure des
réflexions de l'équipe s'occupant de la planification. La plupart des méthodes
standardisées qu'on applique lors de la planification du projet ont leur origine
dans la méthode américaine du "logical framework" (cadre logique). Dans la
méthode de la planification des projets par objectif (PPO, "ZOPP =
Zielorientierte Projektplanung") il s'agit d'un développement ultérieure de la
méthode du "logical framework" qui serait appliqué dans le cadre de la
coopération technique et économique de la R.F.A. Le but de cette méthode
n'est pas seulement de uniformiser le processus de réflexions mais aussi la
terminologie employée et de faciliter la communication et la coopération entre
toutes les parties concernées par un projet.
La PPO comprend différents éléments qui se soutiennent mutuellement:
- La méthode.
- Le travail en équipe qui sert d'approche à l'étude de problèmes multisectoriels et de cadre à la participation des groupes-cibles et groupes
d'intérêt importants.
- La visualisation qui, à l'aide de cartes, permet de retenir par écrit les
contributions des participants et de fixer les résultats de la discussion.
- Les règles d'application qui, dans la phase de préparation du projet, fixent
le moment, la composition du groupe de participants et le but de l'atelier
PPO.
- La gestion du projet qui se base sur le PPO et doit mettre en pratique les
plans établis
La méthode PPO suit quelques principes très simples:
1 La coopération entre le personnel du projet et les différentes organisations
partenaires est plus facile et plus fructueuse si les participants ont pu se
mettre d'accord sur des objectifs formulés clairement.
2 Dans la coopération au développement, nous essayons de résoudre ou
d'atténuer des problèmes en nous attaquant à leurs causes. Par
conséquent, c'est de l'analyse des problèmes, de leurs causes et de leurs
effets que nous déduisons les objectifs qu'il semble possible et raisonnable
de poursuivre (voir aussi p.2).
3 Les problèmes et leurs causes n'existent pas en tant qu'abstractions, mais
sont toujours liés à des personnes, à des groupes sociaux ou à des
22
organisations. Aussi ne peut-on parler de problèmes qu'après d'être fait une
idée des individus, des groupes d'intérêt et des institutions concernés.
4 Les étapes d'analyse s'emploient ainsi à découper une réalité complexe et
inextricable en plusieurs scènes caractéristiques que les groupes de travail
pourront entreprendre d'analyser et de planifier. La simplification que ceci
implique nécessairement repose sur un choix conscient et pragmatique en
faveur des personnes et collaborateurs au projet en tant qu'agents
responsables de la planification parce que, dans la pratique, il est souvent
impossible d'appliquer des méthodes de planification plus complexes.
Les résultats de travail de planification sont synthétisés dans les documents
suivants:
- un tableau des personnes et groupes concernés par le projet (= résultat de
l'analyse de la participation)
- une hiérarchie des problèmes et une hiérarchie des objectifs faisant
apparaître des différentes solutions alternatives
- aux étapes d'analyse succèdent les étapes de planification proprement dites
dont les résultats sont consignés dans un schéma de planification du projet.
Ce schéma doit présenter la structure de base d'un projet logique, cohérent
et réalisable.
Ces documents sont concrétisés au cours d'ateliers successifs
ZOPP 1: (ZOPP préliminaire) pour préparer la décision concernant
l'instruction du projet. L'organisation s'occupant de la planification
soumet au responsables un avis préliminaire, et si possible des
propositions ainsi qu'une offre concernant l'examen du projet
ZOPP 2: (ZOPP-examen) pour préparer l'instruction du projet et pour préciser
les termes de référence de la mission d'examen. Les experts
(conseillers) s'occupant de la mise en pratique de la planification
sont associés à cet atelier.
ZOPP 3: (ZOPP-partenaire): avant la rédaction finale du rapport d'examen du
projet, les principales conclusions et recommandations de la
mission d'examen sont harmonisées et concertées sur place avec le
partenaire.
ZOPP 4 (ZOPP-démarrage): pour préparer l'établissement du plan
d'opérations, les analyses et éléments de planification déjà élaborés
sont actualisés et finalisés sur place avec le personnel du projet et
les partenaires.
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ZOPP 5 (ZOPP-réorientation): pour préparer une réorientation du projet,
c'est-à-dire les changements ou compléments à apporter au niveau
des objectifs ou des résultats en cours d'exécution du projet (et
aussi pour préparer une nouvelle phase de projet).
source: "ZOPP - initiation aux éléments de la méthode", GTZ, 1987
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II Les méthodes d'appréciation des projets
1 La détermination des coûts et des avantages des projets
coûts: tout ce qui restreint les revenus (d'exploitation, de société, national)
avantages: tout ce qui augmente les revenus
"Présenté schématiquement, un coût est quelque chose qui restreint nos
objectifs, un avantage est tout ce qui contribue à leur réalisation"
(GITTINGER, p.50)
La comparaison "sans - avec"
L'appréciation des projets ne considère que des rendements provenant
directement du projet. L'avantage d'un projet est l'avantage supplémentaire
(avantage marginal) diminué par les coûts supplémentaires (coûts
marginaux).
Ceci ne revient pas à comparer la situation "avant" et "après" le projet !
Quelques possibilités de développement des avantages d'un projet
(avantages nets = avantages - coûts):
avec projet
sans projet
temps
temps
temps
selon GITTINGER, p. 53-57
Coûts des projets (agricoles)
• Tout ce qui restreint les revenus des entreprises ou les avantages
économiques.
Biens physiques
Les biens physiques utilisés dans le projet sont rarement difficiles à définir
(ciment, engrais, machinerie etc.). On calcule les coûts financiers par les prix
et les quantités. La valorisation économique n'est pas si facile.
Exemple: Pourquoi y a-t-il des coûts économiques de l'utilisation du ciment?
L'utilisation du ciment pour la construction d'une barrage est une
consommation des ressources. Alternativement, on pourrai utiliser le ciment
pour la construction des maisons ou on pourrai utiliser les matières premières
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du ciment alternativement. C'est pourquoi il y a des coûts d'utilisation ou des
coûts d'opportunité. Le prix économique du ciment est l'équivalent des
avantages échappés des alternatives de l'utilisation.
Travail
La composante travail des projets n'est pas généralement, elle non plus, très
difficile à définir. Mais il y a des différences de la valorisation entre
• la main-d'œuvre familiale et la main-d'œuvre salariée
• la valorisation économique et la valorisation économique
Terres
Dans la même optique, les terres qui doivent être utilisés dans un projet
agricole ne présentent pas non plus de difficultés d'identification. La valeur
des terres sera déterminée particulièrement du point de vue financier et
économique.
Provisions pour imprévus ("contingency allowances")
Il s'agit des provisions pour des coûts étant connu d'être possible mais qui ne
sont pas calculable d'avance. Elles considèrent des problèmes potentielles et
des développements divergentes pendant l'implémentation d'un projet.
Les provisions pour imprévus sont de 2 sortes:
• les provisions pour imprévus physiques ("physical contingencies")
Il s'agit des provisions pour des événements physiques imprévus (glissement
de terrains, conditions climatiques exceptionnelles ou conditions géologiques
imprévus etc.). L'augmentation de l'utilisation des biens réels et des services
représentée par ces provisions est un coût réel et réduira le total de biens et
des services disponibles pour d'autres buts. Alors il faut les considéré aussi
lors de l'appréciation économique d'un projet.
• les provisions concernant la hausse des prix ("price contingencies")
Il s'agit des provisions pour la hausse des prix pendant le déroulement du
projet. On distingue entre
• les provisions liées aux modifications relatives des prix ("price
contingencies for relative changes in price"). L'élévation du coût relatif d'un
article implique que sa productivité a augmenté dans un autre secteur de
la collectivité; donc, que sa contribution potentielle au revenu national s'est
accentué. C'est-à-dire, la réduction opérée sur le revenu national est plus
importante; donc il faut considéré ces provisions lors de l'évaluation
économique.
24
• les provisions liées à l'inflation générale ("price contigencies for general
inflation"). Dans une analyse de projet le moyen le plus courant pour
répondre à l'inflation est de travailler à prix constants, en partant
l'hypothèse que tous les prix seront également affectés par toute hausse
du niveau général des prix. Ces provisions ne sera cependant pas
intégrée aux coûts du projet.
Toutefois, si l'on envisage une inflation importante, il faudra constituer une
provision dans le plan de financement de façon à prévoir au budget les
fonds nécessaires pour pailler les effets de l'inflation sur les coûts du
projet.
Primes d'assurance
Les primes d'assurances sont coûts pour l'utilisation réelle des ressources,
c'est-à-dire les coûts des dégâts payés par l'assurance. On choisi la valeur
des dégâts prévus ou, comme valeur auxiliaire, les primes d'assurance. Du
point de vue de l'analyse économique il n'y a pas une différence entre les
deux valeurs si on suppose, que les primes sont conformes aux dégâts
prévus. Mais les assurances peuvent mener aux avantages de la liquidité et
de la sécurité du point de vue de l'analyse financière.
Avantages des projets (agricoles)
(= Avantages tangibles. Avantages intangibles: voir "cas particuliers")
Accroissement de la production
Dans une forte proportion, le supplément de production engendré par un
projet sera commercialisé par l'intermédiaire de circuits commerciaux. Dans
ce cas, il ne sera probablement pas trop difficile de définir les avantages et de
trouver un prix de marché, encore que déterminer la valeur correcte à utiliser
dans l'analyse économique puisse poser un problème
Dans de nombreux projets agricoles, toutefois, on pourra inclure dans les
avantages la production supplémentaire consommée par la famille
d'exploitants agricoles. Cette production rend possible une augmentation de
la consommation finale, c'est-à-dire il s'agit d'un avantage où d'un bénéfice
supplémentaire. Mais la valorisation n'est pas toujours facile.
Lorsque, dans un projet, la part des récoltes autoconsommées prend une
grande place, l'importance d'une analyse financière minutieuse s'en trouve
augmentée. En pareil cas, il faut non seulement estimer les avantages
supplémentaires nets mais aussi évaluer les fonds disponibles pour
l'exploitant. Il est possible que, dans un projet, la production autoconsommée
augmente suffisamment pour en rendre très attrayante la rentabilité pour
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l'économie dans son ensemble, mais que la production supplémentaire à
commercialiser soit si infime que les exploitants ne puissent réunir l'argent
liquide nécessaire pour rembourser leurs emprunts.
Amélioration qualitative
Améliorations des produits qui permettent la vente à un meilleur prix ou qui
causent une meilleure utilisation pour l'autoconsommation.
Changement du moment de la vente
Des effets qui permettent un meilleur choix du moment de la
commercialisation (par exemple: projets de stockage)
Modification du produit (tri et transformation)
Les projets qui comprennent des industries de transformation des produits
agricoles partent du principe qu'une modification de la forme de ces produits
sera une source d'avantage.
Mise en exploitation des marchés supplémentaires
Réduction des coûts par la mécanisation
L'investissement dans des machines agricoles qui réduit les frais de maind'œuvre constitue un exemple classique d'avantage retiré de la réduction des
coûts dans les projets agricoles.
Coûts de transport réduits
La réduction des coûts constitue une source habituelle d'avantages lorsque le
transport est en jeu.
Diminution des pertes
Avantages tangibles directs d'une autre nature
Cas particuliers
Transferts financiers directs
Certains entrées dans les comptes financiers représentent en réalité des
déplacements de créances sur biens et services d'une entité de la collectivité
à une autre et ne reflètent pas de changements du revenu national. C'est ce
qu'on appelle des transferts financiers directs, qui sont beaucoup plus facile à
identifier si l'on garde en mémoire notre définition des coûts et avantages. On
trouve normalement 4 sortes de transferts financiers directs:
• impôts ou taxes
En analyse financière, le paiement d'un impôt ou taxe est évidemment un
coût. Lorsqu'un entrepreneur paie une taxe, son bénéfice net diminue.
Mais le paiement de la taxe par l'exploitant ne réduit pas le revenu
25
national; plus exactement il transfère un revenu de l'agriculteur à l'état et
ce revenu pourra être utilisé dans un but social présumé être plus
important pour la collectivité que l'accroissement de consommation (ou
l'investissement) qu'aurait réalisé l'entrepreneur. Le paiement des impôts
ne constitue donc pas un coût du point de vue de la collectivité dans son
ensemble.
Attention: il y a des paiements qualifiés de "taxes" mais qui concernent
des paiements en échange de biens et de services rendus plutôt que des
transferts au profit de l'état. Dans ces cas il faut les considérer comme
coûts même dans l'analyse économique selon la méthode de prix de
référence (méthode de la Banque mondiale)!
• subventions
Les subventions sont tout simplement des transferts financiers directs qui
circulent en sens inverse des taxes.
• prêts
Du point de vue de l'exploitant, recevoir un prêt augmente ses ressources
d'exploitation, mais le paiement des intérêts et les remboursements
concernant le principal les diminuent. Du point de vue de l'économie,
l'optique est différente. Le prêt réduit-il le revenu national disponible? Non,
il transfère simplement le contrôle des ressources de prêteur à
l'emprunteur. Mais l'opération de prêt ne réduit pas, par elle-même, le
revenu national.
• service de la dette (paiement des intérêts et remboursement du principal)
La même chose se produit en sens inverse lorsque le remboursement des
emprunts. En analyse économique, le service de la dette est traité comme
un transfert à l'intérieur de l'économie, même si le projet doit être en fait
financé par un prêt de l'étranger et que le service de la dette soit payé à
l'extérieur des frontières nationales. Ceci à cause de la convention qui
prévoit que tous les financements d'un projet proviennent de ressources
nationales et que tous les revenus de ce projet doivent aller à des
résidents du pays. Cette convention place sur deux plans différents la
décision concernant la qualité du projet et celle qui se rapporte aux
moyens de financement. Donc, même s'il avait été prévu qu'un projet soit
financé par un prêt de la Banque mondiale par exemple, le service de la
dette de ce prêt n'apparaîtrait pas comme un coût dans les comptes
économiques de l'analyse du projet.
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EVALUATION DES PROJETS ,
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Coûts irréversibles ("sunk costs")
Les coûts irréversibles sont des dépenses effectués antérieurement et sur
lesquelles on basera un nouvel investissement proposé. Ces coûts ne
peuvent pas être évités, même s'ils résultent de décisions fort peu
judicieuses. Lorsque nous analysons un investissement proposé, nous tenons
compte seulement des rendements futurs des coûts futurs; les dépenses du
passé, ou coûts irréversibles, n'apparaissent pas dans nos comptes.
Considération du financement d'un projet
La question principale des calculs de l'investissement est: Qu'est-ce qu'est la
rentabilité d'un investissement à part son financement? C'est pourquoi on
néglige le financement lors des calculs de la rentabilité d'un investissement
(Cas exceptionnel: si un investissement est lié avec un financement qui est
seulement disponible pour cet investissement. Dans cet cas la différence des
conditions de crédit doit être considérée comme avantage lors de la
comparaison entre deux projets).
Mais l'optique est différent si il faut calculer la rentabilité du capital investi ou
si on détermine la situation de la liquidité d'une entreprise. Dans ces cas, le
financement doit être compris, c'est-à-dire la considération des coûts du
financement (intérêts, droits, remboursement du principal etc.) est nécessaire.
Le financement des fonds de roulement supplémentaires ("incremental
working capital") est à traiter que le financement d'un investissement.
Lors du traitement des crédits de production à court terme on utilise
normalement la méthode de l'ajustement temporel ("time adjusted cash flow",
voir chapitre 4). Si on n'utilise pas cette approche, l'analyse doit tenir compte
les coûts des crédits à court terme comme rémunération pour la différence
temporelle entre les dépenses et les revenus pendant une période lors des
calculs financiers et économiques.
Coûts et avantages secondaires
Un projet peut être à l'origine d'avantages et de coûts extérieurs au projet luimême. L'analyse économique doit tenir compte de ces coûts et avantages
externes de sorte qu'ils puissent être correctement attribués à
l'investissement du projet. Ceci, naturellement, ne s'applique qu'à l'analyse
économique; ce problème n'existe pas en analyse financière si il s'agit des
impacts externes.
On peut ajouter les coûts et avantages secondaires aux coûts et avantages
directs ou on peut les convertir en coûts et avantages directs. La dernière
26
façon d'aborder le problème est adoptée dans la plupart des analyses de
projet effectués par les organismes internationaux.
Lors de l'analyse économique, incorporer les coûts et avantages secondaires
dans l'analyse du projet peut être regardé comme un procédé analytique
destiné à justifier la valeur ajoutée qui vient de l'extérieur du projet mais qui
est un résultat de l'investissement du projet.
Exemples des coûts et avantages secondaires des projets:
- un projet d'irrigation engendre la fondation d'un nouveau village. Cela
mène à la création d'un nouveau marché pour les paysans d'alentour
(considération en analyse financière et économique)
- le niveau de l'eaux souterraines s'affaisse à cause d'un projet d'irrigation.
Les paysans extérieurs du projet ont moins de l'eau et en conséquence
moins des rendements ou ils doivent creuser des puits plus profonds
engendrant des coûts élevés (considération en analyse économique)
- un système d'irrigation engendre la bilharziose ou a des effets négatifs sur
le système écologique (considération en analyse financière et
économique)
- on donne parfois à entendre que les investissements du projet peuvent
produire des avantages secondaires par le truchement d'un effet
multiplicateur aux autres secteurs (considération en analyse économique).
A cause des difficultés de la quantification et de la valorisation des effets
secondaires on les néglige normalement lors des calculs de la rentabilité d'un
projet. Malgré cela il faut les considérer pendant la décision sur la réalisation
d'un projet. Ils peuvent être décisive lors de la décision définitive.
Coûts et avantages intangibles
Dans presque tous les projets agricoles apparaissent des coûts et des
avantages qui sont intangibles. C'est le cas, par exemple, de la création de
nouveaux emplois, de l'amélioration de la santé publique et de la diminution
de la mortalité infantile grâce à la création de dispensaires ruraux; de
l'amélioration de l'alimentation et de la fréquence moins élevée des maladies
d'origine hydrique à la suite du développement de l'adduction d'eau dans les
campagnes. Ce peut être aussi le cas de l'intégration nationale et même de la
défense nationale. Ces avantages intangibles sont réels et reflètent des
valeurs vraies. Elles ne se prêtent pas, cependant, à une évaluation..
Comment, en effet, calculer la valeur à long terme de la vie d'un enfant que
l'on a sauvé ou chiffrer le mieux-être d'une population à qui l'on a épargné
l'apparition d'une maladie aux effets débilitants?
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Des avantages de cette nature peuvent demander une orientation de
l'analyse normale des coûts et avantages vers une analyse des moindres
coûts ("least cost principle"). Etant donné que les avantages intangibles sont
un facteur du choix des projets, il est important de les définir soigneusement
et, dans toute la mesure du possible, de les quantifier, même si l'évaluation
(valorisation) n'est pas possible.
Par exemple:
- combien d'enfants fréquenterons les nouvelles écoles?
- combien de logements bénéficieront d'un meilleur système d'adduction
d'eau?
- combien de nouveau-nés seront sauvés par l'augmentation du nombre
des dispensaires?
Dans la plupart des cas où les avantages intangibles sont issus d'un projet,
les coûts, eux, sont assez tangibles: coûts de construction des écoles,
salaires des infirmières employées dans les services de santé publique etc.
Les coûts intangibles existent cependant bel et bien dans les projets. De tels
coûts peuvent se produire si de nouveaux projets brisent la structure
traditionnelle de la vie familiale, si le développement entraîne une pollution
accentuée, si l'équilibre écologique est perturbé, ou si de beaux paysages
sont défigurés. Ici encore, bien que l'évaluation soit impossible, les coûts
intangibles doivent être soigneusement définis et, si possible, quantifiés.
Finalement, toute décision concernant un projet devra tenir compte des
facteurs intangibles par le truchement d'une évaluation subjective parce que
les coûts intangibles peuvent apporter une contribution importante à de
nombreux objectifs du développement rural.
2 Critères de la rentabilité d'un projet
Chaque projet représente un investissement. On révise à l'aide des méthodes
de calcul de la rentabilité des investissements, si un projet est raisonnable du
point de vue financière et économique. En outre, ces méthodes aident lors du
choix entre des conceptions alternatives d'un projet et lors de la création d'un
ordre de préséance entre des différents projets.
En général, il faut prendre en considération, que:
- toutes les méthodes supposent la maximisation des revenus (ou du profit)
comme objectif principal du décideur,
- chaque méthode se base sur des suppositions particulières, qu'il faut
prendre en considération lors de l'interprétation des résultats,
-
27
toutes ces méthodes considèrent seulement des impacts étant
quantifiables en termes monétaires. Dans le processus de la décision il
faut prendre en considération souvent aussi des autres effets d'un projet.
- l'analyse de la rentabilité des investissements ne donne aucune
information concernant les conditions requises pour la mise en pratique du
projet (développement de la solvabilité et de la liquidité du financier,
incitations et effets au niveau du groupe-cible, capacités du maîtred'œuvre). Le jugement final sur un projet exige la connaissance des
résultats des toutes les analyses étant le sujet du chapitre I.
Circonscription de l'analyse de l'investissement à la différence de
l'analyse des revenus et l'analyse de la liquidité
Les objectifs de l'analyse des revenus sont l'évaluation du processus de la
production pendant une certaine période (normalement une année) et
l'identification des améliorations possibles. En autres mots l'objectif de
l'analyse de revenus est l'identification des réserves des revenus. Les
paramètres de succès sont les revenus nets par ha, par membre de famille,
par exploitation agricole, par heure de travail, par FCFA investi etc.
Dans le cadre de l'analyse de la liquidité on examine la question, si
l'exploitation agricole, l'entreprise ou l'institution faisant l'objet de l'évaluation
est capable de payer les dépenses. On compare les flux monétaires pendant
le déroulement chronologique de la période faisant l'objet de l'évaluation et on
identifie les sources des recettes et des dépenses.
L'analyse de l'investissement s'occupe de l'évaluation de l'avantage d'un
investissement pour le financier (l'entrepreneur, la société dans son ensemble
etc.). A cet effet on détermine aussi les revenus des paysans ou des
entrepreneurs mais on ne fait pas une optimisation. On fait de même une
analyse de la liquidité mais seulement du point de vue du financement de
l'investissement et des fonds de roulement supplémentaires ne prenant pas
en considération des autres obligations de crédit. La période évaluée est la
durée de vie utile d'un investissement. Les critères de succès sont le VAN, le
TRI etc. (voir aussi le tableau "les différences entre l'analyse de
l'investissement, du revenu et du flux des sources et emplois des fonds",
p.16).
Les prémisses principales de la théorie d'investissements
1) Le capital est rare du point de vue de l'économie national et on le peut
placé toujours à un certain taux d'intérêt, qui reste constant pendant les
périodes faisant l'objet de la recherche
2) L'investisseur a libre accès auprès du marché de capital
Université de Ouagadougou, FA.S.E.G.
EVALUATION DES PROJETS ,
28
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
3) Un investissement est rentable, si il apporte au moins le même paiement
des intérêts du capital investi que a) l'emploi du capital propre: on aurait
reçu pour le placement du capital sur un banque ou pour un
investissement alternatif, b) l'emploi des capitaux étrangers: on devrait
payé comme intérêt au prêteur de crédit
4) Toutes le méthodes prennent en considération la maximisation des
revenus nets comme objectif principal de l'investisseur
5) Chaque méthode se base sur des suppositions particulières, qui doivent
être respectées lors de l'interprétation des résultats
6) Les méthodes ne prennent pas en considération que des effets, qui
peuvent être évalués en termes monétaires
Méthodes statiques (Evaluation des projets sans recours à l'actualisation,
GITTINGER, p.340 suite)
- classement à la suite d'un examen sommaire d'un projet ("ranking by
inspection" comparaison des flux des paiements (= investissements) et
des versements (= valeur nette de la production supplémentaire). Création
des tableaux des flux. Entre deux projets menant à une production
supplémentaire de la même valeur nette, nous choisirons le projet qui
reste rentable plus longtemps)
- délai de la récupération (sans recours à l'actualisation, "pay back period",
faiblesses: a) il ne prend pas en considération les revenus nets provenant
des périodes après la période requise pour la récupération de
l'investissement, b) il ne prend pas suffisamment en considération la
répartition chronologique des recettes)
- produit par unité de dépense ("proceeds per unit of outlay", valeur nette
de la production supplémentaire/l'investissement total)
- produit moyen annuel par unité de dépense ("average annual proceeds
per unit of outlay")
- revenu moyen d'un investissement estimé à sa valeur comptable
("average income on book value of the investment", la différence entre la
valeur nette de la production supplémentaire et l'amortissement annuel en
pour-cent de la valeur comptable moyenne)
Le défaut de ces méthodes est qu'elles ne tiennent pas suffisamment compte
de l'échelonnement dans le temps des avantages . C'est pourquoi on les
n'utilise que pour l'évaluation approximative.
Exemples: (chiffres en 1000 FCFA)
1) Coûts et avantages des deux projets alternatifs:
Projet I
Coûts supplémentaires du projet
Capital investi
Fonctionnement et entretien
Production
Coûts totaux
Valeur de la production
supplémentaire (Avantages bruts)
Valeur nette de la production
supplémentaire (Avantages bruts Coûts supplémentaires sans
investissement)
Projet II
Coûts supplémentaires du projet
Capital investi
Fonctionnement et entretien
Production
Coûts totaux
Valeur de la production
supplémentaire (Avantages bruts)
Valeur nette de la production
supplémentaire (Avantages bruts Coûts supplémentaires sans
investissement)
p0
p1
p2
p3
p4
total
30
70
100
250
30
70
100
300
30
70
100
350
230
70
300
400
500
320
280
1100
1300
150
200
250
100
700
p1
p2
p3
p4
total
10
40
50
400
30
70
100
340
100
100
200
250
77
120
197
200
187
330
1017
1190
350
240
50
3
643
500
500
p0
500
500
Université de Ouagadougou, FA.S.E.G.
EVALUALTION DES PROJETS,
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
2) Classement à la suite d'un examen sommaire d'un projet
Critère
Classement
projet I
projet II
temps de la rentabilité
1
1
valeur nette dans les premières périodes
2
1
valeur nette total (même période, p1 à p4)
1
2
3) Délai de récupération
Projet
Délai de récupération (années)
Classement
I
3
2
II
2
1
4) Produit par unité de dépense
Projet
Capital
Valeur nette totale
Produit par unité de
Classeinvesti
de la production
dépense
ment
supplémentaire
I
500
700
1,40
1
II
500
643
1,29
2
5) Produit moyen annuel par unité de dépense
Proje
Capital
Valeur nette
Valeur nette Produit moyen Classet
investi
totale de la
moyenne de
annuel par
ment
production
la production
unité de
supplémentair supplémentair
dépense
e
e
I
500
700
140
0,28
1
II
500
643
129
0,26
2
6) Revenu moyen d'un investissement estimé à sa valeur comptable
Projet
Valeur AmortisRevenu
Valeur
Revenu Classenette mo- sement
moyen
comptable
moyen
ment
yenne de annuel
(Produit
moyenne en valeur
la
moins
comptabl
productio
amortissee (%)
n
ment)
suppléme
ntaire
(Produit)
I
140
125
15
250
6
1
II
129
125
4
250
2
2
remarque: présupposition d'un amortissement linéaire, Valeur comptable
moyenne: investissement/2
29
Méthodes dynamiques (évaluation des projets à l'aide de la méthode de
l'actualisation, GITTINGER, p.345 suite)
Fondements de la mathématique financière
Définitions:
p = taux d'intérêt en %
q = facteur d'intérêt (1+p/100)
q-1 = taux d'intérêt en forme décimale
C0 ou Ct0 = valeur actuelle du capital
n ou N = nombre des périodes
Cn = valeur de capital à la fin de la période n
Valeur finale d'une paiement isolée du investisseur: Cn = C0 qn
Valeur finale des paiements (c) régulières périodiques (paiement à la fin de
chaque période):
Cn = c (qn-1)/(q-1) = c sn
(qn-1)/(q-1) = sn = facteur de valeur finale des paiements
Valeur actuelle d'une paiement isolée à la fin de la période n:
C0 = Cn 1/qn
1/qn = facteur d'actualisation
Valeur actuelle des paiements (c) régulières périodiques (paiement à la fin de
chaque période suivante):
C0 = c/qn (qn-1)/(q-1) = c an
1/qn (qn-1)/(q-1) = an = facteur de valeur actuelle des paiements
Question: Quelle paiement annuelle (c) recevrait-on à la fin de chaque
période pendant n périodes, si on aurait placé un capital C0 à la banque?
Réponse: Transformation d'équation: c = C0 1/an
1/an = facteur de récupération du capital
Méthodes d'appréciation des projets à l'aide de la méthode de l'actualisation
Ces méthodes qui prennent en considération la valeur actuelle du capital par
l'utilisation des taux d'intérêt sont les méthodes les plus employées. La
technique de l'actualisation nous permet de déterminer s'il faut ou non
accepter de faire passer au stade de l'exécution des projets dont le
déroulement dans le temps est très varié et dont la durée elle-même varie. La
meilleure façon d'y parvenir est de soustraire année par année les coûts des
avantages pour obtenir le flux des avantages supplémentaires nets ("cash
flow") et d'actualiser ensuite ce cash flow. Par cette méthode on obtient l'une
des trois mesures de cash flow actualisé: la VAN, le TRI, ou le ratio
avantages nets - investissement. Le résultat du calcul séparé des valeurs
actualisées des flux des coûts et des avantages et leur division donne le ratio
avantages-coûts (ce ratio n'est pas une technique de cash flow!).
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EVALUATION DES PROJETS ,
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
i=1
Dans l'analyse des projets de la Banque mondiale, les coûts et les avantages
sont actualisés en commençant au début de la première année du projet (t0)
Tous les méthodes comprennent les 4 éléments suivants:
-
le capital pour l'investissement (C0)
-
le développement des avantages supplémentaires nets ("cash-flow") et
des coûts supplémentaires (inclusivement le capital investi), exprimé
comme progression des recettes et des dépenses périodiques (Ri, Ai, i = 1
à n)
-
la durée de la vie utile de l'investissement (N)
-
le taux d'intérêt, ou comme taux de calcul (q - 1) ou comme taux interne
(qint - 1).
Si trois des éléments sont connus, on peut calculer le quatrième.
Choix du taux d'actualisation
L'analyse financière: taux d'actualisation = coût marginal de l'argent pour
l'exploitation ou l'entreprise. Souvent le taux auquel l'entreprise peut
emprunter de l'argent. Financement mélangé: (fonds propres * rentabilité
nécessaire pour attirer les fonds propres / capital total)+(capital emprunté *
taux d'emprunt / capital total) = taux d'actualisation).
L'analyse économique: 1) "le coût d'opportunité du capital" = correct, mais
normalement inconnu. Dans la plupart des pays en voie du développement,
on pense qu'il se situe entre 6 et 15% en termes réels (sans considération de
l'inflation). On choisit couramment 12%. 2) taux d'emprunt que l'état doit
payer pour financer le projet. Problème: Le choix des projets ne s'appuie pas
sur la seule base de la contribution relative au revenu national .3)Taux de
rentabilité sociale, taux de rentabilité environnementale. On estime que,
généralement, la communauté dispose d'un horizon temporel plus étendu, et
que le taux d'actualisation peut donc être plus faible. L'application d'un taux
de rentabilité sociale est problématique aussi bien en théorie qu'en pratique
(voir aussi GITTINGER, p.355 suite)
Méthode de la valeur actualisée nette (VAN, "Net Present Worth")
VAN = - C0 +
n
Σ [(Ri - Di) q-i ]
30
La VAN peut être interprétée comme la valeur actualisée du flux du cash flow
produit par un investissement. Le critère de sélection classique des projets
sur la base de leur VAN amène à accepter tous les projets indépendants dont
la valeur VAN est nulle ou positive. Il est évident qu'un des problèmes de
cette méthode est que le critère de sélection ne pourra s'appliquer que si le
coût d'opportunité du capital est connu de manière relativement satisfaisante.
Comme le critère de la VAN est une mesure non pas relative mais absolue, il
ne permet pas de classer les divers projets indépendants qui seraient
acceptables les uns par rapport aux autres. Nous devrions réaliser tous les
projets avec une VAN ≥ 0 car il y aura suffisamment d'argent si le coût
d'opportunité du capital a été correctement estimé. L'incapacité de les
entreprendre tous par manque de fonds ou des ressources administratives
signifierait que le coût d'opportunité du capital a été estimé trop bas. La
bonne formule, dans ce cas, consiste à élever l'estimation jusqu'à ce que le
choix ne porte plus que sur des projets pour lesquels on dispose juste de
fonds suffisants pour les investissements.
La VAN constitue également le critère de sélection préféré pour choisir
entre des projets qui s'excluent mutuellement.
Le taux de rentabilité interne (T.R.I., Taux d'intérêt intérne, "Internal rate
of return")
Calcul d'un taux d'intérêt tel que la VAN du cash flow soit égale à 0 (cash
flow - investissement = 0). C'est l'intérêt maximal qu'un projet puisse
rapporter, compte tenu des ressources engagés, si le projet doit permettre de
récupérer l'investissement et les coûts d'exploitation et rester encore en
équilibre.
n
-i
C0 = Σ
i=1(Ri - Di) qint
si Ri - Di = const. : (R - D)/C0 = qn(q-1)/(qn-1)
Un investissement est rentable, si le taux d'intérêt interne est au moins
pareille que le taux d'intérêt d'une alternative, le taux d'intérêt des emprunts
ou les coûts d'opportunité du capital.
Ce taux nous indiquera seulement sur un plan très général qu'un projet est
meilleur qu'un autre, en ce sens qu'il contribue davantage au revenu national
en fonction des ressources engagées. Bien que le TRI ne soit pas le même
Université de Ouagadougou, FA.S.E.G.
EVALUALTION DES PROJETS,
pour différents projets, on ne peut se servir de cette différence pour classer
les projets avec certitude. Il faudra prendre en considération aussi la période
du projet etc. Dans le cas des projets incompatibles, le TRI peut être utilisé
comme critère du choix supplémentaire à coté de la VAN.
Il convient de noter que le TRI d'une série de valeurs comme le cash flow ne
peut exister que si au moins l'une des valeurs est négative.
Il n'y a pas de formule pour trouver le TRI. On est forcé de recourir à des
approximations successives pour trouver le TRI. Méthode: 1) estimation d'un
taux qui mène à une VAN négative et d'un taux donnant une VAN positive
(différence maximale entre les deux taux: 5%) 2) Approximation successive
entre les deux VAN selon la formule: TRI = taux le plus faible + différence
entre les deux taux * (VAN au taux le plus faible / somme des deux VAN sans
tenir compte des signes)
Le ratio avantages - coûts ("Benefit-Cost Ratio")
On l'obtient en divisant le flux de la valeur actualisée des avantages nets par
celui de la valeur actualisée des coûts (l'investissement inclusive).
ratio avantages-coûts=
x
Σ (Ri / qi )
i=1
/
x
Σ (Di
i=1
31
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
/ qi )
Un investissement est rentable, si le ratio ≥ 1. Il faut remarquer que la valeur
absolue du ratio varie avec le taux d'intérêt choisi.
Le ratio avantages-coûts n'est pas une pratique courante dans les pays en
développement parce que sa valeur se modifie lorsqu'on passe aux valeurs
nettes des coûts et des avantages. Le ratio défavorise les projets dont les
rendements bruts et les coûts bruts sont relativement élevés, même s'il est
démontré que ces montants procurent une capacité de production de
richesse supérieure à celle d'autres solutions dont le ratio serait meilleur. De
même, dans les cas des projets incompatibles, le ratio avantages-coûts peut
fausser le choix des investissements.
Un des atouts du ratio avantages-coûts vient de ce qu'on peut utiliser
directement pour voir jusqu'où peuvent monter les coûts sans rendre le projet
inintéressant sur le plan économique.
Le ratio avantages nets-investissement ( ratio N/K, "Net BenefitInvestment Ratio")
Le ratio N/K est le résultat de la division de la valeur actualisée des avantages
nets par la valeur actualisée de l'investissement. Pour la mesure actualisée
de la valeur du projet par le ration N/K, le critère de sélection classique
consiste à accepter tous les projets qui présentent un ration N/K ≥ 1 lorsqu'ils
sont actualisés au coût d'opportunité du capital - en choisissant d'abord ceux
qui ont le ratio le plus élevé et, en ordre décroissant, jusqu'à ce que les fonds
d'investissement dont on peut disposer soient épuisés.
Il s'agit d'un critère adéquat de classement des projets indépendants, car il
est toujours fiable sauf dans des cas extrêmes (lors des projets qui s'excluent
mutuellement, la VAN est le critère du choix).
Si le cash flow (= avantages supplémentaires nets) est été calculé, il est facile
de déterminer le ratio N/K d'un projet. Il en est ainsi parce qu'on peut
considérer que les avantages nets sont la valeur actualisée nette du cash
flow pendant les années du projet à partir du moment où ce flux est devenu
positif, et que l'on peut aussi admettre que l'investissement est la valeur
actualisée du cash flow lorsque ce flux est négatif.
ratio N/K =
x
+ -i
Σ
i=1(Ri - Di) q
/
x
Σ (Ri
i=1
- Di)- q-i
L'accroissement des avantages nets ("Net Benefit-Increase", NBI)
Les critères mentionnés sont insuffisants concernant la question, si les
paysans participeraient aux projets. En général, l'objectif des paysans n'est
pas la maximisation du taux d'intérêt mais la maximisation de leur salaires.
Une échelle pour la disposition des paysans à la participation est le NBI. Ce
ratio est le résultat de la division de la valeur actualisée du cash flows avec
projet par la valeur actualisée du cash flow sans projet. Cette méthode ne
joue un rôle qu'à l'analyse financière.
NBI =
x
Σ
i=1(Ri - Di) avec projet
/
x
Σ (Ri
i=1
- Di) sans projet
Université de Ouagadougou, FA.S.E.G.
EVALUATION DES PROJETS ,
Exemples (chiffres en 1000 FCFA, deux investissements alternatifs, ) taux
d'intérêt (t) = 10%, pn = période n)
Projet I
Période:
p0
Investissement
p1
Projet II
p2
p3
p4
500
p0
p1
p2
p3
p4
500
Avantages supplémentaires
250
300
350
400
400
340
250
200
Coûts
100
100
100
300
50
100
200
197
Surplus
périodique
(cash flow)
150
200
250
100
350
240
50
3
Calcul de la valeur actuelle et de la valeur finale des surplus (t = 10%)
Période:
p1
p2
p3
p4
Valeur finale (en p4)
32
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
2) TRI
Projet I:
Cash flow escompté par i
Taux d'intérêt
p1
p2
p3
p4
Σ
VAN
t=8
139
172
199
136
649
149
t = 20
125
139
145
48
457
- 43
t = 15
130
151
164
57
502
2
t = 16
129
149
160
55
493
-7
TRI = 15 + 1 (2/9) = 15,22 %
Projet II:
Cash flow escompté par i
Taux d'intérêt
p1
p2
t=8
324
206
40
2
572
72
VAN
Valeur finale de
l'investissement
t = 20
292
167
29
1
489
- 11
304
181
33
2
520
20
200
242
275
100
817
732
t = 15
Projet II
466
290
55
3
812
732
TRI = 15 + 5 (20/31) = 18,22 %
Valeur actuelle du Valeur actuelle de
cash flow
l'investissement
Projet I
136
165
188
68
557
500
Projet II
318
198
38
2
556
500
1)
Σ
Valeur finale du
cash flow
Projet I
Valeur actuelle (en p0)
p4
p3
VAN
Projet I
Projet II
Valeur actuelle des surplus
(cash flow)
557
556
- Investissement
500
500
VAN
57
56
Si la VAN < 0 → le placement du capital au taux d'intérêt utilisé est préférable
(= désigne le rôle et la base du choix du taux!).
Le classement des projets selon la VAN peut être diffèrent que le
classement sur la base du TRI !
Développement de la VAN des deux projets en relation avec le taux d'intérêt
utilisé:
Université de Ouagadougou, FA.S.E.G.
EVALUALTION DES PROJETS,
33
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
Comparaison entre les différentes mesures de la valeur des projets
(GITTINGER, p.404)
Objet
TRI
Ratio A/C
Ratio N/K
critère
de Accepte tous les
décision
projets
indépendants dont la VAN
≥0
Accepte tous les
projets
indépendants dont le TRI ≥
le coût d'opportunité du capital
Accepte tous les
projets
indépendants dont le ratio
A/C ≥ 1
Accepte tous les
projets
indépendants dont le ratio
N/K ≥ 1 dans
l'ordre de la valeur
du ratio jusqu'à ce
que tous les fonds
d'investissement
soient épuisés
classement
Ne donne pas
d'ordre
de
préférence pour la
mise en œuvre
Peut donner un Peut donner un Peut
servir
à
classement
classement
classer les projets
incorrect entre les incorrect entre les indépendants
projets
projets
indépendants
indépendants
Solution
s'excluant
mutuelleme
nt
Accepte la solution
de rechange qui
présente la plus
grande VAN (la
VAN est le critère
de
sélection
préféré des ces
solutions)
Ne peut être utilisé Ne peut être utilisé Ne peut être utilisé
directement; il faut directement
directement
actualiser
les
différences entre
les
cash
flous
supplémentaires
des divers projets
qui
s'excluent
mutuellement
Taux
d'actualisation
Il faut déterminer
un
taux
d'actualisation
convenable,
généralement
le
coût d'opportunité
du capital
Détermination
interne.
Il
faut
établir
le
coût
d'opportunité
du
capital qui servira
de taux limite de
rentabilité
Choix: Toujours le projet qui donne la VAN la plus élevée
3) Ratio avantage-coût (RAC, "Benefit-Cost Ratio, CBR")
= proportion entre les annuités de versements et paiements resp. entre les
surplus bruts et la VAN:
A=
(250 * 1,1-1 + 300 * 1,1-2 + 350 * 1,1-3 + 400 * 1,1-4) / (500 + 100 * 1,1-1 +
100 * 1,1-2 + 100 * 1,1-3 + 300 * 1,1-4) = 1011,37 / 953,59 = 1,0606
B=
(400 * 1,1-1 + 340 * 1,1-2 + 250 * 1,1-3 + 200 * 1,1-4) / (500 + 50 * 1,1-1 +
100 * 1,1-2 + 200 * 1,1-3 + 197 * 1,1-4) = 969,06/9,12,92 = 1,0615
4) Ratio avantages nets-investissements (ratio N/K, "Net Benefit-Investment
Ratio")
ratio N/K = Valeur actualisée des avantages nets / Valeur actualisée des
investissements = Valeur actualisée du cash flow positif / Valeur actualisée du
cash flow négatif
Projet I:
(150/1,11 + 200/1,12 + 250/1,13 + 100/1,14) / (500/1,10) = 1,116
Projet II:
(350/1,11 + 240/1,12 + 50/1,13 + 3/1,14) / (500/1,10) = 1,112
VAN
Il faut déterminer
un
taux
d'actualisation
convenable,
généralement
le
coût d'opportunité
du capital
Il faut déterminer
un
taux
d'actualisation
convenable,
généralement
le
coût d'opportunité
du capital
Université de Ouagadougou, FA.S.E.G.
EVALUATION DES PROJETS ,
Considération de la liquidité dans le cadre de l'analyse des
investissements
Lors de l'établissement des cash flows, on suppose souvent d'une manière
simplificatrice que tous les recettes et les dépenses arrivent à la fin d'une
période (c'est-à-dire normalement à la fin de l'année). Cette manière d'agir
engendre des erreurs si on ne prend pas en considération 1) la séparation de
l'investissement initial des années de production (la considération de
l'investissement initial et des premières recettes dans la même année cause
transformation en valeurs nettes ("netting out"), c'est-à-dire les premières
recettes diminuent les coûts de l'investissement) et 2) le fait qu'il nous faut
disposer des fonds nécessaires aux dépenses d'exploitation au début de la
saison de production. En réalité, les coûts d'un investissement et les
dépenses de roulement arrivent toujours plus tôt que les recettes de la
production additionnelle. Une analyse au mépris de ces influences mène à
une surestimation des surplus et du succès du projet et à une sous-estimation
du financement nécessaire.
L'analyse de l'investissement suivant les principes du cash flow actualisé, il
est donc commode d'adopter une convention comptable compatible avec ces
mêmes principes ("convention temporelle", "time adjustment approach"
SCHAEFER-KEHNERT, 1980, "Methodology of Farm Investment Analysis",
Quarterly Journal of International Agriculture, vol.17, no.3). On y parvient en
considérant les coûts de l'investissement dans l'année 0 (fin de l'année 0,
début de l'année 1) et en incorporant dans l'analyse une entrée pour des
fonds de roulement supplémentaires ("incremental working capital") à la fin de
l'année précédente. SCHAEFER-KEHNERT recommande un ensemble
d'ajustements portant sur les dépenses d'exploitation supplémentaires en vue
d'obtenir des fonds de roulement supplémentaires. Le montant de ces fonds
dépend de la période entre les dépenses et les recettes.
Fonds de roulement supplémentaires en pourcentage des dépenses
d'exploitation supplémentaires (GITTINGER, p.114)
Objet
Pourcentage
Arboriculture fruitière (à maturation lente, une récolte par an)
100
Introduire un flux de fonds de roulement supplémentaires traduit l'utilisation
d'une ressource réelle. Au moment de l'engagement d'un investissement, les
intrants à court terme doivent être en place. Leur remplacement est assuré
par le produit des ventes au cours de l'année, et ces intrants sont à nouveau
disponibles pour la production l'année suivante.
Exemple: Comparaison du cash flow sans recours à la convention temporelle
et du cash flow selon la convention temporelle ("time adjusted cash flow"
chiffres en 1000 FCFA)
sans
proje
t
année
80 - 100
Deux récoltes
40 - 60
Mise en culture continue et entreprises d'élevage à production permanente
20 - 40
avec projet
0
1
2
3-19
20
21
-
1200
1200
1200
1200
-
-
-
-
-
400
-
sans recours à la convention temporelle
Recettes ("Inflow")
Production additionnelle
Valeur
restante
l'investissement
Dépenses
("outflow")
de
Investissement
-
2000
-
-
-
-
Dépenses des opérations
-
800
800
800
800
-
-
-1600
400
400
800
-
-
1200
1200
1200
1200
de
-
-
-
-
400
Valeur restante des fonds
de
roulement
supplémentaires
-
-
-
-
400
2000
-
-
-
-
Avantage net
T.R.I = 24%
convention temporelle ("time adjustment")
Recettes ("inflow")
Production additionnelle
Valeur
restante
l'investissement
Dépenses
("outflow")
Cultures annuelles
Une récolte
34
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
Investissement
Dépenses des opérations
-
Fonds
de
roulement
supplémentaires
400
Avantage net ("net benefit)
2400
T.R.I. = 15%
800
800
800
0
0
0
400
400
400
-
800
1200
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EVALUALTION DES PROJETS,
35
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
Suppositions: fonds de roulement supplémentaires = 50% des dépenses des
opérations, différence année0 - année 1 = 800 (50% = 400), année 1 - année
2 = 0 (50% = 0)
Considération de l'incertitude
doute:
les situations possibles sont connues mais la probabilité des
différentes situations n'est pas connue
risque: les situations possibles et leur probabilité sont connues
1) Cas de doute: l'analyse de sensibilité (voir aussi GITTINGER pp. 409)
L'analyse économique et financière approfondie d'un projet présente, entre
autres avantages appréciables, celui de permettre de tester ce qu'il adviendra
de la rentabilité du capital investi dans un projet si tout ne se déroule pas
comme prévu. Dans quelle mesure la valeur actualisée d'un projet réagit-elle
aux prix financiers et aux valeurs économiques? Dans quelle mesure la
rentabilité économique ou financière, ou bien le ratio avantages nets investissements d'un projet, sont-ils sensibles à une augmentation des coûts
de travaux, à un allongement des délais d'exécution, à une baisse des prix?
On appelle analyse de sensibilité la mesure de l'incidence de telles
hypothèses sur l'analyse première. C'est l'un des moyens permettant
d'aborder un des problèmes-clés de l'analyse de projet, à savoir le fort degré
d'incertitude des projections sur l'avenir. L'analyse de sensibilité devrait être
appliquée à tous projets. Dans le domaine agricole, il y a lieu de retenir quatre
points particulièrement sensibles: les prix, les délais d'exécution, les
dépassements de devis et les rendements.
La technique de l'analyse de sensibilité ne présente pas de difficultés; il s'agit
simplement de refaire les calculs relatifs à la mesure de la valeur du projet en
utilisant successivement les nouvelles estimations de l'un ou l'autre des
éléments du coût ou de la rentabilité
La méthode de "valeur de variation" représente un cas particulière de
l'analyse de sensibilité. Lorsque nous calculons la valeur de variation, nous
cherchons jusqu'à quel point un élément pourra changer dans une direction
défavorable avant que le projet ne passe en dessous du niveau minimal
d'acceptabilité indiqué par l'une des mesures de la valeur du projet.
Résumé:
- facteurs à tester: les coûts de l'investissement, les coûts des opérations
(coûts courants), prix de vente, les rendements, les délais d'exécution
- application: par exemple des calculs avec une valeur pessimiste, une valeur
probable et une valeur optimiste. Test des effets sur le T.R.I (ex.)
- interprétation du résultat: description des variations potentielles du succès
d'un projet. L'analyse de sensibilité ne mène pas aux informations
concernant les probabilités des différents scénarios et sur les effets des
changements simultanés des plusieurs facteurs indépendantes.
2) Cas de risque: l'analyse de risque (voir aussi SQUIRE, van der TAK)
(= l'analyse de probabilité). Il s'agit du calcul des paramètres de succès (TRI,
VAN etc.) par l'utilisation des probabilités des différentes scénarios. Le calcul
plus précise considérant les covariances entre les changements des valeurs
est rarement réalisé à cause des difficultés de la détermination des
covariances. Le résultat de l'analyse de risque est une distribution cumulative
de probabilité des TRI, VAN etc. Le résultat permet par exemple la
détermination de la probabilité dont le TRI va être inférieur au coût
d'opportunité du capital et la VAN va être négative.
Exemple:
Scénario
Probabilité
TRI
prix de produit = 1000 FCFA/kg
0,05
6%
prix de produit = 2000 FCFA/kg
0,10
8%
prix de produit = 3000 FCFA/kg
0,30
10%
prix de produit = 4000 FCFA/kg
0,40
12 %
prix de produit = 5000 FCFA/kg
0,10
14 %
prix de produit = 6000 FCFA/kg
coût d'opportunité du capital: 10%
0,05
16 %
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EVALUATION DES PROJETS ,
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
Résultat: le TRI du projet serait inférieur au coût d'opportunité du capital avec
une probabilité de 45 % dépendant du prix du produit.
L'analyse de risque ne minimise pas le risque, mais elle en fait plus
transparent. Ayant normalement très dispendieux (données!), on ne l'applique
en général que dans le cas des grands projets, si le TRI est proche du coût
d'opportunité du capital.
3 L'analyse financière des projets
objectifs de l'analyse financière
1 Analyse des effets financiers d'un projet au niveau des participants du
projet (groupe-cible), du maître-d'œuvre (l'organisation étant responsable
pour la mise en œuvre du projet) et du budget de l'état.
2 Analyse des incitations des investissements au niveau des participants
potentiels du projet (les revenus supplémentaires, sont-ils suffisants?
Qu'est-ce qu'est le risque pour les participants?).
3 Etablissement d'un plan de financement pour les entreprises et les
exploitations agricoles participant au projet (source du financement, capital
propre, capital emprunté, modalités des crédits: taux d'intérêt, délai de
récupération, période avant l'amortissement).
4 Analyse de la situation du projet du point de vue des exigences de la tache
du projet (organisation, qualification et capacité du management, formation
du personnel)
5 Etablissement d'un plan de financement pour le maître-d'œuvre (montant
nécessaire en capital propre, montant nécessaire en capital externe,
solvabilité et liquidité du maître-d'œuvre)
36
Pour les méthodes et techniques de ces analyses consultez les chapitres I.4
et I.5. Ici nous nous limitons aux questions de l'appréciation des projets.
les prix utilisés
L'analyse financière utilise en général des prix de marché, c'est-à-dire les prix
qu'il faut payer sur place inclusivement tous les "déformations" par des
mesures administratives (taxes, impôts etc.).
- Si le projet mène à la production des nouveaux produits d'exportation ou
des nouveaux produits substituant des produits d'importation, on utilise
des prix de parité d'exportation ou d'importation en prenant en
considération des estimations des coûts pour le transport, les taxes etc.
- En cas des produits ne faisant pas l'objet du commerce (par exemple eau,
fourrage) on essaye de les valoriser à l'aide de l'évaluation d'une branche
de production menant à un produit final faisant l'objet du commerce.
Exemples pour la détermination du prix des produits non-commercialisés:
Investissement d'irrigation → production supplémentaire du sorgho → prix de
marché / → production supplémentaire des plantes fourragères →
alimentation des bovins → production supplémentaire du viande et du lait →
prix de marche
- Pour l'utilisation du terre on utilise le prix d'achat ou le fermage (Attention:
on ne prend en considération que la demande supplémentaire du terre!).
- Le travail salarié sera valoriser avec les salaires payés. Le travail familial
sera rémunérer par le revenu net. Donc on ne prend pas en considération
des salaires pour les travaux familiaux. Une augmentation des revenus par
le projet mène en même temps à une augmentation de la rémunération du
travail familial.
- Souvent, les participants d'un projet (paysans) ne peuvent pas réagir aux
fluctuations saisonnières. Il faut essayer de saisir le moment de vente et
de déterminer les prix payés en réalité.
- Il faut déterminer les prix à l'avenir à l'aide des projections de prix. Ces
projections se basent sur l'estimation du développement de l'offre et de la
demande. On utilise des renseignements disponibles sur les marchés et
les prix (par exemple: Banque Mondiale: "Prospects for Major Primary
Commodities" (publication annuelle), informations sur les prix de la FAO).
- L'inflation change les prix à l'avenir. Lors de l'inflation générale on suppose
que les prix pour tous les produits et les facteurs se changent de la même
manière et du même pourcentage, c'est-à-dire l'erreur des calculs utilisant
des prix constants n'est pas grave.
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EVALUALTION DES PROJETS,
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
L'inflation partielle des différents biens déplace des prix relatifs et peut
influencer l'utilisation des facteurs. Donc, il faut rendre compte des
projections des prix lors de l'évaluation. La considération de l'inflation
partielle est particulièrement essentielle lors de l'analyse du financement
et de la liquidité.
Financement: l'inflation partielle pourra engendre une divergence entre le
montant de l'investissement planifié et la demande de financement réelle.
(Danger de sous-financement).
Liquidité: l'inflation partielle peut mener à une sous-estimation des recettes
si on détermine les taux d'intérêt et les crédits d'une manière nominale. La
négligence de l'inflation partielle mène à une estimation incorrecte des
effets sur le budget de l'état.
-
Etablissement des flux et des budgets des exploitations, des entreprises,
des organisations et des institutions concernées. Cette étape demande
une collecte intensive des données représentatives. Elle comprend aussi
l'évaluation de l'utilisation des facteurs de production (voir aussi chapitre
I.4, l'analyse de développement, la collecte des informations, p.6) et la
détermination les coefficients techniques des méthodes de production,
c'est-à-dire les quantités des moyens de production employés et les
résultats de cet emploi. La valorisation de la production par des prix départ
ferme donne la valeur totale de la production ("farm outputs"). La
valorisation des facteurs de production et des intrants par des prix départ
ferme donne les coûts totaux de la production.
On applique le même système de la détermination des inputs et des
outputs et de leur valorisation pour les entreprises, organisations et
institutions concernées.
La valeur restante de l'investissement à la fin de la dernière année
("incremental residual value") du projet représente une avantage
supplémentaire.
-
Analyse de la rentabilité financière du projet. (= analyse de la rentabilité
financière de l'investissement) Cette calcul comprend tous les recettes et
les dépenses des exploitations agricoles, des entreprises, des
organisations et des institutions concernées ("cash flow analysis", calcul
des critères de l'appréciation des investissements: VAN, TRI etc.). Si cette
analyse mène déjà aux résultats défavorables, on peut rejeter le projet et
s'épargner les autres analyses.
-
Analyse du revenu. La comparaison entre les coûts et les revenus donne
la rentabilité des exploitations agricoles, des entreprises, des
organisations et des institutions concernées (les coûts et les revenus ne
correspondent pas aux versements et paiements mais représentent les
flux selon leur origine temporelle).
La rentabilité des exploitations (exploitations agricoles, entreprises) ne
tient compte que les coûts et revenus des exploitations et est décisive
pour la participation des agriculteurs, les chefs d'entreprises et les
propriétaires (= évaluation des incitations).
Le calcul de la rentabilité du maître-d'œuvre prendre de l'ascendant sur
l'appréciation des projets si un financement externe continuel de
l'organisation mettant en œuvre le projet n'est pas prévu ou n'est pas
assuré.
Déroulement de l'analyse financière
-
-
Définition d'une convention comptable. Il n'existe pas une convention
comptable générale pour l'analyse de l'investissement. La convention
proposée par GITTINGER était déjà expliquée dans le cadre du chapitre
s'occupant de la considération de la liquidité dans le cadre de l'analyse de
l'investissement (convention temporelle: tous les recettes et dépenses
arrivent à la fin de l'année, l'investissement initial est considéré à la fin de
la première année du projet, les premières recettes arrivent à la fin de la
deuxième année du projet).
Utilisation des plans types d'exploitation. La plupart des projets agricoles
feront probablement appel à une projection financière basée sur au moins
un plan type d'exploitation adapté aux agriculteurs qui veulent participer à
ces projets. Ce plan type (ou modèle) d'exploitation projette l'utilisation des
ressources et le flux des revenus pour un groupe d'exploitations similaires
participant au projet. Pour l'élaboration de ces modèles des enquêtes au
niveau des participants du projet sont nécessaires.
Les projections financières concernant les entreprises publiques et privées
ainsi que les organismes du projet peuvent être de nature tout à fait
sommaire dans un projet dont l'organisation est simple. Mais lorsque
plusieurs sociétés ou organismes différents sont concernés, ou lorsque le
projet pose des problèmes financiers particuliers, l'analyse peut devenir
beaucoup plus complexe.
Analyse des effets financiers du projet sur les paramètres de succès aux
différents niveaux (base: résultats de l'analyse de la situation actuelle =
analyse de développement, chapitre I.4)
37
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-
-
EVALUATION DES PROJETS ,
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
Analyse de la liquidité. Cette analyse répond à la question si les
exploitations agricoles, les entreprises, les institutions et les organisations
concernées ont la capacité d'accomplir toutes les obligations de paiement
L'analyse des effets de l'incertitude. Application de l'analyse de sensibilité
ou si possible l'analyse de risque pour tous les calculs (= analyse du
revenus, analyse de la liquidité, analyse de la rentabilité du projet)
Incidence des projets sur les recettes et dépenses de l'état
La réalisation de projets de développement a d'évidentes répercussions sur
les recettes et les dépenses de l'état, c'est-à-dire sur le budget de son
représentant, le gouvernement. Le montant et le calendrier des recettes
supplémentaires procurées à l'état par un projet et l'incidence du projet sur
les dépenses publiques doivent être étudiées pour permettre au
gouvernement de programmer l'investissement et de veiller à ce qu'il y ait
assez de ressources pour faire face aux dépenses de fonctionnement. En
déterminant ce que sera le flux de devises étrangères engendré par le projet,
l'analyste pourra aussi estimer les conséquences du projet sur la balance de
paiements. Il devra également évaluer la part des coûts et celle des
avantages nouveaux que le gouvernement recouvrera sur les bénéficiaires du
projet.
L'analyse des recettes et des dépenses publiques permet essentiellement de
savoir si le projet produira assez d'argent pour que le gouvernement se
rembourse des ressources que le projet consommera. D'un point de vue
financier, elle doit traiter le gouvernement comme une entité distincte. On
utilise des prix de marché actuels pour la planification des moyens financiers
nécessaires. Parce que l'inflation à long terme est difficile à prédire, des prix
constants seront utilisés souvent pour la valorisation des dépenses et des
recettes.
L'analyse du budget étatique: Le cash flow du gouvernement se compose
des entrées et des sorties suivantes:
entrées (inflows):
1) les crédits (étrangers) empruntés par le gouvernement,
2) le remboursement des crédits prêtés par le gouvernement
(remboursement du principal, intérêts, frais d'engagement),
38
3) des taxes et impôts engendrés par des ventes des produits du projet,
4) des dividendes venant de la participation aux entreprises du projet.
sorties (outflows):
1) dépenses pour des investissements publics (ponts, routes etc.),
2) des crédits prêtés par le gouvernement aux participants du projet
(paysans, institutions, organisations),
3) remboursement des crédits (étrangers) empruntés par le
gouvernement (remboursement du principal, intérêts, frais
d'engagement),
4) dépenses pour la participation aux entreprises du projet.
L'établissement des budgets annuels donne les excédants ou les déficits
pendant les périodes du projet qu'il faut prendre en considération dans le
budget global.
L'analyse du compte des devises: On établit le flux des devises par différence
entre les entrées et les sorties pour aboutir au solde en devises net ("net
foreign exchange flow").
entrées:
1) les prêts (étrangers) reçus pour aider le projet,
2) des taxes et des impôts engendrés par l'exportation des produits du
projet
sorties:
1) l'élément des devises de diverses opérations d'exécution du projet,
2) les arrérages payés pour les prêts de l'étranger (remboursement du
principal, intérêts, frais d'engagement)
Les excédants ou les déficits annuels abouti à la mobilisation nécessaire des
devises et à l'impact du projet sur la balance de paiements de l'état.
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EVALUALTION DES PROJETS,
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4 L'analyse économique: A) La méthode de la Banque Mondiale
objectifs de l'analyse économique
L'objectif de l'analyse économique c'est la détermination de la contribution du
projet au revenu national. Cette contribution est la différence entre les
recettes de la société dans son ensemble et de leur dépenses.
Digression: Le calcul du revenu national:
"Le revenu national représente le total qu'on reçoit si on réduit au
dénominateur de leur valeur monétaire les différents pommes et oranges et
les machines que chaque communauté économique produit avec son terre,
sa main-d'œuvre et son capital." (P.A. SAMUELSON, 1967, "Economics - An
Introductory Analysis", Tome I)
Produit interne brut (PIB) aux prix du marché
+ solde des revenus et dépenses des nationaux dans des autres pays
= Produit national brut (PNB)
- amortissements
= Produit national net (PNN)
- taxes (directs et indirects)
+ subventions
= Produit national net aux prix des facteurs (PNN(f))= création de valeur
= Revenu national
déroulement de l'analyse économique
Les revenus économiques c'est l'accroissement des biens. Les coûts
économiques sont les coûts d'opportunité (coûts d'utilisation) en conséquence
de l'utilisation alternative des facteurs rares. L'analyse commence par les
éléments financiers et procède aux ajustements nécessaires pour que ces
éléments reflètent mieux la valeur réelle que revêtent pour l'ensemble de la
collectivité les intrants et les extrants.
Quand on ajuste le prix du marché de tout bien ou service pour qu'il reflète
mieux le coût social d'opportunité (= la valeur d'un bien ou d'un service dans
sa meilleure utilisation de rechange), la nouvelle valeur que nous attribuons
au prix d'un service devient son "prix de référence" (= prix comptable,
"shadow price", "accounting price"). Au sens le plus étroit du terme, un prix de
39
référence correspond à tout prix qui n'est pas un prix du marché, mais
habituellement, il faut également entendre par prix de référence une
estimation de la valeur économique du bien ou du service en question, qui a
peut être été pondérée pour tenir compte des objectifs en matière de
distribution du revenu et d'épargne.
L'analyse économique se délimite sur l'analyse des effets primaires. Les
impacts de ces effets (= effets secondaires) seront pris en considération lors
de l'analyse sociale.
Détermination des valeurs économiques (= prix de référence)
L'analyse économique peut suivre une des deux différentes approches de la
détermination des prix économiques. Une méthode consiste à exprimer ces
valeurs économiques en monnaie nationale et utilise un prix de référence en
devises; le prix de référence accroît la valeur des biens qui font l'objet
d'échanges de manière à obtenir la correction de change résultant des
distorsions imputables à la taxation des échanges (méthode de l'ONUDI).
L'autre méthode quantifie le coût d'opportunité de la variation du revenu
national réel en monnaie nationale après conversion des devises au taux de
change officiel et applique un facteur de conversion au coût d'opportunité des
biens qui ne font pas l'objet d'échanges exprimé en monnaie nationale
(méthode de LITTLE-MIRRLESS, directives de l'ODA). Le facteur de
conversion réduit la valeur de ces biens par rapport aux biens qui font l'objet
d'échanges, ce qui permet de prendre en compte la correction de change.
La méthode de LITTLE-MIRRLESS pose des problèmes lors de l'analyse
sociale (voir dernière partie de ce chapitre) si le projet engendre des revenus
au niveau de plusieurs participants (paysans, entrepreneurs, ouvriers,
organisations, gouvernement). Cette méthode est seulement préférable pour
l'évaluation des projets dans des pays ayant une forte orientation aux
marchés internationaux (exemple: Corée). La méthode de l'ONUDI est la
meilleure choix pour les pays orientés aux marchés nationaux (exemple: tous
les pays ouest africaines).
transferts financiers directs:
taxes, impôts et subventions: il s'agit des paiements d'un entité économique à
une autre sans équivalent. Des subventions simulent des prix trop faibles.
Des taxes prétextent des prix trop élevés. C'est pourquoi il faut en éliminer
lors de l'analyse économique (voir aussi chapitre I.1, p.22).
transactions de crédit: Demandant de la rentabilité de l'investissement
indépendant du financement, l'analyse économique les supprime. On les
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EVALUATION DES PROJETS ,
40
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
traite comme des taxes et subventions même si les intérêts représentent
des coûts pour la ressource "capital" (voir aussi chapitre I.1, p.23).
Prise en compte des distorsions de prix des biens donnant lieu à des
échanges internationaux
Pour obtenir la valeur économique des avantages et des coûts des projets les
prix des biens substitutifs au marché international seront utilisé. Par ce
procédé on évite que des prix distordants par des interventions étatiques, des
restrictions au commerce, des taxes douanières, des subventions indirectes
etc. mènent à une valorisation incorrecte des effets économiques du projet
(mais il faut aussi prendre en considération des distorsions des prix au
marché internationaux par des prix de dumping ou des cartels).
C'est quoi, des biens donnant lieu à des échanges internationaux?
Il s'agit des biens qu'on peut acheter ou vendre au marché internationaux..
S'ils sont exportés, les biens négociés présentent un prix f.o.b. > coût
intérieur de production. S'ils sont importés, les biens négociés présentent
un coût intérieur > prix c.a.f..
exemple 1: prix économique du coton exporté dérivé des prix du marché
internationaux (1994, en FCFA, chiffres fictifs, supposition d'un taxe local
(T.V.A. etc.) de 15%)
prix du bien hors taxe sur place
marché local
prix financier en
prix économique en
monnaie national
monnaie nationale
10.000
1
12.000
(prix de producteur)
taxes locaux
matériel d'emballage
coûts de transport et de char-
1.500
-
750
638
1.250
1.063
2.000
-
15.500
13.701
gement au lieu d'exportation
profit du commerçant
valeur au frontière d'exportation
coûts de stockage
750
pertes de stockage
500
taxe d'exportation
0
profit de l'exportateur
prix f.o.b. au lieu d'exportation
lieu
638
1
600
-
2.000
-
18.750
14.939
d'exportation
1
calculé par rapport au taux d'échange corrigé (TCR, voir chapitre suivant)
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EVALUALTION DES PROJETS,
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exemple 2: prix économique de l'engrais importé dérivé des prix du marché
internationaux (1993, chiffres fictifs en FCFA)
prix c.a.f. au lieu d'importation
lieu
prix financier en
prix économique en
monnaie national
monnaie nationale
10.000
1
12.000
d'importation
taxe à l'importation (20 %)
2.000
-
T.V.A. (15%)
1.803
-
profit de l'importateur
1.000
-
1.250
1063
coûts
de
chargement
et
de
transport au lieu du projet
coûts de stockage
750
638
1
pertes de stockage
1.000
profit du commerçant
2.000
-
19.823
14.921
prix au lieu du projet
1
lieu du projet
1.200
calculé par rapport au taux d'échange corrigé (voir chapitre suivant)
Détermination de la prime( ou correction) de change
La nécessité de déterminer la correction de change résulte du fait que en
raison des politiques commerciales, les citoyens de nombreux pays acquittent
une prime sur l'achat de biens qui font l'objet d'échanges plus importante que
pour les biens qui ne font pas l'objet d'échanges. Cette prime n'est pas
reflétée de façon adéquate quand les prix des biens donnant lieu à des
échanges internationaux sont convertis en monnaie nationale en utilisant le
taux de change officiel.
Cette prime représente le montant supplémentaire que les utilisateurs de
biens faisant l'objet d'échanges internationaux sont en moyenne et dans
l'ensemble de l'économie disposés à payer pour se procurer une unité
supplémentaire de ces biens. Etant donné que tous les coûts et avantages en
analyse économique sont évalués sur la base du coût d'opportunité ou de la
disposition à payer des consommateurs, c'est la relation entre la disposition à
payer une prime pour se procurer des biens faisant l'objet d'échanges
41
internationaux par opposition aux biens qui ne font pas l'objet d'échanges
internationaux qui établit la valeur relative de ces biens.
Si les articles qui donnent lieu à des échanges internationaux sont incorporés
dans l'analyse du projet à une valeur économique obtenue seulement en
multipliant le prix à la frontière par le taux de change officiel ( = TCO, "official
exchange rate", "OER") sans ajuster la prime de change, les articles importés
paraîtront trop bon marché et les biens produits dans le pays trop chers, ce
qui encouragera le surinvestissement dans des projets faisant entrer des
produits importés.
Il existe deux méthodes équivalentes pour incorporer la correction de change
dans l'analyse économique. Il faut choisir une de ces méthodes et d'en
appliquée conséquemment l'analyse.:
1) Conception du taux de change de référence (TCR, "shadow exchange
rate", "SER"). Par ce taux on fait la correction de la valeur de la monnaie
étrangère. Tous le biens font l'objet d'échanges internationaux seront
multipliés par le TCR, tous les biens qui ne font pas l'objet d'échanges
internationaux seront évalués par le TCO.
2) Conception du coefficient de conversion standard (CCS, "standard
conversion factor", "SCF"). Par ce taux on fait la correction de la valeur
de la monnaie nationale. Tous le biens font l'objet d'échanges
internationaux seront évalués selon le TCO, tous les biens qui ne font
pas l'objet d'échanges internationaux seront multipliés par le SCF.
La méthode du TCR a été utilisée dans la plupart des projets de la Banque
mondiale.
Comment calcule-t-on ces facteurs?
Pour répondre à cette question il faut se représenter comme des distorsions
du taux d'échange peuvent être maintenues. Comme on déjà viens de dire,
un taux d'échange surévalué favorise des importations et désavantage des
exportations. Ça indique que les importations excédent rapidement les
exportations. Cette situation mène à une déficit de la balance des paiements
c'est-à-dire à une diminution des devises disponibles pour les importations.
Selon les règles de l'offre et de la demande il faudrait que le prix pour les
devises augmente (= dévaluation de la monnaie nationale). Pour conserver le
taux d'échange actuelle dans cette situation, il faudrait limiter des importations
et appuyer les exportations par des autres mesures. Les mesures possibles
sont 1) des droits et des taxes à l'importation, 2) des subventions à
l'exportation, 3) le contrôle des devises, 4) la restriction des quantitatives
commercialisées et 5) l'introduction des licences commerciales.
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EVALUATION DES PROJETS ,
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Ces mesures ont l'effet d'une dévaluation ou d'une réévaluation sur les biens
concernés. C'est cette dévaluation ou réévaluation que les facteurs TCR et
CCS tiennent en compte. Dans le cas d'ou les exportations sont
subventionnées et d'ou il faut payer des taxes pour les importations, les prix
des biens exportés aussi bien que les prix des biens importés se trouvent sur
le prix du marché international. On appelle la relation entre les prix nationaux
et les prix du marché internationaux la prime d'échange étrangère = PRIMA,
"premium on foreign exchange" = "PREMA").
Prix C.A.F. + Taxes à l'importation + Prix F.O.B. + subventions à l'exportation
PRIMA =
------------------------------------------------------------------------------Prix C.A.F. + Prix F.O.B.
Taxes à l'importation = "Tariffs on Imports" = "TARIM"
Subventions à l'exportation = "Subsidy on Exports" = "SUBEX"
Les facteurs TCR et CCS seront déterminés a l'aide de cette prime:
→
CCS = 1 / PRIMA = TCO / TCR
TCR = TCO / CCS
Exemple: Estimation approximative du TCR et du CCS de Burkina Faso
(montants des taxes douaniers selon des estimations de la ministère du plan)
année
1990
1991
1992
1993
1994
19,4
23,3
-1
21,8
34,0
16,0
-1
20,2
-1
22,2
25,8
20,4
-1
TCR
TCR désagrégés
biens de la consommation finale
biens d'équipement
1,1
1,12
1,11
1,11
1,1
1,13
1,10
1,17
1,08
CCS
CC désagrégés
biens de la consommation finale
biens d'équipement
0,91
0,90
0,90
0,88
0,91
0,85
0,93
taxe douanier (%)
moyen
biens de la consommation finale
biens d'équipement
subventions à l'exportation (%)
1
0,89
-1
0,91
remboursement des taxes à l'importation des moyens de production pris en
considération dans le montant de la taxe moyenne d'importation.
42
Prise en compte des distorsions de prix des biens qui ne font pas l'objet
d'échanges internationaux
Les biens qui ne font pas l'objet d'échanges internationaux sont ceux pour
lesquels le prix f.o.b. < coût intérieur de la production < prix c.a.f.. ou
ceux qui ne sont pas échangés en raison de l'intervention des pouvoirs
publics.
Si nous utilisons la méthode CCS pour la prise en compte de la prime de
change, tous les prix des biens qui ne font pas l'objet d'échanges
internationaux sont réduits en les multipliant par le CCS adéquat.
Il s'agit:
Des biens encombrants (paille, briques etc.) ou extrêmement périssables (lait
etc.): Si on achète ou vend un bien ne faisant pas l'objet d'échanges
internationaux dans un marché relativement concurrentiel, le prix du
marché reflète la disposition à payer des consommateurs et représente
habituellement la meilleure estimation d'un coût d'opportunité. En pareil
cas le prix du marché hors taxe est accepté comme valeur pour l'analyse
économique.
Dans certains cas, plus fréquents dans les projets industriels et ceux de
transports que dans les projets agricoles, la production du projet est
importante par rapport au marché. Toutefois, la valeur économique de la
nouvelle production, malgré la baisse des prix n'a pas diminué pour les
personnes qui utilisent le produit depuis long temps; pour ces gens-là,
elle reste ce qu'elle était avant la mise en œuvre du projet. Par contre,
pour les nouveaux utilisateurs, la production du projet ne vaut pas ce
que valait l'ancien prix du produit; sinon, le prix ne serait pas tombé. Dans
ces conditions, la valeur économique de la production nouvelle n'est ni
l'ancien prix ni le nouveau; on l'estime plutôt au moyen d'une moyenne
pondérée des anciennes et nouvelles valeurs.
La terre: Le coût d'opportunité de la terre est la valeur nette de la production à
laquelle on renonce quand on passe de l'utilisation de la terre sans le
projet à l'utilisation de cette terre avec le projet.
Le prix d'achat ou le fermage représentent le coût financier de l'utilisation
supplémentaire de la terre. Mais puisque il ne s'agit pas d'une
consommation des ressources on utilise le coût d'opportunité (prix du
marché de la production renoncée moins les coûts de cette production)
pour l'analyse économique.
La main-d'œuvre: Aux marchés du travail parfaits, le salaire représenterait la
productivité marginale du travail, c'est-à-dire le coût d'opportunité de la
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EVALUALTION DES PROJETS,
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
main-d'œuvre. Dans nombre de pays en développement, les taux de
salaire ne traduisent pas exactement le coût d'opportunité du transfert de
la main-d'œuvre de l'occupation qui était la sienne sans le projet à
l'occupation qui sera la sienne si le projet est exécuté.
Justement en agriculture il y a des périodes d'activité intense (semailles,
récoltes) et des périodes d'ou il y a un excédent des ouvriers agricoles.
Pour la main-d'œuvre salariée on prends en général la rémunération
pendant les périodes d'activité intense comme assez bonne estimation de
son coût d'opportunité. En cas d'un excédent des ouvriers le coût
d'opportunité de la main-d'œuvre est très faible (même égal à zéro) dans
notre compte économique (mais non dans le compte financier!).
La valeur économique de la main-d'œuvre familiale serait pris en
considération automatiquement par l'application de la méthode "sans avec le projet".
Généralement, on considère que la main-d'œuvre qualifiée dans des
pays en développement est insuffisante et qu'elle serait très
vraisemblablement employée à plein temps même sans l'exécution du
projet. Par conséquent, les salaires versés à des mécaniciens, des contremaîtres (homologues) ou de chefs du projet nationaux sont généralement
censés représenter la véritable valeur marginale de production de ces
travailleurs, et ces salaires sont portés, aux prix du marché, dans les
comptes économiques.
Le fait décisif pour la détermination du coût d'opportunité, c'est-à-dire de la
valeur de la main-d'œuvre c'est toujours la situation effective du projet: le
moment d'ou le travail se présentent et la disponibilité de la main-d'œuvre
dans la région.
Biens qui pourraient faire, mais qui ne font pas l'objet d'échanges
internationaux
Il s'agit des éléments
- qui seraient normalement importés si les importations n'étaient pas
contingentées ou simplement interdites. Leur prix, sur le marché national,
peut être très supérieur à celui du marché mondial.
Pour ces produits le prix du marché hors taxe est accepté comme valeur
pour l'analyse économique car il représente la productivité marginal.
- qui sont soumis à une interdiction d'exporter. Leur prix, sur le marché
national, peut être très inférieur à celui du marché mondial.
43
Le prix du marché hors taxe est aussi accepté comme valeur pour
l'analyse économique car il représente la disposition à payer ("willingness
to pay") des consommateurs.
En d'autres termes les éléments qui sont exportables mais qui ne font pas
l'objet d'échanges internationaux sont évalués comme des éléments non
échangés. GITTINGER (pp. 300) énonce les motifs sur lesquels est fondé ce
point de vue comme suit: "Le projet sera mis en œuvre dans le cadre de
mesures économiques adoptées par le gouvernement. Le spécialiste de
l'analyse de projet doit donc exercer au mieux son jugement pour tenter de
percevoir ce que sont et seront ces mesures, non pas ce qu'elles devraient
être, et effectuer son analyse économique en tenant compte de ces
mesures".
Critique de l'application de la méthode des prix de référence:
- le choix entre la méthode du TCR (UNIDO) et de la CCS (LITTLE MIRRLESS) a des considerables implications politiques. La valorisation
sur la base des prix nationaux (TCR) implique que les possibilités de
l'augmentation des revenus par le commerce international ne sont pas
épuisées. La valorisation sur la base des prix internationaux (CCS)
implique que les prix nationaux étant une fonction des décisions politiques
ne représentent pas correctement les valeurs économiques.
- les deux méthodes laissent beaucoup de la marge pour des
manipulations. Les résultats dépendent de la valorisation de la maind'œuvre et des biens faisant l'objet d'échanges internationaux et du choix
de la base des prix du marché international. Il est facile de choisir une
base des données qui mène à une rentabilité souhaitée.
- La valorisation des inputs - particulièrement de la main-d'œuvre non
qualifiée - par des coûts d'opportunité mène en général à une rentabilité
économique du projet qui est bien plus grande que la rentabilité selon
l'analyse financière. Les résultats de l'analyse économique selon la
méthode des prix de référence correspondent rarement à l'expérience de
l'économie pratique dans les pays concernées. Le décideur politique est
surpris si ces fonds se diminuent de plus en plus malgré des projets ayant
une rentabilité économique très élevée car les salaires des ouvriers ne
correspondent pas aux coûts d'opportunité mais aux salaires nominaux.
- La façon de considérer les éléments qui pourraient faire, mais qui ne font
pas l'objet d'échanges internationaux selon GITTINGER est l'objet d'une
controverse entre les expertes s'occupant des analyses des projets. Pour
une institution qui s'occupe du développement la position de GITTINGER
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EVALUATION DES PROJETS ,
44
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
revient à dire d'accepter les conditions politiques non optimales
inclusivement tous les inefficacités liées à ces conditions.
Conclusion: détermination des valeurs économiques
transfert
financier direct
paiement à destination ou en
provenance de l'état
transaction
de crédit
taxes /
subventions
omis
produit du prêt /
service de la dette
omis
importés avec le projet
prix de parité
à l'importation
exportés sans le projet
prix de parité
à l'exportation
intrants du projet
tangible
Biens échangés
produit de
remplacement des
importations
prix de parité
à l'importation
exportations
prix de parité
à l'exportation
production du projet
implique
l'utilisation de
ressources
réelles
coût
d'opportunité
terre
éléments non
produits
pleinement
occupée sans le
projet
Elément
à évaluer
main-d'oeuvre
sous-employée
sans le projet
intrants
du projet
Biens non
échangés
éléments
produits
localement
l'industrie qui
approvisionne le
projet tourne à
pleine capacité
l'industrie qui
approvisionne le
projet a une
capacité
excédentaire
remplace
d'autres biens
sur le marché
production
du projet
répond à la
nouvelle
demande
intangible
selon GITTINGER, pp. 320
salaire en
vigueur sur la
marché
valeur
marginale de
l'utilisation sans
le projet
prix du marché
des intrants
coût marginal
de la
production
économies de
ressources
d'une autre
production
grand projet par
rapport au
marché; les prix
tombent
(prix sans +
prix avec) / 2
petit projet par
rapport au
marché; les prix
ne sont pas
affectés
prix du marché
sans le projet
identifié et quantifié
mais pas évalué
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EVALUALTION DES PROJETS,
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
Agrégation des comptes des projets
Dans le but d'estimer la contribution qu'un projet apporte au revenu national,
l'analyste recalcule d'abord les comptes financiers - budgets des exploitations
agricoles, comptes des industries de transformation et budgets des services
officiels de l'état - en remplaçant les prix financiers par les valeurs
économiques. Ensuite, il fait le total de ces valeurs pour obtenir les avantages
économiques supplémentaires nets auxquels on donne couramment le nom
de Cash Flow.
L'agrégation des comptes suit le tableau suivant:
Selon GITTINGER, p. 331
L'analyse sociale des projets
45
L'analyse sociale des projets étend l'analyse économique traditionnelle grâce
à la prise en considération de la répartition des revenus et de l'utilisation des
revenus. Elle se base dans ses éléments sur l'analyse de l'efficacité
("efficiency analysis" = l'analyse économique traditionnelle).
L'analyse économique traditionnelle
L'analyse économique traditionnelle des projets prends la mesure de la
contribution d'un projet à la bien-être globale. L'échelle est en premier lieu la
contribution du projet au PNB ou PIB. L'analyse de l'efficacité ne prend pas
en considération la distribution du revenu national supplémentaire entre le
secteur publique et le secteur privé, la distribution au-dedans du secteur privé
et la distribution selon son utilisation pour l'épargne/l'investissement ou pour
la consommation. C'est-à-dire des revenus qui affluèrent aux riches seront
pondérées de la même façon que les revenus des pauvres et la
consommation a la même valeur que les investissements/l'épargne (facteur
de pondération = 1), bien que des revenus supplémentaires aient une plus
grande valeur pour les pauvres que pour les riches et malgré que les
investissements/l'épargne aient une effet de croissance qui est supérieur à
celui de la consommation. On suppose que le gouvernement est capable
d'atteindre la distribution de revenu souhaitée et la croissance économique
aspirée par des mesures appropriées (politique fiscale). Mais cela ne va pas
de soi. Les représentants de l'analyse sociale opposent des objections
suivantes:
- La redistribution des revenus par le gouvernement engendre des coûts
économiques. Parfois le coût peut être devenu tellement élevé que le
budget étatique n'est pas suffisant pour la mise en œuvre de la répartition.
- Souvent la redistribution des revenus ou l'introduction d'un taux d'épargne
élevé ne peuvent pas être réalisés à cause des fortes résistances
politiques.
C'est pourquoi il faudrait considérer la répartition et l'utilisation des revenus
supplémentaires lors de l'analyse économique. Le double aspect de la
consommation - soit donc sa répartition dans le temps et entre les personnes
- constitue le fondement de la fonction d'utilité collective utilisée.
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EVALUATION DES PROJETS ,
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
monnaie nationale au TCO. C'est-à-dire il faut donc réévaluer, en
l'occurrence par l'intermédiaire de ω, toute unité de consommation privée.
On appelle les prix calculés sur cette base "prix d'efficacité" ou "border
prices" (méthode proposée par SQUIRE & van der TAK et LITTLE &
MIRRLESS, la BM préfère cette méthode car elle correspond à la pensée
de l'administration gouvernementale)
L'extension de l'analyse d'efficacité à l'analyse sociale
Puisque le revenu national ne prends pas en considération la distribution et
l'utilisation des revenus, des autres étalons communs sont nécessaires (Pour
ces étalons communs on utilise le terme "numéraire" passé dans la langue
des spécialistes avec le sens d' "unité de compte", "unité de mesure ou
"étalon de valeur"). A cela on divise l'augmentation des ressources réelles à
cause du projet (E) en les avantages du secteur prive et du secteur public et
on pondère les deux par leur contribution à l'accroissement de bien-être
collectif ( leur valeur collective marginale).
Procédé:
-
Division des avantages du projet (E) en: 1) le revenu du secteur privé (C)
pondéré par un coefficient d'ajustement (β) qui représente les nombreuses
distorsions qui affectent les marchés nationaux et 2) les avantages du
secteur public (E - Cβ).
-
Considération de l'accroissement de bien-être:
facteur Wg, lorsqu'il a pour origine un accroissement marginal des
ressources réelles du secteur public (Wg est défini en termes des
ressources réelles),
facteur Wc, lorsqu'il provient d'un accroissement marginal de la
consommation d'un groupe donnée de revenu (Wc est défini en termes de
consommation aux prix du marché intérieur).
-
Pondération des parties de E par les facteurs de l'accroissement de bienêtre:
avantages collectifs = (E - Cβ) Wg + C Wc = (E - Cβ) + C ω , ω = Wg /Wc
division par Wg: avantages collectifs nets = E - C (β - ω), en mots:
Avantages
collectifs nets
=
Avantages
d'efficacité
-
Coût collectif de l'accroissement
de la consommation du secteur
privé
Sur la base de ces réflexions deux numéraires seront proposés:
-
la valeur des ressources réelles auxquelles le secteur public a librement
accès (= E - Cβ). Cette valeur correspond à la valeur actuelle des revenus
du gouvernement mesurée en devises librement convertibles exprimé en
46
-
la valeur de la consommation aux prix intérieurs pour un niveau donné de
consommation (= Cβ). C'est-à-dire il faut réévaluer toute unité des
ressources réelles pour le secteur public (méthode proposée et utilisée par
l'ONUDI).
Selon le premier numéraire le coût collectif de l'utilisation des ressources (et
également l'avantage collectif) se compose de l'effet du produit marginal (non
réalisé en cas du coût) et de l'effet sur les ressources disponibles pour la
consommation du secteur privé, c'est-à-dire :
coût collectif = coût d'efficacité + C (β - ω)
Exemple: la main-d'œuvre employée par un projet entraîne 1) le coût
d'efficacité, c'est-à-dire le coût d'opportunité pour l'utilisation de la ressource
"main-d'œuvre" et 2) des coûts provenant de l'accroissement consécutif de la
consommation, c'est-à-dire la valeur de cette partie des ressources
disponibles pour la consommation du secteur privé qui serait consommée par
les employées du projet à cause de l'accroissement de leur pouvoir d'achat
par les salaires provenant du projet et qui n'est donc plus disponible pour les
autres consommateurs.
Conséquences pour les coefficients de pondération:
- si l'accroissement de la consommation = 0, le prix collectif = prix
d'efficacité (cas du marché parfaitement concurrentiel du travail)
- β: si le salarié dépense l'intégralité de son revenu sur des marchés
dépourvus de la moindre distorsion (exemple: achat d'importations qui ne
sont pas frappées de droits de douane), alors β = 1. La valeur de β varie
d'un consommateur à l'autre selon la composition réelle de leurs paniers
de produits de consommation.
- ω: si le gouvernement se préoccupe de la répartition des revenus, la
valeur de ω tendra à être faible pour les riches et élevée pour les pauvres.
Effets qu'il faut prendre en considération lors de la réévaluation des valeurs
de l'analyse d'efficacité dans le cadre l'analyse sociale
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-
-
-
-
EVALUALTION DES PROJETS,
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
utilisation des prix du marché intérieur ("domestic market prices") ou
des prix du marché international ("border prices"). Considération par le
facteur β. Calcul du facteur β = (valeur totale, en prix à la frontière, des
exportations et des importations) / (valeur totale, en prix intérieurs, des
exportations et des importations) = CCS, ou, si le coefficient sera calculé
selon l'utilisation et le type des biens: CC partiel par exemple des biens
d'équipement, des biens de la consommation, de la consommation des
groupes particuliers.
le moment de la réalisation des avantages d'un projet. On peut utiliser
des différents taux d'actualisation dans le but de la détermination de la
valeur actuelle des avantages à venir d'un projet:
Des avantages et coûts d'un projet exprimant en équivalents de
consommation seraient actualisés par le taux d'actualisation de la
consommation (TAC, "consumption rate of interest, CRI", voir SQUIRE,
van der TAK pp. 73).
Des avantages et coûts du secteur public seraient actualisés par le taux
d'intérêt comptable (TIC, "accounting rate of interest, ARI", voir SQUIRE,
van der TAK pp.80).
Le TAC et le TIC sont identiques, si on estimé que la valeur de la
consommation privée est égale à la valeur du revenu public.
l'utilisation du revenu supplémentaire. Si le gouvernement ne prend
pas en considération d'une manière suffisante que l'épargne public est
d'une valeur élevée par rapport à la consommation public, l'output du
projet qui serait épargné peuvent être revalorisé par une prime.
le bénéficiaire des avantages du projet. La répartition des revenus peut
être considérée par la multiplication des revenus des différents groupes
sociaux (i) par des facteurs (di) représentant la valeur marginale de leur
consommation. Ces facteurs seront calculés par la relation entre la valeur
marginale de la consommation d'une personne du groupe i et la valeur
marginale de la consommation d'une personne ayant un revenu moyen.
Chaque point en particulier demande le calcul d'un facteur de conversion
spécifique pour rapporter les valeurs de l'analyse économique au numéraire
utilisé. Après l'agrégation des valeurs pondérées le calcul de la rentabilité est
effectué par les méthodes du chapitre II.2 (TRI, VAN, etc.).
47
5 L'analyse économique: le calcul des effets du projet
La méthode revient à tenter d'apprécier directement les effets d'un projet sur
les différents agents économiques concernés et à exclure l'utilisation de prix
de référence sauf éventuellement à la fin de l'analyse pour quelques éléments
clefs (le coût du capital, de la main-d'œuvre, des devises étrangères). Elle
distingue donc:
- les effets primaires directs: création de revenus au sein de l'organisme
appelé à réaliser le projet;
- les effets primaires indirects, résultant d'achats dans un certain nombre
d'entreprises fournisseurs de biens et de services placées en amont. Ces
effets ont un caractère quasi mécanique: fourniture de fuel à une
cimenterie, de produits chimiques à un producteur de peintures et vernis,
etc.; ces effets toutefois n'existent que dans deux cas:
- existence de capacités de production sous-employées qui par suite du
projet initial, pourront assurer une production supplémentaire à un coût
marginal à court terme inférieur au prix de vente;
- réalisation d'investissement complémentaires (qu'il conviendra de
prendre en compte dans les coûts) pour faire face à la demande
supplémentaire engendrée par le projet
- les effets "secondaires" dus à l'utilisation des revenus supplémentaires
créés éventuellement par le projet, qu'il s'agisse de revenus distribués aux
ménages, à l'Etat ou à des entreprises. L'existence de tels "effets
secondaires" est toutefois soumise à des conditions restrictives très
importantes concernant l'existence de capacités de production
inemployées dans l'économie et les emplois alternatifs possibles des
capitaux investis dans le projet.
Dans les économies réelles des pays en voie de développement, il
conviendra de faire des hypothèses précises - et donc des analyses
préalables - sur le contexte dans lequel s'insère le projet pour apprécier
l'importance des différents effets précédemment cités. La valeur de ces effets
dépendra en particulier de l'existence ou non de capacités de productions
inemployées dans l'économie concernée et des hypothèses sur l'emploi.
La méthode n'est applicable pratiquement qu'aux projets industriels ou
agricoles productifs. Elle nécessite en principe de disposer d'une esquisse de
l'économie au terme du plan en cours d'élaboration, afin de comparer la
situation des différents agents économiques avec et sans projet.
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EVALUATION DES PROJETS ,
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
Cette esquisse de l'économie devrait se présenter sous la forme d'un tableau
d'input-output (TES) dans lequel sont ventilées par utilisateur les productions
locales et les importations (pour leur valeur CAF) et dans lequel on dispose
également pour chaque branche d'une décomposition de la valeur ajoutée en
salaires et charges, impôts et taxes, revenus des entrepreneurs.
Les calculs sont faits au prix initiaux du marché supposés constants (sauf
variation prévisible du cours d'un produit déterminé) et pour une demande
intérieure à terme donnée par l'esquisse.
(SOURCE: BUSSERY, A., 1973 "Méthodes d'appréciation des projets dans
les pays moins développés", OCDE)
Les schémas principaux de la méthode des effets
La méthode des effets s'est basée sur des réflexions concernant la
modification de trois grands types de flux causée par la réalisation aussi bien
que le fonctionnement d'un projet:
- les uns liés à l'utilisation de consommations intermédiaires,
- les autres à la distribution de la valeur ajoutée entre divers agents,
- les derniers liés à l'utilisation des revenus ainsi crées par les divers
agents.
Les trois schémas élémentaires fournissent une représentation de la
propagation dans l'économie nationale de ces trois types de flux.
- Appliquer 1 fois le schéma 1 permet de dégager les effets directs du
projet.
- Appliquer le schéma 1 jusqu'à ce qu'il n'apparaisse plus de
consommations intermédiaires donnant lieu à un accroissement de
production locale met en évidence les effets primaires (directs et indirects)
du projet.
- Appliquer le schéma 1 et le schéma 2 jusqu'à ce qu'il n'apparaisse plus de
consommations intermédiaires donnant lieu à un accroissement de
production locale et jusqu'à ce que toutes les nouvelles valeurs ajoutées
distribuées aient été ventilées met en évidence les effets primaires (directs
et indirects) ventilés par catégorie d'agents.
- Appliquer les schémas 1, 2 et 3 jusqu'à ce qu'il n'apparaisse plus de
consommations intermédiaires donnant lieu à un accroissement de
production locale, ni de revenus nouveaux pour les diverses catégories
d'agents, fait apparaître l'ensemble des effets, primaires et secondaires,
du projet.
48
Les schémas 1,2, et 3 constituent donc bien comme cela avait été indiqué les
cellules élémentaires du schéma d'analyse des effets d'un projet sur l'appareil
productif national et sur les agents de cette économie.
(SOURCE: CHERVEL, M.; LE GALL, M.; "Manuel d'évaluation économique des projets" Ministère
des Relations Extérieures, Coopération et Développement, République Française, 1976)
Schéma 1: Analyse de la propagation dans l'économie nationale de la
perturbation engendrée par un accroissement de demande d'une
consommation intermédiaire
(SOURCE: CHERVEL, M.; LE GALL, M.; "Manuel d'évaluation économique des projets" Ministère
des Relations Extérieures, Coopération et Développement, République Française, 1976)
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EVALUALTION DES PROJETS,
49
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
Schéma 2: Analyse de la distribution dans l'économie nationale d'une
nouvelle valeur ajoutée
Schéma 4: Analyse des effets primaires et secondaires
Demande
finale
donnée à
terme
Projet
IE1
IE2
1
1
CI1
VA1
CI2
VA2
IEn
CI3
VA3
CIn
VAn
IE
=
(IE)i
VA(1)
=
(VA)i
primaire
1
secondaire
1er cycle
VA
2
3
IET (1)
IET (1)
CIL (1)
I P (1)
I P (1)
E P (1)
E P (1)
Schéma 3: Analyse de la propagation dans l'économie nationale de la
pertubation engendrée par l'utilisation d'une nouvelle valeur
ajoutée nouvelle (pour simplifier le schéma on n'a pas figurer les
versements d'impôts par les différents agents)
IE(1)1
1
CI(1)1
VA(1)1
IE(1)2
1
CI(1)2
VA(1)2
CI(1)3
VA(1)3
IE(1)n
CI(1)n
VA(1)n
1
IE(1)
=
(IE(1))i
VA(1)
=
(VA(1))i
VA(1)
3
2
VA(q)
secondaire
qème cycle
Légende
accroissement des importations ou
diminution des exportations
accroissement des importations ou
IET diminution des exportations et transferts
à l'étranger
IP revenus transférés à l'Etat
IE
IET (q)
3
2
I P (q)
EP revenus épargnés
E P (q)
1
2
utilisation du schéma 1
utilisation du schéma 2
CIL
CI
consommations
intermédiaires donnant lieu
à un accroissement de
production locale
accroissement de
consommations
intermédiaires
VA
valeur ajoutée nouvelle
3
utilisation du schéma 3
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EVALUATION DES PROJETS ,
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
(SOURCE des schémas: CHERVEL, M.; LE GALL, M.; "Manuel d'évaluation économique des
projets" Ministère des Relations Extérieures, Coopération et Développement, République
Française, 1976)
Etapes de l'analyse économique des projets selon la méthode des effets
Concrètement, l'analyse de chaque projet comportera les étapes suivantes:
1 définir l'ensemble économique pour lequel la rentabilité du projet est
examiné (région, pays ou groupe de pays);
2 définir la situation de référence prise comme base de comparaison
(production locale ou importation, exploitation ou absence d'exploitation
d'un gisement minier, etc.); la situation de référence correspond à la
situation dans laquelle le projet n'est pas réalisé, mais elle ne coïncide pas
nécessairement avec la situation qu'on obtiendrait en prolongeant
indéfiniment la situation initiale;
3 repérer les agents économiques (gouvernement, entreprises, ménages,
étranger) concernés par le projet et distinguer les plus importants d'entre
eux qui feront l'objet d'une analyse plus approfondie;
4 calculer les coûts et avantages directs et indirects du projet: cette étape
particulièrement importante revient à calculer, aux prix actuels et futurs du
marché, la modification introduite par le projet dans l'échéancier des
revenus et des dépenses des différents agents. Dans la pratique, on
pourra faire une analyse détaillée pour les agents les plus concernés par
le projet et effectuer des estimations plus approximatives pour les autres
(entreprises fournissant une faible part des inputs du projet). On peut enfin
soit limiter l'analyse aux modifications des ressources et dépenses de
chaque agent, soit la poursuivre en introduisant certains prix de référence
(Prix de référence du capital pour l'actualisation, prix de référence des
devises pour les échanges avec l'étranger, prix de référence du travail).
5 estimer éventuellement le surplus actualisé, positif ou négatif, et les
économies ou déséconomies externes (PROU et CHERVEL travaillant à
prix constant n'évoque pas le problème de surplus)
6 compléter éventuellement l'analyse des effets du projet sur la répartition
des revenus et calculer sommairement, s'il y a lieu, les effets secondaires.
Ce calcul des effets secondaires ne sera justifié que si ces effets sont
susceptibles d'apparaître (existence de ressources inemployées en
équipement, en matières premières ou en hommes, hypothèses sur
50
l'origine des capitaux) et si l'on doit comparer des projets entraînant des
répartitions de revenus très dissemblables.
7 appliquer des critères de choix, du type bénéfice actualisé net ou bénéfice
actualisée par unité d'investissement ou bénéfice-coût, s'il y a lieu de
choisir entre plusieurs projets ou plusieurs variantes d'un projet, ou du
type taux de rentabilité s'il n'y a qu'a refuser ou accepter le projet. En fait,
on ne sera pas obligé de caractériser la rentabilité du projet par une seule
valeur (TRI, rapport coût-bénéfice, etc.) mais on pourra étudier la
rentabilité du projet du point de vue de différents agents (en particulier
l'Etat) ou déterminer le prix des devises étrangères qui rendrait le projet
rentable. PROU et CHERVEL suggèrent d'utiliser, s'il le faut, un critère
simple du type "valeur ajoutée supplémentaire par unité d'investissement",
mais accordent leur préférence à une procédure de discussion avec le
pouvoir politique: on comparerait alors les effets des projets alternatifs
avec les objectifs généraux du pays (croissance et répartition du revenu)
compte tenu des contraintes sur le financement et le commerce extérieur.
PROU et CHERVEL n'excluent pas l'utilisation éventuelle en phase finale
de pondérations pour les revenus des différents agents.
(SOURCE: BUSSERY, A., 1973 "Méthodes d'appréciation des projets dans les pays moins
développés", OCDE
Œuvres citées: PROU et CHERVEL (1970) "Etablissement des programmes en économie sousdéveloppée", tome 3: "Etudes des grappes de projet", Dunod, Paris)
Critique de l'application de la méthode des effets
-
la méthode suppose que l'Etat (= le gouvernement) a le pouvoir et
l'intention de créer des conditions cadre économiques et politiques qui
permet seulement des distorsions des prix menant à une meilleur
distribution des ressources nationales entre les agents économiques
nationaux (= distribution, qui mène à la maximisation des revenus
nationaux et au optimum de la répartition de ces revenus selon la fonction
d'utilité). Grâce à cette supposition (qui est au moins louche) la méthode
renonce aux comparaisons avec l'économie mondiale et utilise les prix de
marché national comme expression des valeurs économiques.
-
La méthode suppose la possibilité d'une planification centrale de
l'économie, c'est-à-dire les réactions de tous les agents économiques sont
supposées d'être connues au niveau des planificateurs. Cette supposition,
qui a des impacts en particulier sur l'évaluation des effets secondaires, est
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EVALUALTION DES PROJETS,
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
aussi louche si on prend en considération l'échec de l'application pratique
de presque tous les modèles macro-économiques théoriques dans les
pays en voie de développement. C'est-à-dire la méthode laisse la même
marge pour des manipulations des résultats de l'analyse économique que
les méthodes des prix de référence.
-
la méthode n'est applicable pratiquement qu'aux projets qui ont des effets
sur la production.
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EVALUATION DES PROJETS ,
3EME ANNEE, 1995/96 - PROF.: H.-P. WOLFF
Exemple:
L'estimation des coûts et des avantages des 5 premières années d'un projet
de la gestion de la pêche (projet de développement) a mené aux chiffres
suivants (en prix réels sur place):
COUTS
(en 1000 FCFA)
année
1
2
3
4
5
bâtiments
25.000
9.900
9.900
0
0
véhicules
40.000
26.000
0
0
0
machines
15.000
5.000
0
0
0
personnel
18.720
18.720
18.720
18.720
18.720
matériaux
5.000
4.000
3.000
3.000
3.000
entretien
3.000
3.000
10.000
3.000
3.000
0
2.000
1.000
2.000
1.000
1.000
1.000
1.000
1.000
1.000
107.720
69.620
43.620
27.720
26.720
Investissements
Dépenses des opérations
formation, évaluation
imprévus
TOTAL
Avantages du projet (1000 FCFA):
année
1
2
3
4
5
20.000
50.000
60.000
60.000
60.000
transformateurs
5.000
12.500
15.000
15.000
15.000
commercants
4.000
10.000
12.000
12.000
12.000
29.000
72.500
87.000
87.000
87.000
producteurs
TOTAL
52
Catalogue de questions:
1) Les avantages dans la domaine production représentent les avantages
des membres du groupe-cible s'occupant de la pêche et de l'agriculture.
Décrivez le procédé du calcul de ces avantages.
2) Evaluez la rentabilité économique du projet en tenant compte de la
liquidité du projet à l'aide du calcul de la VAN, le TRI (entre 15 et 17%) et
le ratio N/K. Présuppositions:
- Le projet sera financier à l'aide d'un crédit de la Banque Mondiale (taux
d'intéret: 8%). Les coûts d'opportunité du capital dans le cadre de
l'économie nationale s'augmente à 10%.
- Le TVA s'augmente à 15%. Même les membres du groupe-cible paieront
les taxes.
- Tous les voitures et tous les machines seront importées. Tous les autres
coûts et les avantages concernent des biens ne faisant pas l'objet
d'échanges internationaux.
- Le TCR se montre à 1,1 - Le taxe à l'importation est de 20% - Les coûts
de chargement, de transport etc. entre le lieu d'importation et le projet
s'élèvent à 5% du prix de marché des biens importés - Le profit de
l'importateur s'élève à 5% du prix de marché.
- Le coût du personnel comprend 3 millions FCFA/an des salaires des
ouvriers non qualifiés qui seraient des chômeurs sans le projet.
- Les fonds de roulement supplémentaires s'élève à 50 % des dépenses
des opérations.
3 Les indicateurs de la rentabilité du projets, permettent-ils un jugement final
de l'appréciation du projet? Si non: interprétez la déclaration de ces
indicateurs. Mentionnez les analyses étant nécessaire en outre et discutez
leur impact sur le procédé de décision.
4 Calculez les effets sur le budget étatique pendant les 5 ans du projet sous
la supposition que les coûts de la formation et de l'évaluation seront
financés par la coopération technique allemande.
5 L'analyse économique d'un autre propos de projet s'occupant de la
promotion de la production végétal dans la même région pour le même
groupe-cible donne une VAN de 80 mio FCFA, un TRI de 11% et un ratio
N/K de 1,4. Le désavantage c'est que le développement des activités
agricoles empêche le développement de la pêche. Enoncez les motifs sur
lesquels est fondé votre choix entre le projet de la promotion de la pêche
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9
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EVALUALTION DES PROJETS,
3EME ANNEE, 1995/96- PROF.: H.-P. WOLFF
et le projet de la promotion de l'agriculture. Quels autres paramètres faut-il
prendre en considération lors du choix final?
Admettons que le projet "promotion de la pêche" serait un projet de la
société (imaginaire) "Société des Spécialités de Pêche Burkinabé
(SOSPEB)" et la pêche serait réalisé par des pêcheurs contractuels.
Quelles analyses sont nécessaire pour l'évaluation et l'appréciation du
projet?
Admettons que le gouvernement est prêt de subventionner la pêche par
une augmentation de 10% des revenus nets au niveau des producteurs.
Discutez les effets sur le résultat de l'analyse financière et de l'analyse
économique et sur le budget étatique.
Admettons que les pêcheurs représentent la partie la plus pauvre et les
commerçants la partie la plus riche du groupe-cible. Comment est-ce
qu'on pourrait prendre en considération la répartition des avantages lors
de l'appréciation du projet? Discutez les objectifs potentiels de l'état
menant à la prise en considération de ces aspects de la répartition des
avantages. Discutez les objections possibles du gouvernement contre la
prise en considération de la répartition des revenus lors de l'appréciation
du projet.
Admettons que la promotion de la pêche diminue le ravitaillement des
oiseaux rares dans un parc national. Comment pourrait-on prendre en
considération cet effet lors de l'analyse du projet?
Le projet utilisera aussi des magasins déjà construits (coûts de
construction: 20 millions FCFA). Discutez l'effet de cette utilisation sur la
rentabilité économique et financière du projet a) si l'état est le propriètaire
et si il y a aucun autre emploi des magasins, b) si les magasins se trouve
dans la possession d'une entreprise, qui pourrait augmenté leur
contribution à l'économie nationale de 250.000 FCFA/an à l'aide des
magasins et qui demande une location de 300.000 FCFA/an.
Discutez les étapes de la planification menant à l'établissement du tableau
de cash flow.
Disutez les objets de l'évaluation
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