Aristote ou Marx ? 3
Les Pythagoriciens, pour leur part, croyaient qu’au centre du cosmos il y
avait le feu et que la Terre et l’Anti-Terre tournaient autour de ce centre.
(Ibid. II, 13).- Rappelons que le terme de Sagirite est le surnom donné à
Aristote, qui état né à Stagire, aujourd’hui Stavros, Macédoine, en -384.
En réalité, le dépassement de l’héliocentrisme fut l’œuvre
d’Aristarque (-310 à – 230). Quoique Kant attribua cette thèse à Copernic et
parla de révolution copernicienne. C’est justement de cette forme de pensée,
dont Marx est l’héritier et sa vision cosmologique – comme celle de son ami
Engels – ne dépasse pas celle de l’héliocentrisme. De sorte que naïveté pour
naïveté, par rapport à notre vision du cosmos, ou à celle des Mayas, la
différence n’est pas très grande.
Par conséquent, il ne s’agit pas de tenir compte de la vision
cosmologique de l’un ou de l’autre, mais d’essayer de saisir la vision qu’ils
avaient de l’accomplissement du social. Car c’est cette perception qui joue
un rôle fondamental dans leur conception du monde de l’humain. Laquelle
perception est, à tous égards, très éloignée de la conception positiviste qui
s’est imposée à la conscience actuelle, depuis le dix-neuvième. En effet, en
ce qui concerne le droit par exemple, pour la perception positiviste, il s’agit
de tenir compte de la règle et rien d’autre que la règle, tandis que pour
Aristote le droit doit être réfléchi en fonction de l’idée de la justice. Il aurait
été d’accord avec Ulpien (mort en 228), lorsque celui-ci dit : Jus a justitia
appellatur ! :le droit doit faire appel à l’idée de la justice. Marx, pour sa part
pense, à ce propos, qu’il faut aller au-delà de l’horizon du droit bourgeois.
Cela dit, force est de constater qu’Aristote et Marx pensent l’Histoire
en fonction du devenir. Il y a ainsi une philosophie de l’histoire propre à
l’un et à l’autre. Aristote nous dit, à ce propos, que la finalité du processus
d’accomplissement social, est la création d’une communauté d’égaux en vue
de bien vivre. Tandis que Marx, de son côté, pense que ce processus mène